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Théorème et définition

Deux suites réelles

(

un

)

n0et

(

vn

)

n0sont ditesadjacentessi

(

un

)

n0est croissante et

(

vn

)

n0est décroissante et si

nlim→∞

(

un

vn

) =

0.

Dans ce cas on a :

(i) un≤vn, pour tout entier n.

(ii)

(

un

)

n0et

(

vn

)

n0convergent vers la même limite.

Preuve. Posonswn

=

vn

un. On a

wn+1

wn

= (

vn+1

vn

) − (

un+1

un

)

≤0

,

donc

(

wn

)

n0&. Commewn0, alors 0

=

inf

n0wnet par suite wn≥0, pour toutn. D’où (i).

Par ailleurs on a, pour toutn∈N,u0≤un≤vn≤v0. Donc

(

un

)

n0est croissante et majorée, et

(

vn

)

n0est décroissante et minorée. Donc ces deux suites sont convergentes, et leurs limites coïncident, car

nlim→∞wn

=

lim

n→∞vn

lim

n→∞un

=

0.

Brahim Boussouis Suites réelles

Théorème

A tout réel x on associe, pour tout n∈N, les rationnels xn

=

10nE

(

10nx

)

et yn

=

xn

+

10n

appelésvaleurs approchées dex à10nprès, respectivement par défaut et par excès. Alors les suites

(

xn

)

et

(

yn

)

sont deux suites adjacentes, et on a :

(∀

n∈N,xn≤x

<

yn

)

et

nlim→∞xn

=

lim

n→∞yn

=

x

.

Preuve. Par définition de la partie entière, on a :

E

(

10nx

)

≤ 10nx

<

E

(

10nx

) +

1 (2) E

(

10n+1x

)

≤ 10n+1x

<

E

(

10n+1x

) +

1 (3) En multipliant la relation2par 10n, on obtientxn≤x

<

yn. En la multipliant par 10, on obtient :

10E

(

10nx

)

≤10n+1x

<

10E

(

10nx

) +

10. En tenant compte de la relation3, on obtient 10E

(

10nx

)

≤E

(

10n+1x

) +

1 et par suite xn≤xn+1.

De même,E

(

10n+1x

) +

1≤10E

(

10nx

) +

10, doncyn+1≤yn. Comme yn

xn

=

10n

n→∞0, les suites

(

xn

)

et

(

yn

)

sont adjacentes. D’autre part,xn≤x

<

yn, donc lim

n→∞xn

=

lim

n→∞yn

=

x.

Brahim Boussouis Suites réelles

On déduit du résultat précédent une propriété importante deR: Théorème (Propriété des segments emboîtés)

Soient

([

an

,

bn

])

n0une suite décroissante de segments deRtelle que lim

n→∞

(

bn

an

) =

0. Alors l’intersection I

=

T

n0

[

an

,

bn

]

est réduite à un point.

Preuve. On sait, d’après le corollaire1.2et sa démonstration que les suites

(

an

)

et

(

bn

)

sont convergentes et queI

= [

a

,

b

]

, oùa

=

lim

n→∞an

etb

=

lim

n→∞bn. Comme lim

n→∞

(

bn

an

) =

0, on en déduit quea

=

bet queI

=

{a}.

Définition (Suites de Cauchy)

On dit qu’une suite réelle

(

un

)

n0est de Cauchy (ou vérifie le critère de Cauchy) si

∀ε

>

0

,∃

N∈N

,

∀m

,

n≥N

,

|un

um|

<

ε

(∗)

. Proposition

Toute suite de Cauchy est bornée.

Preuve. En effet, si

(

un

)

n0vérifie la condition

(∗)

, alors pour tout n≥N,|un

uN|

<

εdonc|un|

<

ε

+

|uN|. On en déduit que, pour tout entiern,|un|≤M oùM

=

max

(

|u0|

,

|u1|

,

· · ·

,

|uN1|

,

ε

+

|uN|

)

.

Brahim Boussouis Suites réelles

Théorème (critère de Cauchy)

Une suite réelle

(

un

)

n0est convergente si et seulement si, elle est de Cauchy. On exprime ce résultat en disant queRestcomplet.

Preuve. Montrons que la condition est nécessaire. Soit

(

un

)

n0une suite convergente de limitel, et soitε

>

0. Il existeN∈Ntel que

|un

l|

<

ε/2, pour toutn≥N. On en déduit que pourm

,

n≥N, on a :

|un

um|

=

|

(

un

l

) − (

um

l

)

|≤|un

l|

+

|um

l|

<

ε/2

+

ε/2

=

ε. Donc

(

un

)

n0est de Cauchy.

Montrons que la condition est suffisante. Soit

(

un

)

n0une suite de Cauchy.

On sait qu’une telle suite est bornée (cf. proposition1.7). Donc les réels suivants sont bien définis :

xn

=

infXn

;

yn

=

supXnoùXn

=

{up

/

p≥n}.

De l’inclusionXn+1⊂Xn, on déduit que

(

xn

)

n0%et que

(

yn

)

n0&. Soitε

>

0 et soitNl’entier qui lui est associé par

(∗)

. Soitn≥N. Par définition dexn, il existep≥n≥N, tel quexn≤up

<

xn

+

ε. De même, il existeq≥n≥Ntel queyn

ε

<

uq≤yn. Donc

∀n≥N

,

0≤yn

xn

(

yn

uq

) + (

uq

up

) + (

up

xn

)

≤3ε.

Doncyn

xn→0 et les suites

(

xn

)

n0et

(

yn

)

n0sont adjacentes : soitlleur limite commune. Comme on a, pour tout entiern,

xn≤un≤yn, il en résulte d’après la propriété1.4, que

(

un

)

n0est convergente versl.

Brahim Boussouis Suites réelles

Remarque

1 Le théorème précédent est très important, puisqu’il fournit une condition nécessaire et suffisantepour qu’une suite numérique converge, sans faire intervenir la limite.

2 Qn’est pas complet. En effet, puisqueQest dense dansR, on peut trouver, pour tout n≥1, un nombre rationnel rncompris entre√ est une suite de rationnels qui converge vers√

2. En tant que suite convergente dansR,

(

rn

)

n0est une suite de Cauchy dans R, donc c’est aussi une suite de Cauchy dansQ. Mais

(

rn

)

n0 n’est pas convergente dansQ.

Définition (Suites équivalentes)

On dit que

(

yn

)

n0est équivalente à

(

xn

)

n0, et on note ynxn, s’il existe une suite de scalaires

n

)

n0de limite1et telle que pour n assez grand, on ait yn

=

λnxn. Si xn6=0, pour n assez grand, il revient au même de dire queλn

=

yn

/

xn1.

Par exemple, on a : sin1n1n;tg1n1

n;log

(

1

+

1 n

)

1

n; logn∼log

(

n

+

1

)

; cosncos 1n

cosn.

Les "équivalents" sont utiles pour le calcul des limites et pour l’étude du signe d’une suite pour les grandes valeurs de la variable :

Brahim Boussouis Suites réelles

Proposition

La relation∼est une relation d’équivalence ( réflexive, symétrique et transitive ).

Si la suite

(

xn

)

n0admet une limite (finie ou non ), toute suite qui lui est équivalente admet la même limite.

Réciproquement si deux suites ont la même limite, et si cette limite est finie non nulle, alors ces deux suites sont équivalentes.

Si deux suites

(

xn

)

n0et

(

yn

)

n0sont équivalentes, alors elles ont le même signe, pour n assez grand.

Preuve. Immédiate d’après la définition et les opérations sur les limites.

Théorème

On ne modifie ni la convergence ni la limite d’un produit ou d’un quotient de suites, en remplaçant chacune des suites qui y figurent, par une suite équivalente.

Remarque

Ce théorème ne s’applique pas aux sommes ou aux différences des suites :

n∼n

+

1

,

mais n

− (

n

+

1

)

6∼0

.

Brahim Boussouis Suites réelles

SoientD⊂R,a∈Detf

:

D→R. On se propose d’étudier les suites

(

xn

)

n0définies par la donnée du premier termex0et par une relation de récurrence simple :xn+1

=

f

(

xn

),

∀n∈N. On suppose que

f

(

D

)

⊂Dpour que

(

xn

)

n0soit bien définie. On observe que xn+1

xn

=

f

(

xn

) −

f

(

xn1

)

et on en déduit la

Proposition

Si f%, alors la suite

(

xn

)

n0est monotone (croissante si f

(

x0

) −

x0≥0, et décroissante si f

(

x0

) −

x0≤0). Si f &, alors xn+1

xnest alternativement positif ou négatif (on dit que la suite est oscillante). Soient g

=

f◦f

,

yn

=

x2n

,

zn

=

x2n+1. On a g%et pour tout entier n : yn+1

=

g

(

yn

),

zn+1

=

g

(

zn

)

. Donc les suites

(

yn

)

n0et

(

zn

)

n0sont monotones et varient en sens inverse l’une de l’autre.

Si

(

xn

)

n0admet une limitel∈Det sif est continue enl, alorsf

(

l

) =

l (on démontrera ce résultat ultérieurement).

Donc si léquationf

(

x

) =

x n’a pas de solutions dansD, alors

(

xn

)

n0 est divergente. Si par contre cette équation admet plusieurs racines dansD, le problème revient à examiner si

(

xn

)

n0admet l’une de ces racines comme limite. En pratique, on commence par chercher les points fixesdef (c-a-d les solutions de l’équationf

(

x

) =

x). Cette résolution facilite la recherche de majorants et de minorants pour la suite

(

xn

)

n0. Le graphe def peut être utilisé comme source de renseignement sur le comportement de

(

xn

)

n0.

Brahim Boussouis Suites réelles

A titre d’exemple, étudions la suite

(

xn

)

n0définie par la donnée des

Observons d’abord quexnest défini pour tout entiern, et quexn

>

0.

Une limite éventuelle de la suite doit vérifier l

=

12 minorée (para). En fin de compte, elle est convergente et sa limite est a.

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