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Chapitre 1 : De l’héroïne aux Traitements de Substitution aux Opiacés

3.4 Les structures de soins

Suite à la loi de 1970 garantissant notamment l’anonymat et la gratuité des soins

pour quiconque souhaitait rentrer dans un réseau de soin, des structures spécialisées se sont développées, et aujourd’hui presque tous les départements français possèdent

au moins un centre spécialisé. En France, il existe trois principaux types de structures :

- Les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)

- Les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour

Usagers de Drogues (CAARUD) - Les communautés thérapeutiques.

3.4.1 CSAPA 46

Le premier type de centre spécialisé mis en place était le Centre spécialisé de soin au toxicomane. Les CSST proposaient un service de soin en ambulatoire pour la grande majorité. Ces centres sont réservés au sevrage des drogues illicites. Parallèlement furent créés les Centres de cure ambulatoire et d’alcoologie (CCAA). Dans le cadre du plan gouvernemental de 2007 à 2011, les CSST et les CCAA ont tous été regroupés au sein d’une même structure juridique, par le décret n°2007-877 publié le 14 mai 2007 : les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie. Ces CSAPA pouvaient alors prendre en charge tous les types d’addiction

45 - Décret n° 2007-877 du 14 mai 2007 relatif aux missions des centres de soins, d’accompagnement et de

prévention en addictologie. 2007-877.

- Mildeca - Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

46 - Houssin D. CIRCULAIRE N°DGS/MC2/2008/79 du 28 février 2008. Code de la santé publique.

- Décret n° 2007-877 du 14 mai 2007 relatif aux missions des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie. 2007-877.

aux substances. Elles font partie du type de structures dites à « haut-seuil », c’est-à- dire que la seule condition pour y avoir accès est d’abandonner définitivement toute

consommation de drogue illicite (ceci étant vérifié à chaque visite dans le centre par une analyse urinaire). Les missions des CSAPA ont été énoncées dans la circulaire du 28 février 2008. Ils garantissent un accueil convenable, l’information, l’évaluation médicale, psychologique et sociale et l’orientation des personnes ou de l’entourage vers d’autres structures plus adaptées (mise en place par exemple de consultations

de proximité afin de repérer précocement les usages nocifs). De plus, ils garantissent une prise en charge médicale, psychologique, sociale et éducative (diagnostic, prestation des soins, et l’aide à l’insertion et la réinsertion). Enfin, ils mettent tout en œuvre pour réduire les consommations à risques des substances nocives. De manière générale, les CSAPA garantissent le sevrage et surtout l’accompagnement qui va de

pair. Trois types de CSAPA se détachent, on distingue les CSAPA proposant les soins en ambulatoire ; les centres thérapeutiques résidentiels ou « post-cure » qui proposent un hébergement collectif destiné aux personnes polydépendantes et pour qui un encadrement médical et psychologique est indispensable ; et les centres de soins en milieux pénitentiaires.

3.4.2 CAARUD 47

Les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers

de drogues ont été mis en place suite au décret n° 2004-806 du 9 août 2004, relatif à la politique de santé publique. Ce sont des structures dites de « bas-seuil », ce qui signifie que seule la consommation de drogue dans les locaux y est interdite.

47 - Décret n° 2005-1606 du 19 décembre 2005 relatif aux missions des centres d’accueil et d’accompagnement à

la réduction des risques pour usagers de drogues et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires). 2005-1606 déc 19, 2005.

Les missions des CAARUD sont énoncées dans le décret n°2005-1606 du 19 décembre 2005. Ils assurent ainsi l’accueil et le soutien collectif ou individuel, notamment dans l’aide à l’hygiène et l’accès aux soins de première nécessité, l’orientation vers le système de soins spécialisés et l’incitation au dépistage des

infections transmissibles. Ils garantissent également une aide dans l’accès au logement, et essayent de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle. Ils mettent également à disposition du matériel de prévention des infections. Enfin, ils tentent de rendre une image moins stigmatisée du consommateur en menant des actions de médiation sociale, afin de l’aider dans sa propre réinsertion dans le quartier

(dispositions nommées depuis le mot anglais outreach).

3.4.3 Communautés thérapeutiques 48

Créées par la circulaire du 24 octobre 2006, les communautés thérapeutiques « s’adressent à un public de consommateurs dépendants à une ou plusieurs substances psychoactives, dans un but d’abstinence, avec la spécificité de placer le groupe au cœur du projet thérapeutique et d’insertion sociale ». En d’autres termes,

leur fonctionnement est semblable à un CSAPA (d’ailleurs la plupart sont rattachées directement à un CSAPA), mais elles sont destinées à des personnes beaucoup plus désinsérées, et la durée de séjour peut être aussi bien plus long (1 an, pouvant être prolongé jusqu’à 2 ans).

3.4.4 Autres

D’autres dispositifs de « bas-seuil » existaient, et font maintenant partie intégrante

des CSAPA. Nous pouvons citer les boutiques, (lieu donnant accès à du matériel de

48 SANT4 - Bulletin Officiel N°2006-11: Annonce N°35 = Communautés thérapeutiques. Disponible sur:

prévention, des installations sanitaires…) ou encore les sleep-in (centre d’hébergement de courte durée pour les usagers de drogues).

Un autre acteur de ces réseaux joue un rôle important, en essayant de maintenir une certaine cohésion entre les autres : le pharmacien.

4 La place du pharmacien d’officine

Le pharmacien d’officine, peut-être même plus que le médecin généraliste, se

retrouve au front dans le système de santé, que ce soit pour la notification d’un quelconque effet indésirable ou pour essuyer n’importe quel mécontentement d’un patient. Dans notre contexte, il va jouer le rôle d’acteur en première ligne dans l’accueil d’une grande majorité des consommateurs de drogues, dans l’urgence ou non, dans

la détresse ou non et surtout avec ou sans rendez-vous. Son écoute et sa disponibilité fait de lui un professionnel de santé de proximité incontournable dans la plupart des cas.

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