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Chapitre 1 Les blessures psychiques de guerre 5

2. Les structures de soins actuelles 52

Le Groupe des Services de santé des Forces canadiennes (GSSFC) agit à titre de dispensateur de soins de santé pour le personnel militaires canadien à l’intérieur du pays comme à l’étranger (opérations). Qualifié de 14e régime de soins de santé du Canada, il emploi plus de 4 500 membres de la Force régulière et de la Réserve et plus de 600 civils

147 Pour les définitions de « stress adapté » et de « stress dépassé », consulter la partie 1.2.2 « Le stress, un

concept nord-américain » et les sections 1.2.2.2 Le stress normal ou adaptatif et 1.2.2.3 Les autres types de

stress.

148 Cauchemars, reviviscences, difficultés d’endormissement, etc. Voir le point 1.2.1.2 Clinique du

53 au sein de 120 unités distinctes mais ne représente pas un système de soins indépendant et relève de la santé civile pour divers aspects149. Une dépendance qui fait rejaillir les

problèmes propres à ce dernier sur le SSFC, notamment en terme de sous effectif de professionnels de la santé. Ainsi, l’armée qui manifeste depuis 2003 son intention de doubler le nombre de son personnel spécialisé en santé mentale (le faisant passer de 229 à 447) n’est toujours pas arrivée à remplir cet objectif. Bien que le budget fédéral ait injecté quatre-vingt-dix-huit millions de dollars dans une opération de réforme du système de santé militaire (le projet Rx-2000), deux cent postes restaient toujours à pouvoir en février 2009150.

L’ensemble des services de santé mentale et des services psychosociaux des Forces canadiennes est supervisé par la Direction de la prestation des services de santé151. Les militaires152 qui ont besoin d’une aide psychologique ont la possibilité d’avoir accès à plusieurs types de structures. Si la clinique ou l’aumônier de la base militaire dont ils dépendent peuvent se présenter comme un préalable, on trouve substantiellement :

– Un réseau de centres de soutien pour trauma et stress opérationnel (CSTSO) qui relève du ministère de la Défense nationale. Il s’agit des cinq Centres des sciences du comportement opérationnel qui ont ouverts leurs portes en septembre 1999 dans les

149 Les soins de base en garnison, les consultations avec des spécialistes et la prise en charge des blessés au

retour d’opérations outre-mer. Source, Pronostic 2020 : une stratégie médicale militaire pour les Forces

canadiennes, page 46. Lien : http://www.journal.dnd.ca/vo4/no2/military-militair-fra.asp

Le GSSFC exerce le commandement et le contrôle technique sur tous les établissements de santé des FC.

150 Sources : Journal Le Devoir, La santé mentale a pris de l’importance dans la machine militaire, par A.

Castonguay, lundi 12 novembre 2007. Lien :http://www.ledevoir.com/politique/canada/164142/la-sante- mentale-a-pris-de-l-importance-dans-la-machine-militaireet L’armée recherche désespérément des

specialists en santé mentale, Cyberpresse.ca, 19 février 2009.

Lancé par le Sous-ministre adjoint de la Défense, le projet de réforme Rx2000 (démarré en 2005 pour terminer autour de 2010), vise à développer et à améliorer l’éducation et les ressources en santé mentale des FC. Il est la conséquence directe de la politique appliquée par le ministère de la Défense dans les années 90, qui visait à réduire les services de soins fournis par les médecins militaires dans le but de comprimer ses dépenses. Lien :http://www.oag-

bvg.gc.ca/internet/francais/parl_oag_200710_04_f_23828.html

151 Les soins sont dispensés par des équipes multidisciplinaires qui comprennent des psychiatres, des

psychologues, des infirmières en santé mentale, des aumôniers (approche spirituelle), des travailleurs sociaux et des spécialistes en toxicomanies.

152 Pour inciter les soldats à consulter en cas de problème, les services de base qui sont offerts ne figurent

54 cliniques de santé mentale de plusieurs bases canadiennes153 afin de compléter le réseau existant des services de soins de santé. Animés par les médecins psychiatres, psychologues, infirmiers militaires et civils des unités de santé mentale de ces établissements, l’action des CSTSO, qui consiste en une évaluation individualisée et en l’élaboration d’un traitement initial, demeure cependant limitée en ce qui concerne la sensibilisation des membres des FC atteints de SSPT et de TSO. En effet, bien que les fonds existent, le personnel médical sur place, en sous effectif, se trouve contraint à ne se consacrer qu’aux demandes de soins plutôt qu’à susciter attention intérêt.

– Un réseau de dix cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel154 qui relève des Anciens combattants Canada (ACC), notamment le Centre national de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel situé à l’Hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue155 et qui assure la direction opérationnelle de l’ensemble de ces cliniques. Cet établissement reste unique en son genre puisque, contrairement aux cliniques, destinées à une clientèle externe156, il prend en résidence les personnes atteintes de SSPT qui peuvent être traitées et hospitalisées sur place sur une période pouvant aller jusque huit semaines. En France, le système de santé de l’armée est un organisme indépendant de la santé publique, le Service de Santé des armées (SSA)157. Les militaires français sont pris en

153 La clinique d’Halifax (Nouvelle-Écosse), secteur Atlantique ; la clinique de ValCartier (Québec),

secteur Québec ; la clinique d’Ottawa (Ontario) ; la clinique d’Edmonton (Alberta), secteur de l’est et la clinique d’Esquimalt (Victoria, CB), secteur Pacifique.

154 Respectivement localisées à Fredericton, (clinique de Fredericton, Nouveau-Brunswick) ; à Montréal

(clinique de Sainte-Anne-de-Bellevue), Québec ; à Québec (La Maison Paul-Triquet, Québec) ; à

Loretteville (CHUQ, Québec) ; à London (clinique Parkwood, Ontario) ; à Winnipeg (clinique Deer Lodge, Manitoba) ; à Calgary (clinique Carewest, Alberta); à Edmonton (clinique STO d’Edmonton, Alberta) ; à Ottawa (clinique STO d’Ottawa, Ontario) et à Vancouver (clinique de Vancouver, Colombie Britannique). Les anciens combattants et les anciens de la GRC y sont aussi soignés.

155 Le Centre national pour traumatismes liés au stress opérationnel a été créé en 2002 à la suite d’une

demande émanant du ministère de la Défense au ministre des ACC. Il est composé de trois divisions distinctes : la Clinique régionale de traitement, située à l'Hôpital, où les clients reçoivent des soins et des services sur place ; le Centre national d'expertise clinique en santé mentale, chargé de faire progresser les soins cliniques en matière de stress opérationnel au moyen de recherches, de formation et d'élaboration de programmes cliniques et la Direction du développement et de la coordination du réseau, qui veille à l'élaboration et à la prestation de services cliniques en matière de santé mentale grâce à un réseau de cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel.

156 Les patients y restent quelques heures seulement et repartent ensuite après avoir rencontré un personnel

55 charge par l’un des neuf hôpitaux d’instruction des armées158 (HIA), chacun doté d’un service de psychiatrie, s’il en font la demande spontanément ou par l’intermédiaire de leur médecin d’unité.