Comme le fait observer M. leprofesseur Tarnier, les résul¬
tats sont à peu près lesmêmes pour le staphylocoque et le streptocoque. Nos expériences nousont conduit aux mêmes conclusions et nos chiffres s'appliqueront
également
aux deux microbes.Première série d'expériences
Bat.— Déterminer la dosede formol nécessaire pour empêcher le développement du microbe dans unbouillon nutritif.
Procédé. —Dans unesérie de tubes contenant 10 c. c. de bouillon de bœufstérilisé,onintroduit 1 goutte d'une culture du microbe âgée de
48heures et unedose variable deformol. On place les tubes dans l'étuve
à 26°. 24 heures après onensemencele bouillon sur
gélose
pourcontrôlerles résultats.
Résultat. — Pour empêcher le développement des
microbes, il faut
introduiredans un litre de bouillon.
0gr. 013-0gr. 014 de
formol.
Deuxième série d'expériences
But. — Déterminer la dose de formol qui tuera le microbe en voie
de
développement
dansun bouillon nutritif.- 28
-Procédé.—Onensemence unesérie de tubes de bouillon avec 1goutte deculture du microbe âgée de48 heures. Les tubes,sont placésà l'étuve à 20° pendant 24 heures: les quelques petits flocons sont suffisants pour montrer quele microbe esten plein
développement,
mais pas assez nombreux pour gêner les observations ultérieures. On introduit alors des doses croissantes de formol dans ces cultures que l'on place dans l'étuveà38°. Si la dosed'antiseptique
a été suffisantepour arrêter ledéveloppement
du microbe,on nevoit plus au bout de quelquesjours,ni apparaître de nouveaux flocons ni grossirceux qui existaientdéjà.
Ces flocons composés de microbes en pleinevie avant l'additiond'antisepti¬
que se
désagrègent
et précipitent aufond des tubes. La vérification est faite en ensemençant sur gélose, on s'assure ainsi si le microbe esttué.Résultat. — Les expériences ainsi faites nous ont montré que pour tuerle streptocoque etle
staphylocoque,
il fallaitajouter dans un litre de bouillon.0 gr. 13-0 gr. 15 de formol.
Cesdeux expériences ont déjà été faites par des procédés
différents,
il estvrai; nous les avons répétées pour donner plus d'unité à l'ensemble. Nous sommes heureux de consta¬ter que nos résultats diffèrent peu de ceux déjà connus : nos
doses sontpeut êtreplus élevées.
Troisième série d'expériences
But.—Savoir le temps nécessaireaunesolution de formol déterminée pour tuer le microbe mis en contactavec elle.
Procédé.— Dans uneculture de microbe,on trempe des morceauxde papier buvard de 1 c. c. de surface. Après séchage de 20 minutes environ,cescarréssontplongés dans le formol.A desintervallesdetemps donnés (3 minutes, 5 minutes, 10 minutes, 15
minutes)
ces carrés sont retirés du formol etlavés à l'eau stérilisée pendant 1 heure ;puis placés dans bouillon de culture etportés à 38°. Cette immersion dans l'eau est nécessairepour enlever lamatièreantiseptique
qui baigne la surface et— 29 —
éviter d'en introduire dans le milieu de culture, ce qui fausserait les résultats.
Résultat.— En opérant ainsi, nous avonstrouvé que pour tuer les
microbes il faut queles carrés de buvard séjournent:
7-9 minutes dans le formol.
Quatrième série d'expériences
But. — Les expériences de la troisième série ont permis de déter¬
miner letemps nécessairepour tuer le microbe, mais en clinique, les micro-organismesnesontpoint placés à la surface d'un corps, mais au contraire logés dans les anfractuosités des tissus. Aussi, à l'exemplede
M.Yignal, pour serapprocher des conditions offertes par l'organisme,
avons-nousretenu lesmicrobes dansl'épaisseur d'une étoffe : la ilanelle feutrée.
Procédé.— Desmorceauxde flanelle de 1 centimètre carrésont stéri¬
lisés àJ60° (contrôle fait
expérimentalement),
puis placés dans uncris-tallisoir flambé où ils sont arrosés avec une culture de microbes de 48heures àplusieurs reprises différentes. Après séchage de 20 minutes,
on lesplonge dans unesolution de formol pendantun nombre de minutes variable (3-5-10-15-20), on les lave, en changeant
d'eau,
pendant1heure.
Résultat. —La stérilisation desflanellesestcomplète après unséjour de:
13-15 minutes dans le formol.
Cinquième série d'expériences
But.—En clinique, les microbes sont contenusdans
les liquides
albu-mineuxet muqueuxdes organesgénitauxde la
femme. Aussi,
pourêtre
plusvoisin de la réalité, nous avons ajouté de l'albumined'œuf
aux cultures de microbesen partieségales, en prenantla précaution d'éviter
les souillures extérieures.
Procédé.— Même technique que pour la quatrièmesérie.
Résultat. — Pour tuer le microbe, il est nécessaired'unséjour de:
10 minutes dans le formol.
Sixième série d'expériences
But. —Dans les expériences précédentes, la solution antiseptique
dans laquelle sont plongées les cultures n'est pas renouvelée. Or, on
pourrait supposer que le liquide, en contact avec les flanelles, ne pré¬
sente pas,pendant toute la durée del'expérience, sa mêmecomposition.
Aussi met-on encontact les flanelles avec une solution toujours renou¬
velée. Les résultats donnés dans
l'ouvrage
de Tarnier étant presqueidentiques,
que le liquide soità l'étatde repos ou de mouvement, nous n'avons pas crunécessairede reproduireces expériences. Notons seule¬ment que lessolutionsde formol, avecleur grande facilité de dégager
des vapeurs, ont tout avantage à être renouvelées.
Septième série d'expériences.
But et Procédé. — Reproduction des expériences de la cinquième série. Seulement, immédiatementausortir de la solution de formol,on nefait aucun lavage et on introduit directement dans le bouillon les
fragments de flanelle albumineuse. Dans ces conditions, l'effet du for¬
molseraplus grand parsuitede l'introduction du liquide antiseptique
avecla flanelle.
Résultat. — Les carrés de flanelle deviennent stérilesaprès unséjour
de :
4 minutes dans le formol.
Huitième série d'expériences But. — Déterminer cliuiquementla valeur du formol.
Procédé. —Du mucus utérin d'accouchées bien portantes est re¬
cueilli sur des tampons de ouate stérilisée. Ces tampons sont plongés
dans des bouillons de culture
(bouillon
debœuf).
Si les bouillonsrestentclairs,les lochies sont stériles; s'ils setroublent, elles contiennent des microbes. Lecontrôle estfaitparensemencementsur gélose et recher¬
chesmicroscopiques. Malheureusement nous n'avons pu reproduire les
deuxgroupes d'expériences très intéressantes décrites par M.
le
pro¬fesseur Tarnier. Eneffet, dansle premiergroupe, lemucus utérin pro¬
vient de femmes ayant eu une injection intra-utérine
immédiatement
aprèsla délivrance. Or, à la Clinique deBordeaux,
cettepratique n'est
pas suivie, les injections vaginales sont seules
employées pendant les
suites de couches. Le second groupe a pu seul être réalisé par nous.
Nousnous sommeservi de mucus de femmes albuminuriques, dont les
soins aprèsl'accouchementsontdonnés au
formol.
Nosexpériences ontporté sur des accouchées
de
4 à10 jours, dont les
lochies étaient recueillies le matin à11 heures,c'est-à-dire 6 à8 heures aprèsla dernièreinjection
vaginale.
Résultat. — Or, en procédant comme
il
aété dit plus haut,
nous arrivons à laproportion de tubesstérilisés suivante
:5tubes sur 10 avecle formol.
Neuvième série d'expériences