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Stratégies des PME et stratégie de croissance

CHAPITRE II : DEVELOPPEMENT DE LA PME

Section 1 : Développement de l’entreprise : Généralités

1.3 Stratégies des PME et stratégie de croissance

Dans le but de rester pérennes, les PME se trouvent dans une situation de choix de stratégie qui leur permettent de réaliser leurs buts. Les buts et les objectifs que fixe le dirigeant se traduisent par les performances de la PME en termes de « situation sur le

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Ibid, p 26. 115

Cité par Bartoli, A., Hermel, Ph., p 26.

116 Une notion plus large d’expansion de l’équipement et des flux de production a été introduite par A. Bienaymé "en quantité, en variété ou en qualité".

117 Le développement économique de l’entreprise est perçu comme un développement patrimonial qui nous semble donc renvoyer à la notion de croissance.

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marché118 ». Selon Guilhon A. (1998), si le dirigeant aspire à la croissance et à l’autonomie, il fixe des objectifs de croissance et développe ses ressources (investissement, exportation, satisfaction, technologies, etc.) de manière à atteindre ces objectifs. En revanche, si les pressions externes sont perçues comme étant trop fortes, le dirigeant de PME aspire à la survie de son organisation. Il fixe alors les objectifs lui permettant de maintenir le système en vie (dégager du chiffre d’affaires, réduire les coûts, etc.) sans entreprendre des restructurations importantes dont la réalisation est longue, compromettant de la sorte la situation de survie.

L’auteur met en évidence quatre formes de contrôlabilité qui signifient les différents modes de développement de la PME. La première, celle dite « contrôlabilité organique », qui correspond à une stratégie d’évolution anticipative avec recherche d’amélioration des performances dans un objectif de croissance. Elle traduit la capacité du dirigeant de prévoir, d’assimiler, et de conduire les transformations internes en matière de structures et de compétences. La deuxième forme de contrôlabilité dite « contrôlabilité adaptative » qui se réfère à une stratégie réactive du dirigeant qui cherche à maintenir ses performances dans un but de survie. Cette contrôlabilité révèle qu’il peut exister un écart entre les performances (résultats financiers) et le contrôle qu’exerce le dirigeant sur les activités engagées pour assurer sa survie. En d’autres termes, c’est en réduisant sa zone de contrôlabilité au profit d’un tiers (interne ou externe) que le dirigeant adapte son organisation. « La contrôlabilité

élargie (ou partagée) » constitue la troisième forme, dans ce cas-là, une PME peut se mettre

en relation avec d’autres entreprises pour assurer son développement (situation des secteurs en déclin demandant des regroupements ou des changements d’activités pour assurer la survie des entreprises) sans que le dirigeant perde la contrôlabilité de ses opérations119. Enfin, il se peut que des dirigeants de PME refusent le développement car il conduit à une perte de contrôlabilité et demande des investissements trop lourds (Saporta, 1986 ; cité par Guilhon A., 1998) d’où la contrôlabilité est figée « contrôlabilité figée ».

En termes de cohérence entre les buts et les performances, l’auteur avance deux stratégies classiques en PME :

1.3.1 La stratégie survie - efficience

118 La situation sur le marché renvoie à la fois aux produits offerts, aux parts de marché, au chiffre d’affaires et à la capacité d’interprétation des signaux de l’environnement.

119 C’est le cas des consortia d’entreprises ou des réseaux de compétences dans lesquels l’expertise est partagée par les partenaires.

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Dans ce cas de stratégie, les dirigeants recherchent la survie dès que l’organisation manque de moyens matériels, immatériels et financiers ainsi que le temps pour transformer le style de gestion ou la situation de marché. Cette situation résulte souvent d’un manque de modernisation de l’entreprise qui s’explique par une contrôlabilité figée de la part du dirigeant. La survie renforce l’importance des objectifs de réduction des coûts de fonctionnement. Pour cela, la performance recherchée est l’efficience. Pour atteindre la survie, de multiples façons existent, la recherche de la survie dans l’exportation, l’adoption contrainte de techniques et de compétences avec endettement, la recherche d’une situation de sous-traitance ou d’une insertion dans un réseau. Le type de contrôlabilité dans la stratégie survie – efficience est adaptatif. Lorsque le dirigeant ne maîtrise plus les changements nécessaires, cette stratégie peut déboucher sur une perte de contrôlabilité, c’est ce qu’exprime la figure suivante.

Figure 15 : La stratégie survie – efficience et types de contrôlabilité

Perte de contrôlabilité ou contrôlabilité adaptative Source :Torrès O., 1998

1.3.2 La stratégie croissance - efficacité

Les buts de croissance sont généralement atteints grâce à des objectifs de transformation des ressources, l’élargissement du marché à l’exportation, des innovations produits ou procédés, la certification qualité (Guilhon et Weill, 1996) et les coopérations complémentaires (Guilhon, 1996). Cela nécessite des bouleversements au niveau de l’organisation en générant des changements radicaux sur les plans des structures, des compétences, de la gestion et des produits offerts. Selon l’auteur, le type de contrôlabilité est

OBJECTIFS Changements d’adaptation, exportation obligée, coopération éphémère et reproductrice, spécialisation et sous-traitance, réduction des

coûts BUTS Survie Contrôlabilité figée PERFORMANCES Efficience

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organique et les objectifs de croissance visent surtout le développement d’une image ou d’un réseau.

Figure 16: La stratégie croissance – efficacité et types de contrôlabilité

Contrôlabilité élargie (ou partagée)

Source :Torrès O., 1998

Les performances sont donc déterminées par le développement de l’efficacité puisqu’elles sont évaluées par le degré de réalisation des objectifs fixés. L’auteur affirme que l’évolution de l’environnement est perçue comme une opportunité de croissance par des dirigeants ayant une contrôlabilité organique. Les restructurations internes favorisent l’élargissement de la contrôlabilité des dirigeants (par l’apprentissage, la formation, la multiplication des coopérations).