• Aucun résultat trouvé

I. CADRE THEORIQUE

3. L’Etat de Stress posttraumatique suite à l’accouchement

3.5. Interventions psychothérapeutiques

2.1.6. Stratégies d’adaptation (Coping strategies)

Le terme coping, se réfère à un ensemble des processus qu’une personne met en place, afin de gérer un événement éprouvant, afin de diminuer ou maîtriser son impact sur le bien-être de la personne. Le Brief COPE (Carver et al., 1989 ; version française Muller & Spitz, 2003) permet d’étudier les stratégies d’adaptation choisies par le sujet confronté à un événement stressant. Cet inventaire est construit à partir de modèles théoriques reconnus : modèle transactionnel du stress de Lazarus (1984), modèle de l’autorégulation du comportement de Carver & Scheier (1981).

Cette échelle comporte 28 items, présentant 14 sous-catégories de stratégies distinctes de coping : le coping actif, la planification, la recherche de soutien social instrumental, la recherche de soutien social émotionnel, l’expression des sentiments, le désengagement comportemental, la distraction, le blâme, la réinterprétation positive, l’humour, le déni, l’acceptation, la religion, et l’utilisation de substances.

Les réponses sont côtés de 1 à 4 (« pas du tout », « de temps en temps », « souvent », et « toujours »). Les deux items correspondant à la stratégie de coping doivent être additionnés afin de connaître le score. Ainsi les scores pour les 14 sous-catégories varient entre 2 et 8. Les items de l’échelle sont formulés de telle façon à permettre d’évaluer soit le « coping-Etat12

», soit le « coping-Trait13 ». Selon les objectifs de recherche, uniquement la consigne ainsi que le temps de conjugaison des items peuvent variés. Nous avons choisi le format situationnel, demandant aux femmes de se référer à un événement stressant récent (au cours des deux derniers mois).

Présentation brèves des différentes dimensions de coping (Carver, 1997; Muller & Spitz, 2003) :

(1) Le coping actif est un processus par lequel l'individu essaie de supprimer le stresseur ou de minimiser ses effets. Le coping actif inclut l’amorçage d'une action

12

Se référant à une approche intra-individuelle (situationelle), permettant d’évaluer les stratégies d’adaptation d’une personne en fonction de situations spécifiques.

13

Se référant à une approche inter-individuelle (dispositionelle), afin d’évaluer les différences entre les individus face à la mémé situation.

47

immédiate, l'augmentation des efforts de la personne, et l’exécution judicieuse d'une tentative de résolution de la situation.

(2) La planification est le fait de réfléchir à l’organisation d’un plan, aux étapes à suivre et à la meilleure manière de gérer le problème.

(3) La recherche de soutien social instrumental correspond à la recherche de conseil, d'assistance ou/et d'informations.

4) La recherche de soutien social émotionnel s'appuie sur le soutien moral, la sympathie ou encore la compréhension. La tendance à rechercher du soutien social émotionnel peut avoir des effets contrastés. D’autres réponses au stress en fonction des circonstances peuvent parfois être mal appropriées.

Ainsi le coping intitulé (5) expression des sentiments est parfois peu fonctionnel, car la personne a tendance à se centrer sur sa détresse émotionnelle n’arrivant pas à évacuer ses sentiments. Néanmoins, cette stratégie peut être momentanément fonctionnelle, par exemple, pendant une période de deuil.

(6) Le désengagement comportemental correspond à la réduction des efforts d'une personne pour faire face au stresseur, à l'abandon de toute tentative d'atteindre les buts sur lesquels celui-ci interfère. Le désengagement d’un but inaccessible est quelquefois une réponse hautement adaptative (cf. Klinger, 1975). Par contre, s’il s’agit d’un but accessible, ce type de réponse entrave un coping efficace.

(7) La distraction vise à détourner l’attention de la personne de toutes pensées se rapportant à la situation de stress ou à l’objectif avec lequel le stresseur interfère. Ces tactiques sont mises en place dans le but d’éviter de penser au problème.

(8) Le blâme ou le fait de se faire des reproches est souvent associé à un sentiment de culpabilité. Des recherches l’évaluant ont montré que ce type de réponse était « prédicteur » d’un moindre ajustement au stress (Bolger, 1990 ; McCrae & Costa, 1986).

48

(9) La réinterprétation positive a pour but d’évaluer ou réévaluer une situation stressante en des termes positifs, elle devrait intrinsèquement permettre à la personne de poursuivre ou de reprendre son combat contre le stresseur.

(10) L’humour permet de prendre une certaine distance avec la situation afin d’éviter d’être submergé par ses émotions.

(11) Le déni décrit le refus de croire que le stresseur existe ou l’effort cognitif d'agir en pensant que le stresseur n'est pas réel. Il désigne une stratégie de coping qui peut être plus ou moins adaptative (Spitz, 2002). Il est souvent suggéré que le déni est utilisé pour minimiser la détresse émotionnelle ; il peut être fonctionnel au début de la situation stressante mais à long terme, il entrave des stratégies de coping plus fonctionnelles.

(12) L'acceptation est souvent estimée comme une réponse fonctionnelle car la personne qui accepte la réalité d’une situation stressante est plus apte de s'engager dans une lutte contre celle-ci (Carver & Scheier, 1989). En fonction du moment d’évaluation, ce type de coping recouvre deux aspects : l’acceptation du stresseur comme objet réel lors d’un premier temps d'évaluation, l’acceptation d’une absence de stratégies de coping efficace lors d’un second temps d’évaluation qui ne sera fonctionnelle que si la personne poursuit tout de même ses efforts vers des stratégies plus appropriées.

Le fait de se tourner vers la (13) religion dans une situation de stress est proposé par les auteurs comme une échelle unique. Pourtant il est difficile de résumer cette démarche dans une seule échelle, car elle pourra être divisée en plusieurs bénéficies (comme p.ex. une réinterprétation positive, ou un soutien émotionnel).

(14) L’utilisation de substance comme stratégie de coping, concerne plus particulièrement la consommation d’alcool, de médicaments ou de drogue. En effet, l’utilisation de substances peut permettre à la personne de s’évader, d’échapper à la réalité, d’éviter d’être confrontée à la situation.

49