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IV. RESULTATS

1. Description de la population : femmes enceintes (T1)

L’anamnèse des 400 femmes rencontrées lors de leur dernier trimestre de la grossesse montre qu’elles sont âgées en moyenne de 29,18 ans (σ = 4,71) avec un intervalle de 19 à 46 ans. Concernant leur situation professionnelle, 82,9% des femmes travaillent et presque la moitié des femmes appartient à la catégorie des employés (48%). La plupart des femmes sont primipares (83,5%) et vivent avec le père de l’enfant qu’elles portent (92,5%). Les informations sociodémographiques et les antécédents psychologiques et obstétricaux sont présentés au Tableau 3.

Effectif (n /N) Pourcentage (%) Informations personnelles

Pays de naissance (France) 195/211 92,4 Vit avec le père de l’enfant 359/388 92,5 Primipare 328/389 83,5 Consommation (cigarettes) durant la grossesse 73/389 15,5 Consommation (alcool) durant la grossesse 8/207 2,8 Maladie particulière 54/393 13,7 Consultation psychologue 73/389 18,8 Consultation psychiatre 34/384 8,9 Consultation psychothérapeute 4/206 1,9

Catégorie socioprofessionnelle

artisans, commerçants, chefs d'entreprise 19/392 4,8 cadres et prof. intellectuelles sup 58/392 14,8 professions intermédiaires 48/392 12,2 employés 188/392 48,0 ouvriers 12/392 3,1 retraités 3/392 0,8 autres, sans activité professionnelle 64/392 16,3 satisfaites de la situation financière 283/387 73,1

Histoire obstétricale

Complications durant une grossesse antérieure 54/388 33,8 Grossesse programmée 302/386 78,2 Grossesse simple 204 /207 98,6 Complications durant cette grossesse 109/393 27,7 Hospitalisation durant la grossesse 21/205 10,2 Préparation à la naissance 202/207 97,6

Tableau 3 - Informations sociodémographiques, antécédents (psychologiques et obstétricaux)

Concernant les renseignements subjectifs du vécu de leur grossesse, les femmes ont répondu avoir eu une réaction positive face à la grossesse (98,5%), et que celle-ci était également désirée par leur conjoint (94,1%). Elles ont mis en moyenne sept mois pour

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être enceinte (σ = 33 mois) et 30,8% disent avoir eu des difficultés à être enceinte. Beaucoup de femmes enceintes décrivent avoir eu des sensations positives dans leur corps (82,2%). Presque toutes les femmes (97,6%) ont suivi un cours de préparation à la naissance, pourtant seulement 70% des femmes se sentent préparées à l’accouchement. Presque un tiers des femmes (27,7%) rapportent des complications durant leur grossesse (comme contractions, diabète, saignements, « maux de début », hypertension, décollement du placenta, sciatique). Une hospitalisation durant la grossesse a été nécessaire pour 21 femmes sur 205 ayant répondu (10,2 %).

Par rapport à la perception du soutien durant la grossesse, 89,2% des femmes rapportent se sentir accompagnées durant leur grossesse. Pour la majorité des femmes, le comportement du conjoint correspond à leurs attentes (87,7%) et 74,6% disent se sentir toujours soutenues par leur conjoint. Plus de la moitié des femmes rapportent également être toujours soutenues par leur famille (69,2%), ou des proches (51%). Par rapport au soutien des professionnels du domaine périnatal, seulement 28,6% des femmes enceintes se disent « toujours » soutenues par eux et 16,9% rapportent manquer de soutien de la part des soignants.

Concernant les signes de détresse psychologique, voire un risque psychopathologique, les femmes présentent une moyenne à l’échelle de dépression prénatale de 6,68 (σ=5,26) et 9,6% dépassent le score clinque et présentent un risque de dépression anténatale. Concernant l’échelle d’anxiété, les femmes présentent un score moyen de 7,45 (σ = 3,58), mais 43,7% franchissent le score clinique et risquent de présenter une symptomatologie anxieuse cliniquement significative.

1.1. Résumé

Notre échantillon de femmes enceintes est composé de 400 femmes. Les futures mères sont âgées en moyenne de 29,18 ans, majoritairement employées (48%), primipares (83,5%), et vivent avec le père de l’enfant (92,5%). Pour la plupart d’entre elles, c’est une grossesse simple (98,6%) et programmée (78,2%). Presque un tiers des femmes rapportent des complications médicales durant la grossesse (27,7%). Concernant la détresse psychologique, 9,6% des femmes présentent une symptomatologie dépressive durant le dernier trimestre de la grossesse et 43,7% des symptômes anxieux.

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1.2. Discussion

Les femmes ont été nombreuses à accepter à notre étude (N= 400). La majorité de notre échantillon était en attente de son premier enfant, ceci s’explique par le fait que les femmes ont été contactées lors du cours de préparation à la naissance. Une des limites de nos résultats vient du fait qu’ils s’appuient sur les réponses subjectives des femmes (sans consultation systématique du dossier médical) ce qui peut entraîner des descriptions et des interprétations empreintes de subjectivité. Par exemple, à la question « Avez-vous éprouvé des difficultés à être enceinte ? », certaines femmes ont répondu « oui » pour 4 mois d’attente, d’autres « non » pour 12 mois d’attente. De même l’évaluation subjective des complications pendant la grossesse que les femmes peuvent décrire, diffèrent considérablement. Malgré ce biais, ce qui nous intéresse en premier lieu, c’est le vécu subjectif de la femme et l’impact de ce dernier sur la façon de faire face des femmes en lien avec leur qualité de vie. De plus, nos résultats relèvent chez de nombreuses femmes une détresse psychologique à la fin de leur grossesse. Même si le taux de la dépression prénatale est moins élevé dans notre étude que dans d’autres études prénatales (Gaugue-Finot et al., 2010 ; De Tychey et al., 2005), un taux de presque 10% reste élevé pour de futures mères. Mais c’est surtout le taux « excessivement » élevé des symptômes anxieux (43,7%) qui nous interpelle. Plusieurs réflexions peuvent être apportées quant à ce pourcentage élevé de femmes anxieuses : la majorité des femmes de notre échantillon est primipare, des études montrent que les primipares sont plus anxieuses (Hofberg & Ward, 2003) ; la présence d’anxiété durant la grossesse est plus élevée lors du premier et du dernier trimestre de la grossesse (Teixeira et al., 2009). En 2000, le terme tocophobia a été introduit par Hofberg & Bockington pour désigner une grande peur d’accoucher. Certains auteurs se posent la question de savoir si la peur durant la grossesse n’est pas une catégorie spécifique (Huizink et al., 2004) et s’il est approprié de l’évaluer avec des mesures non spécifiques à la situation (Meades & Ayers, 2010). Suite à un de nos questionnements, une première publication a été soumise avant la fin du recueil de données. L’objectif de cet article est de compléter les connaissances sur l’anxiété périnatale. Il n’a pas été intégré dans le texte principal de la thèse car l’échantillon est constitué d’une partie seulement de l’échantillon final. Cet article s’intitule « Anxiety symptoms and coping strategies in the perinatal period », il est accepté par la revue BMC Childbirth and Pregnancy et en cours de révision. (cf. Annexe M).

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