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B) Les différents dispositifs : 26

IV) Le sport et les territoires prioritaires 28

2) Le sport outil d’éducation : 30

Comme l’explique Patrick Mignon (2000), le sport est un domaine qui à pris une place très importante dans le rôle d’éducation de la société, « le sport est synonyme de justice et

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d’égalité des chances, de participation à la société, d’amélioration personnel, de discipline – individuelle et collective, morale et physique. Il contribue ainsi à la transformation de l’individu en citoyen et crée des modèles, des figures exemplaires»8. Seulement cela n’a pas toujours été le cas, des controverses ont eu lieu au cours du temps comme nous le dit Pierre Arnaud « Ce qui à pu, à un moment révéler être une solution efficace pour contrôler et canaliser, la fougue d’une jeunesse turbulente, est-il encore aujourd’hui un modèle pour l’action éducative ? A la fin du XIXe siècle, les défenseurs de l’éducation anglaise se sont heurtés à l’hostilité des responsables politiques : les valeurs du sport ne conviennent pas au « génie » français »9. La croyance du sport « éducatif » existe depuis longtemps, seulement le fait de pratiquer une activité sportive n’éduque pas obligatoirement le pratiquant, « des fois on à tendance à se laisser aller et croire qu’on fait de la pratique pour la pratique et penser que l’éducation se fait derrière. Alors que ce n’est pas parce qu’un gamin est venu à huit séances à l’équitation qu’on a travaillé l’éducation, il y a d’autres choses à mettre derrière »10 il peut aussi aller à l’encontre de cette croyance du sport pour éduquer, « Paradoxe ? Les sportifs sont loin d’être vertueux ! Pour gagner, il faut de l’agressivité, de la hargne, il faut « détruire », « tuer » l’adversaire… Qui n’a pas entendu ces propos tenus par des entraîneurs ou des éducateurs dans les vestiaires ou par des sportifs renommés ? Le « citius, altius, fortius » génère ses propres excès… »11. Des courants de pensées à l’inverse de ceux qui considèrent le sport comme nécessairement vertueux apparaissent, notamment le sociologue Jean-Marie Brohm qui considère à travers ses travaux de « la sociologie critique du sport » que le sport de compétition occupe, par essence, une fonction aliénante chez ses adpetes.

Ce qu’il faut retenir de ces articles, c’est qu’il se distingue deux grands groupes de sociologues, ceux qui estiment que le sport permettra la modification du comportement du pratiquant de manière automatique, et ceux qui pensent que le comportement du pratiquant sera modifié seulement dans une démarche de projet de par la mise en place de conditions spécifiques pour la pratique sportive. C’est d’ailleurs dans ce prolongement que l’éducateur sportif avec lequel nous nous sommes entretenu revient sur les missions qui lui sont confiées : « aujourd’hui on fait ça à leur place, pas parce que ça nous fait plaisir et qu’on imagine que demain le gamin fera de l’équitation, mais parce qu’on pense que faire de l’équitation va

8 Mignon P., « Sport, Insertion, Intégration », Hommes & Migrations, N°1226, 2000.

9 Arnaud P., « Pourquoi dit-on que le sport est éducatif ? Question d’actualité…question d’histoire… », Tréma, 8

1995.

10 Annexe : Extrait d’entretien avec Pierre Yves Daniel.

11Arnaud P., « Pourquoi dit-on que le sport est éducatif ? Question d’actualité… question d’histoire… », Tréma,

développer des points importants de l’éducation de l’enfant »12. L’idée d’un sport automatiquement éducatif par essence ainsi qu’outil de l’action sociale est aujourd’hui datée. L’idée qui est faite du sport aujourd’hui après de nombreuses controverses au fil du temps est qu’il est une pratique sociale et culturelle recelant de fortes potentialités et spécificités éducatives et sociales qui peuvent, dans de bonnes conditions, apporter une plus-value à un projet plus global centré sur l’individu. C’est dans une démarche de projet que le sport s’inscrit et peut être considéré comme un outil éducatif.

Les anciennes croyances d’une pratique sportive éducative par essence sont dépassées, où il suffisait de donner un ballon à des enfants en soutenant que le jeu les éduque n’est plus défendable aujourd’hui. Les spécificités de l’environnement et des conditions mises en place dans la préparation et la pratique de l’activité sportive influent sur l’impact éducatif du sport. La pratique sportive éducative se construit. Le but du projet à finalité sociale et éducative est donc de participer à l’acquisition de compétences sociales, sur un ou plusieurs individus ciblés, en fonction de besoins précis et identifiés. Cela se rend possible par une préparation en amont des objectifs à atteindre et des conditions à mettre en place pour atteindre ces objectifs. Malgré le fait que la place du sport à l’école est également du se légitimer, « Dès la fin des années cinquante, l’idée vient à certains qu’elle a tout à gagner à rechercher des « principes communs d’exécution », des « fondamentaux », des « invariants », qui la démarque de la simple pratique juxtaposée de différentes techniques sportives. La notion de « transfert d’apprentissage » nourrit pendant une décennie les travaux sur cette problématique »13, aujourd’hui sous l’appellation d’Education Physique et Sportive, le sport à l’école est partie intégrante des programmes scolaires au même titre que n’importe quelle matière. « L’éducation Physique et Sportive (EPS), à tous les niveaux de la scolarité, vise la réussite de tous les élèves et contribue, avec les autres disciplines, à l’instruction, la formation et l’éducation de chacun. Elle participe à l’acquisition et à la maitrise du socle commun et permet de faire partager aux élèves les valeurs de la République »14.

12 Annexe : Extrait d’entretien avec Pierre Yves Daniel.

13 Arnaud P., « Pourquoi dit-on que le sport est éducatif ? Question d’actualité…question d’histoire… », Tréma,

8 1995.

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