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II.1. Le sport moderne

II.1.1. Mise en contexte historique

Le Royaume-Uni connaît, au cours du XIXe siècle, un changement crucial dans son histoire monarchique. Victoria, née le 24 mai 1819 au Palais de Kensington, fille du prince Édouard Auguste de Kent et de Strathearn et petite-fille de GeorgeIII, devient en 1837 reine du Royaume-Uni. Elle arrive à la tête du Royaume à une époque où la société britannique est divisée en « pauvres et riches », comme le précise Benjamin Disraeli dans son ouvrage Sybil, or The Two Nations (1845)72.

72Benjamin DISRAELI, Sybil, or The Two Nations, Londres, Henry Colburn, 1845, p. 67.

A los médicos les interesaron los aspectos higiénicos del deporte; a los militares, la práctica atlética como práctica patriótica; a los pedagogos la dimensión educativa y cultural del deporte.

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II.1.2. L’aristocratie anglaise et ses passe-temps

La division de la société britannique en différentes classes a généré une différenciation dans les loisirs : jeux aristocratiques réservés à la haute société et jeux populaires réservés à la classe moyenne. Les passe-temps de l’aristocratie sont, entre autres, le cricket, la chasse au renard, le turf ou le golf, appelés aussi, pour cette raison, les « jeux aristocratiques ». Ces jeux aristocratiques sont dénommés « sport »73 – un sport qui, il faut bien le dire, à cette époque-là, reste la chasse gardée de la classe aisée.

Les jeux traditionnels sont tellement ancrés dans la culture britannique qu’au XVIIIe

siècle, l’aristocratie invente une nouvelle façon de se divertir. Il s’agit de mettre en confrontation des animaux tels que les chiens, les ours, les coqs, etc. dans un « combat par procuration », comme le nomme Thierry Terret74.

Au fil du temps, ces combats arrivent chez les hommes (nous verrons plus tard le combat entre un cuisinier et un pâtissier). En plus d’être une source de divertissement, les combats entre les hommes deviennent de grands spectacles pour le public. Ils sont organisés entre les aristocrates, en cercle restreint. Les épreuves opposent les laquais ou les esclaves des aristocrates. Il y a, en général, deux sortes d’épreuves. La première est une sorte d’athlétisme. Les laquais sont chargés de retirer tous les obstacles dressés sur le passage des carrosses de leurs maîtres. Le plus rapide dans cet exercice est déclaré vainqueur. La seconde, plus dure, est soumise à une sélection entre les laquais. Il s’agit d’un combat. Dans ce cas, les maîtres doivent choisir les plus robustes physiquement75.

Selon Thierry Terret76, l’enjeu est double. Le premier est le pari que font les maîtres ; le second concerne l’image des maîtres en question. Il faut dire que la victoire d’un laquais signifie, dans la plupart des cas, la hausse de cote de popularité des maîtres, ce qui leur permet d’organiser davantage de combats. En plus du spectacle qui draine un grand public, l’aspect pécuniaire représente une source de motivation majeure. Les combats sont devenus des vecteurs de flux économiques à tous les niveaux de la société.

73 Jacques ULMANN, De la gymnastique aux sports modernes, Paris, Vrin, 1977, p. 324.

74 Thierry TERRET, Histoire du Sport, Paris, Presses Universitaires de France, 2007, p. 11.

75Ibid., p. 12.

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L’intérêt engendré par les combats incite les maîtres à aller chercher des laquais ailleurs pour organiser davantage de combats. Les lutteurs, au début, se contentent de la paie dérisoire de leurs maîtres. Mais vu la montée en flèche des paris, de la présence des spectateurs et les récompenses que les lutteurs reçoivent (du public), les combats acquièrent une nouvelle dimension. D’autres passe-temps tels que les courses de chevaux ou les régates cèdent aussi au pari et au jeu de spectacle77.

II.1.3. Les public schools

Les public schools sont un ensemble d’établissements privés réservés aux enfants issus des familles distinguées. Il s’agit d’établissements tels que Winchester, Westminster, Charterhouse, Eton, Rugby, etc. Ces écoles reçoivent les fils de la haute société, de la bourgeoisie urbaine et de la gentry rurale.

En 1828, Thomas Arnold est nommé principal dans un collège privé de la ville de Rugby. Ce principal entre dans l’histoire et son nom reste gravé à jamais dans la mémoire collective internationale. À cette époque, les écoles anglaises reflètent l’image de la Grande-Bretagne, une société en dégénérescence et en proie à la violence, la criminalité, l’injustice, l’alcool, etc. Thomas Arnold décide de transmettre à ses élèves le principe de savoir-vivre. Il leur propose de s’investir pleinement dans l’éducation physique. Ainsi, il décide d’accentuer la pratique de l’éducation physique et de la gymnastique dans son école.

Mais il faut ajouter que Thomas n’a pas instauré l’éducation physique à Rugby, car c’est une pratique qui y existait déjà, comme le souligne Thierry Terret : « Les pratiques physiques y sont présentes sous la forme de jeux traditionnels ou de gymnastique plus ou moins systématique, car elles correspondent déjà à une culture bien présente dans la société britannique »78.

Parmi les jeux traditionnels pratiqués à Rugby, il y a la soule79, un jeu pratiqué et développé initialement en Normandie et en Picardie avant de migrer en Angleterre. Mais ces jeux sont tellement brutaux qu’Arnold décide de les modifier en instaurant un certain nombre de règles que les élèves doivent s’engager à respecter :

77Ibid.

78Ibid., p. 13.

79 Baudry ROCQUIN, Le sport en France : Histoire, économie et sociologie, Clamecy, Nouvelle Imprimerie Laballery, 2017, p. 31.

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Thomas Arnold, directeur du collège de Rugby, décide, en effet, en 1828, de réglementer les parties jusque-là spontanées de football : règles, durée, arbitrage, codification des phases de violence (le « hacking » devient le seul temps du jeu où les coups de pied volontiers sous les genoux de l’adversaire sont acceptés)80.

Contrairement à ses prédécesseurs allemands, suédois, français, etc., Arnold met l’accent sur la formation des jeunes afin que ces derniers se comportent en société comme des gentlemen. En effet, chez les jeunes, l’indiscipline et la loi de la jungle sont devenues à cette époque une véritable tare qui gangrène la société britannique. Outre la règlementation des jeux, il parvient également à leur insuffler la notion de jeu collectif où l’individualisme n’a pas sa place. Ceci étant, les jeunes sont appelés à développer un caractère fort dans la vie et à savoir prendre des initiatives, ce que Terret appelle respectivement « forger une masculinité conquérante » et « hommes d’initiative »81.

À une époque où le protestantisme occupe une place non négligeable dans la foi britannique, le professeur, lui-même protestant, s’inspire de cette religion pour former les élèves, qui deviennent grâce aux jeux de plein air des « Muscular Christians », « des individus capables de contrôler leur passion dans des activités désormais réglementées, des futurs dirigeants et conquérants qui osent, certes, mais dans le respect de la loi »82.

Au début, les élèves ont du mal à s’y adapter, mais ils finissent par accepter et assimiler les règles. Tous les jeux, à l’instar de la soule, pratiqués à Rugby finissent par être réglementés comme le souhaite Thomas Arnold. Le collège de Rugby n’est pas le seul où les élèves comblent leur temps libre par des jeux. Tous les autres établissements pratiquent les jeux traditionnels. Mais le succès de Rugby transcende les limites de l’école et s’étend aux autres établissements qui finissent, à leur tour, par réglementer leurs jeux en fonction de leurs intérêts. Les jeux populaires ne restent pas en marge de la réglementation issue des public schools.

Toujours selon les informations fournies par Thierry Terret83, ce sont les élèves de Thomas Arnold qui, le 18 août 1845, rédigent le premier règlement de football-rugby. Si Thomas

80 Thierry TERRET, op. cit., p. 13.

81Ibid., p. 14.

82Ibid.

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Arnold est considéré comme le père fondateur du sport moderne, ce n’est pas parce que c’est lui qui a créé le sport : comme nous l’avons souligné plus haut, les jeux traditionnels sont immémoriaux, mais c’est grâce à lui que ces jeux traditionnels se trouvent réglementés et institutionnalisés comme le football, le rugby, le cricket, la natation, etc.

Il faut en outre rappeler que le sport moderne est un phénomène social ayant lieu en pleine révolution industrielle. Nous ne prétendons pas (re)faire ici l’histoire de la révolution industrielle, mais nous tenons à souligner qu’elle a joué un rôle crucial dans la vie sociale. C’est pendant la révolution industrielle que l’on assiste à une hausse considérable des loisirs, des passe-temps : d’abord en Angleterre, puis à l’échelle européenne. C’est précisément à cette époque que le sport moderne commence à se propager au Royaume-Uni, mais sous forme d’amateurisme. Devenu un sport de spectacle, la boxe draine un nombre important de spectateurs. Pour ce faire, il a été question de la réglementer davantage non seulement en imposant la présence d’un arbitre, mais aussi en limitant le périmètre du combat par un ring84.

Ce type de spectacle se développe en Angleterre et devient célèbre dans le monde entier. Un tel succès conduit les universitaires à s’y lancer en organisant des compétitions inter-universitaires, comme le souligne Antonio Alcoba85 :

Instituciones como la Universidad entraron en la etapa de las competiciones, y programaron enfrentamientos entre ellas, cuyo más conocido ejemplo fue la regata de remeros entre las universidades de Oxford y Cambridge, convertida en un clásico del deporte, que se divulga a todo el mundo por televisión, sin que se trate de un espectáculo del deporte.

Une autre compétition, en athlétisme, s’y est aussi tenue : « En atletismo se organizaron caminatas – lo que se denomina marcha atlética – llegándose a cubrir enormes distancias por el tiempo o empleándose recorrerlas, hasta mil horas »86.

II.1.4. L’amateurisme et le professionnalisme

Les étudiants arrivent à transmettre à la société ce qu’ils ont appris de Thomas Arnold. Rompus à leurs pratiques sportives, ils décident de fonder des clubs en dehors des enceintes

84 Antonio ALCOBA, op. cit., p. 70.

85Ibid.

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universitaires. Thierry Terret souligne que la création de Blackheath Club, en 1858, résulte de la volonté des anciens élèves de Rugby qui souhaitent faire du sport une activité extrascolaire87. Cette initiative a donné naissance, des années plus tard, aux clubs tels que Forest club (1862), Amateur Athletic Club, Amateur Athletic Association (1880) ou Amateur Rowing Association (1882), la liste n’étant pas exhaustive.

Toutefois, il faut dire que le football – dérivé de la soule – est, au début, indissociable du rugby. C’est pourquoi d’ailleurs, au tout début, on parle de football–rugby. Mais comment le rugby est-il né ? Ce sport serait né du geste spontané d’un étudiant qui prend la balle avec la main et fonce vers le camp adverse alors qu’il est question de jouer avec le pied (football) mais de ne pas faire usage des mains : « Del fútbol y como variante del mismo, surgió el rugby, debido a que un estudiante de la Universidad de Rugby, llamado William Neb Ellis, en 1823, decidió, tomar la pelota con las manos y llevarla de esa forma hasta la portería contraria »88.

Plus tard, le hacking – coup de pied au-dessus du genou de l’adversaire – commence à alimenter les débats. Il n’y a pas eu d’unanimité sur la réglementation football–rubgy. Le différend conduit les représentants à finalement séparer les deux en créant le football association et le football–rugby, en 1871. Toutefois, tous les deux sont gérés par le Rugby football Union89.

Pour accompagner les clubs, les fédérations font leur apparition. En une vingtaine d’années, ces fédérations se consolident et se développent : « en une vingtaine d’années, les grandes fédérations amateurs sont donc mises en place : voile, en 1875, cyclisme, en 1878, patinage, en 1879, boxe, en 1884, hockey, en 1886, tennis, en 1888, etc. »90.

L’importance et la prolifération des compétitions créent des conflits au sein des fédérations. L’amateurisme et le professionnalisme sont au centre des débats. Les défenseurs de l’amateurisme invoquent l’idée selon laquelle faire de ces sports du professionnalisme signifie tout simplement les dénaturer, car le sport est un moyen de se divertir, un passe-temps, mais il ne doit nullement être une source de revenus. Pour les tenants du professionnalisme, les compétions, le spectacle et les efforts doivent être récompensés.

87 Thierry TERRET, op. cit., p. 17.

88 Antonio ALCOBA, op. cit., p. 70.

89 Thierry TERRET, op. cit., p. 15.

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À partir de là naissent deux groupes : professionnels et populaires et amateurs et élitistes. En général, les amateurs et élitistes sont des gens issus des classes aisées. Ils ne cessent de crier au scandale monté par les défenseurs du sport professionnel. Ces oppositions poussent les fédérations à prendre des mesures draconiennes. Les fédérations, dirigées en majorité par la haute classe, condamnent la posture du professionnalisme, comme le montre Thierry Terret :

Cela se traduit dans les statuts des premières fédérations qui définissent de manière extrêmement stricte les conditions requises pour bénéficier du statut d’amateur, en excluant de fait, pour des raisons morales et sociales autant que financières, toute personne ayant pratiqué un sport pour de l’argent91.

Cette mesure a une conséquence grave pour les ouvriers et les employés. Il faut dire que, pendant ce temps, il y en a déjà certains qui se consacrent énormément au sport, moyennant rémunérations. Mais les ouvriers et les employés, n’étant pas des spécialistes, ne vivent pas uniquement du sport. Ils voient donc dans la décision des fédérations une sorte d’injustice. Malgré cela, ils ne cessent pas de pratiquer le sport et de participer à des compétitions et maintiennent la réclamation du remboursement des frais de déplacement. Mais leur revendication se heurte au refus catégorique de la fédération. En 1895 éclate le Rugby Football Union, donnant naissance à la Nothern Union. Mais celle-ci cède à la demande des joueurs et concède le remboursement des frais92.

Mais l’essor le plus spectaculaire est celui du football. Il est pratiqué par des ouvriers et des employés, qui parviennent à le populariser. L’intérêt croissant pour le football résulte de la réduction des heures de travail. Parallèlement, d’immenses déplacements se font sentir en Angleterre : il s’agit d’hommes et de femmes en quête de meilleures conditions de vie. L’exode rural oblige les autorités à construire de nouveaux bâtiments favorisant l’urbanisation.

Les villes deviennent des foyers d’éclosion pour un nombre assez important de clubs. Thierry Terret, citant Bridley93, révèle que Birmingham n’a qu’un club de football en 1874, mais qu’il en compte 150 dès 1880 ; il poursuit en révélant que Liverpool en possède plus de 200 dix ans plus tard.

91Ibid.

92Ibid., p. 17.

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Compte tenu de la création en masse de clubs et d’une grande implication de la population dans le sport, essentiellement de la classe ouvrière, les fédérations acceptent des équipes professionnelles. C’est ainsi que naît le premier championnat professionnel de football : « […] le championnat professionnel regroupe alors 12 puis 16 équipes, issues essentiellement du Centre et du Nord de l’Angleterre. Au début du XXe siècle, dix millions de Britanniques – notamment des ouvriers qualifiés – assistent aux rencontres hebdomadaires du championnat »94.

Le sport gagne énormément de terrain. Il est désormais connu et ancré dans la culture anglaise. Et sa réputation est telle qu’il finit par devenir l’affaire de tous. Le journalisme s’en empare. C’est ainsi que voit le jour, dans les années 1880, la presse sportive spécialisée, sous la forme de journaux tels que Sportman, Sporting Life ou encore Sporting Chronicle95.

II.2. Le sport anglais dans le monde

L’avènement des voies ferrées, de la navigation et de la construction des routes a joué un rôle prépondérant dans le rapprochement des populations issues de différents pays et de différents continents. Non seulement les Anglais peuvent se déplacer en un temps réduit au sein de leur « union », mais ils peuvent aussi voyager à travers le monde entier.

L’action des public schools initiée par Thomas Arnold gagne rapidement le reste du Royaume-Uni. La puissance du Royaume-Uni, sous le règne de la reine Victoria, conduit à l’envoi des Britanniques à travers le monde pour diverses raisons : politique, économie, affaires et émigration.

Le volet politique concerne la question coloniale des pays d’Amérique (États-Unis, Canada…), d’Asie (Chine, Inde…), d’Afrique (Soudan, Kenya, Afrique du Sud, Nigeria, etc.). Les représentants anglais au sein des colonies sont issus des public schools. Ayant reçu une éducation sportive, ils sont particulièrement bien placés pour transmettre une telle culture aux peuples colonisés. L’histoire de l’Inde en fournit un exemple patent en Asie, car les colons sont parvenus à y implanter le cricket, qui est de nos jours le sport national du pays96.

94Ibid., p. 18.

95Ibid.

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L’émigration intervient aussi dans la propagation du sport britannique dans le reste du monde. En effet, l’influence des Anglais aux États-Unis d’Amérique a favorisé la création de nouveaux sports. Dans certaines universités comme Springfield (Massachusetts), des projets d’éducation physique sont montés. L’efficacité de ces projets a donné naissance à des sports totalement nouveaux comme le basket et le volley. Le basketball est créé par James Naismith en 1891, alors que le volley est créé par William Morgan en 1895.

Le Royaume-Uni, grâce à sa puissance économique, entretient des relations commerciales avec de nombreux pays, achète même des entreprises et y envoie des représentants. À cela s’ajoute le déplacement des étudiants à l’étranger. L’Espagne peut servir d’exemple pour les relations commerciales et les contacts estudiantins. Nous pouvons citer, par exemple, les écoles irlandaises de Valladolid et de Salamanque, des établissements qui ont grandement contribué au développement du sport en Espagne.

II.2.1. L’introduction du sport anglais en France

L’introduction du sport anglais en France ne s’est pas produite immédiatement. Elle a coïncidé avec un réel engouement pour la gymnastique. Si le Royaume-Uni, à travers Thomas Arnold, axe l’éducation physique sur le respect des règles, l’éthique et l’endurcissement du caractère, des pays comme la France, l’Allemagne ou la Suède mettent plutôt l’accent sur la formation militaire. L’option militaire est la conséquence directe des conflits qui existent entre les pays.

Mais, malgré la tentative des sociétés de gymnastique d’entraver l’avènement du sport en France, l’aristocratie le pratique déjà, pour ainsi dire en cachette :

Avant même que les sociétés de gymnastique ne se présentent comme autant de freins à l’avènement du sport, l’aristocratie et la haute bourgeoisie expérimentent, à l’abri de cercles fermés, des activités fortement distinctives… ces passe-temps de sportsmen annoncent la conquête du monde sportif anglais qui s’impose bientôt en France97.

L’amélioration des conditions de vie au Royaume-Uni durant le règne de Victoria a produit aussi des effets dans la vie socio-économique : des ouvriers, des techniciens, des hommes d’affaires

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partent vers diverses destinations. Ils arrivent ainsi en France pour des raisons commerciales ou de loisir : « Le sport pratiqué en France l’est d’abord par des Anglais venus sur le sol français pour leurs affaires ou pour leurs loisirs, à Paris ou dans certaines stations du littoral atlantique prises d’assaut en raison de la saturation de leur équivalent en Angleterre »98.

Selon Beaudry Rocquin99, le premier club de football est fondé par des immigrés britanniques : le Havre Athletic Club, en 1872. Des années plus tard, le premier club français de rugby voit le jour : English Taylors RFC (1877), un club fondé par des hommes d’affaires anglais installés à Paris.

Il est vrai que les premiers sportifs en France sont, logiquement, les Anglais eux-mêmes. En dehors de la classe bourgeoise qui pratique le sport en guise de passe-temps, le milieu scolaire

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