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L’édition électronique : quelques remarques concernant un travail encore inachevé

2. Sortie Web de l’encodage en XSLT

En ce qui concerne la transformation et la présentation des fichiers XML, je ne me suis pas encore occupé de la visualisation Web. La composante visible de l’édition électronique il faut la faire avec un programme XSLT. Or, étant donné que, bien que j’aie suivi les cours concernant XSLT à l’ENC, je ne maîtrise pas ce programme, c’est Florence Clavaud qui s’est occupée de préparer les fichiers xsl.

Quoi qu’il en soit, un document XML décrivant la structure du document, mais non sa présentation ne décrit pas sa présentation145. Pour cela il faut appliquer au document des règles de mise en forme, par exemple en utilisant une feuille de style CSS (Cascading Stylesheet, en français Feuilles de style en cascade) qui, par ailleurs, ne suffit pas pour toutes les configurations, ni le balisage XML. C’est pourquoi il est indispensable « de transformer le format d’entrée en format de sortie »146, c’est-à-dire de traduire le contenu informatique en site lisible, ce qui est possible grâce au langage de transformation XSLT (Extensible Stylesheet Language Transformations).

145 RUSTY HAROLD, SCOTT MEANS, XML en concentré...[trad. fr.], p. 117.

146 Ibidem.

Ce langage permet de transformer un document XML selon des « template rules » (règles de gabarit) contenues dans une feuille de style XSL. Chaque « template rule » définit des traitements à faire sur un élément (nœud) de l’arbre source. « Pour accéder aux nœuds dans un arbre XML à transformer » on utilise le langage Xpath147, dont XSLT se servira pour la transformation.

On a choisi d’utiliser cette méthode parce qu’elle est la plus puissante et la plus adaptée pour produire le site Web de consultation.

147 RIGAUX, B. AMANN, Comprendre XSLT..., p. 87.

Conclusion

Dans le premier chapitre, j’ai voulu résumer la recherche menée pendant mon doctorat pour montrer les fondamentaux scientifiques diplomatiques de mon projet d’édition électronique.

Dans le chapitre deux, j’ai montré les étapes nécessaires pour concevoir une édition électronique à partir d’une édition papier. J’y ai expliqué l’importance, de nos jours, d’une édition électronique et la nouveauté représentée par le fait de concevoir une édition bilingue.

Dans le troisième chapitre, j’ai parlé de la partie informatique et dans le quatrième chapitre, enfin, de la visualisation Web de ce travail.

Je dois reconnaître que mon travail reste inachevé. Bien que j’aie commencé à encoder les chartes qui ont fait l’objet de ma thèse il y a un an et demi (plus ou moins en concomitance avec la fin des cours en Master 2 en 2009/2010), il a fallu beaucoup de temps pour définir un modèle XML d’encodage de ces chartes. Il est aussi vrai que je ne me suis pas bornée à m’occuper de l’aspect informatique, mais que jusqu’à février de cette année j’ai terminé de rédiger ma thèse de doctorat.

Par ailleurs, il est bien de remarquer que, faute de documentation technique déterminée (schéma), il faut du temps pour réfléchir à la façon dont on veut poursuivre l’encodage électronique, puis pour réaliser le travail d’encodage lui-même.

C’est pour cela que la production des schémas documentés et la sortie Web sont à revoir : avant de générer les schémas et d’utiliser le programme de transformation XSLT, les fichiers XML doivent être complets, homogénéisés et cela n’est arrivé qu’à fin juillet.

L’ENC, la structure auprès de laquelle je me suis spécialisée en informatique et où je soutiens ce mémoire, a accueilli mon projet d’édition avec générosité et avec l’idée d’héberger prochainement mon site Web. À la suite de la soutenance de mon mémoire, donc, j’envisage, d’une part, de travailler encore à la partie diplomatique, et, de l’autre, de terminer l’édition électronique et d’en tirer une édition papier148.

En effet, si j’avais pensé pendant la rédaction de ma thèse à continuer à travailler sur un site Web comprenant l’aspect archivistique du fonds du monastère des Saints-Côme-et-Damien - ce qui, par ailleurs, pourrait être intéressant -, je crois qu’il est d’autant plus intéressant de voir s’il est possible d’unifier les deux chaînes de distribution d’une œuvre : celle de l’édition électronique et celle de l’édition papier. En effet, ne trouvant pas d’occurrence de ce type de travail, à l’exception de

148 Voir CLAVAUD, Les éditions électroniques..., p. 118 et le chp. II, § 1.

travaux réalisés par l’université de Caen149, il pourrait être intéressant d’en voir les temps et modalité de réalisation, lorsque la même personne s’occupe de l’édition électronique et de l’édition papier.

Je suis parvenue à cette idée en travaillant à mon mémoire de recherche, parce que, en fait, au début de mon travail, je n’y avais pas pensé : normalement, les éditions papier précédent les éditions électronique et aucun diplomatiste ne doute de cette démarche.

Pour ce qui est de l’aspect informatique de mon travail, j’ai apporté beaucoup de modifications aux fichiers, parfois en les complétant, après la soutenance de ma thèse. La visualisation en XSLT, même si toute récente, m’a permis de voir de façon plus claire les défauts de mon travail.

En outre, m’appuyant sur les remarques que Florence Clavaud m’avait faites durant la soutenance de ma thèse, j’ai aussi retravaillé l’aspect scientifique du travail informatique. Par exemple, j’ai lu plus d’articles en ligne, ce qui émerge en regardant la sitographie créée depuis la rédaction de ma thèse.

Quoi qu’il en soit, j’ai essayé de concevoir une édition électronique qui réponde aux requis d’un chercheur : par exemple, je suis convaincue que la création des index est une démarche fondamentale. C’est pourquoi, dans mon encodage électronique j’ai prévu des index flexibles, souples, utilisables au-delà de leur source, c’est-à-dire du fichier principal qui contient toute l’édition électronique.

En guise de conclusion-bilan, je voudrais soulever quelques questions survenues au cours de mon étude.

Pour ce qui est de la sortie Web de l’encodage, à l’époque de ma thèse, je m’étais posé les questions suivantes : comment l’internaute verra-t-il l’édition électronique ? De plus, cet internaute, qui est-il ?

Quel qu’il soit, chercheur et/ou curieux, je pense que mon site Web est facilement exploitable et manipulable.

À la soutenance de ma thèse de nouvelles questions auxquelles mon mémoire peut répondre ont été posées : encoder directement, à l’aide du langage XML, serait-il envisageable ?

Pour ce qui est de mon point de vue, je pense qu’encoder directement est tout à fait possible. Il est évident que les diplomatistes doivent connaître le langage informatique. Personnellement, je préfère

149 CLAVAUD, Les éditions électroniques..., note 23, à p. 118.

toujours transcrire les documents à l’aide d’un instrument bureautique (Word, OpenOffice), puis encoder. Selon moi, en fait, pour encoder directement il faut avoir un modèle XML fiable pour toute documentation. Or, à la suite de mon expérience concernant les chartes romaines, je doute que mon modèle actuel puisse être valable pour les chartes d’autres secteurs géographiques. En travaillant sur le chartrier du Chapitre d’Arezzo, par exemple, j’ai constaté que les questions que je me posais sur ces chartes en tant que diplomatiste étaient différentes de celles concernant les chartes de Rome.

Étant donné qu’un modèle se fonde sur ces questions (au moins, mon travail de structure s’est beaucoup basé sur elles), je crains qu’il ne soit préférable d’encoder qu’à la suite d’une première étude.

Je n’exclus pas, par ailleurs, de perfectionner mon modèle actuel pour qu’il puisse être valable dans d’autres cas. En effet, comme je l’ai dit, les schémas ne sont pas encore documentés. Une fois achevés, je pense que je pourrais mieux déterminer l’utilisation de certains éléments.

Une ultime question se doit d’être posée, plus prospective et générale que toutes les précédentes : les éditions électroniques, deviendront-elles la première étape d’une publication diplomatique ? C’est-à-dire, la diplomatique, est-elle prête à s’engager dans une démarche inverse à celle qui existe de nos jours ?

Je pense qu’envisager de publier électroniquement et, ensuite, d’en tirer des éditions papier, permettrait un effort et un coût inférieurs. Pour ce faire, comme dans le cas d’un encodage direct, les diplomatistes devraient apprendre les langages informatiques nécessaires à cette démarche. À mon humble avis, pour franchir la séparation qui existe entre diplomatistes et informaticiens on pourrait préparer les générations de futurs diplomatistes aux rudiments des langages informatiques, puis les adresser à un domaine spécifique (la connaissance de XML/TEI, par exemple).

Je connais très bien les efforts requis à l’apprentissage des nouvelles technologies, mais j’espère que le présent mémoire est la preuve qu’il est tout à fait possible d’entreprendre ce chemin.

À l’heure actuelle, je peux dire que mon travail étant un chantier et un défi, je suis complètement satisfaite de la façon dont mon projet se développe. En regardant la visualisation Web, je peux constater qu’elle est tout à fait identique à ce que j’avais envisagé.