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Les modèles cosmologiques sont constitués de paramètres qui définissent la

géomé-trie, le comportement et le contenu en matière et en énergie de l’Univers (Section 1.3).

Les principales sondes cosmologiques qui permettent de contraindre leurs valeurs sont les

suivantes :

le FDC : Le FDC a été prédit en 1948 (Gamow, 1948), et a été observé pour la

première fois en 1965 lors de la transformation d’une antenne de télécommunication

en radiotélescope (Penzias & Wilson,1965). Le FDC est un autre pilier de la théorie

du Big Bang. C’est pourquoi de nombreuses expériences ont étudié et contraint ses

caractéristiques principales telles que son spectre et sa nature de corps noir, sa

tem-pérature, et son isotropie. Parmi ces instruments figurent notamment les satellites

COBE (Smoot et al., 1992), WMAP (Bennett et al., 2003a,b), et Planck (Tauber

et al., 2010; Planck Collaboration et al., 2011a), ainsi que le Atacama Cosmology

Telescope (Kosowsky,2003), et leSouth Pole Telescope (Ruhl et al.,2004).

Calan/Tololo (Hamuy et al, A.J. 1996) Supernova Cosmology Project

effective

m

B (0.5,0.5) (0, 0) ( 1, 0 ) (1, 0) (1.5,–0.5) (2, 0) (ΩΜ,ΩΛ) = ( 0, 1 ) Flat Λ = 0

redshift z

14 16 18 20 22 24 26 0.02 0.05 0.1 0.2 0.5 1.0 0.02 0.05 0.1 0.2 0.5 1.0

Figure 1.5 – À gauche : Spectre de puissance des fluctuations de température mesurées par

WMAP-7, ACBAR et QuaD. La courbe rouge représente le meilleur ajustement pour un modèle

ΛCDM (Komatsu et al., 2011). À droite : Diagramme de Hubble pour l’échantillon de 42

super-novæ de type Ia du Supernova Cosmology Project et l’échantillon de 18 supernovæ de type Ia

du Supernova Survey (Perlmutter et al., 1999). Les courbes continues représentent les meilleurs

ajustements pour différents modèles cosmologiques sans constante cosmologique. Les courbes en

tiret montrent les meilleurs ajustements pour différents modèles cosmologiques de courbure nulle.

du découplage, le FDC possède un spectre de corps noir d’intensité :

= 4πhν3

c2

1

e(2πhν / kBT)−1 (1.32)

Les données de COBE ont montré que le spectre du FDC est très bien ajusté par

un spectre de corps noir théorique, et ont permis de contraindre la température

moyenne du FDC à 2,714±0,022 K (Fixsen et al.,1994). Les dernières contraintes

pour cette température, données parWMAP−5, sont de 2,72548±0,00057 (Fixsen,

2009).

Néanmoins, le spectre du FDC présente des anisotropies. Celles-ci sont de l’ordre

de ∆T /T ∼ 10−3 −10−5, et sont donc très faibles. Elles sont issues des différents

processus physiques à l’oeuvre au moment du découplage matière-rayonnement, ainsi

que des processus à l’oeuvre au moment de l’inflation. Les anisotropies portent donc

des informations sur la géométrie, le contenu en matière et en énergie de l’Univers,

et sur les conséquences de l’inflation.

En particulier, les fluctuations de température observées aujourd’hui dans le FDC

nous permettent de connaître la distribution de matière de l’Univers au moment

du découplage. En effet, les régions plus denses en matière contenaient aussi une

surdensité de photons, dû au couplage matière-rayonnement. Les fluctuations de

température du FDC sont donc une image des fluctuations de densité primordiales

(Figure 1.5). Leur spectre de puissance permet de contraindre les paramètres

cos-mologiques (Section 1.4).

les supernovæ de type Ia : Les supernovæ de type Ia sont le résultat de

l’ef-fondrement d’une naine blanche sur elle-même. Elles se produisent lorsque la masse

de la naine blanche atteint la limite de Chandrasekhar (∼ 1,4 M⊙) suite à

l’accré-tion de matière de l’étoile compagnon. Ce type de supernovæ libère une quantité

d’énergie constante puisqu’elles se produisent à une masse fixe. Les supernovæ de

type Ia peuvent donc être utilisées comme chandelle standard pour mesurer les

dis-tances lumineuses. Elles permettent de sonder des disdis-tances cosmologiques, et ainsi

de contraindre les modèles cosmlogiques et leurs paramètres. Elles ont notamment

permis de mettre en évidence l’accélération de l’expansion de l’Univers (Figure1.5,

Riess et al.,1998;Perlmutter et al., 1999).

les Oscillations Acoustiques Baryoniques (BAO1) : Les modèles

cosmolo-giques contenant de la matière noire froide et des baryons prédisent que des ondes

acoustiques ont été émises avant la recombinaison. Elles trouvent leur origine dans

le duel entre l’effondrement gravitationnel des surdensités et la pression de radiation

des photons. Au moment de la recombinaison, les ondes acoustiques ont été émise

à l’échelle de l’horizon sonore. Avec l’expansion de L’univers, elles ont aujourd’hui

une taille de l’ordre de la centaine de Mpc et sont donc visibles dans les grandes

structures de l’Univers. Les BAO ont été notamment mises en évidence à l’aide de

différents relevés de galaxies tels leSloan Digital Sky Survey(Eisenstein et al.,2005;

Hütsi, 2006), le 2-degree Field Galaxy Redshift Survey (Cole et al., 2005; Percival

et al., 2007, 2010), ou encore le WiggleZ Dark Energy Survey (Blake et al., 2011).

Elles ont aussi été observées avec la mesure des variations de masse d’hydrogène HI

à grandes échelles (par exempleChang et al.,2008).

Comme les supernovæ de type Ia, les BAO ayant une échelle fixe, celles-ci peuvent

être utilisées comme sondes cosmiques pour mesurer les distances et pour contraindre

les paramètres cosmologiques (par exempleSeo & Eisenstein,2003). De part leur

ori-gine, leurs observations soutiennent fortement les modèles cosmologiques contenant

de la matière noire froide.

le cisaillement cosmique : Le cisaillement cosmique est l’effet de lentille

gravita-tionnelle produit par la distribution de matière à grande échelle (Section 2.2.2). Sa

mesure permet de mesurer le taux d’expansion de l’Univers. En effet, la distorsion

de l’image d’une galaxie source dépend des distances entre la source, la lentille et

l’observateur. Or, ces distances dépendent de l’expansion de l’Univers, et donc de

sa composante d’énergie noire et de son équation d’état (Section 1.3). L’évolution

des surdensités est quant à elle sensible aux modifications de la gravité. Les lentilles

gravitationnelles permettent donc aussi de contraindre les paramètres cosmologiques

(par exemple Bartelmann & Schneider,2001;Massey et al.,2007)

les amas de galaxies :Les amas de galaxies sont des sondes privilégiées pour tester

les modèles cosmologiques et contraindre leurs paramètres (Arnaud,2005;Voit,2005,

pour des revues). D’une part, les amas de galaxies sont sensibles à l’énergie noire,

qui est devenue dominante au moment de leur formation (Section 1.2). Leur étude

permet donc de contraindre ses caractéristiques, et particulièrement son équation

d’étatw(par exempleSchuecker et al.,2003;Mantz et al.,2008;Ettori et al.,2009).

D’autre part, l’abondance des amas de galaxies peut être utilisé pour contraintre

la normalisation du spectre de puissance σ8 (Section 1.4, White et al., 1993a). La

valeur deσ8dépend de la cosmologie utilisée, et notamment du paramètre de densité

de matière Ωm et de l’équation d’état de l’énergie noire w. La détermination de

σ8 permet donc d’apporter des contraintes supplémentaires sur Ωm et w. De plus,

l’évolution avec le redshift de l’abondance des amas est une donnée importante à

prendre en compte dans l’estimation de Ωm et w (Bahcall & Fan, 1998; Blanchard

& Bartlett,1998;Viana & Liddle,1999).

La fonction de masse des amas est aussi importante pour contraindre le paramètre

de densité de matière de l’Univers. Celle-ci a été contrainte dans le cadre du modèle

d’effondrement sphérique et de la croissance linéaire des structures (Section 2.1,

Press & Schechter, 1974). Dans ce cas, les perturbations de densité continuent de

croître linéairement, même lorsque leurs amplitudes deviennent non-linéaires. Le

désaccord entre les fonctions de masse et les simulations numériques d’alors ont

conduit à l’élaboration d’un modèle d’effondrement ellipsoïdal (Sheth et al.,2001).

Néanmoins, des simulations numériques récentes ont montré que les biais les plus

importants étaient générés par le modèle d’effondrement ellipsoïdal (Tinker et al.,

2010).

L’étude du gaz intra-amas, au travers des différents processus physiques qui le

gou-verne, nous permet aussi de contraindre les paramètres cosmologiques de l’Univers.

Les modèles de formation purement gravitationnels prédisent que la composition en

masse des amas de galaxies reflète celle de l’Univers dans son ensemble. La fraction

de baryon dans l’Univers est égale à fb = Ωb/m. Celle des amas est donnée par

fb =fgaz+fgal, où fgaz et fgal sont respectivement les fractions de masse de gaz

et de galaxies des amas. Dans le contexte théorique, fgaz est constante et

indépen-dante du redshift. On peut donc l’utiliser pour contraindre les paramètres Ωm et

Λ (par exempleWhite et al.,1993b) et ce, malgré les incertitudes générées par les

variations de ce paramètre avec la masse et le rayon des amas de galaxies (Arnaud,

2005). L’observation de la fraction de gaz permet aussi d’utiliser les amas de

ga-laxies comme indicateur de distance, tout comme les tests cosmologiques utilisant

les supernovæ de type Ia (Sasaki,1996).

L’effet Sunyaev-Zeldovich (Section2.3.2.3) est lui, lié à la pression du gaz intra-amas,

et peut être utilisé pour contraindre la masse des amas de galaxies (par exempleda

Silva et al., 2004; Arnaud et al., 2010), et pour détecter de nouveaux amas. La

brillance de surface du signal SZ est indépendante du redshift. Des amas lointains

peuvent donc être détectés par ce moyen, et apporter des contraintes sur l’abondance

des amas.

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