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CHAPITRE 2 : SITES ET CARACTERISTIQUES DU MILIEU

2.4 Bassin de Féfé : acquisition de données géologiques, pédologiques et d’occupation du sol

2.4.2 Sols et occupation des sols

2.4.2.1 Les sols

Trois catégories de sols sont différenciées sur le bassin versant de Féfé : les andosols, les ferralsols et les surfaces anthropiques (Figure 2-11 et Figure 2-12). Les andosols couvrent 88,8 % de la surface du bassin de Féfé. Ces sols récents se sont développés sur la formation superficielle des lapillis ponceux. On peut ainsi d’un point de vue pédologique décrire cette formation superficielle des lapillis comme une superposition de paléoandosols, dont la séquence type est hA, hB, hBC, hCg. Les ferralsols couvrent une surface de 5,8 % du bassin et se sont développés sur les formations plus anciennes des laves en plaquettes. Ils sont localisés dans le glissement de terrain surplombant la mare. Les surfaces anthropiques couvrent 5,4 % de la surface du bassin et sont considérées comme imperméables. Elles regroupent les toits des bâtiments agricoles ainsi que les voies de communication ou « traces » dont le revêtement est de plusieurs types : bitume, béton, calcaire concassé, ou simple décapage du sol et tassement par le passage d’engins.

2.4.2.2 L’occupation du sol

a) Variabilité spatiale et temporelle de l’occupation du sol

Le bassin de Féfé est localisé dans le croissant bananier où la culture de la banane est l’activité agricole principale et occupe plus de la moitié de la surface agricole. Dans les petites exploitations (quelques hectares de surface) comme celles du bassin de Féfé (Figure 2-12), l’autre partie de la

surface agricole est généralement associée à la production de fleurs, de cultures vivrières et à l’élevage avec des porcheries et des vaches au piquet sur des parcelles enherbées (Figure 2-13).

Figure 2-11 Photographies de gauche à droite : un andosol, un ferralsol, un hangar agricole et sa plateforme.

Figure 2-12 Carte des sols (a) et carte de l’occupation du sol (b) du bassin de Féfé.

En parcelles plantées en banane, les états de surface sont peu variables sur le bassin de Féfé. Ceci tient essentiellement au fait que le relief montagneux ne permet pas de mécanisation de la production et que toutes les étapes de la culture sont manuelles. Ainsi, la variabilité des états de surface sur le bassin est essentiellement gouvernée par le type de cultures mises en place (Tableau 2-1).

Figure 2-13 Photographies des différentes occupations du sol.

Tableau 2-1 Evolution des surfaces des différentes catégories d’occupation du sol.

Date Banane [%] Abandon [%] Prairie [%] Fleurs [%] Madère [%] Sol nu [%] Traces [%] sept 2003 60,4 9,4 23,6 0,0 1,2 0,0 5,4 fév-mars 2004 52,8 11,4 16,2 0,0 0,0 14,2 5,4 30 nov 2004 65,1 8,6 9,9 8,9 0,0 2,1 5,4 17 juin 2005 52,8 10,6 24,0 3,0 0,0 4,2 5,4 26 juin 2006 55,4 8,8 27,4 0,9 2,1 0,0 5,4

b) Etats de surface en parcelles banane

Les parcelles de banane sont non mécanisées, avec une plantation au trou, et des pratiques de paillage uniformément réparti dans le rang et dans l’inter-rang. Malgré cela, après de fortes pluies, les chemins d’eau peuvent modifier cette uniformité et créer des zones de sol nu et des zones d’accumulation de débris de végétaux (Figure 2-14).

Figure 2-14 Photographies des états de surface en parcelle de banane.

On a distingué quatre états de surface en parcelle de banane :

- Les andains sont une des formations de couverture les plus courantes sur le sol des bananeraies. Elles sont caractérisées par une très forte couverture végétale morte (élagages de feuilles de bananier au cours de la culture ainsi que résidus de culture – faux troncs, feuilles - des cycles précédents) qui

De haut en bas : banane, madère, prairie

De haut en bas : banane, prairie, fleurs

augmente fortement la rugosité de la surface de la parcelle. Généralement, ce type de couverture est associé à un plus grand stockage de l’eau en parcelle et à des temps de transferts plus lents qui favorisent la ré-infiltration. Cependant ce type de couverture avec de grandes surfaces imperméables que sont les feuilles de bananier est susceptible de provoquer des départs de ruissellement.

- L’enherbement a la particularité de structurer la surface du sol par le fait que les racines jouent un rôle de maintien de la cohérence du sol. Ce type de couverture joue un rôle dans la répartition des eaux de ruissellement, par la limitation de la création de chemins d’eau bien individualisés.

- La mousse est principalement localisée aux points d’impacts des zones d’égouttage depuis les feuilles de bananiers.

- Les chemins d’eau creusés par le ruissellement ont un aspect remanié, sans mousse, souvent marqués à l’aval du pied du bananier, ainsi que dans l’inter-rang dans les parcelles de fortes pentes.

c) Etats de surface en parcelles sans bananier

Il existe une plus grande diversité des états de surface pour les parcelles non cultivées en banane. Sur les parcelles de Féfé, nous retiendrons les cinq états de surface suivants :

- Prairie : strate herbacée permanente (entre 15 et 50 cm de hauteur) avec en général des boeufs au piquet ;

- Madère : culture vivrière recensée sur le bassin de Féfé lors des périodes de suivi. Le sol est conservé nu entre les plants ;

- Sol nu : correspond à la période de plantation des vitro-plants de banane, qui est distinguée de la parcelle banane car la couverture végétale est inférieure à 30% de la surface totale et le sol est nu entre les vitroplants ;

- Fleurs : parcelles d’anthuriums, alpinias, héliconias ;

- Abandon : correspond à d’anciennes parcelles de banane abandonnées récemment (au moins 1 an auparavant) et laissées telles quelles, avec le bananier sur pied et ses rejets. Une strate arbustive dense se développe au sein de la parcelle.

2.4.2.3 Résumé

Il y a peu de variabilité spatiale des sols sur le bassin versant de Féfé, les andosols recouvrant l’essentiel de la surface du bassin. Néanmoins, les trois matériaux andosols, ferralsols et traces doivent être différenciés pour caractériser les propriétés hydrodynamiques en surface. Si on peut considérer que les propriétés hydrodynamiques des sols sont relativement homogènes au sein de la même catégorie de sol, l’occupation du sol va fortement influencer le partage ruissellement-infiltration. La répartition de l’occupation du sol dans l’espace et dans le temps sera donc à considérer pour caractériser le ruissellement à l’échelle du bassin. Enfin on notera que les sols du bassin ne sont pas sensibles à la battance et qu’aucun encroûtement n’a été observé en parcelle.

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