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Première partie : la synthèse Bibliographique

B. Chott Zahrez Chergui

2- les sols à accumulation calcaire des glacis et terrasses quaternaires :

L'importance et la morphologie de l'accumulation calcaire conduit à différencier trois catégories de sols très typiques des régions steppiques arides :

a - Les siérozems à amas et nodules calcaires : Sur les surfaces relativement récentes, Quaternaire moyen à récent, les siérozems à amas et nodules calcaires occupent une place assez importante: cônes et glacis de piédmont, glacis de raccordement et surface polygénique sur les argiles sableuses rouges du Tertiaire continental, glacis à matériau alluvial (Soltanien), terrasses anciennes (Soltano-Rharbien),chenaux d'oueds alluvionnés, et même certaines zones d'épandage.

b – Les sierozems à encroûtement calcaire :

L'accumulation calcaire plus importante se manifeste par la présence d'un encroûtement presque toujours surmonté d'un horizon à amas et nodules calcaires. Habituellement sur les glacis du Quaternaire moyen, voire récent, les sols à encroûtement calcaire s'observent aussi sur les terrasses anciennes et les chenaux d'oueds alluvionnés.

c - Les sols à croûte calcaire :

En règle générale, les croûtes sont d'autant plus épaisses et consolidées qu'elles se trouvent sur des surfaces plus anciennes et en zones plus arides. D'autres facteurs, comme la nature du matériau et la situation topographique, contribuent à une grande diversité morphologique. La définition d'un profil-type s'avère difficile d'autant que la terminologie utilisée pour décrire les horizons d'accumulation calcaire prête souvent à confusion. Le terme de "sol à croûte calcaire" utilisé ici englobe les "sols à encroûtement feuilleté" (c'est-à dire croûte) et les "sols à dalle compacte" (dalle et croûte).

3 - les sols des formations alluviales récentes et actuelles.

Occupant des superficies restreintes, ils n'en présentent pas moins une grande importance (cultures de céréales) et une relative diversité en relation avec :

15 - l'âge des dépôts alluviaux.

- la situation géomorphologique (terrasses, zones d'épandage, chenaux d'oued alluvionnés).

- la texture des alluvions dans lesquelles s'intercalent souvent des dépôts éoliens sableux.

- la présencede sels et de gypse, etc.

Deux ensembles principaux se différencient assez nettement en fonction du degré d'évolution pédologique : les siernozems et les sols peu évolués d'apport alluvial nettement moins riches en matière organique et moins bien structurés.

a – Les siérozems modaux :

Sous steppe ou cultures, les siérozems sont des sols profonds, de texture variable (grossière à moyenne, parfois fine) et assez bien structurés. Outre un bon enracinement on observe le plus souvent une accumulation calcaire diffuse, parfois quelques amas.

b- les sols peu évolués d'apport alluvial, sont généralement cultivés ; ils correspondent aux alluvions déposées très récemment, après la reprise d'érosion ayant succédé aux dernières grandes périodes humides (Soltano-Rhacbien).

4 - les sols des dayas (non ou peu salées)

Les dépressions de type dayas offrent une gamme très diversifiée de sols, généralement profonds et évolués, ayant en commun :

- une texture relativement homogène pour chaque profil, moyenne à très fine.

- une structure instable en surface avec un horizon finement lamellaire de quelques millimètres à quelques centimètres et une croûte de battance.

- une perméabilité d'ensemble faible ne permettant qu'une percolation lente à travers le profil, favorisant ainsi une stagnation plus ou moins prolongée de l'eau et son évaporation en surface.

- une faible teneur en calcaire (<~ 10-20 %); le sol est parfois complètement décarbonaté.

16 5- les sols des formations éoliennes

La texture très grossière à grossière (sable siliceux très peu calcaire) sur pratiquement l'ensemble du profil demeure la caractéristique majeure de ces sols. On distingue trois ensembles dans le sens d'une évolution croissante :

a – Les sols minéraux bruts d'apport éolien. Il s'agit bien entendu des dunes et micro dunes de sable mobile, très peu fixées par la végétation. La teneur en éléments fins (argile et limons fins) est toujours très faible (A + LF< 5%).

b- Les sols peu évolués d'apport éolien se caractérisent par une végétation, plus ou moins dense, parfois dégradée, qui a permis une certaine évolution : la coloration de l'horizon de surface indique la présence de matière organique. La texture est grossière, A+ LF compris entre 5 et 10% environ, pour un taux de calcaire toujours faible (<2%).

c - Les siérozerns modaux sur sables siliceux : Se localisent en particulier sur les sables jaunes-rougeâtres du Quaternaire récent dans le Bassin des Zahrez et Bassin Hodna. Sur ce matériau sableux profond, l'évolution pédologique se manifeste très nettement avec un horizon A brun rouge coloré par la matière organique. Malgré la texture toujours grossière, on observe un début de structuration, structure polyédrique subanguleuse moyenne à fine très fragile, avec un chevelu racinaire dense. Le profil calcaire reste très peu différencié dans la mesure où la roche-mère elle-même est très peu calcaire, l à 2% en moyenne.

En profondeur, la présence parfois d'un encroûtement gypseux, lié à une nappe phréatique, devient un facteur important du point de vue édaphique.

6 - les sols gypseux.

Il s'agit essentiellement des sols calcimagnésiques à encroûtement gypseux de surface, très classiques dans les zones arides et nord-africaines.

7 - Les sols halomorphes (sols salsodiques).

Les sols halomorphes s'observent fréquemment dans les Hautes-Plaines et même, localement, dans l'Atlas Saharien: terrasses, zones d’épandage, dépressions à nappe phréatique salée, etc.

Ils correspondent à la classe des sols salsodiques avec comme caractéristiques :

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- une conductivité supérieure à 7 mmhos-cm sur l'ensemble du profil pendant une partie de l'année provoquant une modification importante de la végétation.

- la présence de sodium échangeable (Na/T > 10-15 %) et surtout l'apparition d'une structure massive et diffuse lorsque le sol est humide.

on peut distinguer trois ensembles principau x pour les sols halomorphes des steppes : - Les solonchaks à complexe calcimagnésique (Ca-Mg), de texture généralement grossière, le plus souvent gypseux à très gypseux (encroûtement), possédant le caractère salé;

c'est-à-dire qu'ils se caractérisent par la présence de sels solubles en quantité au moins assez forte (conductivité >7-8mmhos~cm).

- Les solonchaks à complexe sodique (Na-Mg), de texture moyenne à très fine, faiblement gypseux possèdent le caractère salé et le caractère sodique, c'est-à-dire une quantité plus ou moins importante de sodium fixé sur le complexe absorbant sans pour autant que la structure soit dégradée ou que le pH devienne très élevé.

-Les sols à structure dégradée (sols à alcali), de texture fine à très fine, non gypseux possèdent le caractère salé (peu à moyennement salé), le caractère sodique et surtout le caractère à alcali avec pour résultat une dégradation de la structure qui devient massive. En l'absence de sels de la série alcaline (carbonate de sodium par exemple) et pour un-pH encore peu élevé « 9) la dégradation de l'état structural est essentiellement due ici à une salure faible, accentuée par l'absence de gypse.