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Première partie : la synthèse Bibliographique

B- les steppes graminéennes sont moins diversifiées :

II.1 Définition du travail du sol

II.2.2. La technique conventionnelle ou classique

Les systèmes conventionnels définissent les itinéraires techniques avec labour. Ils sont parfois appelés « travail du sol intensif » ou « travail du sol conventionnel avec une charrue à versoirs », pour faire référence à l’outil principal de travail du sol (Labreuche et al, 2007). La préparation physique des sols comporte un certaine nombre d’opérations classiques : labour, reprise de labour ; hersage et roulage.

II.2.2.1. Le labour

Parmi les différents techniques de travail du sol le labour par l’importance du volume de terre concerné et par l’inversion des horizons qu’il entraine, est la technique dont l’impact sur toutes ces composantes est probablement le plus important (Laurent et Richard, 2014).

D’après Dalleiene (1974), le labour consiste à découper successivement la de terre à travailler en bandes qui sont retournées plus ou moins complétement, de façon à ce que la partie inférieure soit ramenée à la surface, ameublie et soumis ainsi à l’action des agents atmosphériques et des outils de reprise par la même opération, la végétation de surface est enterrée. Nous considérons que les labours peuvent être compris entre 15 et 40 cm de profondeur, même si le labour traditionnel est réalisé le plus souvent entre 20 et 30 cm, avec une moyenne de 25 cm (Guerif, 1994). La pratique du labour, avec une charrue à versoirs, reste encore aujourd'hui la technique de travail du sol la plus répandue dans le monde (Vian, 2009).

Ses objectifs sont de répartir la fumure de fond et les amendements sur toute l’épaisseur de la couche arable, de contrôler les adventices et les repousses, d’enfouir les résidus de récolte, d’assurer un ameublissement de la couche arable et d’améliorer le ressuyage des terres humides ou drainées (Guerif, 1994). Il permet de détruire les cultures intermédiaires. Enfin, en remontant les couches profondes, il permet leur fissuration par le climat et leur fragmentation par les outils de travail superficiel.

A noter que les labours réalisés ne sont pas toujours identiques : profondeur variable, présence ou non de rasette, réglages différents de cette dernière.

II.2.2.2.La reprise de labour

Cette pratique de travail superficiel est spécifique aux itinéraires avec labour. Après le passage de la charrue, en automne ou au printemps, on cherche à émietter le labour avant la préparation du lit de semences. A l’origine, on parlait de reprise de labour pour un passage de

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« canadien » (cultivateur léger) destiné à aplanir les labours. Ce passage d’outils permettait d’aérer les sols lourds et d’ameublir les labours pris en masse pendant l’hiver. Aujourd’hui, les labours ne sont pas systématiquement repris, étant pour la plupart relativement couchés et émiettés. La reprise est confondue avec la préparation du lit de semences qui s’effectue en 1 ou 2 passages. Les outils de reprise du sol sont variés. Même si l’on peut utiliser des outils à disques, la reprise du labour est généralement effectuée à l’aide d’outils non animés (cultivateurs lourds ou légers, outils à dents combinés). Les profondeurs de reprise de labour, très variables selon les objectifs recherchés, peuvent aller jusqu’à 15 cm.

II.2.2.3.Les travaux superficiels

Le travail superficiel a ici pour fonction de niveler le sol et de créer un lit de semences favorable à la germination des semences et à la levée de la culture ; en général, la profondeur de travail n’excède pas ici les huit premiers centimètres. Réalisé peu avant le semis ou en combinaison, il peut être complété par un roulage. Il permet aussi d’enfouir les derniers résidus de culture encore en surface ainsi que les engrais de fond (Labreuche et al, 2007).

Ces opérations sont généralement réaliser par des herses, ces derniers sont des outils très simple bien adaptés pour le nivellement (Barthelemy et al, 1992 cité par Kelkouli, 2008). Mais inefficaces pour émietter les sols dur ou semi plastique. Par contre, elles sont très conseillées dans les sols friables. Quel que soit la texture, cela dépend de la teneur en eau du sol au moment de travail (Adli et Feddal, 2008).

En itinéraire avec labour, la préparation du lit de semences vient parfois en complément de la reprise du labour, même s’il s’agit souvent de la même opération. Elle est le plus souvent réalisée avec un outil animé combiné au semoir (l’ensemble herse rotative - semoir), dans l’objectif de réduire les coûts d’implantation (Labreuche et al, 2007).

II.2.2.3.Avantage du travail conventionnel

L’intérêt de la technique classique de travail du sol peut être résumé dans les points suivants :

Dans les sols lourdes et mal structurés ; le labour est considéré comme une méthode d’aménagement de la correction de l’état structurale de ce type de sols (Adli et Feddal, 2008).

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Selon Michel V (1989), le labour joue rôle importants dans l’enfouissement des résidus culturaux ; l’incorporation des amendements et des engrais de fonds.

Chopart et Nicou (1989) et Mahdi (2004), dans leurs travaux ont montré que le labour facilite la croissance des racines par la diminution de la résistance du sol à la pénétration des racines, à travers l’amélioration de l’état physique du sol en réduisant sa ténacité. Aussi le labour par l’ameublissement de la terre et la création d’une bonne porosité permet un bonne écoulement de l’eau d’une part facilite l'exécution d'autres travaux de préparation du lit de semence d’autre part (Mahdi, 2004 et Amara, 2007).

De point de vue économique cette pratique a permis d'augmenter la productivité des cultures grâce notamment à son action de contrôle sur le développement des adventices et de fragmentation de la structure du sol (Vian, 2009).

II.2.2.4. Inconvénient du travail conventionnel

Depuis, les résultats de nombreuses recherches sous différentes zones climatiques dans le monde ont révélé des problèmes communs aux sols labourés :

La dilution de l’humus. Lorsque le labour s'est approfondi à un niveau tel que la matière organique ne peut plus se transformer en humus à l'intérieur des profonds sillons. En effet, la lignine, qui est la substance produisant le plus d'humus, n'est attaquée que par les champignons, or ceux-ci sont tous aérobies. Enfouie en profondeur, la paille ne peut plus s'humifère et se minéralisé ce qui provoque une perte grave du taux de la matière organique (Bourguignon et Bourguignon, 2008). Aussi Les matières organiques enfouies se décomposent mal, et peuvent provoquer des fermentations toxiques. C’est en surface que toute matière organique doit être évolué (Soltner, 1998).

En général, le labour ne laisse que très peu de résidus visibles en surface. L’USDA considère donc que le labour n’est pas une opération qui permet la conservation des sols (Labreuche et al, 2007). Le travail du sol en Enfouissant en profondeur la couche humifère et bactérienne, et ramenant en surface la terre profonde dépourvue d’humus, expose le sol nu à l'agressivité des pluies, ce qui provoque une destruction des agrégats du sol, une obstruction des pores du sol et une diminution brutale de l'infiltration de l'eau par conséquent ruissellement et érosion du sol et les glissements de terrain sur les versants instables qu’est à l'origine d'une baisse de superficie des terres agricoles exploitables (Bourguignon et Bourguignon, 2008,

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Dormaar et Carefoot, 1996, Soltner 1998 et Ferhat, 2016). Un Limon labouré, qui devient battant, se glace à la moindre pluie, voit sa perméabilité tomber à 1 mm d'eau/heure (Bourguignon et Bourguignon, 2008). En Algérie, les superficies labourées annuellement et soumises à l’érosion sont estimées à près de 1,2 millions d’hectare (Ghazi, 2004).

La destruction des éléments structurants et l'oxydation des exsudats racinaires qui structurent le sol, le rendent sensible à la battance et à la compaction, notamment au passage d'engins (Lahmar, 2006 et Ferhat, 2016). Ce qui est engendré le plus souvent avec un dessèchement rapide et appauvrissement en éléments nutritifs (Adli et Feddal 2008).

Parmi les grands problèmes de la technique conventionnelle est la formation de la semelle de labour qui constitue un vari obstacle pour le développement racinaire (Soltner, 1998).

L'enfouissement des graines d'adventices accentue le problème sur une couche de 15 à 30 cm. Au bout de quelques années de labour successif les plantes à graines très résistantes (essentiellement les dicotylédones) deviennent un problème insoluble, nécessitant un recours presque systématique à des herbicides coûteux (Ferhat, 2016)

L’agriculture conventionnelle est considérer parmi les principales sources des émissions de gazes à effet de serre (Mollisson et Holmgren, 1986, AFED, 2006 et Delgado, 2011). Le labour dégage une tonne de gaz carbonique par hectare et par an (Bourguignon et Bourguignon, 2008)

La difficulté à travailler en sol sec et en sol très humide, d’où l’obligation d’attendre les premières pluies, ou le ressuyage dans l’autre cas (Adli et Feddal, 2008). En effet la terre trop sèche, se labour mal car la bande de terre est arrachée au lieu d’être découpée par la pièce travaillante, et en cas de la terre trop humide, elle n’a plus de consistance et est à la limite de liquidité, de plus, les couches sous-jacentes ne supportent pas les engins.

Un cout élevé et une lenteur dans la réalisation des travaux. En agriculture conventionnelle le travail du sol pèse sur la performance économique des exploitations ; l’opération, surtout celles de travail profond sont couteuses en énergie fossile et en charge mécanique (Lahmar, 2006 et Vian, 2009). D’après Bourguignon et Bourguignon (2008), en agronomie classique un blé labouré demande 3 kg d'azote par quintal et 120 litres de fuel par

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hectare, en agrologie un kilo d'azote suffit pour produire un quintal de blé et l'arrêt du labour permet de ne consommer que 30 litres de fuel par hectare.

On assiste donc depuis quelques décennies, à travers le monde entier, à une transition graduelle qui s'effectue entre le labour conventionnel (labour avec versoir, retournement de la couche arable sur 20-30 cm de profondeur) et des formes variées de préparation sans retournement des couches de sol, allant jusqu'au semis direct (travail uniquement sur la ligne de semis) (Vian, 2009).