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CHAPITRE 5 : SYNTHÈSE DES RÉSULTATS / DISCUSSION

5.2. Développement et discussion des résultats en lien avec la question PICO

5.2.3. Soins développementaux

Neurologie, électrophysiologie et structure cérébrale

Trois recherches de notre revue (Als et al., 2004 ; Als et al., 2012 ; McAnulty et al., 2013) démontrent un effet positif des soins développementaux sur le comportement neurologique, l’électrophysiologie et la structure cérébrale. Pour l’évaluation du comportement neurologique, les trois études utilisent les outils APIB de Als, Butler, Kosta et McAnulty (2005) et le Prechtl Neurologic Examination of the Fullterm Newborn Infant de Prechtl (1977). Leurs résultats coïncident malgré trois populations de prématurés différentes et montrent une amélioration du comportement neurologique lorsque les soins développementaux sont utilisés ou l’ont été (p<.05). L’électrophysiologie a été évaluée sur la base d’EEG. Deux études (Als et al., 2004 ; Als et al., 2012)

montrent quatre facteurs de cohérence montrant une diminution significative de l’activité neuronale alors trop élevée lors de l’utilisation de soins développementaux (P<.001) et une étude (McAnulty et al., 2013) trouve huit facteurs de cohérence montrant une diminution également significative (P=.001). Le fait que ces trois recherches aient des analyses similaires ainsi que des résultats concordants malgré leurs populations différentes enrichit leur valeur.

Cependant, deux études contredisent ces résultats. L’une d’entre elles (Maguire et al., 2009) utilise également l’outil d’évaluation de Prechtl (1977). Elle n’identifie pas de différence significative entre le groupe expérimental et celui de contrôle (P=.47). En revanche, elle n’utilise pas l’outil APIB, il est donc difficile de comparer les résultats et d’évaluer la valeur de cette étude. La seconde (Kiechl-Kohlendorfer et al., 2015) utilise un autre outil commun aux études de Als et al. (2004) ; Als et al. (2009), la Bayley Scales of Infant and Toddler Development de Bayley, (1993). Cette étude ne démontre pas de différence significative concernant le développement cognitif (P=.479) tandis que les deux autres études oui (P<.05). La recherche de Kiechl-Kohlendorfer et al. (2015) comporte cependant un risque de biais relativement élevé. Il nous est donc difficile d’évaluer la juste valeur de ces résultats.

Pour nous en tant que futurs professionnels, il paraît plus difficile de nous positionner par rapport à cet aspect ; en effet certains de nos articles se

contredisent. Nous pensons qu’il serait judicieux d’investiguer d’autres recherches afin de pouvoir nous positionner plus clairement. Nous ne sommes pas suffisamment experts pour affirmer qu’une recherche a plus de valeur qu’une autre. Malgré cela, il nous semble évident que les soins développementaux ne sont pas nocifs pour l’enfant quant à l’aspect neurologique.

Durée d’hospitalisation

L’impact des soins développementaux sur la durée d’hospitalisation en NICU et le nombre total de jour est un sujet qui soulève des avis divergents. Maguire et al. (2009) mettent en doute l’influence du programme NIDCAP sur ces durées car leurs résultats obtenus ne représentent pas une différence suffisante pour être significative (hospitalisation totale, P=.83 ; hospitalisation en NICU, P=.46). Tandi que Als et al., (1995 ; dans McAnulty et al., 2009), considèrent que la différence obtenue dans leur recherche est suffisamment longue pour être significative mais évaluent seulement la durée d’hospitalisation totale (P=.04).

Bien que les études choisies n’aient pas permis de mettre en évidence une incidence sur la durée d’hospitalisation, nous pensons que les soins développementaux, à défaut de raccourcir la durée d’hospitalisation, offrent une meilleure qualité des soins et donc une hospitalisation plus agréable pour l’enfant et sa famille.

Croissance cérébrale

Dans notre revue, deux articles se contredisent également à propos de l’influence des soins développementaux sur la croissance cérébrale. Dans l’étude de McAnulty et al. (2013), chez les enfants prématurés ayant actuellement 9 ans, la taille du cervelet était significativement plus grande (P<.05) chez les enfants ayant bénéficiés de soins développementaux en comparaison du groupe contrôle. Leurs résultats se basent sur des analyses par IRM. Maguire et al. (2009), eux, ne mettent pas en évidence d’effet bénéfique concernant la croissance cérébrale dans une population d’enfants prématurés de <32 semaines, évalués durant leur hospitalisation en NICU (P=.94). Leurs résultats sont basés sur la mesure de la circonférence de la tête. Face à la différence dans le temps des évaluations de ces deux études (1ères semaines de vie vs 9ème année de vie), il est difficile de se positionner pour l’un ou l’autre de ces avis, donc il serait essentiel de se référer à d’avantage de recherches sur le même sujet.

Assistance respiratoire

Maguire et al. (2009), ne trouvent pas de diminution significative du nombre de jours sous assistance respiratoire des nouveau-nés prématurés bénéficiant de soins développementaux, par rapport aux nouveau-nés recevant des soins habituels (P=.35). Aucune autre recherche de notre revue ne nous permet d’appuyer ou non ces résultats.

Stress comportementaux, physiques et biologiques

Catelin et al. (2005) ont, quant à eux, recherché à évaluer l’impact des interventions environnementales et comportementales, lors de la pesée, sur les réponses aux stress comportementaux, physiques et biologiques. Ils mettent en avant plusieurs éléments en faveur des interventions environnementales et comportementales lors du soin : une diminution de la FC (P=.0028), une diminution significative des scores de douleur aux échelles « the Neonatal Infant Pain Scale » (Lawrence et al., 1993) (P=.0018). Ainsi que « the Neonatal Pain and Discomfort Scale » (Debillon et al., 2001) (P<.0001) est, selon l’âge gestationnel, une amélioration de l’index d’oxygénation des tissus cérébraux avant la pesée (P<0.02).

Cet aspect met en avant des valeurs qui nous concernent tout particulièrement en tant que professionnels de la santé. Ce sont des éléments qui vont être évalués quotidiennement par les soignants et par conséquent nous comprenons directement le bienfait apporté par les soins développementaux.

Qualité des soins développementaux

Un article de Montirosso et al (2012) démontre que des soins développementaux de haute qualité promeuvent un meilleur développement cérébral mais également une meilleure stabilité de ce dernier (P<.05). Les enfants bénéficiant de ces soins de qualité étaient de manière générale plus

calmes et éveillés, et leurs réflexes ainsi que leur tonicité étaient plus adaptés aux situations (P<.05). Malheureusement, aucun des autres articles de notre revue ne reprend ces différents éléments en faveur des soins développementaux et ne nous permet de leur donner une plus grande valeur.

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