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CHAPITRE 3 : CONCEPTS ET CHAMPS DISCIPLINAIRES INFIRMIERS

3.2. Cadre théorique

3.2.2. Description de la théorie

Selon Pépin et al. (2010), mais en se basant également sur les écrits initiaux de Roy (1986), l’humain est considéré en tant qu’être bio-psycho-social qui vit en constante interaction avec son environnement. L’individu autant que son environnement sont changeants.

Pour Roy (1986), la personne forme un système qui s’adapte à toutes les approches de la vie. Elle a des objectifs et, pour les atteindre, elle utilise des mécanismes d’adaptation qui englobent plusieurs éléments :

 Le mécanisme régulateur / d’adaptation qui utilise différents processus physiologiques pour apporter une réponse adaptée face à un environnement en constant changement (Roy, 1986).

 Le mécanisme cognitif qui englobe tout le processus psychologique utilisé par l’individu pour s’adapter à son milieu (Roy, 1986).

L’individu peut faire partie intégrante d’un groupe. En lien avec notre thématique, pour un enfant prématuré, le groupe pourrait être sa famille ainsi que l’équipe soignante.

Ces différents mécanismes se manifestent au travers de quatre modes d’adaptation :

Les besoins physiologiques regroupent neuf besoins dont cinq fondamentaux. Les principaux sont l’oxygénation, la nutrition, l’élimination, la balance entre l’activité et le repos et la protection. On retrouve ensuite les sens, le liquide électrolytique, l’équilibre acido-basique ainsi que la fonction neurologique et endocrinienne (Roy, 1986).

En lien avec notre population, ces besoins sont au cœur même des actions entreprises par l’équipe soignante et par la famille, afin de préserver la vie.

Les différentes actions misent en place ont alors un impact qui se retrouve dans notre problématique des soins développementaux.

Pour s’adapter à ces différents besoins physiologiques, le prématuré n’a pas les capacités pour se réguler de manière autonome. Il aura besoin de soins et d’aide dans ces divers besoins de la part des soignants et des parents. Les soins développementaux cherchent à inclure la participation des parents mais surtout à diminuer la surstimulation engendrée par les soins visant à réguler les besoins physiologiques.

Le concept de soi : regroupe toutes les valeurs et croyances, tout ce qui relève de la personne à un moment précis (Roy, 1986).

Touche au respect des valeurs et croyances des parents face à la situation mais englobe également tout le système familial. L’estime de soi doit faire partie intégrante de la prise en charge et influence l’attitude de la part des parents.

La fonction de rôle : définit l’attente que l’on a envers soi et envers les autres, sa place au niveau social, dans un rôle donné (Roy, 1986).

Cet élément touche autant la participation des parents dans la prise en charge de leur enfant que les différents sentiments qu’ils peuvent éprouver (anxiété, peur, impuissance, etc.). Les inclure dans la prise en charge va les aider à créer un lien avec leur enfant et va les valoriser dans leur rôle de parents face à un enfant qui est né avec une difficulté telle que la prématurité.

L’interdépendance : touche à tous les aspects relationnels et aux interactions entre les différentes personnes (Roy, 1986).

Les parents jouent un rôle primordial dans la prise en charge de l’enfant, les soignants ne sont que des intermédiaires et occupent une fonction temporaire dans la vie de l’enfant. Il est important que les soignants adoptent une distance professionnelle car l’attachement doit se faire entre l’enfant et ses parents. Les parents doivent progressivement acquérir une indépendance en regard de la prise en charge de leur enfant. Il est extrêmement important de développer la collaboration avec les parents car ce sont eux qui créent le plus de liens avec leur enfant. Ils doivent être à même d’identifier les différents comportements de leur enfant face aux stimuli car ce sont eux qui passent le plus de temps avec leur enfant.

L’environnement est décrit par Roy (1986) comme étant l’ensemble de tous les stimuli internes, externes et de tous les événements qui ont une influence sur le développement de l’individu et sur son comportement. Ces éléments tendent à avoir un impact sur le phénomène d’adaptation.

La santé vue par Roy (1986) reflète l’adaptation de la personne face à son environnement ainsi que la capacité qu’elle a à interagir avec lui pour atteindre un état de bien-être malgré sa situation de maladie. Ce concept englobe donc plus que l’absence de maladie en ajoutant les états de bien-être.

Les soins selon Roy (1986) ont pour but de promouvoir l’adaptation de l’individu au travers des quatre modes adaptatifs afin de contribuer au maintien de la santé, à l’amélioration de la qualité de vie ainsi qu’à l’approche de la mort dans la dignité.

Selon le modèle d’adaptation de Roy (1986), les soins infirmiers forment un processus qui se déroule en six étapes :

 Évaluation du comportement : passe par un recueil de données sur la personne face à ses systèmes adaptatifs en tenant compte de ses modes d’adaptation.

 Évaluation des stimuli : met en évidence les stimuli internes et externes qui influencent les comportements adaptatifs de l’individu. On y retrouve trois niveaux de stimuli :

o Le stimulus focal qui permet à la personne de faire face de manière immédiate à un événement afin qu’elle puisse s’y adapter.

Dans la pratique tous les moyens mis en place pour maintenir la vie du prématuré sont concernés. On pourrait illustrer ceci par le besoin d’administrer de l’oxygène à un prématuré.

o Le stimulus contextuel qui permet des réponses adaptées en fonction des situations et permet une réponse au niveau focal.

o Le stimulus résiduel quant à lui aurait une action sur le comportement sans pour autant qu’il soit possible de clairement le mesurer.

 Diagnostic infirmier : résume le comportement et les niveaux d’adaptation de l’individu face aux stimuli. Il permet de mettre en place des actions de soins spécifiques en lien avec la situation.

 Définition des objectifs : permet de définir clairement en quoi l’adaptation et le changement de comportement de l’individu ont une influence positive sur sa situation. On cherche à ce que l’individu développe des comportements de forte adaptation.

 Intervention : définit la manière la plus adéquate pour aider la personne à atteindre ses objectifs en effectuant des changements positifs de comportement. Le choix de l’intervention se fait en fonction de la finalité attendue dans la situation et cherche soit à modifier les stimuli focaux, soit à augmenter le niveau d’adaptation.

 Évaluation : cherche à identifier l’efficacité des interventions en lien avec les objectifs qui ont été fixés.

Nous constatons que cette théorie permet de viser une amélioration de la qualité des soins en tenant compte de l’individu et de sa propre capacité à s’adapter aux divers éléments.

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