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Situation de l’usage à l’Université Libre de Bruxelles

VI. L’USAGE DE L’INFORMATION DANS LA RECHERCHE MÉDICALE ET

2. L’ USAGE DES RESSOURCES MEDICALES EN B ELGIQUE FRANCOPHONE : ETAT DES LIEUX

2.2 Des rapports et enquêtes internes aux universités

2.2.2 Situation de l’usage à l’Université Libre de Bruxelles

Le premier document que nous avons reçu est une Analyse statistique de l’usage de certains titres de revues papier et électroniques de la Bibliothèque Centrale de Médecine (BCM) réalisée par Benoît KINTS, assistant à la BCM de l’Université Libre de Bruxelles64. Nous l’avons obtenue de l’auteur lui-même. Ce travail a été réalisé pour répondre à une demande du gestionnaire de l’hôpital Erasme dont dépend la bibliothèque, et ce afin de savoir comment est utilisé un des budgets particuliers alloués à la BCM.

On y analyse dans un premier temps l’utilisation des revues papier de la BCM. Celle-ci effectue un comptage quotidien des périodiques papier en cours sortis des présentoirs et laissés sur les tables de la salle de lecture. En effet, les bibliothécaires demandent aux lecteurs de ne pas ranger eux-mêmes les revues, ce qui permet de relever les titres des revues sorties des étagères et de donner une bonne photographie de l’usage qui est fait des périodiques

64 KINTS, B., L’utilisation des titres du budget Erasme à la Bibliothèque Centrale de Médecine. Rapport interne de la Bibliothèque Centrale de Médecine de l’Université Libre de Bruxelles, 9 p., novembre 2005. (consulté le 25/04/2006).

papier – en tenant compte de biais comme le dépôt sur les tables de revues non consultées, les lecteurs consciencieux qui rangent malgré tout leurs revues, etc.

On analyse dans un second temps des données provenant du service de reprographie de la BCM. Ce service permet aux usagers d’obtenir sans se déplacer des copies des articles que la bibliothèque possède uniquement sous forme papier. La BCM dispose ici d’informations beaucoup plus complètes que pour le comptage quotidien, car chaque demande de reproduction envoyée est obligatoirement accompagnée d’un bon de commande systématiquement conservé et sur lequel figurent les références de l’article, mais aussi le nom du demandeur ainsi que le(s) service(s) au(x)quel(s) il appartient. La bibliothèque dispose ainsi de certaines données de consultation de ses périodiques papier.

Enfin, une comparaison de ces chiffres a été effectuée avec quelques statistiques d’usage de revues en version électronique : le seul éditeur à avoir accepté de fournir des données sur certains titres est Blackwell. Cette comparaison montre que, pour la période couverte par l’analyse (de janvier à juin 2005), lorsque un titre est disponible à la fois sous forme électronique et sous forme papier, c’est la première forme qui est préférée dans 86%

des consultations effectuées. Cependant, quand on compare les 10 titres les plus usités sous forme papier avec les 10 titres les plus usités sous forme électronique, ce ne sont pas les mêmes listes. On peut donc conclure que pour une même revue, on aura des usages différents selon le support choisi ! De plus, on relève dans l’échantillon de revues 30 titres pour lequel un plus grand usage papier est constaté par rapport à l’usage de la version électronique.

Ce rapport nous permet d’avoir une première indication sur la consultation des ressources périodiques papier et électroniques, mais l’échantillon est trop mince dans ce cas que pour autoriser une comparaison même partielle des deux supports.

Un second document nous est parvenu fin juillet 2007 : il s’agit de Statistiques de consultation des revues électroniques en médecine de l’ULB. Elles nous ont été fournies par Cécile GASS. Ces données présentent les nombres de consultations des revues par titre et par domaine (biologie moléculaire/biotechnologies, sciences dentaires, écologie/environnement, kinésithérapie/sport/éducation physique, médecine, pharmacie, psychologie/psychanalyse, santé publique, généralités en sciences, soins infirmiers et médecine vétérinaire) pour les

On dispose ainsi de données quantitatives par année reprenant : 1. le nombre de titres non utilisés et utilisés par domaine ;

2. le pourcentage de titres utilisés en médecine pour les différentes catégories ; 3. le nombre de consultation relevé par titre de revues électroniques et pour

lesquels on précise si on en possède une copie papier.

Nous avons des données pour 1298 titres en 2004, pour 1333 titres en 2005 et pour 1763 titres en 2006. Une comparaison des pourcentages des titres utilisés en médecine est également faite pour les trois années. On dispose également d’une liste des périodiques n’ayant pas été consultés pendant l’année 2006, ils sont au nombre de 501. On note également que certains titres ont été exclus des statistiques. Ont ainsi été exclus les titres des fournisseurs ayant transmis plus de 50% de titres d’usage nul parmi les titres matchés avec le catalogue de l’ULB (CIBLE), les titres ayant plus de 6 mois d’usage nul (consécutifs ou non), les titres ayant un mois d’usage 10 fois supérieur à la moyenne d’usage et les titres uniquement fournis par JSTOR.

Nous devons dès lors analyser ces données avec précaution : en effet, puisque les revues les moins utilisées ont été supprimées de l’analyse, il est normal que de tels taux de consultation soient atteints pour les autres revues ! Mais étant donné que C. GASS a retiré ces revues parce qu’elle considérait leurs taux de consultation comme étant aberrants, on peut tout de même retirer quelques informations interpellantes.

La comparaison entre les trois années nous montre que les e-revues sont, pour toutes les catégories présentées, très largement utilisées : les taux varient entre 73% et 100%

d’usage !

On remarque également une certaine stabilité au niveau du total des consultations effectuées. En effet, pour le domaine précis de la médecine, les taux d’utilisation des revues électroniques restent constants et quasiment inchangés pour les trois années : 93% en 2004, 95% en 2005 et 93% en 2006. La même chose est constatée pour le domaine de la biologie moléculaire et des biotechnologies : 92% pour 2004, 97% pour 2005 et 97% pour 2006. On voit aussi que ces pourcentages sont très élevés et donc que ces revues sont très utilisées. Les

résultats en matière de pourcentages de non utilisation des revues électroniques médicales sont par ailleurs très bas, entre 5 et 7% pour les 3 années couvertes.

Le nombre total de revues pour le domaine médical a fort évolué ces trois années : en effet, il s’élève à 644 titres en 2004, 690 en 2005 et il est de 934 en 2006 (c’est le nombre le plus élevé pour toutes les catégories reprises ici). De nombreux nouveaux abonnements ont donc été souscrits lors de cette dernière année.

La grande majorité des revues est de langue anglaise. Il est assez étonnant de voir que la revue la plus souvent consultée est ‘Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America’, avec 9341 consultations en 2004, 9407 consultations en 2005 et 8964 consultations en 2006!

Nous voyons également qu’aucune des 59 revues de l’éditeur BMC qui sont répertoriées dans les statistiques n’a été utilisée pour ces trois années. On voit donc que ces ressources alternatives sont encore très peu utilisées dans la pratique.

Nous pouvons donc dire que si ce document nous permet d’apporter certaines précisions aux données du rapport de B. KINTS, il apparaît évident que les données présentées dans ces documents ne sont pas suffisantes pour que nous puissions réellement décrire la situation de l’usage pour les lecteurs de la BCM de l’ULB uniquement sur cette base.