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Situation actuelle de la municipalité : entrées de service en plomb

CHAPITRE 4 ARTICLE #1: PROPORTIONAL SAMPLING TO MEASURE TRUE

5.1 Situation actuelle de la municipalité : entrées de service en plomb

La municipalité produit de l’eau pour 1 942 044 citoyens, et dessert 315 000 résidences. Parmi ces résidences, les bâtiments construits après 1970 (date de l’interdiction de l’utilisation des canalisations en plomb pour les entrées de service, Conseil National de Recherches Canada (CNRC) (2005) et les bâtiments comportant plus de 8 logements ne sont, en général, pas desservis par une entrée de service en plomb. En écartant les bâtiments de plus de 8 logements et les bâtiments construits après 1970 du compte total, environ 139 000 maisons peuvent potentiellement être alimentées par une entrée de service en plomb. De plus, chaque arrondissement a établi un estimé du nombre d’entrées de service en plomb sur son territoire. En considérant l’ensemble des arrondissements, le nombre d’entrées de service en plomb était estimé à environ 69 000 pour l’ensemble de la ville en 2006-2007. Cela représentait environ 22% de toutes les habitations et presque 50% des maisons classées potentiellement à risque (construites avant 1970 et moins de 8 logements).

269 remplacements partiels ont été effectués, abaissant le nombre d’entrées de service en plomb côté public à environ 57 000, soit environ 41 % des maisons à risque (données 2017-2018). Il est à noter que la ville en question procède au remplacement de la portion publique de l’entrée de service en plomb, et non de la portion privée. Cependant, dans environ 50% des cas, la portion privée de l’entrée de service a déjà été remplacée, ou n’était pas à l’origine en plomb.

Depuis 2009, la ville mène des campagnes intensives de dépistage du plomb chez les particuliers. Environ 5000 mesures sont effectuées directement dans les maisons chaque année à l’aide d’un instrument d’analyse à balayage du plomb fonctionnant par voltamétrie (SA1100; PT430; Palintest). La sélection des maisons échantillonnées pour ce dépistage est effectuée selon les critères suivants :

- Résidence localisée dans une rue où des travaux de réhabilitation, de reconstruction des réseaux d’eau ou de la chaussée sont prévus dans les années à venir

- Résidence construite avant 1970

- Bâtiment comprenant moins de 8 logements

- Résidence qui n’est pas connue pour avoir une entrée de service en cuivre (côté public, dû à des travaux antérieurs).

Cette campagne a pour but de répertorier toutes les maisons, de la rue en question, qui ont probablement une entrée de service en plomb. Une fois la détermination faite, le remplacement des entrées de service en plomb (côté public seulement) peut être inclus dans la planification des travaux. L’échantillonnage dans chacune des maisons se fait en deux étapes :

- La mesure de la concentration en plomb du premier litre après 5 minutes d’écoulement - La mesure de la concentration en plomb du deuxième litre après 15 minutes de stagnation.

Si une de ces deux mesures indique un niveau de plomb ≥ 3 µg/L alors la maison est considérée comme ayant une entrée de service en plomb (côté privé et/ou public). Des excavations seront alors réalisées le jour de travaux pour vérifier la présence d’une entrée de service au plomb et la changer si c’est le cas. Le pourcentage d’erreur de cette technique est assez faible, de l’ordre d’une dizaine de maisons pour cent maisons investiguées. Les résultats de l’ensemble des tests menés depuis 2006 indiquent une concentration en plomb moyenne de 4,8 µg/L après 5 minutes

inférieurs à la norme du Québec qui est de 10 µg/L après 5 minutes d’écoulement (Gouvernement du Québec, 2012). Cependant, 12,3 % des maisons échantillonnées dépassent la concentration de plomb admissible de 10 µg/L après 5 minutes d’écoulement.

Malgré les travaux effectués, il reste environ 57 000 entrées de service en plomb (côté public) et le remplacement de ces entrées de service est long et coûteux. Aussi, le remplacement partiel n’aurait que de faibles bénéfices en termes de réduction des concentrations en plomb. En effet, ce type de remplacement peut déstabiliser les dépôts déjà existants dans les conduites de plomb, ce qui peut entraîner d’importants détachements de particules de plomb et générer des concentrations élevées de plomb particulaire au robinet à court et moyen terme (Deshommes et al., 2017; Deshommes, Trueman, et al., 2018). Par ailleurs, la jonction d’une conduite de cuivre à une conduite de plomb dans de tels remplacements pourrait accélérer la corrosion du plomb. En effet, une zone dite de corrosion galvanique est créée localement au niveau de la jonction plomb- cuivre dans de tels remplacements. Selon plusieurs études-pilotes, cette corrosion peut générer, par mètre de conduite de plomb, des concentrations plus élevées de plomb comparativement à une entrée d’eau sans connexion galvanique, et ce à long terme (Cartier, Arnold Jr, et al., 2012; Cartier et al., 2013; Triantafyllidou & Edwards, 2011; Wang, Jing, Mehta, Welter, & Giammar, 2012).

De tels effets ont été évalués sur le terrain pour différentes qualités d’eau (Deshommes, Trueman, et al., 2018). Les résultats indiquent que les concentrations en plomb diminuent généralement après remplacement partiel, à l'inverse des tendances observées à l'échelle pilote. Toutefois ces diminutions sont faibles et insuffisantes pour diminuer significativement le risque d’exposition. Aussi, la stabilisation et la réduction des concentrations en plomb après un remplacement partiel peut requérir jusqu'à un an ou plus selon la méthode suivie pour les travaux, notamment le niveau de perturbations créé et les procédures de rinçage appliquées post- remplacement (Deshommes et al., 2017; Deshommes, Trueman, et al., 2018).

Considérant ces effets, la nouvelle recommandation de Santé Canada à 5µg/L et la difficulté de procéder à des remplacements complets d’entrée de service en plomb (Deshommes, Gagnon, et al., 2018), la municipalité a souhaité évaluer les avantages et effets anticipés de l’implantation d'un traitement de contrôle de corrosion par l’ajout d’orthophosphates pour

distribution.