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Simulation A08 : Effet de la durée de présentation en contexte non-mot

The perceptibility of the target letter depends on the perceptibility of the letters in the context. Does this dependency depend on which context letters are enhanced?

4.2 Simulation A08 : Effet de la durée de présentation en contexte non-mot

Avec cette simulation, nous cherchons à savoir si la présentation du contexte non-mot juste avant la présentation du stimulus complet produit une augmentation de performance dans la tâche d’identification de lettre.

Contexte lettre mot pseudo-mot Court Long 60. 70. 80. 90. durée du contexte Taux d 'identification des lettres Contexte lettre mot pseudo-mot Court Long 60. 70. 80. 90. durée du contexte Taux d 'identification des lettres

Figure 5.7 – Simulation A07, Rumelhart et McClelland (1982), expérience 7, ef-fet de la durée de présentation en contexte pseudo-mot. À gauche, la probabilité d’identification de la lettre cible calculée par BRAID en fonction du temps de présentation du contexte, sans déplacement attentionnel (gauche) et avec déplacement attentionnel (droite). La courbe bleue (resp. jaune) correspond au contexte mot (resp. pseudo-mot ). À droite, les résultats issus de l’étude de Rumelhart et McClelland (1982), résultats comportementaux et résultats de simulation.

4.2.1 Expérience comportementale : Rumelhart et McClelland (1982, expérience 7)

Dans cette expérience, les auteurs comparent les performances d’identification de lettre dans deux conditions de contexte : mot et non-mot , et deux conditions de durée de présentation D et 2D.

Matériel et procédure Les mots utilisés sont ceux de l’expérience A04. Les non-mots sont construits à partir des mots. Pour chaque mot de quatre lettres, on intervertit les deux premières lettres et les deux dernières lettres. Par exemple, le stimulus mot WORD devient OWDR. La durée de présentation des stimuli a été augmentée pour permettre d’obtenir des niveaux de performance pour les non-mots qui ne soient pas trop bas. La conséquence est que le niveau de performance pour les mots est supérieur à celui des expériences précédentes.

Les conditions expérimentales et la tâche réalisée sont similaires à celles de l’expérience A05. Les stimuli considérés sont de deux types (non-mot et mot ). Dans la condition 2D, le contexte de la lettre cible est présenté seul pendant une durée D (amorçage), puis il est remplacé par le stimulus complet pour une durée D supplémentaire. À l’issue de cette présentation, un masque est appliqué à la place du stimulus.

Résultats comportementaux Les résultats comportementaux montrent un effet significatif de la durée de présentation dans la condition mot . En revanche l’effet de durée de présentation dans la condition non-mot n’est pas significatif (voir Figure 5.8).

4.2.2 BRAID : Simulation A08

Dans cette simulation nous formulons les mêmes hypothèses que dans la simulation A07, en nous intéressant cette fois au contexte non-mot .

Matériel et procédure Les mots utilisés sont les mêmes que dans la simulation A07. Les non-mots sont construits en suivant les directives de l’article, c’est-à-dire en intervertissant les deux premières lettres et les deux dernières lettres. Ainsi si l’ordre initial des lettres est 1-2-3-4, il devient 2-1-4-3.

La tâche simulée est la même que pour la simulation A07, avec les conditions de contexte mot et non-mot . Nous réalisons les simulations avec les mêmes paramètres que dans la simula-tion A07, et notamment nous gardons un temps de latence avant le déplacement attensimula-tionnel égal aux trois quarts de la durée de présentation du stimulus complet.

Résultats des simulations Nous avons gardé la même durée de calcul pour l’identification de la lettre cible, soit, en condition courte, 154 itérations et nous avons aligné les performances de BRAID et des participants sur la condition de contexte mot , et la durée de présentation D. Les résultats prédits par le modèle sont ceux des trois autres conditions. En l’absence de déplacement attentionnel, la présentation du contexte non-mot avant la présentation du stimulus complet (condition longue 2D) a un effet inhibiteur sur les performances de BRAID (Figure 5.8, à gauche). Pour les résultats de la simulation avec déplacement attentionnel, une analyse de la variance à mesures répétées montre que BRAID réussit à reproduire l’effet de durée de présentation en contexte mot [F (1,271) = 255,69, p < ,001, η2 = 0,485], l’effet de durée de présentation [F (1,271) = 74,91, p < ,001, η2 = 0,217] ainsi que l’effet d’interaction [F (1,271) = 83,37, p < ,001, η2 = 0,235]. Contexte lettre mot non-mot Court Long 30. 40. 50. 60. 70. 80. 90. durée du contexte Taux d 'identification des lettres Contexte lettre mot non-mot Court Long 40. 50. 60. 70. 80. 90. durée du contexte Taux d 'identification des lettres

Figure 5.8 – Simulation A08, Rumelhart et McClelland (1982), expérience 8, effet de la durée de présentation en contexte non-mot. À gauche, la probabilité d’identification de la lettre cible calculée par BRAID en fonction du temps de présentation du contexte, sans déplacement attentionnel (gauche) et avec déplacement attentionnel (droite). La courbe bleue (resp. jaune) correspond au contexte mot (resp. non-mot ). À droite, les résultats issus de l’étude de Rumelhart et McClelland (1982), résultats comportementaux et résultats de simulation.

Conclusion Comme dans l’étude comportementale, les résultats des simulations montrent un net avantage de la condition mot sur la condition non-mot . De même, les résultats confirment les hypothèses formulées en début d’étude. Sans prise en compte de l’attention, l’effet d’amorçage dans la condition non-mot a un impact négatif sur les performances d’identification de la lettre cible. En revanche, la prise en compte d’un déplacement attentionnel permet au modèle de simuler les données observées lors de l’étude comportementale.

4.3 Discussion

Ces deux simulations proposent des résultats cohérents avec les simulations précédentes. Dans la condition durée de présentation courte, on retrouve l’effet de supériorité du contexte mot sur le contexte pseudo-mot de la simulation A02, et l’effet de supériorité du contexte mot sur le contexte non-mot de la simulation A01. On retrouve également l’effet facilitateur produit par l’augmentation de la durée de présentation du contexte en condition mot , que l’on peut assimiler à un amorçage, et que l’on a déjà simulé précédemment (simulation A04 et A05).

Ce qui est nouveau dans ces deux simulations, c’est l’amorçage par un contexte pseudo-mot , simulation A07, ou par un contexte non-mot , simulation A08. L’observation expérimentale selon laquelle les participants obtiennent de meilleures performances dans la condition d’amorçage par un contexte pseudo-mot , est difficile à comprendre car cet amorçage ne peut pas favoriser la lettre cible. Rumelhart et McClelland (1982) font le même constat et proposent une solution basée sur la modification des paramètres de leur modèle. L’objectif de ces modifications est de limiter le rôle du contexte tout en sélectionnant les mots du lexique qui ont une influence sur l’identification de la lettre cible. La solution proposée par le modèle IA est difficile à interpréter et n’est soutenue, dans l’article, par aucun argument.

Dans BRAID , nous n’avons pas besoin d’imaginer un mécanisme qui contrôlerait quels mots sont mis à contribution pour identifier la lettre cible. C’est au moment de l’identification de la lettre cible que l’information lexicale, dans son ensemble, est mise à contribution par l’intermédiaire d’une marginalisation sur Wt. Ainsi, l’identification de la lettre cible repose à la fois sur l’information contenue au niveau lettre (distribution Pt

n) et au niveau lexical (distribution Wt). Or, dans le cas d’un amorçage avec un contexte pseudo-mot , si l’information contenue dans Wt n’est pas favorable à la lettre cible, et que les participants ont de meilleurs résultats, c’est que l’identification repose essentiellement sur la distribution Pt

n.

5 L’effet de supériorité du mot est-il robuste ?

L’effet de supériorité du mot est l’un des effets orthographiques les plus robustes de la littérature (Spoehr & Smith, 1975). Cependant, Massaro (1973) modifie les conditions de l’expérience de Reicher-Wheeler, et réussit à faire disparaître cet effet. Carr et al. (1978) font remarquer que Massaro (1973) avait modifié le protocole classique sur de nombreux points : les mots, les non-mots et les lettres cibles sont en nombre limité et sont connues des participants ; les lettres sont trois fois plus espacées que d’ordinaire ; la position de la lettre cible est toujours la même. Ces modifications rendent difficile l’identification des causes de la disparition de l’effet de supériorité des mots. Carr et al. (1978) rendent responsable l’espacement des lettres du stimulus, mais dans leur étude, ils modifient à la fois l’espacement des lettres et la prédictibilité de la lettre cible.

Pour identifier le rôle de ces deux causes dans la disparition de l’effet de supériorité des mots, nous nous intéressons tout d’abord au rôle de la prédictibilité de la position sur les performances d’identification, indépendamment de l’espacement, en simulant l’expérience de Johnston et McClelland (1974). Puis, nous simulons l’expérience de Carr et al. (1978) et discutons des causes possibles de la disparition de l’effet de supériorité des mots.

5.1 Simulation A09 : Effet de la prédictibilité de la position de la