Session 4 Prise de risque et de décision

Selon Botvin (2010), les gens peuvent avoir à faire face à un nombre grandissant de décisions impliquant des risques lors de périodes de transition. Il peut donc être utile pour les élèves d’apprendre à évaluer les conséquences bénéfiques et néfastes des risques, en tenant compte de la valeur de ce qui est à risque. La possibilité d'utiliser efficacement une méthode de prise de décision deviendrait une partie importante de leur succès dans la réalisation de leurs objectifs

Session 4 – Prise de risques et de décision

Ingrédient actif visé : aptitudes personnelles et sociales Buts

1. Examiner les attitudes et les croyances à propos des risques

2. Explorer les conséquences possibles impliquées lors de la prise de risques 3. Apprendre une méthode de prise de décision étape par étape

4. Pratiquer la méthode de prise de décision apprise

5. Identifier les effets de la consommation de substances sur les risques et la prise de décision

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Afin de piquer la curiosité des jeunes sur le thème de l’atelier, nous leur avons présenté une vidéo interactive où ils devaient se mettre dans la peau d’un personnage qui se met à risque. Chaque clic de souris représentait un choix que le personnage devait faire. Plus le personnage allait de l’avant dans ses choix, plus il se mettait à risque. Les élèves ont eu du plaisir à essayer de voir les différents risques que pouvait encourir chaque personnage.

Puis, la première activité avait pour but d’examiner les attitudes et croyances des jeunes à propos des risques et d’explorer les conséquences possibles lorsqu’ils prennent des risques. En groupe, les élèves devaient remplir les colonnes « risques », « conséquences possibles » et « ce qui est en jeu » au tableau. Ils devaient également trouver des exemples de situations de risques et exposer les conséquences possibles et les valeurs que le risque compromet, de leur point de vue.

En général, les jeunes ont bien compris ce qu’un risque implique et les conséquences qui y sont associées. Les jeunes ont suggéré des risques qu’ils ont eux-mêmes vécus comme la vente de drogues, l’infidélité, des conduites dangereuses au volant ou la consommation de tabac. Un élève a mentionné que le choix de se mettre à risque et les conséquences vécues concordent souvent avec ses valeurs personnelles.

Nous avons demandé aux jeunes comment ils font face aux risques. Quelques élèves ont répondu qu’ils réfléchissent et d’autres qu’ils font un choix qui sera bon pour eux. Un élève a mentionné qu’il fumait la cigarette et a arrêté lorsqu’il a commencé à en ressentir les conséquences physiques. Un élève a fait un parallèle avec une sortie organisée par l’école où les élèves ont pu parler avec un ex-détenu. Le jeune a expliqué que les problèmes de l’homme avaient commencé lorsqu’un ami lui avait offert de la drogue dure lors d’une fête. L’homme avait dit au jeune qu’il n’aurait jamais cru en consommer un jour, mais comme bien d’autres, il est devenu toxicomane. L’élève a donc souligné l’importance de réfléchir avant de prendre des risques puisqu’ils peuvent avoir beaucoup d’impacts sur leur avenir. Un autre jeune a expliqué qu’il réfléchit souvent une fois le fait accompli. Un jeune a pour sa part indiqué que, contrairement à la vidéo interactive, il est difficile de toujours choisir de manière réfléchie. Nous leur avons expliqué que c’est justement pourquoi la prise de décision efficace peut aider à éviter les situations fâcheuses.

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Lorsque nous avons demandé aux élèves les raisons motivant leurs prises de risque, certains ont répondu « le statut » et d’autres « l’adrénaline ». Un élève a mentionné l’influence des amis ajoutant que certains de ses amis vont le pousser à faire des choses et n’arrêteront pas jusqu’à ce qu’il plie, mais qu’il avait appris à ne plus céder. Une élève, quant à elle, a expliqué que tout cela dépend de l’éducation que chacun reçoit. La plupart des jeunes ont admis que leurs pairs avaient une grande influence sur eux. À la pause, une élève est venue nous dire qu’elle appréciait beaucoup le cours parce qu’elle aime participer aux débats et aux discussions. Elle a ajouté qu’ils étaient chanceux de pouvoir y participer.

La deuxième activité consistait dans la présentation d’une méthode pour aider les jeunes à réfléchir efficacement lorsqu’ils doivent faire des choix. Les jeunes devaient ensuite choisir une situation de risque et utiliser la méthode en grand groupe pour les aider à faire un choix. Un des élèves a proposé que la mise en situation soit lors d’une fête : une fille tente de le séduire alors qu’il a une copine, le choix impliqué étant d’être fidèle ou infidèle. Lors du remue-méninges qui a suivi, nous avons remarqué que les jeunes n’avaient pas nécessairement pris le temps de réfléchir à la question avant de commencer à s’exprimer, mais que l’activité semblait les aider à mettre de l’ordre dans leurs idées. Le jeune qui avait choisi la mise en situation suggérait que la vérité finit toujours par être sue. Un autre, par contre, a mentionné que tant que sa copine ne le découvre pas, le choix d’être infidèle peut avoir du sens, ce qui a fait réagir les filles du groupe. Nous avons demandé au jeune s’il avait réfléchi à la question et il a répondu qu’il s’assumait totalement. Une fille a demandé aux garçons pourquoi ils feraient une telle chose et les deux jeunes ne semblaient pas savoir quoi répondre.

La troisième activité avait pour but de faire pratiquer la méthode aux jeunes en petites équipes pour qu’ils puissent arriver à un consensus et faire un choix devant des situations hypothétiques que nous leur suggérions. Les jeunes ont bien participé et ils ont montré qu’ils avaient bien retenu et intégré les concepts appris pendant les activités.

La quatrième activité, qui consistait en l’analyse d’articles de journaux à propos des conséquences de la consommation sur la prise de décision, a été remise aux jeunes en devoir, afin de vérifier leur autonomie dans la prise de décision.

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Dans l’ensemble, un jeune s’est démarqué quant à sa participation et s’est ouvert aux autres. Trois autres jeunes ont été particulièrement actifs lors des discussions. Toutefois, lors des activités en petits groupes, nous avons dû confisquer des cellulaires et nous avons presque sorti un jeune de la classe qui ne cessait de se plaindre du devoir à faire. Les autres étaient toutefois surpris de son comportement et ne semblaient pas d’accord. Toutefois, il est devenu plus positif après notre intervention et a participé davantage. Cet élève semble être en réaction aux ateliers qui touchent souvent les sujets de consommation. Étant lui-même consommateur, les discussions paraissent plus délicates pour lui. Finalement, plusieurs élèves qui avaient l’habitude de quitter à la troisième période sont restés.