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CHAPITRE 1 : La prévention, une recension d’écrits

2.2 Le Programme LifeSkills Training Transitions à l’école Amos

Le programme L.S.T. Transitions est un programme hautement interactif basé sur les compétences visant à promouvoir la santé et le développement personnel positif. Ce programme aide les jeunes adultes à négocier la transition vers le marché du travail et/ou l'enseignement supérieur. Le programme aide les participants à acquérir des compétences qui ont également été prouvées comme ayant une incidence sur la réduction et la prévention de la consommation de drogues et de la violence (National Health Promotion Associates, 2014).

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En accord avec les approches de l’amélioration de compétences, le programme L.S.T.

Transitions donne au jeune des moyens basés sur des méthodes cognitivo-comportementales

incluant l’instruction et la démonstration, la répétition d’un comportement (pratique en classe) et les rétroactions et renforcements (Botvin, 2000).

Le programme Transitions utilise une approche visant à renforcer les capacités dans les domaines des compétences d'autogestion personnelle, fournissant aux participants des stratégies pour la prise de décision, la gestion du stress et la gestion du temps et de l'argent, des compétences sociales générales leur permettant de renforcer leurs capacités de communication, de construire et d'entretenir des relations saines, de mettre en œuvre des techniques de refus ou de résistance. On vise entre autres à ce que les participants comprennent les conséquences de la consommation de drogues et de la prise de risque (National Health Promotion Associates, 2014). Le programme s’adresse à des adolescents de 16 ans et plus afin de faciliter leur entrée à la vie adulte et faire face aux changements personnels, académiques, professionnels et sociaux que cela implique.

2.2.1 Activités de stage et implantation du programme L.S.T. Transition à l’école Amos

Dans le cadre de notre stage à l’école Amos, nous avons effectué cinq journées d’observation qui nous ont permis de rapidement constater que la consommation de substances psychoactives, particulièrement le cannabis et l’alcool, était répandue chez les élèves. Plusieurs d’entre eux y font référence ouvertement lors de conversations en classe et même devant le personnel de l’école. Certains élèves se présentent d’ailleurs en classe visiblement sous l’effet de substances se traduisant par des yeux rouges, un manque de concentration, une grande fatigue, une forte odeur de cannabis, etc.

En examinant le cursus du programme LRP déjà implanté dans le milieu, nous avons remarqué que très peu des objectifs du programme visaient directement la prévention et la réduction de la consommation, s’intéressant plutôt aux comportements violents et à la criminalité en général.

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La réalisation d’une recension des écrits sur les programmes d’intervention en milieu scolaire visant la prévention et la réduction de l’abus de substances nous a amenés à conclure que la plupart de ces programmes, notamment ceux basés sur des données probantes ayant été l’objet de plusieurs années d’évaluation et pouvant être implantés directement par des intervenants ou des enseignants, provenaient majoritairement des États-Unis. Le programme LifeSkills Training de Botvin (2010, basé sur une approche utilisant des données probantes, a suscité notre intérêt lorsque nous avons observé qu’il avait survécu à plus de trente années d’évaluation d’implantation et d’effets, assurant sa transférabilité dans plusieurs milieux et auprès de plusieurs types de clientèles.

2.2.2 L’échantillon

Le groupe de jeunes visé par l’implantation du programme LifeSkills Transitions est composé de 24 adolescents et jeunes adultes, incluant 13 garçons et 11 filles âgés entre 16 et 20 ans avec une moyenne d’âge de 18 ans3. Les participants latino-américains comptent pour

16,7% de l’échantillon, les participants arabo-américains pour 12,5% et les Afro-Antillais, majoritairement d’origine haïtienne, pour 62,5%. Finalement, le groupe ne comprenait qu’un seul participant d’origine québécoise et un seul participant afro-américain, représentant respectivement 4,2% de l’échantillon (tableau 2).

Tableau 2 : Données démographiques de l’échantillon

Origines des participants n %

Afro-antillais 15 62,5% Latino-américains 4 16,7% Arabo-Américains 3 12,5% Afro-américains 1 4,2% Québécois 1 4,2% Sexe n % y 13 54,17% Féminin 11 45,83% Âge n % 16 ans 2 8,33% 17 ans 5 20,83% 18 ans 6 25,00% 19 ans 8 33,33% 20 ans 3 12,50%

36 2.2.3 Des ateliers de groupe

Les ateliers de groupe se sont déroulés les mardis et jeudi après-midi, à raison de deux à trois heures chacun d’août 2013 à janvier 2014. Bien que le programme LRP déjà mis en place comprenne des activités d’aventure et de bénévolat, les ateliers LifeSkills se sont déroulés en classe. La plupart des ateliers ont été implantés en combinaison avec des activités favorisant l’esprit d’équipe, de façon à susciter davantage la participation des jeunes et améliorer la cohésion du groupe, facilitant de ce fait les discussions de groupe par la suite. Les six ateliers ont été implantés de manière intégrale tout au long de la session, à l’aide de l’enseignant du cours LRP et de la psychoéducatrice du programme.

2.2.4 Des suivis individuels

Les intervenants du programme LRP rencontrent chaque participant du groupe sur une base individuelle et volontaire afin de les aider à atteindre des objectifs autant personnels, académiques que professionnels. Dans le cadre de notre stage clinique, les outils de dépistage ont aidé à déterminer notre charge de cas qui consistait à intervenir auprès de jeunes ayant des profils différents autant quant à leurs habitudes de consommation que leur sexe, leur âge et leur culture d’origine, par exemple. Au total, nous avons rencontré six jeunes pendant le trimestre scolaire de trois à quatre fois par mois selon les besoins. Les objectifs cliniques fixés par les jeunes pouvaient concerner leur diminution de la consommation, la recherche d’emploi ou la gestion du stress, par exemple. Plusieurs thèmes du programme L.S.T. étaient liés aux objectifs personnels des jeunes et permettaient ainsi de faire un parallèle lors de l’intervention individuelle afin d’augmenter l’intensité de l’intervention effectuée en groupe. Les six ateliers du programme visent respectivement l’établissement de buts, la communication efficace, la gestion du stress, la prise de risques et de décision, la gestion du temps et de l’argent et les relations saines. Les ateliers sont décrits en détail à la section 5.

37 2.2.5 Mesures de dépistage et outils utilisés

Afin d’avoir une meilleure idée de la composition du groupe et des habitudes de consommation des jeunes de l’échantillon, et aussi pour mieux évaluer l’impact des ingrédients actifs du programme sur les jeunes du groupe, nous avons procédé à des mesures avant et après l’implantation du programme L.S.T.. Dès la mi-septembre, nous avons effectué la première mesure servant à notre projet académique auprès des jeunes à l’aide de la Grille

de dépistage de la consommation problématique d’alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes (DEP-ADO) (Landry, Tremblay, Guyon, Bergeron et Brunelle, 2000) pour les

mineurs et les versions abrégées du Drug Abuse Screening Test (DAST) (Skinner, 1982) et du

Michigan Alcoholism Screening Test (MAST) (Selzer, 1971) pour les adultes mesurant

respectivement leur consommation de drogues et d’alcool (voir Annexes I, II et III pour les questionnaires). Une feuille de consentement a été signée par tous les jeunes participants (voir Annexe VI).

Afin de bien saisir l’évolution et l’impact des ingrédients actifs du programme sur le groupe, nous avons utilisé le questionnaire suggéré par les créateurs du programme (National Health Promotion Associates, 2011). Ce questionnaire permet d’évaluer les élèves sur leurs normes et connaissances liées à la consommation de drogues, d’alcool et de cigarettes (knowledge), leurs attitudes face à la consommation (anti-drug attitudes), leurs compétences de refus de consommation (drug refusal skills), leurs compétences d’affirmation de soi (assertiveness skills), leurs compétences de relaxation (relaxation skills) et les compétences d’autogestion (self-control skills) (voir Annexe IV pour le questionnaire original et l’annexe V pour le questionnaire adapté).

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CHAPITRE 3 : Observations cliniques et discussion sur l’effet des