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3.1 – Servuction comme source de la rentabilité bancaire

Dans le document Revue CREMA ISSN: N 7 / 2019 (Page 29-36)

Source : auteur, à partir de STATA

III. 3.1 – Servuction comme source de la rentabilité bancaire

Proposée par Eiglier et Langeard en 1989, la servuction dérive des mots service et production.

La définition qui est donnée par ces auteurs est celle de savoir :"La servuction est l´organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et humains de l´interface client-entreprise nécessaires à la réalisation d´une prestation de qualité dont les caractéristiques et les niveaux de qualité ont été déterminés." La servuction permet aux entreprises de proposer à leurs clients des modes alternatifs d'obtention des prestations offertes : sites de proximité avec personnel de contact (ex. agences bancaires), automates de proximité (ex. guichets automatiques de banque), cellules téléphoniques de conseillers, sites Internet, serveurs vocaux, etc. (Bregeard, 2002).

Du fait de la crise qu‟a connu le secteur bancaire africain, les banques ne font plus suffisamment de transformations de dépôts en crédits. Et pour au tant, elles doivent survivre et assurer leur pérennité. C‟est alors que le système bancaire camerounais va se lancer dans le développement des autres services bancaires pour garantir leur rentabilité. Ce sont entre autres :

Multiplication des agences bancaires ;

Les transferts d’argent ;

La vente et l’achat de devises (le change) ;

Les cartes bancaires ;

La banque-assurance ;

La banque à distance ;

De plus en plus de l’ingénierie financière ;

Autres services.

Au regard de l‟ensemble des services bancaires offerts autres que le service de crédit (intermédiation), on peut comprendre pourquoi les banques camerounaises sont restées rentables en dépit de leu faible niveau de transformation des dépôts. Bregeard, (2002) distingue globalement quatre types de servuctions dans le système bancaire :

La servuction en face à face avec personnel de contact, fondée sur une interaction physique directe entre le client et le personnel du prestataire (exemple : la rencontre entre un client et un conseiller de clientèle dans une agence bancaire);

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La servuction automatisée de proximité, fondée sur une interaction physique directe entre le client et un équipement automatisé implanté sur un site de proximité (exemple : l'usage par un client d'un distributeur automatique de billets dans une galerie marchande, aéroports, etc);

La servuction à distance avec personnel de contact, fondée sur une interaction à distance entre le client et le personnel du prestataire (exemple : l‟entretien téléphonique entre un client et un employé d‟un centre d‟appel);

Et la servuction à distance automatisée, fondée sur une interaction à distance entre le client et un équipement automatisé (exemple : l'usage, au domicile d‟un client, des fonctionnalités offertes par le site Internet d‟un établissement bancaire).

198 IV - CONCLUSION

Dans ce travail, nous avons exploré l‟effet de l‟octroi de crédit (intermédiation financière) sur la rentabilité des banques commerciales au Cameroun. Après une présentation de la revue de la littérature et en s‟inspirant des travaux de nos prédécesseurs, nous avons adopté la méthodologie basée sur approche de l‟analyse économétrique, c‟est ainsi que nous avons formulé deux équations : la première ayant comme variable dépendante la rentabilité bancaire des fonds propres et la seconde la rentabilité bancaire par rapport à l‟actif. A partir de la revue de la littérature et des observations de l‟industrie bancaire et financière, nous avons porté le choix sur des variables pouvant permettre d‟expliquer ces variables dépendantes.

Au terme de ce travail, nous pu montrer que la rentabilité bancaire des actionnaires (ROE) et des actifs (ROA) est influencée négativement par les dépôts bancaires, les crédits et par le ratio total crédits/total dépôts. Certes l‟activité d‟intermédiation (transformation des dépôts en crédits) est l‟activité far de la banque, mais ceci n‟exclut pas la gestion du risque de crédit par les banques. Toutefois, l‟effet négatif sur la rentabilité montre que le secteur bancaire camerounais semble adopter une stratégie tendant beaucoup plus vers l‟adversité au risque, à travers une sélection rigoureuse des crédits à octroyer du fait des asymétries d‟information entre emprunteurs et préteurs.

Les fonds propres constituent une source par excellence de la rentabilité bancaire au Cameroun. En effet le ratio utilisé permet de mesurer le risque d‟insolvabilité et de diminuer les coûts des emprunts. Quant‟ au ratio de liquidité, il montre une relation positive avec la rentabilité bancaire. Pour la variable TA on constate un effet positif avec la rentabilité bancaire des actionnaires, ceci s‟explique par le volume de prêts accordé par les banques commerciales. Alors qu‟il existe plutôt une relation négative entre cette dernière et la rentabilité des actifs (ROA). En ce qui concerne les dépôts privés/total dépôts, il existe une relation positive entre la rentabilité bancaire et ce dernier et son influence sur la rentabilité varie en fonction de sa variation. Cette situation est vraie tant pour la rentabilité des actionnaires que pour celle des actifs.

Nous avons aussi relevé que les banques camerounaises sont restées rentables grâce au phénomène de la servuction. Qui consiste ou la banque a développer d‟autre services que celui de la transformation des dépôts en crédits que sont : les transferts d‟argent, le change, les cartes bancaires, la banque-assurance, etc.…

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C‟est ainsi que nous pu formuler quelques recommandations. Nos recommandations vont dans trois sens :

 Les banques commerciales doivent augmenter leurs fonds propres et améliorer le ratio entre fonds propres net et le total actif afin de busquer davantage la rentabilité bancaire. de même les dirigeants des banques camerounaises doivent développer des produits et services financiers pour accroitre l‟actif des banques.

 Les banques doivent être certes, adverses vis-à-vis du risque mais améliorer la qualité de leurs portefeuilles crédits afin de stimuler la rentabilité bancaire. Car les intérêts débiteurs constituent la source par excellence de la rentabilité bancaire.

 L‟Etat doit encourager les investisseurs en favorisant la création des entreprises ou les projets sur le moyen et le long terme afin que l‟économie démarre véritablement et permettant ainsi une grande absorption des dépôts bancaires et par là résoudre le problème de surliquidité des banques camerounaises. Ceci contribuera aussi à l‟augmentation de la rentabilité des banques commerciales.

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