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4.1 C ARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE

4.2.2 Les impressions du médecin généraliste en visite à domicile

4.2.2.3 Le secret médical en visite à domicile

La présence de la famille ou des auxiliaires de vie peut-être une gêne notamment sur des pathologies graves, lorsqu’un entourage pose des questions directes devant le patient par exemple. Il est parfois délicat de discuter seul avec le patient.

(M2) : « De toutes façons si c’était pas le cas, s’il y a un voisin ou autre, on fait attention à ce qu’on dit, à ce qu’on partage avec le patient, à ce qui peut être entendu. On est toujours obligé de faire attention là-dessus. »

(M4) : « Après des fois, la famille… c’est difficile peut être … si on a besoin d’un moment d’intimité c’est pas toujours évident. S’il y a la personne à côté c’est pas évident. Des fois, il y a l’aidant qui va chercher un truc et là il y a quelque chose qui se dit, qui ne s’est pas dit devant l’autre, enfin voilà, donc il y a ça aussi. Au cabinet, c’est peut-être plus facile de venir seul au cabinet que à la maison où souvent le conjoint est là aussi. Alors c’est pas toujours mais ça arrive. »

(M8) : « Oui ça m’est déjà arrivé d’être embêtée. J’ai actuellement une dame qui vit avec une personne mais un peu contrainte de vivre avec cette personne et c’est vrai qu’elle aime pas quand cette personne est dans la pièce donc elle me fait comprendre que quand il est là, voilà on attend qu’il sorte »

(M10) : « c’est-à-dire qu’il ne faut pas trop trop compter sur la confidentialité de cette visite et plutôt généralement en famille ou parfois avec les auxiliaires de vie, qu’on peut rencontrer sur place. Voilà, ça a quelque caractère particulier effectivement. (…) si ce sont des choses un peu délicates, de grave, effectivement on est un peu ennuyé pour parler mais ça reste exceptionnel quand même, soit

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on demande spontanément après les avoir saluer soit ils nous laissent, c’est comme ça la plupart du temps. »

(M11) : « Là où c’est plus gênant c’est dans le palliatif ou des choses comme ça. C’est quand l’entourage commence à nous poser des questions directes, et comme il faut éviter de mentir, donc euh … Comme je leur dis souvent, si vous ne voulez pas entendre certaines réponses, ne posez pas la question. Et puis pour épargner le patient qui forcément, lui, n’a pas posé la question. Donc s’il n’a pas posé la question, il n’attend pas la réponse. Donc sinon l’entourage peut la poser en aparté mais pas devant le patient. C’est des conditions particulières où effectivement on peut être gêné dans le cadre du secret médical. »

Un des médecins reconnait avoir été en difficulté lorsqu’il était jeune médecin.

Cependant, le fait de connaitre le patient et la famille permet de plus facilement demander de sortir afin d’aborder un sujet délicat ou pour l’examen physique. Parfois, il est même demandé de façon systématique à l’entourage de sortir pour l’examen physique compris par la famille.

(M6) : « ça ne pose pas de problème, quand on est dans des situations familiales, on connait quelles sont les relations de gens entre eux. L’avantage de la relation de médecin de famille, c’est d’être beaucoup plus au courant des tenants et des aboutissants, en intégrant ce que nous ont dit les voisins, « ouh vous savez ils ont fait ça … », on intègre beaucoup plus de données, c’est une question

d’intelligence, de tact et de mesure et de respect quoi. »

(M8) : « moi ça m’est arrivé de demander à la personne de sortir et ça m’a pas posé problème (…) Pour l’examen physique uniquement, je fais sortir

systématiquement même si la patiente me dit pas que ça la gêne, je lui demande qu’on aille dans une pièce à part. »

(M9) : « en gros, on connait ces patients, le secret médical quand on jeune médecin quand on arrive quelque part, c’est chaud, en revanche quand on

connait les patients, la famille et tout, c’est très simple de dire « vous sortez de la pièce ». Vous voulez qu’on parle, voilà. La mamie qui est toute seule, on lui dit

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« j’aimerais parler seul », on ne m’a jamais dit non quoi. Donc non c’est pas un soucis. »

(M10) : « Après la confidentialité d’un examen médical, les gens l’entendent assez facilement, c’est pas… voilà »

(M12) : « On sait plus ou moins les liens qui unissent le patient à cet entourage. Le secret médical est mal respecté vis-à-vis du conjoint, souvent. Mais il arrive que certains couples me disent « on ferme la porte de la chambre », ou « le médecin va m’examiner » donc ils ferment la porte, donc là on se rend compte des situations. Nous devons dans ces cas-là nous tenir à ne dire au conjoint que ce que le patient veut bien qu’on dise au conjoint. Car le patient nous l’a fait comprendre. »

Les médecins considèrent que le secret médical est partagé entre les soignants et avec la personne de confiance car c’est dans l’intérêt du patient mais pas systématiquement à chaque consultation. Il est noté certaines difficultés par rapport à l’aide-ménagère.

(M1) : « Bah c’est le secret partagé entre soignants quoi », « De toutes façons il faut qu’il y ait une personne de confiance, très souvent, chez une personne dépendante, il y a une personne de confiance vis-à-vis de laquelle le secret est partagé. Parce que c’est dans l’intérêt du patient »

(M3) : « alors effectivement, si le conjoint ou la conjointe est là de manière naturelle, à chaque fois je vais pas leur poser la question. Mais je l’ai au moins posé une fois. »

(M4) : « Moi je trouve que c’est plus compliqué quand il y a des aide-ménagères et que c’est pas des soignants. Donc là, ça peut être un peu plus compliqué. »

(M12) : « Alors il y a les aidants soignants et les aidants non soignants. Et dans soignants infirmières, elles doivent savoir de quoi on parle donc je leur donne les éléments pour bien soigner le patient, donc il faut qu’elle soit au courant, il faut les impliquer. (…) Donc le secret médical par rapport aux paramédicaux

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soignants, il est partagé. Par rapport à une auxiliaire de vie une aide-ménagère, ils n’ont pas à savoir »