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En second lieu, on retrouve la pathologie tumorale dominée par les

tranche d'age

2) En second lieu, on retrouve la pathologie tumorale dominée par les

tumeurs bénignes essentiellement les kystes (25%) et les lipomes (20%), ensuite les tumeurs malignes avec en tête de la liste le carcinome baso-cellulaire (70%).

Selon une étude épidémiologique des dermatoses constatées au Nord du Maroc, la pathologie tumorale se situe en cinquième position, ce qui rejoint nos statistiques avec un pourcentage de 6% des cas ; dominée par les tumeurs bénignes qui constituent 70% des cas. Les tumeurs malignes représentent alors 30% ; ceci peut s’expliquer soit par l’ignorance des patients ou alors par la négligence de la gravité des lésions. [28]

La fréquence relative des tumeurs de la peau est due principalement au phototype de la peau ; principalement dans le nord du royaume (phototype III) où la pathologie tumorale constitue 6%, ce phototype a les caractéristiques de se brûler facilement vu la faible quantité de mélanine produite et sa dégradation au niveau des couches superficielles de la peau. Outre ces causes, le climat, le fort ensoleillement au Maroc et l’absence des mesures de photoprotection favorisent l’apparition de tumeurs de la peau. Des compagnes d’information et de dépistage des sujets à risque s’avèrent ainsi nécessaires. D’où l’intérêt des journées de sensibilisation, organisées annuellement par notre service, afin de sensibiliser la population générale sur les méfaits du soleil et les moyens de photoprotection.

Les carcinomes basocellulaires (CBC) représentent environ 1/3 de l’ensemble des cancers dans les pays occidentaux et constituent probablement la tumeur maligne la plus fréquente chez l’espèce humaine [29] et représente 70% des tumeurs malignes constatées au cours des résultats de la consultation ; De plus, la plupart des études épidémiologiques ont pu montrer un accroissement net des taux d’incidence durant ces trois dernières décennies, à tel point que Marks a employé l’expression d’« épidémie silencieuse du XXe siècle » [30]. Cet état de fait pourrait être dû à la combinaison de plusieurs facteurs : accroissement de l’exposition solaire, modifications du mode vestimentaire, longévité humaine accrue et diminution de la couche d’ozone. Les carcinomes basocellulaires ont une progression locale et ne provoquent qu’exceptionnellement des métastases. C’est probablement la raison pour laquelle peu de registres des cancers les comptabilisent. [31]

Selon une étude menée en France pour la période centrée sur l’année 1998, les taux d’incidence chez l’homme sont de 70,9 pour le Doubs et chez les femmes de 57,5. Les tendances chronologiques sont présentées pour les périodes centrées sur les années 1980 et 1998. L’incidence augmente de 180% chez les hommes et de 145% chez les femmes, pour toutes les tranches d’âge avec apparition de CB chez les sujets âgés de 15-19 ans. Il est notoire de préciser que la fréquence relative des Carcinomes Basocelleulaires du tronc et des membres supérieurs et inférieurs s’est élevée de 12% chez les hommes et de 10% chez les femmes en 1980 vs 26% et 20% en 1998 aux dépens de la tête et du cou : 79% chez les hommes et 82% chez les femmes en 1980 vs 72% et 77% en 1998.[32]

Ces résultats confirment les changements dans l’épidémiologie du CB à savoir une croissance rapide de l’incidence sans modification majeure de la prise en charge diagnostique, un rajeunissement de la population, une fréquence relative accrue sur les sites anatomiques davantage exposés aux UV. [33]

Malgré le bon pronostic des CB, leur surveillance épidémiologique présente un intérêt dans l’étude des facteurs de risque, notamment l’exposition aux UV, l’enjeu vital étant le mélanome.[34]

Les carcinomes épidermoide sont des cancers fréquents touchant

principalement les personnes âgées et les immunodéprimés (greffés) ; 18% des tumeurs malignes des résultats de la consultation.[35]

Compte tenu du vieillissement de la population, l’incidence de ce type de cancer a augmenté ces dernières années. L’incidence exacte est difficile à évaluer.

Elle varie en Europe selon la latitude : 29 pour 100000 en Italie entre 1993 et 1998, et entre 4 et 7 pour 100000 en Finlande entre 1991 et 1995. Cette incidence varie aussi en fonction de l’âge puisque 80% de ces cancers surviennent après 55 ans avec une prédominance masculine. [36]

Ils peuvent siéger n’importe où mais on les trouve surtout au niveau des zones photoexposées car les UV sont un facteur de risque important de ces carcinomes.

Ils surviennent souvent sur des lésions précancéreuses cutanées (kératoses actiniques) mais aussi muqueuses (infections HPV induites, lichen).

Selon leur localisation et leur cause, ils peuvent avoir des présentations cliniques particulières. [37]

Ils sont en général de bon pronostic quand l’exérèse chirurgicale est effectuée rapidement avec une marge de tissu sain suffisante. Toutefois, certaines formes évoluées ou avec des critères histologiques péjoratifs ont un risque de métastase ganglionnaire ou à distance qui peut nécessiter des traitements lourds.[38]

Leur prévention repose sur la photoprotection et la surveillance dermatologique des sujets à risque. [39]

On précise qu’aucun cas de mélanome n’a été colligé au niveau des zones enclavées (bien qu’on n’avait pas réalisé d’étude histologique).

Selon une caravane menée à Tafilalt, il existe 1 seul cas de mélanome sur 26 cas de tumeurs. [40]

Dans le monde, le mélanome augmente d’incidence dans toutes les populations à peau claire, en particulier pour les tranches d’âges comprises entre 30 et 50 ans, ainsi on remarque que l’incidence la plus importante est observée en Australie : 40 cas pour 100 000 habitants par an, et la plus faible en Chine, japon et singapour puisqu’elle est inférieure à 0,5 cas pour 100 000 habitants par an. Dans les pays occidentaux, c’est l’une des tumeurs dont l’incidence augmente le plus ; Mais, en sachant que 40% des mélanomes sont secondaires à la dégénérescence d’un nævus préexistant et que 60% sont de novo. [41]

L’âge moyen d’apparition du mélanome est de 58 ans chez l’homme et 56 ans chez la femme, avec une distribution assez homogène, même si les taux d’incidence et de mortalité augmentent avec l’âge. L’incidence est plus élevée chez la femme avant 65 ans puis la tendance s’inverse. La mortalité qui touche

les deux sexes au même taux d’incidence avant 50 ans, prédomine ensuite chez l’homme.[42]

L’incidence du mélanome a augmenté chez l’homme et la femme au cours des dernières décennies. En France, le taux d’augmentation a été estimé à 5,9% par an chez l’homme et 4,3% chez la femme entre 1978 et 2000. La mortalité a connu pour sa part une progression de 2,9% par an durant cette même période chez l’homme et de 2,2% chez la femme. Cette augmentation traduit une augmentation réelle du nombre de cas mais un biais lié au dépistage des mélanomes in situ participe à cette augmentation. [43]

L’exposition solaire intermittente et des antécédents de coups de soleil confèrent respectivement un risque de 1,61 et 2,03, alors que l’exposition solaire chronique apparaît plutôt protectrice. [44]

Un retard de diagnostic peut être redoutable, d’où l’intérêt de sensibiliser les gens à travers les caravanes .Chaque année, plus d’un million de cancers de peau sont diagnostiqués dont environ 68% spécifiquement des mélanomes sont liés à l’exposition aux UV. Au Maroc, l’incidence standardisée du mélanome de la peau a été estimée à 0,4 pour 100 000 personnes-années, du fait du fort ensoleillement du pays et de la faible conscience des citoyens par rapport aux méfaits liés aux rayonnements du soleil. [45]

Selon une étude menée au Maroc, dans un échantillon de 2896 sujets, 69,7% étaient exposés au soleil, habituellement aux heures chaudes (11h00-16h00), avec une durée moyenne de 3,32 ± 2,30 heures/jour. Cette proportion était significativement plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (82,5% versus 60,5%), chez les hommes plus que les femmes (79,9% versus 59,6%) (p < 10Ŕ10). L’utilisation de moyens de protection était rapportée par 62,4% des

cas. Cette proportion était significativement associée à l’origine (72,5% en milieu rural versus 55,0% en urbain), au sexe (54,4% chez les femmes versus 70,5% chez les hommes). Par ailleurs, 84,6% des sujets n’avaient jamais utilisé un produit de facteur de protection solaire (FPS) de 15 ou plus, (98,6% chez les hommes versus 69,1% chez les femmes), et ce plus en milieu rural (95,6%) qu’en milieu urbain (74,6%) (p < 0,0001). D’après les résultats obtenus, la promotion de la protection solaire est une urgence pour maintenir le taux d’incidence du cancer de la peau à son niveau le plus bas et notamment de les zones enclavées. [46]

Selon une étude menée en Tunisie, l’incidence du mélanome était estimée à 0,4 sur 100 000 habitants par an. Ce qui rejoint les incidences au Maghreb et en Afrique variant de 0,07 à 0,14 sur 100 000 habitants par an. L’âge moyen de survenue du mélanome est toujours supérieur à 50 ans, contrairement aux données occidentales qui affirment que l’âge de survenue est bel et bien moins avancé. Le siège électif est au niveau du pied dans 59% des cas et en particulier au niveau des talons ; le mélanome acro-lentigineux est la forme anatomoclinique la plus fréquente. [47]

N.B : Il faut préciser que la nature de la tumeur est suspectée sur des critères cliniques et que la confirmation histologique n’était pas faite.

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