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2. Analyse des résultats

2.8. Lien entre l’évolution de l’IMC et l’évolution du score global

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE

TABLES DES MATIÈRES ANNEXES

1. Annexe I : anneau gastrique 2. Annexe II : sleeve gastrectomie 3. Annexe III : bypass gastrique

4. Annexe IV : questionnaires de la qualité alimentaire

TITRE : Étude de la tolérance et de la qualité alimentaires chez des patients opérés d’une chirurgie bariatrique et suivis en libéral.

Auteurs : DUTEIL M., VERMERSCH-LEIBER H1., TACHON G2., ROCHEREAU B3., VERMERSCH E.

1) Département d’endocrinologie et de nutrition, CHU d’Angers, Angers, France.

2) GHNE, Groupe Hospitalier Nord Essonne.

3) Département de médecine de l’adolescence, Fondation Santé Etudiants de France (FSEF), Edouard RIST, Paris 16. Présidente de la Société Médicale de Nutrition d’Ile de France.

RÉSUMÉ

Introduction : L’obésité est une maladie chronique dont la prise en charge représente un

véritable objectif de Santé Publique. La prise en charge de premier recours est médicale et pluridisciplinaire. Lorsque les objectifs ne sont pas atteints et pour des critères bien définis, la chirurgie bariatrique peut être envisagée mais n’est pas sans conséquence et influence de façon majeure la qualité alimentaire.

Objectif : notre étude avait pour objectif de comparer en pré-opératoire et en

post-opératoire jusqu'à 24 mois de suivi, chez des patients adultes obèses suivis en libéral, la qualité alimentaire en fonction du type de chirurgie bariatrique dont ils ont bénéficié (anneau gastrique ajustable, by-pass gastrique, sleeve gastrectomie) selon un nouveau score d’évaluation, inspiré du score de Suter, établi en 2007.

Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une étude observationnelle, prospective,

multicentrique réalisée en France métropolitaine auprès de médecins libéraux adhérents à la FNAMN. Le critère de jugement principal de l’étude était de comparer, au cours du temps, la qualité alimentaire en fonction du type de chirurgie bariatrique effectué selon un score d’évaluation. Les critères de jugement secondaires étaient de comparer les scores de satisfaction, de la tolérance alimentaire, de vomissements/régurgitations, de sensations alimentaires, et de modifications du goût selon le type de chirurgie, et d’étudier la perte de poids (IMC) à 6 mois, 12 mois et 24 mois.

Résultats : Sur 263 patients inclus, 228 étaient éligibles pour l’analyse. Agés de 41 ans en

moyenne, 39 étaient des hommes. 33 patients ont été opérés d’un anneau gastrique, 107 d’une sleeve gastrectomie et 88 d’un bypass gastrique. En pré-chirurgical, on observait un score global significativement moins élevé dans le groupe sleeve que dans le groupe bypass (34,2+/-2,7) (p=0,046). En post-chirurgical, on retrouvait à 9 mois et 12 mois de suivi, un score global significativement moins élevé dans le groupe anneau gastrique (28,5+/-4,6 ;

28,7+/-5,3) comparativement aux groupes bypass (33,1+/-3,2 p=0,00047 ; 33,4+/-3,2 p=0,002) et sleeve (31,7+/-4,7 p=0,014 ; 31,9+/-4,3 p=0,027). Nous retrouvions ce même résultat avec un score significativement moins élevé pour les patients ayant bénéficié de l’anneau gastrique à 18 mois post-opératoire (p=0,029). Dans l’analyse des critères secondaires, le groupe anneau gastrique avait significativement des scores de satisfaction, de tolérance alimentaire et de vomissements moins bons que le groupe bypass. Cela était également le cas comparativement au groupe sleeve mais de façon moins importante et significative uniquement à 9 mois de suivi. Concernant le score de sensations alimentaires et de modifications du goût, aucune différence significative n’avait été retrouvée en pré et post-chirurgical. À 6 mois, 12 mois et 24 mois de suivi, le groupe bypass avait un IMC moyen significativement plus bas comparativement à celui du groupe anneau gastrique (p=0,0004, p<0,001, p<0,001) et celui du groupe sleeve (p=0,0091, p<0,001, p=0,0001).

Conclusion : En terme de qualité alimentaire, l’anneau gastrique est moins bien toléré

comparativement à la technique du bypass gastrique et de la sleeve gastrectomie. C’est finalement le bypass gastrique, procédure la plus complexe qui est la mieux tolérée, et la plus efficace en terme de perte de poids. Ce score représente un outil facile à utiliser, qui pourrait être intégré à des échelles de qualité de vie déjà existantes, permettant ainsi d’utiliser un seul instrument pour tous les types de chirurgie bariatrique.

INTRODUCTION

Selon l’OMS (1), on définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. Le diagnostic repose sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC) qui est calculé en fonction du poids en kilogrammes divisé par taille en mètres au carré. On parle de surpoids lorsque l’IMC est ≥ à 25 kg/m2 et d’obésité lorsqu’il est ≥ à 30 kg/m2. En France, en 2015, selon l’étude ESTEBAN (2), 54% des hommes et 44%

des femmes de 18 à 74 ans sont en surpoids ou obèses. La prévalence de l’obésité est estimée à 17% sans distinction entre les hommes et les femmes et augmente avec l’âge.

L’obésité est considérée comme une maladie chronique dont la prise en charge représente un véritable objectif de Santé Publique. En effet, les patients obèses ont une probabilité plus importante de devenir diabétiques, de développer une maladie cardio-vasculaire (HTA, cardiopathie ischémique, AVC…) ou un cancer (notamment les cancers du rein et colo-rectaux). Elle augmente le taux de mortalité (1).

La prise en charge de premier recours d’un patient obèse est médicale et peut être réalisée par un médecin généraliste. Cette dernière, multifactorielle, comprend : les conseils diététiques, l’activité physique, les approches psychologique et cognitivo-comportementale et l’importance d’un suivi sur le long terme. Si les objectifs, notamment une perte pondérale estimée entre 5 et 15% par rapport au poids initial, ne sont pas atteints au bout de 6 mois à 1 an de prise en charge, le médecin généraliste pourra faire appel à d’autres professionnels de santé comme des médecins nutritionnistes, psychiatres, psychologues, diététiciens, professionnels spécialisés dans les activités physiques par exemple (1). Chez certains patients aux caractéristiques bien définies, un avis auprès d’un chirurgien pour une éventuelle indication de chirurgie bariatrique peut être demandé.

En France, selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (3), celle-ci est indiquée chez des patients répondant aux conditions suivantes : un IMC ≥ 40 kg/m2 ou bien un IMC ≥ 35 kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie (hypertension artérielle, Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) et autres troubles respiratoires sévères, désordres métaboliques sévères en particulier diabète de type 2, maladies ostéo-articulaires invalidantes, stéatohépatite non alcoolique), en deuxième intention après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois, en l’absence de perte de poids suffisante ou en l’absence de maintien de la perte de poids. Elle est indiquée chez les patients bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en charge préopératoires pluridisciplinaires, chez les patients ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme et avec un risque opératoire acceptable.

Depuis une dizaine d’années, le recours à la chirurgie bariatrique est de plus en plus fréquent. En effet, selon une étude de 2017 menée à partir des données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) (4), le taux de recours à la chirurgie bariatrique a été multiplié par 2,6 en France entre 2008 et 2014. En 2014, 45 474 patients, dont 65,6% atteints d’obésité morbide (IMC ≥ 40kg/m2) et dont 82,1% étaient des femmes ont bénéficié d’une chirurgie bariatrique.

Les trois techniques de chirurgie choisies pour cette étude sont celles validées par la HAS en 2009 :

- Les techniques restrictives pures qui ne perturbent pas l’assimilation des aliments :

• l’anneau gastrique (Laparoscopic Adjustable Gastric Band) (Annexe 1) : il est constitué d’une bande siliconée présentant un système de ballonnet interne relié par un cathéter siliconé à une chambre implantable en titane sous-cutanée. Cette prothèse est positionnée autour de la partie proximale de l’estomac dans le but de créer une poche

gastrique d’environ 20 ml qui sera dilatée lors de l’arrivée du bol alimentaire et qui déclenchera un réflexe de satiété précoce et durable. La variation du diamètre de l’anneau par injection de liquide après ponction du boîtier situé sous la peau, régulera la vitesse d’évacuation des aliments. Les aliments vont s’écouler très lentement selon le principe du sablier (5).

• La sleeve gastrectomie (gastrectomie longitudinale) (Annexe 2) : elle consiste en une résection verticale de la grande courbure de l’estomac avec notamment la partie contenant les cellules qui sécrètent l’hormone stimulant l’appétit (ghréline). Elle restreint de 75 % le volume gastrique sans interrompre la continuité digestive. La gastrectomie longitudinale laisse un volume gastrique de 60 à 250 ml selon la calibration utilisée, qui se vidange naturellement dans le duodénum. Elle est réalisée par voie d’abord cœlioscopique (6).

- les techniques mixtes : restrictives et malabsorptives

• La principale technique de ce type est le bypass gastrique (court-circuit gastrique) (Annexe 3) : il permet de diminuer à la fois la quantité d’aliments ingérés (la taille de l’estomac est réduite à une petite poche de 20 à 50ml) et l’assimilation de ces aliments par l’organisme, grâce à un court-circuit d’une partie de l’estomac et de l’intestin (aucun organe n’est enlevé). Les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle et sont donc assimilés en moindre quantité (7).

La chirurgie bariatrique permet non seulement une perte de poids mais aussi une amélioration voire une rémission des comorbidités à long terme, une augmentation de la survie et une amélioration de la qualité de vie (8)(9)(10). Cependant, le recours à cette dernière n’est pas sans conséquence notamment sur la qualité de vie et plus particulièrement sur la qualité de l’alimentation. L’expérience clinique montre que la chirurgie bariatrique entraîne souvent des modifications de cette dernière. Ces modifications peuvent être très différentes selon la technique opératoire utilisée. Selon les patients et l’expérience des

médecins (généralistes, nutritionnistes, endocrinologues et chirurgiens), on constate une amélioration ou une dégradation de la qualité alimentaire (11)(12)(13)(14), des modifications du goût pour certains aliments (15), une amélioration ou une dégradation de la tolérance digestive (14)(16), des variations de l’appétit et des sensations physiologiques de faim et de satiété (17)(18). Ces modifications de la qualité alimentaire en post-opératoire influencent grandement la qualité de vie des patients mais elles ont été très peu évaluées jusqu’à présent. En effet, la majorité des études ont recours à des scores de qualité de vie utilisés régulièrement en post-opératoire comme le BAROS (bariatric and reporting outcome system) qui évalue 5 items dont l’estime de soi, l’activité physique, la vie sociale, les conditions de travail et l’activité sexuelle(19)(20)(9).

L’objectif de cette étude était donc de comparer en pré-opératoire et en post-opératoire jusqu'à 24 mois de suivi, chez des patients adultes obèses (IMC ≥ 35kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée avec chirurgie ou IMC ≥ 40kg/m2) suivis en libéral, la qualité alimentaire en fonction du type de chirurgie bariatrique dont ils ont bénéficié (anneau gastrique ajustable, bypass gastrique, sleeve-gastrectomie) selon un nouveau score d’évaluation, inspiré du score de Suter, établi en 2007 (11).

MÉTHODES

1. Schéma de l’étude

Il s’agit d’une étude qualitative, observationnelle, prospective, multicentrique réalisée en France métropolitaine auprès de médecins nutritionnistes libéraux.

2. Sélection des patients

Cette étude portait sur des patients ayant bénéficié d’une des trois techniques de chirurgie (anneau gastrique (Laparoscopic Adjustable Gastric Band), bypass gastrique (court-circuit gastrique), sleeve gastrectomie (gastrectomie longitudinale)). Ils ont été recrutés par 60 médecins nutritionnistes adhérents à la FNAMN (Fédération Nationale des Associations Médicales de Nutrition) en France métropolitaine. Sur les 14 régions françaises, regroupées au sein de la FNAMN, 12 régions ont participé à l’étude. Au total, 46 médecins nutritionnistes ont participé. Six régions ont recruté moins de 10 patients chacune (Normandie, Bourgogne, Limousin, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA) et 6 régions ont recruté plus de 20 patients chacune (Aquitaine, Poitou-charentes, Nord, Alsace-lorraine et Ile de France).

2.1. Critères d’inclusion :

- Homme ou femme âgé de plus de 18 ans et de moins de 60 ans.

- IMC ≥ 35kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie (HTA, diabète type 2, dyslipidémie, SAHOS, maladies ostéo-articulaires invalidantes, stéatohépatite non alcoolique) ou IMC ≥ 40kg/m2 sans comorbidité.

- Première intervention chirurgicale de l’obésité.

- Ayant lu et accepté le consentement et la notice d’information concernant l’étude.

2.2. Critères d’exclusion : - Grossesse au moment de l’étude.

- Pathologies chroniques/aiguës pouvant avoir un impact sur la tolérance alimentaire.

- Type de chirurgie non connu.

- Dossier incomplet à la visite d’inclusion (avant la chirurgie : V0) : les dossiers dont un ou plusieurs items (satisfaction, tolérance alimentaire, vomissements/régurgitations, sensations alimentaires, modifications du goût) permettant de calculer le score global n’étaient pas mentionnés, étaient exclus.

- Autre type de chirurgie bariatrique (diversion duodénale, SADI).

3. Déroulement observatoire/données recueillies

Chaque médecin a inclus les patients répondant à tous les critères d’inclusion. Cela se présentait sous forme d’un questionnaire à remplir par le médecin au cours de chaque consultation de suivi, selon les recommandations de la HAS : avant la chirurgie (V0), à 3 mois (V1), 6 mois (V2), 9 mois (V3), 12 mois (V4), 18 mois (V5) et 24 mois (V6) post opératoire.

Chaque dossier se présentait de la manière suivante (Annexe 4) :

- 1 formulaire « patient » complété par le médecin (à compléter à la première visite : avant chirurgie V0) : date de visite, démographie (date de naissance, sexe, catégorie socio-professionnelle), biométrie (taille, poids, IMC calculé), type de chirurgie programmée, co-morbidités (HTA, diabète type 2, dyslipidémie, SAHOS, maladie ostéo-articulaire invalidante)

- puis 1 formulaire pour chaque consultation post-opératoire à V1 : 3 mois, V2 : 6 mois, V3 : 9 mois, V4 : 12 mois, V5 : 18 mois, V6 : 24 mois comprenant la date de la visite, la biométrie (poids), le questionnaire de qualité alimentaire à compléter par le médecin avec le patient.

Concernant ce dernier, il est divisé en 5 items avec un score total maximal de 39 points : - score de satisfaction : de 1 point (très mauvaise) à 5 points (excellente). (5 points

maximum)

- score de tolérance alimentaire qui compare 8 catégories d’aliments (viande rouge, viande blanche, poisson, salades, légumes, pain, riz, pâtes) : de 0 point (n’en mange pas du tout) à 2 points (en mange facilement) pour chaque catégorie d’aliment. (16 points maximum)

- score de vomissements/régurgitations : 0 point (chaque jour), 2 points (souvent), 4 points (rarement), 6 points (jamais). (6 points maximum)

- Score de sensations alimentaires : la faim et le rassasiement pour lesquels on attribue 0 point quand ils ne sont pas présents et 1 point quand ils le sont ; des symptômes de trop manger et des compulsions pour lesquels on attribue 0 point quand ils sont présents et 1 point quand ils sont absents. (4 points maximum)

- Score de modifications du goût : 0 point quand elles sont présentes et 1 point quand il n’y en a pas en fonction des 8 classes d’aliments (viande rouge, viande blanche, poisson, laitages, légumes, fruits, féculents, matières grasses). (8 points maximum)

4. Critère principal de l’étude

Le critère de jugement principal de l’étude est de comparer, au cours du temps, la qualité alimentaire en fonction du type de chirurgie bariatrique effectuée selon un score d’évaluation.

Nous l’avons calculé en s’inspirant du score de Suter, retrouvé dans l’étude suisse en 2007. Ce dernier, établi au décours de l’analyse d’un questionnaire sur l’évaluation de la qualité alimentaire, est divisé en 4 parties : la satisfaction (de 1 à 5 points), la tolérance alimentaire (de 0 à 16 points), la fréquence des vomissements/régurgitations (de 0 à 6

points) et des questions diverses sur l’habitude alimentaire et la prise des repas. Il peut varier de 1 à 27, ce dernier chiffre étant considéré comme une qualité alimentaire excellente.

Dans notre étude, le score global reprend 3 des 4 items du score de Suter (satisfaction, tolérance alimentaire et vomissements/régurgitations). Deux critères supplémentaires ont été ajoutés (sensations alimentaires et modifications du goût). Le score global peut varier de 1 à 39.

5. Critères secondaires de l’étude

Les critères de jugement secondaires sont de comparer les scores de satisfaction, de la tolérance alimentaire, de vomissements/régurgitations, de sensations alimentaires, et de modifications du goût selon le type de chirurgie, d’étudier la perte de poids (IMC) à 6 mois, 12 mois et 24 mois et d’établir un lien entre l’évolution de l’IMC et l’évolution du score global.

6. Éthique

L’accord de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) et l’avis du Comité Consultatif du Traitement de l’Information en matière de Recherche dans le domaine de la Santé (CCTIRS) ont été obtenus pour cette étude

7. Statistiques

Les données ont été exprimées en moyenne +/- déviation standard (SD).

Les analyses comparatives des variables quantitatives ont été réalisées avec le test Anova qui permet de comparer plusieurs moyennes simultanément complétées par le test t de Student pour comparer les groupes deux à deux.

Les valeurs de p<0,05 étaient considérées comme statistiquement significatives.

RÉSULTATS

1. Description de la population

De avril 2012 à octobre 2013, 263 patients ont été recrutés. 35 patients ont été exclus (5 grossesses, 1 cancer de l’estomac, 4 types de chirurgie non connus et 25 dossiers incomplets à V0). 228 patients ont été inclus : 14,5% patients (n=33) ont bénéficié d’une chirurgie par anneau gastrique, 38,6% (n=88) d’un bypass et 46,9% (n=107) d’une sleeve gastrectomie. A 12 mois (V4) et 24 mois (V6) post-opératoire, il restait respectivement 18 patients puis 7 dans le groupe anneau gastrique, 54 patients puis 27 dans le groupe bypass et 51 patients puis 21 dans le groupe sleeve.

Le nombre total de perdus de vue représentait 46% des patients à 12 mois de suivi et 76% des patients à 24 mois de suivi. (Figure 1)

Figure 1 : Population de l'étude

1.1. Sexe

Les femmes représentaient 82,1% (n=187) des patients, les hommes 17,1% (n=39) et 0,8% (n=2) correspondaient aux patients dont le sexe n’était pas référencé (p=0,40).

(Tableau I)

1.2. Âge

L’âge moyen était respectivement dans chaque groupe de 38 ans pour l’anneau-gastrique, 43,5 ans pour le bypass et 40,3 ans pour la sleeve. Les patients du groupe anneau gastrique étaient significativement plus jeunes que les patients des deux autres groupes (p=0.023). (Tableau I)

1.3. IMC initial

L’IMC initial dans chacun des groupes était respectivement 41, 43,3 et 44,1 kg/m2. Les patients du groupe anneau gastrique avaient un IMC moyen significativement plus bas que les patients des deux autres groupes (p= 0,024). (Tableau I)

Tableau I : Caractéristiques de la population étudiée

Anneau gastrique Bypass Sleeve p-value Age moyen 38 (10,9) 43,5 (10,9) 40,3 (11,2) 0,023

Sexe : Homme 3 17 19 0,4

IMC à VO 41 (5,5) 43,3 (5,4) 44,1 (6,1) 0,024

1.4. Catégories socio-professionnelles

32,8% des patients étaient des employés, 24,1% étaient de professions intermédiaires (contremaitres, clergé), 15,8% étaient des cadres/cadres supérieurs/professions libérales, 9,6% étaient des artisans/commerçants/chefs d’entreprise, 8,8% étaient sans emploi, 4,8% étaient des agriculteurs, 2,3% étaient des ouvriers, 2,2%

étaient des retraités, 0,9% étaient de professions non renseignées. Il n’y avait pas de différence significative entre les différentes catégories (p=0,67).

Dans le groupe anneau gastrique et bypass, les patients étaient majoritairement des employés (51,6% et 51,2%). Dans le groupe sleeve, les patients étaient de professions intermédiaires (35,5%). (Tableau II)

Tableau II : Catégories socio-professionnelles des patients par type de chirurgie

Anneau

2. Analyse des résultats

2.1. Évolution du score global

Figure 2 : Évolution du score global des trois types de chirurgie de V0 à V6

Figure 3 : Évolution du score global avec écarts-types entre les trois types de chirurgie

20

À la visite d’inclusion (V0), le score global (maximum 39) était significativement moins élevé dans le groupe sleeve (33 +/- 3,3) que dans le groupe bypass (34,2 +/- 2,7) (p=0,0046). Il n’y avait pas de différence significative entre ces deux groupes et le groupe anneau gastrique (33,8 +/- 3,2).

À 3 mois (V1) et 6 mois (V2) post-opératoire, il n’y avait pas de différence significative entre les 3 groupes.

À 9 mois (V3), le score global était significativement moins élevé dans le groupe anneau gastrique (28,5 +/- 4,6) comparativement aux groupes bypass (33,1 +/- 3,2 ; p=0,00047) et sleeve (31,7 +/- 4,7 ; p=0,014). Il n’y avait pas de différence significative entre le groupe bypass et le groupe sleeve.

À 12 mois (V4) post-opératoire, le score global était de la même façon significativement moins élevé dans le groupe anneau gastrique (28,7 +/- 5,3) comparativement aux groupes bypass (33,4 +/- 3,2 ; p=0,002) et sleeve (31,9 +/- 4,3 ; p=

0,027).

À 18 mois post-opératoire, il existait une différence significative entre les 3 groupes (p=0,029) avec un score à nouveau plus bas pour l’anneau gastrique que pour les deux autres types de chirurgie, mais qui n’était pas retrouvée lorsque les groupes étaient comparés deux à deux.

Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les 3 groupes à 24 mois post-opératoire. (Figure 2, figure 3 et tableau III)

Tableau III : Comparaison des scores globaux entre les trois types de chirurgie

anneau gastrique bypass sleeve p-value

VO 33,8 (3,2) 34,2 (2,7) 33 (3,3) * 0,02

V1 30,6 (5,5) 29,5 (5,3) 28,6 (5,7) 0,22

V2 29,5 (5,8) 31,8 (4,4) 30,7 (4,5) 0,85

V3 28,5 (4,6)** 33,1 (3,2) 31,7 (4,7) 0,00019

V4 28,7 (5,3)*** 33,4 (3,2) 31,9 (4,3) 0,0002

V5 29,1 (6,9)**** 33,2 (3,5) 31,7 (4) 0,029

V6 31,1 (3,2) 33,1 (5,6) 33,1 (3,2) 0,58

* p=0,0046 avec bypass

** p=0,00047 avec bypass et p=0,014 avec sleeve

*** p=0,002 avec bypass et p=0,027 avec sleeve

**** p=0,12 avec bypass, p=0,3 avec sleeve, p=0,098 entre bypass et sleeve

2.2. Score de satisfaction alimentaire

Figure 4 : Évolution du score de satisfaction alimentaire entre les trois types de chirurgie de VO à V6

Nous avons remarqué qu’à la visite d’inclusion (V0), le score de satisfaction était 0,90) étaient significativement moins satisfaits de leur alimentation en comparaison avec ceux du groupe bypass (4,15 +/- 0,71 ; p=0,014) et ceux du groupe sleeve (4 +/- 0,70 ; p=0,045). Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes bypass et sleeve.

Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les 3 groupes à 12 mois (V4), 18 mois (V5) et 24 mois (V6) post-opératoire. (Figure 4 et Tableau IV)

* *

Tableau IV : Comparaison du score de satisfaction entre les trois types de chirurgie.

anneau gastrique bypass sleeve p-value

V0 3,91 (1,07) 3,61 (1,13) 3,27 (1,14)* 0,0095

V1 3,96 (0,79) 3,85 (0,75) 3,61 (0,93) 0,083

V2 3,87 (0,74) 4,12 (0,68) 3,99 (0,62) 0,222

V3 3,58 (0,90)** 4,15 (0,71) 4 (0,7) 0,015

V4 3,77 (0,88) 4,2 (0,68) 3,96 (0,85) 0,094

V5 4,2 (1,03) 4,08 (0,75) 3,92 (0,83) 0,55

V6 3,86 (0,69) 4,17 (0,99) 3,96 (0,77) 0,57

* p=0,0049 avec anneau gastrique et p=0,039 avec bypass

** p=0,014 avec bypass et p=0,045 avec sleeve

2.3. Score de tolérance alimentaire

Figure 5 : Évolution du score de tolérance entre les trois types de chirurgies de VO à V6

À la visite d’inclusion (V0) et à 3 mois post-opératoire, il n’y avait pas de différence

À la visite d’inclusion (V0) et à 3 mois post-opératoire, il n’y avait pas de différence

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