• Aucun résultat trouvé

ScienceS humaineS et SocialeS

S c i e n c e S h u m a i n e S e t S o c i a l e S

1 - Enjeux et prospective

La programmation de l’ANR dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales veille à ne lais-ser à l’écart aucune discipline, aucun champ de connaissance et à inviter dans ses propositions à une large pluridisciplinarité, tout en tenant compte des préocuppations sociétales les plus perti-nentes. Elle joue par ailleurs un rôle essentiel dans la préparation de nos équipes de recherche à la collaboration, voire à la compétition, internationale dans le cadre des appels à projets européens.

L’expérience de ces dernières années a suffisamment montré que, pour être efficaces, les appels à projets devaient jouer un rôle d’accélérateur, d’incitateur à la recherche et à la ré-flexion sur les grands problèmes de société, tout en aidant certains secteurs scientifiques à se mobiliser et à se structurer.

Les disciplines qui composent les SHS, dans leur diversité, doivent être au cœur des dis-positifs de recherche et des préoccupations dans tous les domaines de la science. Elles permettent de comprendre les changements de tout ordre, d’en mesurer l’impact sur les inidividus comme sur les collectifs, d’interpréter les mutations que connaissent les sociétés.

Elles inscrivent les objets de leur activité scientifique dans la diachronie et dans l’espace. Dans ce contexte, les questions épistémologiques doivent être mises au premier plan et un accent doit être mis sur les thématiques qui facilitent les interfaces entre les différents domaines des SHS d’une part, entre ceux-ci et les autres sciences de l’autre. La programmation 2009 prend particulièrement en compte ces aspects.

2 - Bilan 2009

La programmation comprenait deux appels à projets thématiques. Il faut noter que globale-ment, en parallèle des 200 projets soumis dans le cadre de l’appel à projet « Blanc », 334 projets ont été soumis par la communauté SHS.

Les collaborations internationales sont demeurées un domaine d’action privilégié. L’accord ANR/DFG a permis le lancement du troisième AAP qui a mis l’accent sur la coopération entre équipes françaises et allemandes dans les opérations de prospection et de terrain et dans des domaines aussi variés que l’archéologie, l’anthropologie, l’ethnologie ou la géographie. En outre, la convention signée avec ESRC, le British Council chargé de financer la recherche britan-nique dans le domaine des Sciences sociales, a rendu possible le lancement d’une proposition conjointe dans ce domaine. Ces initiatives étaient riches de promesses puisqu’elles ont permis, en 2010, la mise en place d’un large appel d’offre impliquant les quatre principales agences de l’Europe occidentale, ANR, DFG, ESRC et NWO, dans le domaine des sciences sociales.

Au-delà de ces chiffres qui montrent que les thématiques et l’action internationale concernent 40 à 45 % des projets déposés en SHS, l’activité du département s’est déployée dans le cadre des opérations de suivi des projets déposés depuis 2006. Les séminaires de suivi pour chacun des programmes thématiques, ou les rencontres internationales organisées dans le cadre du programme ANR/ DFG lancé en 2007 ne permettent pas encore de dresser un bilan scientifique définitif ou d’établir une véritable synthèse des résultats obtenus. Mais au-delà des recomman-dations et des conseils donnés aux porteurs de projets pour mener à bien leur entreprise, il est déjà possible de mettre en évidence un certain nombre de faits marquants qui laissent bien augurer de la réussite de ces actions.

Il est nécessaire de maintenir chaque année des programmes thématiques dont la part ne doit pas être inférieure, en SHS, à 25 % de l’ensemble. La nécessité pour l’ANR de jouer son rôle d’accélérateur, de répondre ponctuellement aux demandes de la communauté scientifique ou des tutelles, de susciter elle-même ces demandes ou des besoins nouveaux en utilisant les ARP, de bousculer les habitudes en privilégiant la pluridisciplinarité, l’innovation, les recher-ches aux interfaces des disciplines, justifie cette priorité.

La mise en place du comité scientifique sectoriel opérée en 2009 permet la définition d’une programmation qui répond toujours mieux à ces exigences, tout en travaillant sur un plus long terme. Il s’agit tout d’abord de proposer à la communauté des sujets de réflexion suffi-samment larges pour qu’ils invitent à la collaboration de chercheurs appartenant à différents champs disciplinaires, mais aussi d’aborder les grandes questions sociétales. À cet égard, le rythme de programmation doit être revu parce que la périodicité annuelle ne donne pas tou-jours le temps aux équipes de se préparer surtout lorsqu’il s’agit de former des consortiums d’équipes de divers domaines. Il convient donc d’instaurer des programmes « fil rouge », au spectre très large dont il est possible de moduler les composantes d’une année à l’autre. La spécificité des SHS, et notamment du secteur des Humanités, ne doit cependant pas être négligée, et il paraît nécessaire de donner, par des appels d’offre plus ponctuels, des coups de projecteur sur telle ou telle discipline qui pourrait paraître marginalisée ou insuffisamment présente dans les réponses aux appels non thématiques.

L’action internationale représente un domaine essentiel et doit occuper toute sa place dans le dispositif. La poursuite du programme de collaboration avec la DFG, l’ouverture, en 2010 du programme ORA qui concerne les Sciences sociales, avec les agences néerlandaise, britannique et allemande, démontrent que l’Europe constitue le champ privilégié de cette coo-pération d’autant que les discussions sont avancées avec le ministère italien. Par ailleurs, les accords avec la NSF et avec l’agence du Québec doivent permettre, dès l’année prochaine, aux équipes françaises de présenter des projets conjoints avec les chercheurs d’Amérique du Nord.