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Les Sciences

Dans le document L'Educateur n°5 - année 1965-1966 (Page 64-67)

LE CREPUSCULE DES MAGICIENS (Le réalisme fantastique contre la culture)

auteurs du Malin des Magiciens pour duper leur public. Qu'il s'agisse de philosophie orientale, d'archéologie, de biologie, de chimie ou d'astrophysique, des spécialistes montrent que la faconde des rédacteurs de Planète masque un manque de sérieux, une ignorance, un mépris du lecteur impar-donnables. Des études de caractère plus général cernent avec rigueur les caractères de ce poujadisme intellectuel qui assure le succès commercial de Planète.

Parmi les auteurs : Etiemble, professeur à la Faculté des Lettres de Paris ; R. /mbert-Nergal, dont on connaît l'ouvrage sur les sciences occultes, préfacé par Jean Rostand, Ernest Kahane, professeur.à la Faculté des l'Organisation Européenne de Recherches Spatiales, et se clôt sur un texte remar-quable de Michel Rouzé, journaliste scienti-fique : Vraie et fausse vulgarisation.

Chacun de nous, soucieux de culture authentique et de vraie vulgarisation, doit prendre conscience du «double aspect de la pensée contemporaine » : la « pensée sauvage »,selon la belle et noble expression de Claude Lévi-Strauss, et la pensée scientifique. Il doit savoir les reconnaître et distinguer quel est le domaine propre à chacune d'elles, « s'il veut pouvoir porter

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d!gnement le titre d'homme du vingtième

srècle ».

-Comme le dit si justement Pierre Auger dans sa préface, «il ne saurait être question ou conférenciers jettent la confusion dans les esprits en entremêlant les deux formes de yen.sée ou, pis encore, s'ils trompent délrhérement leurs lecteurs ou auditeurs en faisant passer la pensée sauvage pour de 1~ pensée scientifique, en la camouflant derrrère un vocabulaire abusivement em-prunté aux vrais savants, ils doivent être dénoncés comme des ennemis de ce public qu'ils · prétendent informer.

Un ouvrage qu'il faut lire.

G.P.

LES EXIGENCES

DE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE

Est-on homme de science une fois pour toutes ou est-on homme de science en voie permanente de rupture de bans ?

?a polémique très vive qui mel aux prises LoUis Pau l'lets et Jacques Bergier de Planète el des professeurs des hautes Ecoles de France dont/es professeurs Eliemble lmberl -Nergal, Gali(ret, Peck.er, Kahane, Pier~e Auger el d'autres encore, se portant garants de la rectitude scientifique, nous semble digne d'intérêt. Non pas à cause des excès de langage qui s'y font jour, mais à cause des problèmes qui dans la contradiction des arguments arrivent à nous faire réfléchir plus el mieux que ne le (ont des articles de vulgarisation qui n'engagent jamais qu'un raccourci de pensée.

Nous donnons volontiers les deux aspects de pensée qu'une telle polémique a suscités accusateurs sont des professeurs d'Uni-versité ou ce qu'on appelle d'en bas, des

sava~t~ ou des gens de culture qui ont autorrte et renommée, semble-t-il.

Ces esprits scientifiques font à Pauwels et à Bergier le reproche d'ignorance, de bluff, d'erreur, de manque d'esprit scienti-fî~ue. Il ne nous appartient pas, à notre nrveau, de nous faire une opinion sur un tel_ ré<Juisitoire pour ce qui est de l'esprit screntrfique. Cependant, il semble faux de dire que Pauwels ne situe pas bien pour nier en bloc l'existence des phénomènes paranormaux et refuser du même mouvement d'alle~ y v~ir, de plus près. Cette singulière al/erg1e, qu1 na pas encore été étudiée comme il ~onv_iendraif, affecte parfois des intelligences sc1enf1fiques pourtant honnêtes et actives en d'autres domaines. On aurait cependant le plus grand besoin de celles-ci de leur respect du réel et de la méthode expJrimentale pour poursuivre et emplifier le grand travail de purification qui s'accomplit depuis plusieurs années dans la recherche métapsychique et parapsychologique. Il suffit de lire te remar-quable travail de Herbert Thursfon sur

11_tes phénomènes psychiques du mysti-Cisme )) pour constater le soin quasi féroce un peu plus de cinquante ans, des chercheurs, dans le monde enlier, s'appliquent à l'étude du paranormal non religieux. Une science est en frain de naifre, (ondée comme toute

s~ience sur la méthode expérimentale. On n a pas assez remarqué que ce sont ces c_hercheurs eux-mêmes qui se sont appliqués a démasquer les supercheries et les fraudes,

(1) Ecf. Les Productions de Paris.

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livres et revues

volontaires ou non, dans l'expérimentation.

Il n'y a pas de faits maudits, mais il y a des méthodes maudites. Comme Ioule science à son départ, celle-ci n'a pas encore dépassé, nombreux scientifiques dans divers pays et notamment en Amérique et en Russie.

Fâcheusement, c'est à ce moment même que notre pays n'est plus présent. La crainte justifiée de se trouver déconsidérés, oblige '!es meilleurs esprits à renoncer aux recherches non orthodoxes, ou bien à les poursuivre dans la clandestinité, et donc, sans grands moyens. La liberté de l'investigation est fortement menacée chez nous ... Le professeur Baraf}ger, directeur du laboratoire de chimie de l'Ecole polytechnique a poursuivi, pendant quatre ans des recherches inspirées de Von Herzeel, sur la possibilité des transmu-tations biologiques chez les plantes... En dépit de la situation officielle el de la répu-tation mondiale du professeur Baranger, l'Académie des sciences refusa de publier le mémoire, qui fut finalement accueilli p3r le Journal of Biological Sciences de Bombay.

Que ce travail ail par suite suscité des recher-ches au Japon, aux Indes, en Allemagne, en Russie, que de grands physiciens comme Heisemberg aient proclamé leur grand in-térêt, rie fi n'y fait: la science française au ex-pliqueraient le tremblement de la baguelle du sourcier en présence d'eaux souterraines.

« Le problème présenté par les sourciers el la recherche de l'explication des signaux qu'ils obtiennent avec leurs instruments, baguelle divinatoire ou pendule, est, peut-on dire, vieux conu11e le monde >>, écrit le passion, mais encore un préjugé défavorable existe contre celui qui voudrait s'en occuper sérieusement. Pour avoir tenté de s'en occuper sérieusement, le professeur Rocard

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a aussitôt été la victime d'une véritable

«chasse aux sorcières >>. Conférences de presse et libelles l'ont placé en accusation.

Le préjugé défavorable ... Un monde scienti-fique qui manifeste des préjugés défavorables n'est pas le représentant d'une méthode universelle, mais est le défenseur d'une église qui a ses dogmes, son clergé el ses excom-munications. On peut comprendre par ces deux exemples, combien, dans un tel climat l'élude du paranormal est malaisée en France où il n'existe rien de comparable à l'Ecole Rhine aux Etals-Unis, au laboratoire de Leningrad où Vassi/ièv étudie la télépathie, à la chaire de parapsychologie tenue à Utrecht par le professeur Tenahef >>.

Si ces faits sont exacts peut-on condam-ner Pauwels d'avoir soulevé un coin du

Les Publications Ventillard, rue Mont-martre à Paris, viennent de faire paraître le premier numéro d'une collection nouvelle de vulgarisation scientifique : Toute la Science.

<<Il s'agil, annonce l'éditeur en préface de ce numéro, de donner des idées précises, claires el simples, qu'il s'agisse de l'histoire naturelle, de la physique, de la chimie, de la technologie el en général de tous les problèmes que pose la science moderne >>.

C'est pourquoi nous trouvons succes-sivement des pages de thermodynamique (la locomotive sans foyer), d'hydrodynami-que (le principe d'Archimède), d'atomis-tique, de technologie, etc ...

Le texte est simple : il s'agit de vulga-risation. Reconnaissons-lui une compré-hension facilitée. Mais il n'a ma lheureuse-ment pas la rigueur et la précision souhai-tables en matière scientifique. On aurait apprécié que se dégagent des conclusions plus nettes. L'enseo1ble est une documen-tation livresque, scolastique, dispensant une connaissance élémentaire, mais surtout atomiséa. La mise en page serrée, dense, insuffisamment aérée ne facilite pas la lecture.

L'illustration en couleur attrait certain et compense les insuffisances elu texte.

apporte un partiellement G. JAEGLY

--INSTITUT COOPÉRATIF DE L'ECOLE MODERNE 1. C. 1. M.

BP 251 •. CANNES

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