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a savoir : beaucoup de donn´ ees sont disponibles [93] et peu de donn´ ees sont disponibles [36]

a savoir : beaucoup de donn´ees sont disponibles [93] et peu de donn´ees sont disponibles

[36].

2.3.2.1 Peu de donn´ees disponibles

Des travaux int´eressants concernant le diagnostic des proc´ed´es par r´eseaux bay´esiens

ont ´et´e effectu´es par Dey et Stori [36]. Les auteurs s’int´eressent `a la surveillance des

dif-f´erents param`etres d’un proc´ed´e de production. Plus pr´ecis´ement, Dey et Stori [36] se

placent dans le contexte des machines outils (fraiseuse, tour, etc) et s’int´eressent

parti-culi`erement aux outils de ce type de proc´ed´e de fabrication. L’objectif de leurs travaux

est de diagnostiquer les causes physiques `a l’origine de la variation du proc´ed´e, et ce,

mˆeme lorsque plusieurs sources de variations peuvent ˆetre `a l’origine d’un mˆeme

pro-bl`eme (par exemple, la duret´e du mat´eriau et l’usure de l’outil peuvent ˆetre `a l’origine

d’un mˆeme ph´enom`ene de production d´egrad´ee). Ils exposent de mani`ere tr`es succincte

et globale la m´ethodologie permettant d’effectuer le diagnostic de certaines situations sur

une machine-outil : ´etudier les relations de causes `a effets, construire le r´eseau, apprendre

les param`etres du r´eseau `a partir d’une base de donn´ees, acqu´erir et rentrer de nouvelles

´evidences (observations) dans le r´eseau bay´esien, propagation et mise `a jour des croyances

(probabilit´es).

Afin de bien comprendre les aboutissants de leur m´ethode, Dey et Stori [36] pr´esentent

un exemple en d´etail. Ils se placent dans le cas d’une pi`ece `a usiner sur une machine outil

(une fraiseuse en l’occurrence). La gamme op´erationnelle de la pi`ece `a usiner comporte

deux phases : un surfa¸cage et un per¸cage. Les diff´erentes sources de variations de ce proc´ed´e

sont : les variations dimensionnelles, les variations de duret´e de pi`ece, les variations dues

`

a l’usure de la fraise ainsi que les variations dues `a l’usure du foret. Ils utilisent un capteur

d’´emission acoustique ainsi qu’un capteur de puissance de broche. Chacun de ces capteurs

permet d’obtenir plusieurs mesures caract´eristiques du proc´ed´e : 8 mesures pour le capteur

d’´emission acoustique et 7 mesures pour le capteur de puissance de broche.

Afin d’´etudier les relations de causes `a effets du proc´ed´e, Dey et Stori [36] m`enent

deux plans d’exp´eriences (un pour chaque phase de la gamme op´erationnelle), suivi d’une

analyse de la variance. Grˆace `a un ensemble de r`egles ´etablies par les auteurs, diff´erents

r´esultats de l’analyse de la variance sont exploit´es afin de dresser un tableau (voir table

2.8) donnant, pour chaque mesure de chaque capteur, les diff´erentes sources de variations

pouvant ˆetre diagnostiqu´ees par cette mesure. Les diff´erentes causes ´etudi´ees sont : les

Variations Dimensionnelles (VD), la Duret´e des Pi`eces (DP), ainsi que l’Usure de l’outil

en Surfa¸cage (US) et en Per¸cage (UP). Une fois le tableau ´etabli, la structure du r´eseau

bay´esien est donn´ee sur la figure 2.18.

Proc´ed´e Capteur Nom M´etrique ANAVAR

EAS1 Ecart-type US

EAS2 Pulsation VD, US

Emission Acoustique EAS3 Densit´e spectrale VD, US, VDxUS

EAS4 Moyenne de pics VD

Surfa¸cage EAS5 Fr´equence de pics VD

EAS6 Moyenne VD, US, VDxUS

PBS1 Moyenne DP, US

Puissance Broche PBS2 Ecart-type VD, US

PBS3 Moyenne de pics VD, US

EAP1 Moyenne de pics VD

EAP2 Pulsation DPxUP

Emission Acoustique EAP3 Moyenne UP

EAP4 Densit´e spectrale UP

Per¸cage EAP5 Ecart-type UP

PBP1 Ecart de moyenne DP

Puissance Broche PBP2 Moyenne VD

PBP3 Ecart-type UP

PBP4 Densit´e spectrale UP

PB

S1

PB

P1

EA

P2

EA

S1

US DP VD UP

EA

S6

EA

S5

EA

S4

EA

S3

EA

S2

EA

P1

EA

P5

EA

P4

EA

P3

PB

S3

PB

S2

PB

P2

PB

P4

PB

P3

Fig. 2.18 – Structure du r´eseau bay´esien pour le diagnostic des causes premi`eres

Dans la figure 2.18, les 4 nœuds repr´esentant les causes premi`eres de variation sont

des variables discr`etes `a deux modalit´es : modalit´e ”´elev´e” et modalit´e ”faible”. Les nœuds

repr´esentant les mesures des capteurs sont d´efinis comme ´etant des nœuds discrets avec

deux ou trois modalit´es suivant les cas. La structure du r´eseau ´etant d´efini, Dey et Stori

[36] proposent l’apprentissage des param`etres en se basant sur les donn´ees r´ecolt´ees lors

des deux plans d’exp´erience, et en utilisant un a priori de Dirichlet [64] sur les nœuds. Dey

et Stori [36] ´evaluent la performance en diagnostic du r´eseau sur 18 nouveaux essais. A

un niveau de confiance de 80%, le r´eseau bay´esien permet de diagnostiquer correctement

les causes de variations dans 10 cas sur 18. A 70%, le nombre de bon classement est de

16, et de 17 `a 60%.

L’approche propos´ee par Dey et Stori [36] est int´eressante. En effet, l’utilisation de

plans d’exp´eriences pour ´etablir la structure et les param`etres du r´eseau est originale. Des

corr´elations existent sans doute entre les diff´erents descripteurs, leur prise en compte ne

serait donc pas n´egligeable. Cependant, trouver les corr´elations int´eressantes, ainsi

qu’es-timer les param`etres du mod`ele les prenant en compte, est difficile avec uniquement 32

exemples. Malgr´e l’originalit´e de leurs travaux, Dey et Stori [36] laissent trop de points en

suspend. En effet, les nœuds descripteurs sont discretis´es sans aucune explication : quelle

plage de variations, quel d´ecoupage, etc. Finalement, les auteurs ne statuent pas sur les

diff´erentes d´ecisions `a prendre en fonction des diff´erents pourcentages de croyance

obte-nus aux 4 nœuds de diagnostic. Or, il est indispensable de fixer des seuils de probabilit´es

permettant de respecter un certain nombre de fausses alarmes et de diagnostics manqu´es.

2.3.2.2 Nombre important de donn´ees disponibles

Li et Shi [93] ont d´evelopp´e une approche de surveillance par r´eseaux bay´esiens

exploi-tant un historique du proc´ed´e. Les auteurs se placent dans le contexte de la surveillance

d’une seule caract´eristique qualit´e : un nombre de non-conformit´es. Une non-conformit´e

peut ˆetre, par exemple, une rayure, une tˆache, etc. On s’int´eresse alors `a suivre le nombre

de ces non-conformit´es pour un produit donn´e.

Plusieurs phases pr´eliminaires pr´ec`edent la construction du r´eseau. Tout d’abord, une

s´election de variables est effectu´ee afin de ne prendre en compte que les variables pouvant

potentiellement influencer la caract´eristique qualit´e `a surveiller. Cette s´election est faite

sur avis d’expert. La seconde phase pr´eliminaire est la discr´etisation des donn´ees. Pour

cela, Li et Shi [93] pr´econisent l’utilisation de l’algorithme de discr´etisation propos´e par

Dougherty et al. [41]

En faisant la supposition implicite qu’un jeu de donn´ees tr`es important est disponible,

les auteurs proposent la construction d’une structure causale pour le r´eseau bay´esien.

Ils se basent alors sur l’algorithme PC (Peter and Clark) [139], auquel ils apportent

quelques modifications pour permettre `a un expert du proc´ed´e d’intervenir ´egalement

dans la construction de la structure du r´eseau. Les param`etres de chaque nœud sont alors

appris grˆace au jeu de donn´ees.

Li et Shi [93] fournissent l’exemple d’un proc´ed´e de laminage de barres. Ils s’int´eressent

alors aux non-conformit´es de la surface qui sont des fissures sur la barre lamin´ee. Le jeu

de donn´ees `a disposition pour cet exemple est impressionnant puisque les enregistrements

de 100 000 barres lamin´ees sont disponibles pour 22 variables. Une s´election des variables

importantes est effectu´ee par le responsable du proc´ed´e et 7 variables sont retenues comme

pouvant provoquer des fissures sur les barres. Suite `a la discr´etisation des donn´ees,

l’al-gorithme de construction de la structure est utilis´e et les param`etres correspondant sont

appris (r´eseau de la figure 2.19).

Li et Shi [93] expliquent que le r´eseau permet le diagnostic et la pr´ediction. Ainsi, en

entrant comme ´evidence une modalit´e du nœud repr´esentant la caract´eristique qualit´e,

il est possible d’identifier les modalit´es des variables les plus responsables. De mˆeme, on

peut utiliser le r´eseau en phase de pr´ediction : en attribuant des ´evidences sur les variables

du proc´ed´e, on peut pr´edire les r´epercussions sur la caract´eristique qualit´e.

Les travaux de Li et Shi [93] sont int´eressants, cependant l’application propos´ee se

restreint dans tous les cas `a des valeurs discr`etes ; de l’information est donc forc´ement

perdue durant la discr´etisation. De plus, les auteurs se basant sur un jeu de donn´ees des

diff´erentes fautes, il serait int´eressant de baser la s´election de variables importantes sur

ces donn´ees. Enfin, il faut avouer qu’il est rare d’avoir un jeu de donn´ees si important.

Grade

Mold

Ems

SpeedC

SpeedR Zone2

Defect

Batch

Fig. 2.19 – Structure du r´eseau bay´esien pour le proc´ed´e de laminage

De plus, pour utiliser ce type d’approche, il faut ˆetre sˆur que tous les types de fautes du

proc´ed´e ont d´ej`a ´et´e identifi´es, et qu’ils sont disponibles dans le jeu de donn´ees.

2.3.3 Approches bas´ees sur les donn´ees du mode normal

Contrairement `a celles ´etudi´ees pr´ec´edemment, les approches pr´esent´ees dans cette

section permettent de prendre en compte les situations suivantes :

– le proc´ed´e est d’une telle complexit´e que les ing´enieurs sont incapables de r´epertorier

les diff´erentes fautes possibles du proc´ed´e,

– et/ou les fautes sont tellement rares que leurs exemples ne peuvent ˆetre utilis´es ni

pour l’apprentissage de la structure, ni pour l’apprentissage des param`etres.

Dans ce contexte non supervis´e, le but est d’identifier les variables impliqu´ees dans la