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SALLUSTE OU L’HISTORIEN PESSIMISTE DE LA ROMANITÉ Introduction

Dans le document Au-deçà de la Cité de Dieu (Page 77-121)

Une autre galerie littéraire se trouvant sous la Cité de Dieu est celle de Salluste110.

Augustin entend faire de l’histoire pour répondre à l’accusation des païens arguant que la chute de Rome et le déclin moral de l’Empire sont dus à un complot chrétien. On parlait alors d’insubordination dans l’armée et de corruption des mœurs. L’évêque cherche à montrer, en se servant de Salluste, considéré par ailleurs comme le meilleur historien par les païens eux-mêmes, qu’avant la venue du christianisme et même longtemps avant, Rome était déjà dégénérescente et que la cause de cette décrépitude était imputable aux Romains seuls, en raison des nombreuses conjurations qu’ils perpétraient contre leur propre Ville111. La plus connue de ces conjurations est celle de Catilina qui fait l’objet

d’un livre de Salluste, l’ouvrage le plus cité de ce dernier par Augustin. Autant Augustin va démontrer que ce qu’il pense, Salluste aussi le pense – et à plus forte raison, les païens qui s’en réclament seraient censés être d’accord également –, autant il va entamer la critique de ce même Salluste. Il existe donc d’emblée une tension entre l’accointance cachée ou forcée entre les deux auteurs, dont Augustin est l’artisan, et la réfutation, si on les appréhende chronologiquement, du premier par le second. Salluste fait partie de la Tradition grammaticale ; il est donc enseigné dans les écoles, au quatrième siècle, comme une référence classique112. Ce qui caractérise l’enseignement romain, au surplus, à

l’époque d’Augustin, c’est l’accent mis sur la République113. Même au quatrième siècle,

les élèves baignent dans une ambiance intellectuelle et culturelle républicaine. Il est admis

110 H. INGLEBERT, Les Romains chrétiens face à l’histoire de Rome, p. 412 : « […] Salluste, écrivain

‘‘césarien’’ du parti des populares, est la grande référence historique de la Cité de Dieu pour l’histoire romaine. Salluste est de très loin l’historien le plus cité et il partage avec Virgile, Cicéron et Varron les éloges les plus pompeux. »

111 P. BROWN, La vie de saint Augustin, p. 408 : « Salluste avait écrit l’histoire morale du déclin de la

République romaine : pour les lecteurs d’Augustin cette histoire faisait autorité pour cette période. »

112 P. C. BURNS, « Augustine’s Use of Sallust in the ‘‘City of God’’ : The Role of the Grammatical

Tradition », Augustinian Studies, 30, p. 106 : « More recent studies, notably those of R. A. Kaster, have explored the social function of the grammarian in the Latin culture of this period. This scholarship helps account for the pivotal role of Sallust in Augustine’s treatment of Roman history, especially in 411-413 as he begun the City of God in the aftermath of Alaric’s sack of Rome. »

113 H. INGLEBERT, op. cit., p. 445 : « Dans la Cité de Dieu, l’aspect le plus étonnant de la présentation de

que la République est l’apogée de Rome et que les auteurs qu’elle a produits sont des éminences pour chacun de leur domaine respectif. Salluste représente la façon la plus élevée de peindre l’histoire. Rome, quant à elle, est le sommet de l’Antiquité, du paganisme, de la culture gréco-latine. Augustin va ainsi concentrer son regard historique sur la Rome républicaine, parce que c’est l’époque que ses contemporains connaissent et apprécient le plus, la République étant la culmination de Rome, et Rome étant le pinacle de l’Antiquité114. La République se situe avant les temps chrétiens ; elle est censée être pure

et morale, étant donné que les chrétiens ne l’ont pas encore corrompue, or les auteurs païens et contemporains de ce temps tendent à démontrer que la République était déjà en mauvaise santé. Les plus grands maux s’y trouvaient, mais aussi les plus grands auteurs, les plus grandes expéditions militaires (César, Pompée), les projets littéraires les plus ambitieux (Varron, Cicéron), les fortunes personnelles les plus démesurées (Crassus, Lucullus), les plus grands complots (Bacchanales, Catilina). Le premier siècle avant Jésus-Christ est marqué par tous les excès, en bien ou en mal. Il s’agit littéralement d’un apogée.

Afin de se concilier son auditoire, Augustin utilise donc un auteur de référence chez les païens, Salluste ; il montre ensuite que ce sont les païens eux-mêmes qui commettent les attentats les plus graves contre leur État, et ce à une époque où le christianisme n’est même pas encore paru. La République est considérée autant chez les païens que chez les chrétiens de culture romaine comme l’apogée moral, ou la moins désastreuse des ères. Même les auteurs païens sont d’accord avec Augustin, prétend-t-il, et si on les lisait mieux, on découvrirait leur art d’écrire, on ferait une lecture ésotérique allant dans le sens des propos de l’évêque et non dans le sens des discours tenus par ses contemporains païens. Les chrétiens n’ont pas pu corrompre la République ; la République est considérée comme l’époque idéale ; elle est déjà entachée par les païens eux-mêmes. Augustin va donc faire une double manœuvre : montrer d’une part que la République, étant l’idéal païen, n’était pas si idéale que cela, et dire d’autre part que les maux et les catastrophes extraordinaires impliquant la République n’étaient pas dus aux chrétiens, mais aux païens eux-mêmes.

114 E. L. FORTIN, « Saint Augustin 354-430 », in Histoire de la philosophie politique (L. Strauss éd.),

p. 205 : « […] le dernier des grands empires et l’épitomé des accomplissements politiques les plus brillants du monde païen. »

C’est le principe de l’inversion accusatoire. Une chose qu’il faut distinguer est la suivante : Augustin écrit une histoire de la cité terrestre et du monde païen dans sa Cité de Dieu, mais il utilise Varron à cet effet, Varron qui représente un réservoir de faits sur l’ensemble des nations historiques115. Augustin utilise Salluste dans un cadre polémique surtout,

l’historien apparaissant dans les cinq premiers livres ; il récupère cette référence classique pour répondre aux accusations des païens en se servant de l’histoire116. Pour parler de la

sérialité des événements, ceux de l’histoire de Rome, Augustin n’a pas besoin vraiment de Salluste ; il a Tite-Live117. Contrairement à ce qui se passait avec Varron, où la critique du

paganisme n’était pas liée à la critique de Varron lui-même – le paganisme concret étant une chose, Varron et son système théologique en étant une autre –, en ce qui a trait à Salluste, la critique de la vision païenne de l’histoire est intimement liée à la critique de Salluste lui-même. La partie pratique de l’histoire, c’est la politique, or c’est plutôt avec Cicéron que nous verrons la critique de la politique païenne. Ce qu’il faut surtout distinguer, en fait, c’est l’écriture de l’histoire faite par Augustin en se servant de Varron, Tite-Live ou Cicéron, qui n’est pas notre propos, et l’utilisation de l’histoire à des fins polémiques. Salluste est préconisé justement pour cette instrumentalisation des données historiques.

Vers la fin de sa vie, Salluste travaille à ses Histoires, où il dresse un portrait plutôt noir de l’ensemble de la romanité. Ce pessimisme était déjà présent dans la Conjuration de Catilina, mais pas de manière si évidente. Ce qui explique ce changement de ton vers davantage de négativité, c’est probablement le fait que Salluste a vu la situation politique de Rome se dégrader toujours plus et c’est cette dégradation qui transparaît dans ses Histoires, où le déclin est projeté de façon presque panoramique. Mentionnons une œuvre médiane, la Guerre de Jugurtha, qui fait la transition entre les deux autres, et parce qu’elle

115 H. INGLEBERT, op. cit., p. 415 : « […] les informations sur l’histoire romaine sont non seulement de

nature différente, politique, religieuse, exempla traditionnels ou idées générales reprises à Salluste, mais elles sont traitées dans des contextes intentionnels distincts. »

116 Ibid., p. 496 : « C’est avec Salluste et Cicéron qu’il discute pour les idées, et non avec Tite-Live et Varron

qui n’apportent que des faits. »

117 Ibid., p. 497 : « Augustin utilise Cicéron ou Tite-Live pour écrire une histoire politiquement sénatoriale,

mais utilise Salluste dans une perspective idéologique, celle de la décadence […]. Salluste est donc en fait utilisé dans une polémique religieuse contre les païens, mais non pour l’écriture de l’histoire politique, qui suit la tradition sénatoriale. »

est moins marquée par ce qui fait la particularité des deux autres, parce qu’elle ne permet pas de créer un décalage rhétorique entre les deux autres, parce qu’elle est transitoire, enfin, Augustin l’utilisera peu ou pas. Augustin va surtout retenir l’ambiance sombre des Histoires pour monter le vieux Salluste contre le jeune Salluste de la Conjuration de Catilina. Pour Augustin, il s’agit souvent d’utiliser l’auteur contre l’auteur lui-même en affichant les contradictions inhérentes à l’ensemble de son œuvre. Mais pour revenir à l’idée de galerie littéraire, Augustin glace des morceaux des Histoires de Salluste dans son opus, comme dans un musée, morceaux qui autrement seraient perdus, de la même façon qu’il avait préservé Varron de la ruine du temps. De même que pour les Antiquités, la critique des Histoires comporte une difficulté si l’on considère qu’Augustin est à la fois celui qui produit la critique et celui qui préserve les passages de l’œuvre disparue. Si les chercheurs s’entendent pour dire qu’Augustin cite correctement ses sources, en revanche, il cite des passages avec orientation, sans respecter la cohérence intérieure d’un ouvrage ou le contexte de rédaction, mélangeant souvent Tite-Live et Salluste pour des raisons polémiques, ou encore le jeune Salluste et le Salluste des dernières années. Ceci pourrait faire les délices de l’analyse historico-critique, or nous avons choisi de nous concentrer, de façon synchronique, sur l’étude du traitement ou de la relecture faite par Augustin des auteurs païens.

L’une des raisons pour lesquelles Augustin s’attache tant aux temps préchrétiens, c’est qu’après la naissance de Jésus, l’histoire n’a plus de sens si on la prend comme un tout118.

Bien évidemment, il se passe encore des choses, des événements ont lieu, mais leur finalité ne relève plus de l’histoire prise en elle-même. Le Christ casse l’histoire. Le Christ est la fin d’une certaine vision de l’histoire. Tout le travail d’Augustin sera alors de démontrer que cette vision de l’histoire antérieure au Christ était contradictoire et tautologique. Nous arrivons ainsi, une fois de plus, au concept d’Au-deçà, qui est un au-delà de l’Immanence, quand Augustin, par hyperbole littéraire, amène le matérialisme historique jusqu’à son terme logique, jusqu’à sa limite paradoxale de renversement. Il dénoncera de ce fait le faux idéalisme qui découle de la vision de l’histoire païenne et il accusera le matérialisme

118 Ibid., p. 447 : « La paix romaine coïncide avec la Nativité, mais elle n’en est ni une conséquence, ni une

historique de ne pas être cohérent avec lui-même. D’abord légèrement idéaliste avec sa Conjuration de Catilina, Salluste finit dans un matérialisme assez poussé avec ses Histoires, où le mal et la décadence, l’appétit de domination et la peur, se trouvent à plusieurs endroits, mais ce matérialisme n’est pas univoque et systématisé. La pensée historique de Salluste est non seulement liée à la conjoncture politique de Rome, mais encore elle est elle-même politisée. Son but est l’action morale et politique. Augustin choisit d’utiliser Salluste pour une autre raison : la pensée de ce dernier présente beaucoup de similarités réelles avec la sienne, comme le pessimisme. Augustin cautionne, et même davantage que Salluste, la théorie de la peur ; il en fera un usage systématisé. La décadence, il l’appliquera univoquement, mais cette fois-ci à la Nature. La théorie du complot sera généralisée à l’histoire toute entière. S’il y a conjuration, elle n’est pas liée à un petit groupe uniquement, mais à l’ensemble du genre humain. La conspiration est d’ordre non pas politique, horizontal, venant de l’intérieur géographique ou de l’extérieur, mais d’ordre spirituel, vertical, venant du bas ou du haut. Notre développement, pour cette partie sur la vision historique de Salluste reprise par Augustin, commencera par la question de la corruption des mœurs, se poursuivra avec la théorie de la peur et se terminera avec les questions d’appétit de domination et de volonté de prestige.

La corruption des mœurs

Nous avons vu, dans la partie précédente consacrée à Varron, que les païens pensaient que la religion des chrétiens était responsable de la chute de Rome, alors que leur propre religion, le polythéisme, ne serait pas imputable. Une lettre d’Augustin datant de 412, précisément de l’époque où l’évêque entamait sa Cité de Dieu, nous renseigne sur cet état d’esprit119. Dans le présent d’Augustin, de nombreux païens délaisseraient les cultes

institutionnels de la cité romaine pour se tourner vers la secte de Chrestos : c’est donc dans

119 AUGUSTIN, « Lettre CXXXVIII », in Œuvres complètes de saint Augustin, p. 293 : « Pourquoi

répondrais-je quand ils soutiennent que l’empire romain a gravement souffert par la faute de quelques princes chrétiens ? Ce reproche général est une calomnie. S’ils rappellent quelques fautes précises et certaines des derniers empereurs, je prouverai que des fautes pareilles, et des plus grandes peut-être, se sont rencontrées dans des empereurs qui n’étaient pas chrétiens […]. On voit assez depuis quel moment la république romaine a commencé à décliner ; les livres de ces mêmes Romains le disent ; bien avant que le nom du Christ eût éclaté sur la terre […]. »

le passé qu’il faut fouiller pour prouver que la religion païenne n’a jamais été source d’ordre. « In answer to Volusianus’s question about evil befalling the state under Christian emperors, Augustine cites Sallust to illustrate the moral degeneration of Rome in the Republic and the worse evils which afflicted the state at that time120. » Augustin privilégie

ainsi Salluste pour donner un témoignage sur le passé supposément idéal où le paganisme aurait été source d’ordre. Ce passé est celui de la République, or Salluste apparaît – et c’est pour cette raison qu’Augustin le choisit –, comme l’historien romain le plus critique envers sa République. « Augustine answers the accusation by demonstrating that the history of Rome displayed an uninterrupted series of catastrophes and disasters long before the appearance of Christianity. For this reason, he focuses his attention on the history of the Republic […]121. » Or Salluste ne peut pas être complètement objectif vis-à-vis son monde

puisqu’il en fait partie. Il n’est pas extérieur à Rome. Il relève à la fois de la partie et du tout. Quant à la théorie du complot, au conspirationnisme païen, Augustin en fermera la parenthèse à partir du dehors transcendant en identifiant les comploteurs aux personnes victimes de complot. Il ne peut pas y avoir de conspiration dans ces conditions puisque ce sont les mêmes qui complotent et accusent les autres de cabbales.

L’accusation des païens à l’encontre des chrétiens possède également une autre dimension. Les païens considéraient les chrétiens comme des êtres moralement inférieurs, à l’instar de ce qu’Inglebert affirme : « Cependant dans ce livre I, deux thèmes de la conception augustinienne de l’histoire de Rome apparaissent. La première est que les Romains d’autrefois valaient moralement plus que ceux d’aujourd’hui […]122. » Or ce

qu’Augustin essaie de démontrer, c’est que les païens contemporains de l’évêque sont eux- mêmes moralement inférieurs, si on les compare à leurs grands ancêtres républicains. Sur ce point, Augustin tombera d’accord avec Salluste d’une certaine manière, puisque ce dernier pensait également que les hommes du passé étaient plus illustres que les hommes du présent. Ce point d’accord comporte cependant une certaine nuance. Les hommes du passé qui chez les païens apparaissent comme meilleurs, chez Augustin apparaissent seulement comme moins dangereux, le paganisme ne pouvant pas produire d’hommes

120 P. C. BURNS, op. cit., p. 112.

121 H. HAGENDAHL, Augustine and the Latin Classics, p. 637. 122 H. INGLEBERT, op. cit., p. 425.

parfaitement excellents étant donné ses valeurs qui sont de fausses vertus, ou des vertus mélangées avec des vices.

Cependant, elle permet d’affirmer que, même si la cité terrestre reste à jamais éloignée des vraies vertus et de la vraie gloire, Augustin n’en parle pas de manière négative. Aussi ne peut-on en aucun cas accepter des jugements qui verraient dans l’ancienne Rome la cité du Diable123.

Les païens pensaient que le déclin de Rome venait de l’extérieur, d’un complot. Augustin tâchera de démontrer que le mal peut très bien être intérieur, inhérent à la romanité même, et que de nombreux complots peuvent être ourdis de l’intérieur même de l’Italie, et ce bien avant l’arrivée d’étrangers, ou de foi étrangère.

Augustin entend critiquer l’idée que c’était mieux avant, quand le christianisme ne s’était pas installé. Il s’attaquera aussi à cette idée que l’on retrouve chez les païens eux- mêmes, à savoir que, dans la romanité païenne, certaines périodes auraient été plus justes que d’autres. Pour ce faire, il utilisera deux textes de Salluste, la Conjuration de Catilina et les Histoires, pour montrer à la fois que Salluste et lui tombent d’accord, à la fois que Salluste se contredit dans sa pensée d’une part, et d’autre part d’un livre à l’autre. Ainsi reprend-t-il une métalepse chère à Salluste, une inversion de la logique habituelle qui veut que la prospérité matérielle et la sécurité entraînent le bonheur et la justice. Or Salluste se plaît à penser que la prospérité entraîne le vice, que la sécurité conduit à la mollesse. La différence fondamentale entre la Conjuration de Catilina et les Histoires est, aux dires d’Augustin, que dans le premier livre, tout ce qui précédait le trop grand accroissement territorial de la République était bon et correspondait à une sorte d’âge d’or idéalisé, mais que dans le second livre, seulement deux périodes précises sont dites vertueuses, le court moment qui suit immédiatement l’expulsion des rois, et le court moment situé entre la Deuxième et la Troisième Guerre punique. Dans son livre sur le complot de Catilina, Salluste parle d’un temps ancestral où le droit juste et bon émanait non pas de lois divines, mais du cœur naturellement vertueux des hommes. « Sallust’s view of Rome’s history

grows darker and darker from one work to the other124. » Dans les Histoires, ce temps est

circonscrit aux deux périodes susdites. « Sallust was now doubtful about the existence of Roman harmony prior to 146 BC125. » Deux choses sont à noter quant à ce droit juste et

bon qui relève des instincts. D’une part, Augustin dira que même lors des deux périodes circonscrites dans les Histoires, le droit juste et modéré ne prévalait pas, d’autre part il affirmera que le droit juste et raisonnable ne peut pas relever des instincts. Les Histoires contredisent le livre sur Catilina parce qu’elles font correspondre la justice instinctive à deux périodes particulières et non à un passé glorieux au sens large. Enfin, Augustin, pour contrer davantage le livre sur Catilina, va chercher chez Tite-Live un fait qui récuse à la fois le droit instinctif, les instincts des anciens étant mauvais dans ce cas-ci, à la fois l’idée d’un passé glorieux au sens large. Sur cet éclectisme, Inglebert note : « […] Augustin utilise des récits différents, le Catilina, les Histoires de Salluste, une source livienne et un texte cicéronien, qui, à cause de leurs présupposés idéologiques ne sont pas historiquement

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