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M ATERIEL ET METHODES

S ITES D ’ ETUDES

Les données utilisées dans le cadre de cette thèse ont été collectées dans deux sites d’études : le Parc National de Hwange au Zimbabwe et le Parc de Hluhluwe-iMfolozi en Afrique du Sud (Fig. 2).

Figure 2. Localisation du Parc National de Hwange (superficie : 15 000 km²) à l’Ouest du Zimbabwe et du Parc de Hluhluwe-iMfolozi (superficie : 900 km²) situé dans la province du KwaZulu-Natal à l’Est de l’Afrique du Sud.

Le Parc National de Hwange (HNP) se situe dans le Nord-Ouest du Zimbabwe (19°00’S, 26°30’E) (Fig. 2). Le parc est principalement couvert de forêts et de buissons, entrecoupés par des zones de prairies ouvertes situées autour des points d’eau ou en fond de vallée (Rogers 1993, Chamaille-Jammes et al. 2006). La végétation majoritairement composée de Colophospermum mopane, Combretum spp., Acacia spp., Baikiaea plurijuga et Terminalia sericea est caractéristique d’une savane dystrophique semi-aride (Rogers 1993). La saison des pluies dure de Novembre à Avril et la saison sèche de Mai à Octobre. Le taux de précipitation annuel est en moyenne de 600 mm, la majorité des pluies tombant entre Novembre et Avril (Chamaille-Jammes et al. 2006) lors de la saison des pluies. A cause de cette forte saisonnalité, la disponibilité en eau est très variable : en saison des pluies, l’eau est disponible dans tout le parc, mais en saison sèche, elle n’est disponible qu’à un nombre limité de points d’eau pompés (Fig. 3). Ces points d’eau permettent aux espèces dépendantes d’un apport régulier en eau, telles que le zèbre des plaines, d’avoir accès à cette ressource tout au long de l’année. Ils aident également au maintien d’une forte densité d’espèces animales dans le parc durant la saison sèche. A HNP, la densité des zèbres

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est estimée aux environs de 1 individu par km² de 2004 à aujourd’hui (Chamaillé-Jammes et al.

2009, Grange et al. 2015, données non publiées). Les zèbres des plaines y coexistent avec une large guilde de prédateurs, connus pour attaquer à la fois de jeunes zèbres et des zèbres adultes : la densité de lion, leur principal prédateur, fluctue à HNP autour de 3.5 lions pour 100 km² (Loveridge et al. 2016), et d’autres prédateurs tels que le léopard Panthera pardus, la hyène tachetée Crocuta crocuta et le guépard Acinonyx jubatus sont également présents mais en plus faible densité. Les zèbres sont l’une des proies favorites des lions à HNP, représentant 7.1% des proies tuées par les lions, derrière les buffles d’Afrique, les éléphants d’Afrique Loxodonta africana, les gnous bleus et les girafes Giraffa camelopardalis (Loveridge et al. 2006).

Figure 3. Photographies de l’un des points d’eau pompés du Parc National de Hwange (point d’eau Makwa) en saison des pluies et en saison sèche.

Le Parc de Hluhluwe-iMfolozi (HiP) est situé dans l’Est de l’Afrique du Sud, dans la province du KwaZulu-Natal (28°00’-28°26’S, 31°43’-32°09’E) (Fig. 2). La section nord du parc, Hluhluwe, et la section sud du parc, iMfolozi, sont d’une superficie d’environ 300 km² et 600 km², respectivement (Fig. 2). La végétation dans le parc est variée, allant des forêts fermées aux prairies (Howison et al. 2017). A Hluhluwe, quatre espèces majoritaires composent les forêts : Acacia nilotica, Euclea divinorum, Celtis africana et Acacia karoo. A iMfolozi, les forêts sont composées essentiellement de trois espèces : Acacia nigrescens, Acacia tortilis et Spirostachys africanus (Whateley and Porter 1983). L’altitude et le taux de précipitation varient au sein du parc, diminuant de Hluhluwe (990 mm par an et 750 m d’altitude) vers iMfolozi (635 mm par an et 60 m d’altitude). La plupart des précipitations tombe pendant la saison des pluies, qui dure d’Octobre à Mars (Howison et al. 2017). La rivière Hluhluwe au nord et les rivières Black et White au sud sont les trois principales rivières pérennes du parc. De nombreux points d’eau temporaires sont également présents dans tout le parc à la saison des pluies. Le parc est pratiquement dépourvu de sources d’eau artificielles. La population de zèbres des plaines à HiP est estimée aux environs de 2 individus par km2 de 2010 à aujourd’hui (Le Roux et al. 2017, données non

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publiées). Toute une guilde de prédateurs est présente dans le parc, incluant lions, léopards, hyène tachetées et guépards.

Depuis Juillet 2004 à HNP et Novembre 2017 à HiP, un suivi démographique des populations de zèbres des plaines sur ces deux sites d’études a été mis en place. Ce suivi est conduit sur la totalité du parc à HiP (suivi de l’ensemble des individus), contrairement à HNP où seuls les individus de la zone de Main Camp (d’une superficie d’environ 2000 km²; Fig. 2) sont suivis. Deux fois par an, une fois en saison des pluies (entre Novembre et Avril) et une fois en saison sèche (entre Mai et Octobre), les groupes de zèbres composés d’individus connus sont recherchés. Lorsqu’un groupe est trouvé, la taille du groupe et sa composition sont notées. La taille des harems varie de 2 à 10 individus (moyenne = 5, médiane = 5) à HNP entre 2008 et 2017, et de 2 à 13 individus (moyenne = 5, médiane = 5) à HiP entre 2017 et 2020 (Fig. 4A). La taille des groupes de bachelors varie de 1 à 19 individus (moyenne = 4.5, médiane = 3) à HNP entre 2018 et 2019, et de 1 à 9 individus (moyenne = 3.6, médiane = 3.5) à HiP entre 2017 et 2020 (Fig. 4B).

L’âge des individus observés pour la première fois est estimé à l’aide du critère de Penzhorn (Penzhorn 1982) combiné avec des photos de poulains d’âge connu, et le comportement d’allaitement est utilisé pour déterminer la maternité (Barnier et al. 2012). Plus de détails sur ce suivi démographique peuvent être trouvés dans Grange et al. (2015). En parallèle, des échantillons de crottins de femelles sont collectés de manière opportuniste (à HNP seulement) : l’analyse de la concentration en hormones de ces échantillons permet de déterminer le statut de gestation des femelles (Ncube et al. 2011). Egalement, 34 femelles adultes de différents harems ont été équipées de colliers GPS entre 2009 et 2017 à HNP, permettant ainsi d’obtenir des données sur le déplacement des harems.

Figure 4. Distribution des tailles des harems (A) et des groupes de bachelors (B) observés dans le Parc de Hluhluwe-iMfolozi (HiP) et le Parc National de Hwange (HNP). Les fréquences sont standardisées au nombre total de harems et de groupes de bachelors observés dans chacun des deux sites d’études.

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C HAPITRE 1

Plains zebras bring evidence that dilution and detection effects