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Sélection des substances et des récepteurs écologiques d’intérêt et choix

Dans le document ÉQUIPE DE RÉALISATION (Page 119-123)

5 ANALYSE DE RISQUE ÉCOLOGIQUE

5.1 Problématique

5.1.2 Sélection des substances et des récepteurs écologiques d’intérêt et choix

Le modèle conceptuel illustré à la figure 5.1 illustre les principaux mécanismes de transport et de transformation des substances d’intérêt dans le milieu environnant. Ce schéma conduit à la formulation d’hypothèses explicites qui reposent sur les quatre éléments descriptifs suivants :

les substances préoccupantes ;

le récepteur écologique potentiellement exposé ;

les réponses écotoxicologiques appréhendées ;

les limites spatiales (c’est-à-dire, le site et ses environs).

5.1.2.1 Substances préoccupantes

Les substances pouvant affecter potentiellement les organismes retrouvés dans la zone exposée ont été sélectionnées sur la base des dépassements des critères de qualité des sédiments pour l’une ou l’autre des stations, notamment la valeur correspondant aux SEN.

Ce premier critère de sélection a permis de retenir, a priori, le cuivre, le nickel, le plomb et les HAP, les concentrations de zinc et de cadmium extractible (méthode Environnement Canada) dans les sédiments étant inférieures au SEN.

Puisque le potentiel de bioaccumulation constitue la meilleure estimation de l’exposition, seules les substances bioaccumulées seront considérées comme substances préoccupantes dans le cadre de l’analyse de risque. Parmi les substances dont les teneurs dépassent le SEN, seul le cuivre a été bioaccumulé de façon significative par les organismes marins dans la zone exposée par rapport à la zone de référence (p < 0,05). Les mesures des autres métaux dans les polychètes, le homard (chair et hépatopancréas) et les moules n’ont montré aucune différence significative entre les zones exposée et de référence (p > 0,05).

Il en est de même pour les mesures de HAP dans l’hépatopancréas du homard et dans les moules qui révèlent que ces organismes ne bioaccumulent pas de façon significative les HAP, les concentrations mesurées étant au niveau du seuil de détection analytique (voir section 3.6.3). Donc, seul le cuivre sera considéré comme substance préoccupante dans cette analyse de risque écologique (niveau dépistage).

5.1.2.2 Récepteurs écologiques d’intérêt

Le choix des récepteurs écologiques a été réalisé en considérant la source de contamination et le devenir environnemental des différentes substances d’intérêt. Ainsi, l’évaluation des risques écologiques sera effectuée en considérant une espèce d’oiseau, le garrot à œil d’or, et une espèce de poisson, la plie. Le choix du garrot s’explique par son abondance, par l’établissement de nids dans le secteur du havre de Gaspé et par sa diète composée d’organismes benthiques. Dans le cas de la plie, cette espèce est commune dans le secteur et sert de nourriture pour d’autres espèces fauniques. Il s’agit également d’un poisson de fond se nourrissant à la surface des sédiments. Précisons également que dans le cadre de la présente évaluation, d’autres récepteurs aquatiques (polychètes et moules) ont été pris en compte et considérés comme source de nourriture pour le garrot.

Quant aux autres récepteurs écologiques identifiés au niveau du modèle conceptuel (ex. : mammifères marins, plantes aquatiques, plancton, etc.), ces derniers n’ont pas été considérés, soit parce que leur exposition est négligeable par rapport à la source de contamination (ex. : espèce pélagique), soit parce que certains groupes taxonomiques appartiennent aux maillons inférieurs de la chaîne alimentaire et sont considérés de façon indirecte dans l’évaluation des risques lors du calcul de l’exposition des organismes supérieures (via le phénomène de bioamplification).

5.1.2.3 Formulation des hypothèses de travail

Dans le cadre de la présente évaluation des risques écologiques, les hypothèses suivantes ont été formulées :

la présence de cuivre dans le milieu aquatique à des niveaux dépassant le SEN provoque une inhibition de la croissance ou une diminution de la survie de l’avifaune fréquentant le secteur du quai de Gaspé ;

la présence de cuivre dans le milieu aquatique à des niveaux dépassant le SEN

Sur la base de cette hypothèse de perturbations potentielles, les paramètres d’évaluation retenus pour l’évaluation des risques écologiques sont les suivants :

diminution de la survie ou de la croissance de la population de garrot à œil d’or ;

diminution de la survie de la population de plie.

Le tableau 5.1 présente les différents paramètres de mesures utilisés pour estimer les paramètres d’évaluation choisis.

5.1.2.4 Règle de décision

L’évaluation des risques écologiques de 1er niveau (dépistage) est basée sur une règle de décision qui implique l’ensemble des récepteurs écologiques ciblés. Cette règle est dictée par la méthode quotient, soit le rapport entre l’exposition estimée et la valeur de référence.

Sur la base du quotient, si la valeur de l’un ou l’autre des paramètres d’évaluation est supérieure à l’unité, alors une évaluation des risques écologiques de 2e niveau (détaillée) pourrait être réalisée pour le ou les paramètres en question. Il faut souligner que dans le cadre d’une analyse de 1er niveau, le dépassement de l’unité n’indique pas nécessairement un risque réel. Le dépassement reflète possiblement le niveau élevé de conservatisme appliqué dans la formulation des hypothèses et du choix les valeurs utilisées pour le calcul du risque. La réalisation d’une évaluation de 2e niveau vise alors à augmenter la précision de l’analyse et à réduire l’incertitude entourant les différents choix méthodologiques.

Si toutes les valeurs sont égales ou inférieures à l’unité, alors l’évaluation des risques écologiques est terminée en concluant qu’il y a absence de risque significatif pour l’ensemble des récepteurs écologiques selon les informations disponibles et l’analyse qui en est faite.

5.1.2.5 Niveau de conservatisme

Le résultat d’une analyse des risques écologiques est fonction du niveau d’effort et de la précision désirée compte tenu des objectifs de l’étude. Depuis plusieurs années, des organismes gouvernementaux ont établi différentes catégories ou niveau (Tier) d’évaluation selon une échelle de complexité croissante (ASTM, 1998; Environnement Canada, 1997; CCME, 1996, 2000), à savoir :

niveau 1 : analyse préliminaire conservatrice (dépistage) ;

niveau 2 : analyse préliminaire réaliste ;

niveau 3 : analyse détaillée.

Chaque niveau nécessite une qualité et une quantité d’information toujours plus importante, tant en ce qui concerne l’estimation de l’exposition que le choix des valeurs de référence écotoxicologiques, afin d’augmenter la précision de l’évaluation.

Tableau 5.1 : Description des paramètres d’évaluation et de mesure utilisés pour l’évaluation des risques écologiques, quai de Gaspé, automne 2001

Dans le cadre de la présente étude, l’évaluation des risques écologiques constitue une analyse de niveau 1 (dépistage). Par conséquent, les scénarios et hypothèses retenus et décrits ci-après sont basés sur l’approche du pire cas vraisemblable (conservateur), notamment en ce qui a trait aux paramètres d’exposition et aux valeurs de références utilisées.

Dans le document ÉQUIPE DE RÉALISATION (Page 119-123)