financière, le financement des médicaments et les systèmes d’approvisionnement. [21, 22]
b. Sélection rationnelle d’une liste nationale de médicaments
essentiels.
La sélection des médicaments essentiels constitue un progrès en terme d’accès aux médicaments essentiels parce qu’aucun secteur public ni système d’assurance maladie n’est capable de fournir ou de rembourser tous les médicaments disponibles sur le marché.
La sélection passe par deux étapes : tout d’abord il faut s’assurer de la disponibilité du médicament en accordant une autorisation de mise sur le marché sur la base de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité. Deuxièment il faut comparer entre divers médicaments sur des considérations de qualité-prix.
Avant d’élaborer la liste nationale de médicaments essentiels, il faut connaître les principales pathologies rencontrées dans le pays par l’élaboration des directives cliniques. La liste nationale d’un pays est élaborée à partir de la liste modèle de l’OMS. Cette
dernière liste est révisée tous les deux ans. Elle comprend des médicaments appartenant à deux listes l'une principale et l'autre complémentaire. La liste principale correspond aux besoins minimaux en médicaments d’un système de soins de santé de base et indique les médicaments qui ont la meilleure efficacité, la meilleure innocuité et le meilleur rapport coût/efficacité concernant les maladies prioritaires. Ces maladies
santé publique, ainsi que de l’existence éventuelle d’un traitement sans danger et d’un bon rapport coût/efficacité . La liste complémentaire présente des médicaments essentiels pour des maladies prioritaires pour lesquelles des moyens de diagnostic ou de surveillance spécifiques et/ou des soins médicaux spécialisés et/ou une formation spécialisée sont nécessaires. [22, 23, 24]
c. Accessibilité financière.
L’accessibilité financière est évaluée en comparant le coût d’un traitement aux
revenus des populations, le salaire journalier minimum d’un employé non qualifié du secteur public est la meilleure méthode de comparaison. [25]
Selon l’OMS, quatre éléments sont importants pour obtenir des prix abordables :
- L’engagement du gouvernement à assurer l’accès aux médicaments essentiels ;
- L’abaissement des taxes, des droits de douanes et des marges bénéficiaires de distribution ; politique des prix ;
- Pour les produits multisources : développement de la concurrence grâce à des mesures en faveur des médicaments génériques, de la substitution de certains médicaments par des médicaments génériques et de bonnes pratiques d’achats ;
- Pour les produits provenant d’une source unique : négociation des prix, concurrence grâce à une information sur les prix et à la substitution thérapeutique, et mise en oeuvre de mesures conformes à l’accord sur les
ADPIC, telles que les licences obligatoires concernant les médicaments brevetés pour les fabricants de médicaments génériques, et les importations parallèles. [22]
d. Financement des médicaments.
Dans les pays à hauts revenus, les états dépensent pour les médicaments environ 10% de leur budget de santé, alors que dans les pays à faible revenus, les médicaments représentent 25% des budgets de santé. Sans finances nécessaires seule une partie relativement faible de la population affectée par des maladies pourra profiter de la réduction du coût des médicaments [23]
e. Système d'approvisionnement fiable.
Pour atteindre les objectifs d’un système d’approvisionnement fiable (Disponibilité, faible
taux de ruptures de stocks et prix bas), il faut promouvoir des systèmes de distribution et d’approvisionnement des médicaments pris en charge à la fois par le secteur public et par
le secteur privé. Les éléments de correction d'un système d'approvisionnement portent sur l'organisation, l'achat et la distribution.
L’organisation d’un système d’approvisionnement peut être sous forme d’une centrale
d’achat, des agences autonomes ou semi-autonomes d’approvisionnement, des systèmes de distribution directe, système du distributeur principal, système d’approvisionnement
L’achat de médicaments peut se faire par quatre méthodes : l’appel d’offres ouvert, l’appel
d’offres restreint, le marché de gré à gré et l’achat direct. L’achat par appel d'offres est valable pour les génériques, ce mécanisme induit une concurrence. L’achat par appel d’offres restreint est une procédure simplifiée de l’appel d’offres ouvert dans le cadre de
laquelle tout fournisseur répondant aux critères de participation peut soumettre une offre. Dans un marché de gré à gré, l’acheteur se met en contact avec un petit nombre de vendeurs potentiels et négocie directement avec eux. Cette méthode est surtout utilisée pour l’approvisionnement à long terme, dans ce cas, il faut donc prévoir les besoins à long terme. La méthode d’achat direct : l’achat se fait directement auprès d’un seul fournisseur au prix qu’il a fixé; c’est le cas par exemple des médicaments sous licence vendus par des
laboratoires ayant un monopole.
Un achat fiable de médicaments passe par l’estimation des besoins. Deux méthodes d'estimation des besoins existent, l'une basée sur la population, la morbidité et le traitement type et l'autre sur la consommation corrigée. Dans le premier cas, on évalue la morbidité et les schémas thérapeutiques. Elle est fondée sur un système de prescription rationnel, elle offre une base systématique pour l’examen de l’utilisation et de la
prescription des médicaments, notamment au niveau des soins primaires où les traitements médicamenteux sont moins fréquents et plus simples. La méthode ne permet d’évaluer que
les quantités nécessaires pour soigner les patients et il faut tenir compte des problèmes liés à la disponibilité des données (statistiques nationales et internationales, registres des structures…etc.) et à leur fiabilité (performance des systèmes d’information sanitaire).
consommateurs; cette méthode est utile pour les hôpitaux. La méthode est fondée sur les consommations passées; elle est simple et plus utilisée.
La distribution intervient dans le processus d’approvisionnement. On distingue quatre
systèmes de distribution définis par le rythme de livraison. Livraison par kit (une fois par an), livraison par lots variables (une fois ou deux par an), livraison plus fréquente (4 à 12 fois par an en fonction des commandes) ou encore livraison continue. Le choix d’un système est fonction du niveau de ruptures de stock constaté et des moyens de gestion disponibles. [20, 26, 27, 28]