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Chapitre 2 : Analyse spatiale du VIH/SIDA au Burundi

2.6. Méthodologie

2.6.1. Sélection de la population d’étude

Les données utilisées pour cette étude proviennent de la deuxième EDS conduite entre le 29 août 2010 et le 30 janvier 2011 par l’Institut de Statistiques et d’Études Economiques du Burundi (ISTEEBU), l’Institut National de Santé Publique (INSP) et ICF Macro International [132]. Ces données nous ont été fournies par MEASURE DHS, un programme des Nations Unies chargé de mener des EDS dans les pays en développement [152]. L’EDS de 2010 est basée sur un sondage aléatoire en grappes, stratifiée à deux degrés. La stratification se fait d’une part au niveau de la province (n=17) et d’autre part au niveau du milieu de résidence (rural versus urbain), soit un total de 33 strates puisque Bujumbura est complètement urbaine. L’échantillon fourni par cette enquête est un échantillon représentatif de la population au niveau national et au niveau régional et, pour certains indicateurs, au niveau provincial. Les régions (sanitaires) sont des regroupements de provinces. Contrairement aux régions, les provinces sont à la fois des entités administratives et des entités sanitaires. Seule Bujumbura-Mairie est en même temps une région et une province.

Au premier degré, 376 grappes (301 rurales et 75 urbaines) ou zones de dénombrement (ZD), soit 5,0 % des grappes du pays, ont été aléatoirement tirées avec une probabilité proportionnelle à leur taille (nombre de ménages) dans une liste de 8104 ZD (7402 rurales et 702 urbaines). Cette liste a été établie à l’occasion du deuxième RGPH de 2008 lors duquel 1695252 ménages (1538634 ruraux et 156618 urbains) ont été identifiés. Une grappe est une agglomération de ménages créée pour les besoins du recensement et peut être un village ou un ensemble de villages. Ces grappes (urbaines et rurales) sont représentées sur la Figure 45.

Figure 45 : Répartition géographique des grappes de l’EDS 2010 du Burundi

Source : A partir des données de l’EDSB-II, 2010

Au deuxième degré, un échantillon de 9024 ménages (7224 ruraux et 1800 urbains) a été systématiquement sélectionné dans la liste des 376 grappes avec une probabilité égale, soit 24 ménages par grappe. Que ce soit au premier ou au deuxième degré, les grappes ou les ménages ont des probabilités d’être tirés au sort et ces probabilités sont utilisées pour corriger la surestimation ou la sous-estimation de l’échantillon afin d’assurer sa représentativité. Ainsi, si P1hiest la probabilité de tirer la grappe

i

au premier degré dans la strate hetP2hila probabilité de tirer la grappe

i

au deuxième degré dans la strate h, alors la probabilité de sélection du

d’échantillonnage associé à chaque ménage vaut alors l’inverse de la probabilité de

sélection du ménage de la grappe

i

dans la strate h, soit hi 1

hi

W P

= .

Les strates avec de grands effectifs seront sous-échantillonnées, d’où des faibles poids d’échantillonnage leur seront attribués et les strates avec des faibles effectifs seront sur-échantillonnées, d’où des poids d’échantillonnage forts leur seront attribués. Il convient alors de corriger ces poids d’échantillonnage en les ajustant

pour le taux de réponse

TR

des ménages, ce qui donne * hi

hi

W W

TR

= .

Comme ces poids d’échantillonnage sont exprimés en termes de milliards dans les bases de données de l’EDS, il convient de les diviser par un million avant de les utiliser et de vérifier si leur somme vaut alors le nombre d’individus enquêtés.

Trois questionnaires ont été utilisés pour recueillir les données : un questionnaire « Ménages », un questionnaire « Femmes » et un questionnaire « Hommes ».

Sur 8677 ménages identifiés, 8596 ont été effectivement enquêtés, soit un taux de réponse de 99 %. Pour l’enquête individuelle, sur 9737 femmes âgées de 15-49 ans et 4592 hommes âgés de 15-59 ans éligibles, 9389 femmes et 4280 hommes ont été respectivement enquêtés, soit un taux de réponse respectif de 96 % et 93 %. L’enquête-hommes a été menée dans 50% des ménages sélectionnés pour l’enquête-femmes.

Les personnes éligibles au test VIH étaient celles qui résidaient ou qui avaient passé la nuit précédant l’enquête dans le ménage et qui ont accepté d’être testées pour le VIH. Ce test s’est fait dans les ménages sélectionnés pour l’enquête-hommes. Une note informative concernant l’obtention des conseils et des tests volontaires gratuits auprès des services VIH a été remise aux personnes éligibles au test. Les personnes âgées de 18 ans et plus ainsi que les représentants légaux des mineurs ont fourni leur consentement écrit pour participer à l’enquête. En outre, les mineurs de moins de 18 ans ont fourni leur assentiment (expression de l’accord du mineur

n’ayant pas la même valeur juridique que le consentement des majeurs). Le comité national d’éthique pour la protection des êtres humains du Burundi ainsi que le comité d’éthique de l’ICF Macro International ont approuvé ce protocole.

Le test VIH s’est fait en deux étapes : un premier test ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay) a été utilisé pour tester la séropositivité des échantillons de sang et les échantillons qui se sont avérés positifs ainsi que 10 % des échantillons négatifs (pour le contrôle-qualité) ont été soumis à un second test ELISA. Ensuite, tous les échantillons ayant des résultats discordants ont été testés pour confirmation à l’aide d’un test Inno-Lia HI I/II score. Sur un total de 9503 personnes (4911 femmes et 4592 hommes) éligibles pour le test VIH, 90,4 % ont été interviewées. Parmi les 8588 personnes (4533 femmes de 15-49 ans et 4055 hommes de 15-59 ans) pour lesquelles le résultat du test VIH est connu (positif, négatif ou indéterminé), nous avons exclu 501 hommes âgés de 50-59 ans ainsi qu’une femme dont le statut VIH était indéterminé. Notre échantillon est donc composé de 8086 personnes (4532 femmes et 3554 hommes) âgées de 15-49 ans observées dans 3816 ménages issus des 376 grappes.