• Aucun résultat trouvé

Chapitre 2 : Méta-analyse

3. Protocole

3.2. Sélection des articles utilisables

3.2.1. Sélection sur le titre et le résumé

La première sélection a eu lieu simplement à partir du titre des articles, en prenant en compte les mots clés en lien avec le cancer colorectal chimio-induit chez les rongeurs, et l’administration par voie oral d’acide gras Omega 3, quelle que soit sa

44

source. Les articles ainsi sélectionnés ont été approfondis par la lecture de leur résumé lorsque celui-ci était disponible. Nous avons pris la décision de n’inclure à cette étude que les articles disponibles en langue anglaise ou française.

Cette première phase a permis d’écarter les articles en « langues étrangères », les études épidémiologiques, les études in vitro, et enfin les études traitant d’autres cancers que celui du colon.

3.2.2. Sélection sur l’article en entier

La qualité de certains articles n’était pas toujours satisfaisante, et d’autres, simplement non conformes aux exigences de la méta-analyse.

Nous avons décidé que la qualité de l’article était suffisante pour l’inclure dans notre étude, lorsque les conditions suivantes étaient remplies :

L’espèce, la lignée ainsi que le sexe des animaux sont précisés

Deux groupes au minimum reçoivent le même traitement carcinogène, la ration de l’un contenant des acides gras Omega 3, l’autre pas.

Le nombre d’animaux dans chaque groupe expérimental est indiqué, ou bien les données permettent de le calculer avec certitude.

Le nombre de chaque groupe d’animaux est supérieur ou égal à 5.

Le nom du carcinogène ainsi que la dose, la fréquence et la durée de son administration sont précisés. Nous avons intégré certaines études où tout n’était pas connu, mais uniquement dans la méta-analyse globale, et non pour les méta-analyses en sous-groupes en rapport avec le critère manquant.

Le ou les acides gras utilisés sont précisés : nom du composé ou de l’aliment utilisé, dose, fréquence, et durée d’administration.

Le protocole de dénombrement des cryptes aberrantes et des tumeurs concorde avec les protocoles de référence (coloration au bleu de méthylène pour les cryptes aberrantes, dénombrement des tumeurs macroscopiques puis analyse histochimique de celles-ci), et le dénombrement est effectué sur la totalité du colon. Certaines études ne l’ont effectué que sur le colon distal ou proximal, rendant la comparaison impossible avec les autres études.

La conformité du protocole aux exigences de la méta-analyse a été définie comme suit :

Les acides gras Omega 3 sont distribués dans la ration, ad libitum quelque soit leur source, pourvue qu’elle soit citée, et quelque soit le mode conservation de ceux-ci. La ration alimentaire distribuée aux deux groupes est comparable au maximum (même taux de graisses, aliments identiques excepté la source d’acide gras). Certaines études ont distribué au groupe témoin une solution saline, alors que le groupe

45

expérimental recevait une solution d’acides gras Omega 3, rendant les régimes alimentaires incomparables.

Les animaux utilisés sont des rats ou des souris, mâles ou femelles, ayant une flore digestive « naturelle », ainsi qu’un génotype non modifié. Aucun critère de restriction n’a été défini quant à l’âge ou au poids des animaux.

En ce qui concerne les critères de jugement, nous avons décidé dans notre protocole initial d’utiliser l’incidence et la multiplicité des tumeurs, ainsi que les nombres moyens d’ACF, de cryptes aberrantes et de gros ACF (généralement contenant plus de 4 cryptes aberrantes). Lors de l’extraction des données, nous avons décidé de relever les autres données disponibles, afin de pouvoir y revenir si leur méta-analyse se révélait possible ultérieurement.

Pour la composition des groupes, il doit exister un groupe d’animaux similaire à celui sur lequel les acide gras Omega 3 sont testés. Ils sont de la même espèce, du même sexe, de la même souche et de la même origine. Ils sont élevés dans les mêmes conditions, reçoivent le même traitement cancérigène et la même alimentation, hormis les aliments et nutriments comprenant des acides gras Omega 3. Les deux groupes sont sacrifiés en même temps. Les mêmes données sont recueillies pour chacun des groupes dans le but d’être comparées.

Nous devons noter qu’il est possible que dans certaines études les auteurs comparent plusieurs groupes « Omega 3 » à un seul groupe « contrôle », et vice versa. Or pour la méta-analyse, il faut toujours comparer un groupe « Omega 3 » à son équivalent « contrôle », ce qui reviendrait à recompter autant de fois les animaux du groupe « contrôle », ou « Omega 3 » selon les cas, dans la méta-analyse. Si le cas se présente, nous avons choisi de ne retenir que le groupe « Omega 3 » ou « contrôle » qui reçoit les matières grasses les plus courantes, ou aux doses les plus fréquemment utilisées. Éventuellement, si deux groupes « Omega 3 » ou deux groupes « contrôle » présentent un intérêt similaire pour la méta-analyse, ils peuvent être inclus dans la méta-analyse, et le groupe « contrôle » ou « Omega 3 » est exceptionnellement inclus deux fois.

La répartition des animaux dans les groupes « contrôle » ou « Omega 3 » doit être randomisée. Ceci est indispensable afin d’éviter les biais de sélection. Cependant la randomisation des animaux est rarement précisée et 3 choix sont alors possibles :

o Éliminer systématiquement les études où la randomisation n’était pas précisée dans le protocole

o Garder ces études en supposant que la randomisation a été correctement effectuée

o Essayer de deviner si cela avait bien été fait, ce choix risquant d’introduire un biais supplémentaire

Pour notre travail, nous avons considéré que la randomisation avait été correctement effectuée.

46

Le double aveugle est également nécessaire si nous voulons éviter au maximum d’obtenir des résultats biaisés. Pour l’administration d’acide gras Omega 3 aux animaux de laboratoire, le problème du double aveugle n’est pas très important, étant donné que l’on peut supposer que les soigneurs d’animaux de laboratoire ne modifiaient pas les soins qu’ils donnaient aux animaux de laboratoire selon le groupe auquel ils appartenaient. A l’inverse, l’ignorance de l’appartenance à tel ou tel groupe est indispensable en ce qui concerne les personnes dénombrant les cryptes aberrantes ou les tumeurs des côlons des animaux sacrifiés. Nous n’avons pas précisé ce critère dans notre protocole, car cette information n’est pas toujours précisée, les 3 choix précédant s’offrant encore à nous.