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4 - UNE SÉCHERESSE DOMINANTE MÊME EN PÉRIODE HIVERNALE :

Dans le document La wilaya de Mila (Page 50-55)

LE CLIMAT, L’ÉROSION ET LES RESSOURCES HYDRIQUES

4 - UNE SÉCHERESSE DOMINANTE MÊME EN PÉRIODE HIVERNALE :

La sécheresse domine à Mila avec un déficit important de précipitations, d’écoulement hydrographique et de réserves en eau souterraine. La sécheresse estivale s’entend comme période de pluie nulle ou faible. Elle est exprimée par une durée de jours, de mois et d’années. Elle peut correspondre au maintien prolongé des ressources en eau dans une région au dessous d’un seuil critique par rapport à la moyenne sur une longue période pour un usage particulier dans les différents domaines. La sécheresse frappe d’une manière sévère tous les écosystèmes naturels. Elle touche sérieusement le fonctionnement et la fonctionnalité de la biodiversité. Elle complique la vie de citoyens ainsi qu’elle peut faire effondrer les économies de la wilaya.

4.1- répercussion de la sécheresse sur l’environnement et l’économie locale :

4.1.1-l’impact de la sécheresse sur le régime hydrographique :

C’est une baisse importante de la lame d’eau avec une régression remarquable de l’écoulement superficiel. Le Kebir-Rhumel atteint son niveau bas d’étiage au mois de juillet en y fragilisant la stabilité ou l’évolution de la vie naturelle dans ses alentours. L’équilibre naturel devient très fragile et très menacé.

4.1.2 - l’impact de la sécheresse sur le couvert végétal :

La sécheresse, l’aridité, c’est le manque d’eau par rapport aux besoins des êtres vivants d’abord. Il y a déficit quand l’évaporation l’emporte sur les précipitations. La sécheresse fragilise rapidement l’écosystème des zones naturelles de la wilaya. Durant la période chaude de l’été, surtout dans les jours caniculaires, le sol est quasiment sec ce qui augmente le risque d’incendies. 4.1.3 - l’impact de la sécheresse sur les activités économiques locales :

La sécheresse attise une sorte de concurrence interactivités économiques. L’augmentation des consommations des fabriques de boissons, boulangeries et terrasses de café participe à la création d’une crise de l’eau potable.

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L’eau devient rare. A ce moment là l’eau recouvre sa valeur et sa qualité de produit économique de grande importance.

4.1.4 - l’impact de la sécheresse sur le comportement de la population : La sécheresse réduit les disponibilités en eau et en eau potable. Chaque année la wilaya de Mila enregistre un manque flagrant en alimentation en eau potable ce qui cause des problèmes sérieux quant à la gestion de la crise dans les villes et villages comme dans la zone éparse.

Chaque ménage désigne en pénalisant une personne pour la collecte journalière de l’eau. Cette mesure corrective touche, généralement, les enfants qui passent plus de 2 heures à la recherche d’une source d’eau et 2 heures pour remplir ses jerricans, faute de débit. C’est le quotidien des enfants de Mechta Taffs dans la commune de Bouhateme qui s’approvisionnent de Ain El Khalfi située dans la commune de Beni-Guecha distante plus 15 kilomètres.

5- LES ACCIDENTS MÉTÉOROLOGIQUES :

Les risques climatiques font partie du quotidien de notre société. La population n’accepte plus la fatalité de ces risques et s’adresse aux hommes politiques, aux gestionnaires et aux scientifiques pour trouver les moyens de les prévoir et de s’en protéger [1].

a)- Le sirocco : Les vents chauds viennent du sud désertique. Ils soufflent en moyenne de 20 jours par an. Il accentue la sécheresse par l’évapotranspiration. Il augmente la demande en eau et en eau potable. Ils peuvent représenter un risque majeur pour les cultures maraîchères d’été.

[1]- WYBO J-L. « Risques climatiques », p.10 Association internationale de climatologie Institut de géo. Volume 13 ; Aix-en-Provence 2000.

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b) - Le gel : C’est une couche de glace mince qui se constitue à la surface du sol, due à la congélation de l’eau. Ce phénomène météorologique apparaît en moyenne 15 jours par an en période hivernale. Les jours de gel sont repartis de Décembre à Mars. Causé par la chute brutale de la température pendant les nuits de ciel dégagé le gel menace fortement les cultures maraîchères et l’arboriculture qui entame sa période de floraison.

c) - La grêle : des grains de glace sphériques ou ovales proviennent d’un développement brusque des formations de nuages de type cumulo-nimbus. La grêle fait son apparition en Automne en augmentant les risques des crues en milieux urbains et en détruisant parfois les cultures de la saison dans les communes rurales.

6- L’ÉROSION OU LE RAPPORT PENTE ET PRÉCIPITATION :

Les terrains en pente sont des terrains difficiles à exploiter et à aménager. Ils contribuent à provoquer une accélération des eaux de pluie qui elles mêmes tombent sous forme d’averses et d’orages. En association avec d’autres facteurs édaphiques, écologiques et même humains et économiques, il en résulte une érosion importante. L’eau en action sur le sol déclenche une érosion et un transfert de matières qui implique trois opérateurs en relais, la libération de débris, le transport et leur dépôt [1].

L’eau s’incorpore peu à peu au sédiment qui se met en suspension formant un courant de turbidité. Les sols du bassin de Mila sont dégradés par les pluies d’orages d’Automne et transportés par le réseau hydrographique du Kebir Rhumel et ses affluents.

[1 ]- LE CŒUR CH. AMAR J.P « éléments de géographie physique » p.151, coll. Grand Amphis, Paris 1996.5.2 - L’érosion pluviale se déclenche par plusieurs facteurs :

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6.1- formes d’érosion :

- érosion superficielle : les pluies d’Automne dégradent sérieusement les terres

arables des champs de céréaliculture après la compagne de moisson- battage. Ce phénomène d’érosion touche fortement les communes des bassins du centre et celles de la partie des hautes plaines constantinoises.

- érosion linéaire : elle ronge les berges des cours d’eau du réseau

hydrographique de la wilaya et les terrasses de l’Oued Bousslah dans les communes de Bousslah et Ferdjioua en particulier.

- les glissements de terrains : les glissements de terrains déforment le relief du

Mio-pliocène surtout dans les communes de Rouached, Beni-Guecha Bouhateme et Tiberguent. Des arrachements de grandes tailles qui réduisent les superficies agricoles.

- le transport solide : les eaux des cours d’eau transportent des matériaux fins en

suspension. Généralement se sont des sables fins ou très fins, des limons et des argiles véhiculés d’un lieu à autre.

6.2- Facteurs de l’érosion : a) - Facteurs naturels :

L’intensité des précipitations d’Automne génère un ruissellement superficiel puissant à un effet mécanique très considérable c’est le (splasch méditérranen). Et l’importance du ruissellement est conditionnée par la brutalité de la pente. L’érosion est également liée à la nature des formations géologiques. Les terrains marneux et tendres comme ceux d’Ain Trik et de Tassala ont des prédispositions à cet effet [1]. L’absence de couvert végétal surtout sur les collines du Mio-pliocène continental du S’rra est également un facteur déclenchant de l’érosion.

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b) - Facteurs humains :

Une érosion liée à une utilisation spécifique des terres car le bassin de Ferdjioua est spécialisé dans la céréaliculture. Celle-ci expose annuellement les sols à l’érosion pluviale après les moissons.

En plus la destruction du couvert végétal par les incendies, durant la période 1990-1997 (les feux ont ravagé 350 ha de forêts dont 202 ha à Arrès, 140 ha à Tassadène et 30 ha à Rouached). Le facteur humain accélère le processus de l’action de l’érosion.

c) - Facteur foncier :

Le facteur foncier participe indirectement au déclenchement et au développement de l’érosion. Ainsi on constate l’absence de reboisement sur terres privées depuis plusieurs décennies. Si le reboisement est généralisé sur les terres domaniales, il est extrêmement rare sur les terres privées.

6.3- Les dégâts causés par l’action des pluies et crues des Oueds : a) - dégâts causés à l’agriculture :

- diminution de l’épaisseur de la couche arable ; - réduction de la superficie cultivable ;

- la gêne occasionnée aux travaux agricoles [1]. b)- dégâts causés aux collectivités locales :

- dégâts à l’habitat, à la voirie et aux autres équipements causés par la brutalité

de l’écoulement ;

- incidence sur la qualité de l’eau potable [2]. - pollution des lieux de prise de l’eau potable. - Envasement des barrages et des retenus collinaires

[1] - CHAPUT J-L. « Initiation à la géomorphologie » p.25, édi. Ellipses, France, 1997. [2] - GRIL J-J. & DUVOUX B. « maîtrise du ruissellement et de l’érosion, conditions d’adaptation des méthodes Américaines » p.15, Cemagref 1ère édi. France 1991

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