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Séance thématique sur l’enjeu Langue française, examen de la résolution et débat

SÉANCE PLÉNIÈRE

9. Séance thématique sur l’enjeu Langue française, examen de la résolution et débat

Intervention liminaire par le Canada-Québec

Après avoir rendu hommage aux premiers découvreurs français du continent nord-américain qui, depuis les sources du Mississipi et, plus tard, jusqu’à San Francisco, ont propagé le français d’un bout à l’autre de l’Amérique, établi des postes de traites et créé des journaux et des quartiers français, le Premier ministre du Québec, Jean Charest, revendique cet héritage à partir duquel le peuple québécois a fondé son identité et une autre manière d’être Nord-américain. Si l’histoire et la mondialisation ont modifié le rapport de force linguistique au détriment de la langue française, il estime toutefois que cette situation n’est pas irréversible et salue, loin du fatalisme et de l’attentisme, les efforts déployés par la Francophonie en faveur de la diversité culturelle et linguistique, en particulier l’adoption du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales lors du Sommet de Bucarest. Si l’Union européenne, où siègent seize pays membres de la Francophonie, a un devoir majeur à cet égard, il affirme que le français constitue l’espace culturel partagé de la communauté francophone et que chacun, en adhérant à l’OIF, s’engage solennellement à l’égard du français pour contribuer à sa diffusion au plan national et dans l’espace culturel mondial. Le Premier ministre québécois souligne le défi que constitue notamment le recul du français comme langue

seconde dans les pays où il n’est pas une langue officielle, face à l’offensive d’autres langues émergentes soutenues par une dynamique démographie favorable.

Convaincu que l’avenir du français est indissociable du nombre d’apprenants et de locuteurs réels, et par conséquent du combat pour l’éducation, il invite à faire toute sa place au français dans les systèmes scolaires, tout comme dans l’espace numérique. En appelant à une mobilisation de la Francophonie et de tous ses opérateurs, notamment à travers les réseaux de TV5 Monde et de l’AUF, pour assurer le plein rayonnement de la langue française, il exhorte les États et gouvernements à répondre à l’appel du secrétaire général en faveur d’un pacte linguistique.

Pour sa part, le Québec appuiera financièrement la création d’un réseau d’études démographiques et statistiques en vue de dresser des bilans précis des dynamiques linguistiques au sein de la Francophonie et contribuer au développement d’actions de l’OIF en faveur du français. Il saisit cette occasion pour rendre hommage au secrétaire général pour son engagement sans faille et l’assurer de son appui dans ses efforts pour que la voix unique de la Francophonie soit entendue sur la scène internationale.

Intervention du Secrétaire général de la Francophonie

En relevant d’emblée le paradoxe qu’il peut y avoir à ce que la Francophonie débatte de la langue française, réputée être le fondement même de son identité, le secrétaire général affirme que ce débat est devenu de la plus haute importance, malgré les quelque 200 000 locuteurs dénombrés en 2007 ; aussi remercie-t-il les co-hôtes du Sommet d’avoir inscrit cet enjeu au cœur des travaux.

La question de la place du français se pose en premier lieu dans les enceintes internationales. Le secrétaire général y déplore vivement le recul du français, malgré les initiatives déployées par la Francophonie dans ce cadre et principalement : les résolutions sur le multilinguisme adoptées à l’ONU et à l’OMS à l’initiative du groupe des ambassadeurs francophones, la convention signée et les actions menées lors des Jeux olympiques de Pékin, le Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales adopté à Bucarest, les plans pluriannuels de formation des diplomates et fonctionnaires européens en français, auxquels s’ajoute le fait que la moitié des États de l’Union européenne sont aussi membres de l’OIF. Le recul du français dans les instances européennes comme aux Nations unies, qu’il qualifie d’abdication linguistique, lui paraît particulièrement dommageable et de nature à entacher grandement la crédibilité des prises de position et des actions de la Francophonie. En déplorant que nombre de fonctionnaires internationaux, bien que parfaitement francophones, choisissent néanmoins de s’exprimer en anglais, il sollicite l’appui et l’engagement renouvelés des pays membres en faveur du Vade-mecum de Bucarest.

S’agissant, en second lieu, de l’état de la langue française en Francophonie, le secrétaire général appelle l’attention sur la difficulté de maintenir et de promouvoir le français, y compris dans les pays où il est une langue officielle, voire maternelle, dans des contextes où le français paraît avoir peu d’utilité en termes économiques ou scientifiques et où il ne favorise pas la mobilité des populations ni même des étudiants. La question se pose avec encore plus d’acuité dans les pays où le français a le statut de langue étrangère. S’il est vrai qu’il faut orienter les actions et opérer des choix stratégiques en tenant compte de ces facteurs et de la demande des États, le secrétaire général juge néanmoins nécessaire d’effectuer un « rattrapage »

dans certains pays membres, dans le cadre d’un pacte linguistique politique, engageant et rigoureux qu’il propose à ces pays de signer avec l’OIF.

Débat

Le représentant personnel du président de la République libanaise salue les actions menées par l’OIF et en particulier l’appui qu’elle a apporté à la conclusion de la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, ainsi que le projet de pacte linguistique proposé par le secrétaire général pour s’assurer que les trois quarts des écoliers du primaire soient scolarisés en français. Il affirme que la Francophonie au Liban a une plus grande portée que la seule promotion de la langue française : elle est également porteuse des valeurs de liberté, de démocratie et de justice. Il rappelle les propos de l’ancien Président libanais Charles Hélou, selon lesquels « les Libanais souffrent et espèrent en français ». Il annonce que le Liban prévoit de lancer un observatoire du français et qu’il saisira l’occasion des prochains Jeux de la Francophonie pour renforcer davantage la place et la communication autour de la langue française. 48 minorités linguistiques, il affirme que cette diversité linguistique apporte une richesse à préserver, tant dans l’intérêt des individus que dans celui des générations présentes et futures, en prenant en compte à la fois le respect identitaire, l’articulation harmonieuse des langues et la mise en œuvre d’un plurilinguisme fonctionnel ouvert à l’altérité, l’universel et la modernité, dans une perspective de paix. Prenant acte, par ailleurs, du très faible niveau de l’apprentissage des langues étrangères, la réforme laotienne de l’éducation prévoit la généralisation progressive de leur enseignement, notamment l’anglais et le français, aux niveaux primaire et secondaire.

C’est dans cet objectif que s’inscrit le projet multi-partenarial Valofrase, qui vise à renforcer le programme des classes bilingues. Cette formation, qui touche 3 000 élèves et 132 enseignants dans 13 établissements, donne d’excellents résultats, avec 100%

de réussite à l’examen de fin d’études secondaires. La Francophonie se manifeste en outre à travers les programmes menés avec l’AUF et les actions du Cref-AP, qui portent principalement sur la formation des enseignants du et en français ; à cela s’ajoute l’Institut de la Francophonie pour la médecine tropicale du Laos, qui a permis depuis sa création à plus de 120 étudiants laotiens mais aussi vietnamiens, chinois, cambodgiens et malgaches d’obtenir un master. Outre l’émergence d’un important pôle francophone de recherche en médecine et en biologie autour de cet institut, le ministre laotien souligne la volonté d’encourager les jeunes à s’intéresser au français à travers l’initiative de la Chambre de commerce française au Laos pour créer un forum francophone de l’emploi mettant en lien employeurs et étudiants. Un autre signe du renouveau de l’apprentissage du français réside dans la signalisation en français des rues, des institutions gouvernementales et des monuments publics dans la capitale et dans d’autres villes, ainsi que dans l’existence d’une presse francophone télévisuelle et écrite.

En terminant son intervention, le ministre laotien appelle la Francophonie à accompagner son pays dans sa volonté de réussir son intégration régionale,

dans le respect de ses valeurs et la sauvegarde de son unité et de sa diversité, et de s’inscrire dans la mondialisation sans y perdre son âme.

Le Premier ministre français salue ses homologues canadien et québécois, ainsi que le secrétaire général, en se réjouissant de la tenue de ce sommet à Québec, qui fera date tant par les résultats attendus que par la visibilité de cet événement et la qualité de son organisation. Il se félicite que la Francophonie ait démontré qu’elle n’est pas synonyme de repli identitaire mais résolument multipolaire et qu’elle refuse l’uniformisation culturelle ; cette dimension multipolaire est un besoin fondamental de l’humanité et permet d’éviter les frustrations dues à une mauvaise interprétation de la mondialisation. Le Premier ministre estime que pour renforcer la modernité de la Francophonie, en tant que promoteur de la langue française et source d’équilibre, il faut en premier lieu accroître considérablement la formation par l’utilisation massive des TIC. Il salue à cet égard l’expérience remarquable du Canada et du Québec.

Il faut également encourager des programmes comme celui des jeunes volontaires, particulièrement intéressant suite, notamment, à la suppression des services nationaux, susciter des élites francophones, par exemple à travers les chaires Senghor, ou encore promouvoir le français dans les organisations internationales tout en incitant à l’apprentissage systématique de deux langues dans l’ensemble des pays membres de la Francophonie. En invitant ces derniers à adresser un message et un soutien clairs au secrétaire général dans ce sens, il affirme qu’en ces temps de crise, l’identité est un patrimoine qu’il faut considérer à long terme.

Ayant rappelé que le rayonnement de la langue française au Canada s’appuie sur une vision rassembleuse ralliant tant les francophones du Québec et des communautés en situation minoritaire que les francophiles de toute origine culturelle, la ministre chargée de la Francophonie du Canada indique que son gouvernement a déjà mis en œuvre plusieurs mesures concrètes du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales. Elle juge que TV5 Monde est également un outil francophone multilatéral exceptionnel dont le Canada entend augmenter le financement pour lui permettre d’être plus compétitif dans le nouvel environnement technologique mondial. Par ailleurs, dans le cadre des Jeux olympiques et para-olympiques d’hiver de 2010, à Vancouver et à Whistler, le Canada, qui a formellement lié son financement à des exigences linguistiques spécifiques, est engagé à accorder à la langue française toute la place qui lui revient et à faire en sorte que les Jeux reflètent la dualité linguistique et le riche patrimoine francophone du Canada. Elle apporte son plein soutien au projet de résolution sur la langue française et réitère l’indéfectible attachement de son pays à la Francophonie ainsi qu’au rayonnement et à la promotion de la langue française.

Le représentant personnel du président de la Roumanie indique que c’est avec une grande fierté que son pays a assumé le rôle, assigné par le secrétaire général, de pays phare de la Francophonie pour la région d’Europe centrale et orientale, en espérant être véritablement une inspiration et un modèle pour ces pays. Il souligne que l’engagement francophone de son pays se fonde sur quatre éléments :

 la création des bourses « Eugen Ionescu », d’un montant total d’un million d’euros par an. Ce fonds, géré par le ministère des Affaires étrangères roumain et l’Agence universitaire de la Francophonie, s’adresse surtout aux pays francophones du Sud dont il a pour ambition de contribuer à développer les élites ;

 l’application du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales, notamment à l’Union européenne et à l’ONU, qui est une condition nécessaire pour la préservation de la francophonie ;

 la mise en œuvre du plan pluriannuel pour le français dans l’Union européenne ;

 la diffusion de TV5 Monde, désormais obligatoire pour les opérateurs du câble.

Ayant déjà enregistré des progrès notables grâce à ces initiatives, la Roumanie entend poursuivre et consolider la place de la langue française par des actions concrètes, à l’exemple du pacte linguistique proposé par le secrétaire général. En invitant la Francophonie à se doter d’objectifs clairs et des moyens adéquats à mobiliser dans ce cadre, il estime qu’il faut, d’une part, développer la dimension économique de la langue française en la faisant évoluer vers une langue du monde des affaires à portée internationale et, d’autre part, renforcer la valorisation des réseaux des enseignants du français et l’enseignement du et en français pour le grand public afin que le français soit non seulement une langue de communication mais aussi d’accès à la culture et au savoir.

La gouverneure générale de Sainte Lucie, après avoir félicité le Premier ministre québécois et le secrétaire général pour leurs exposés, apprécie que la diversité culturelle et linguistique soit réaffirmée comme valeur fondamentale de la Francophonie et le souci permanent de l’OIF de cultiver la spécificité des peuples à travers la pluralité des langues et des cultures. En s’articulant autour de l’édition en langues africaines et créoles, du soutien à l’alphabétisation, d’un réseautage linguistique en matière de prospective et d’une politique de promotion des langues nationales, l’action de la Francophonie reconnaît que l’utilisation de ces langues est un facteur de développement et d’enrichissement. Il est par ailleurs démontré que l’on enregistre moins d’échecs scolaires quand l’enfant apprend à écrire, à lire et à compter dans sa langue maternelle avant de passer au français ; la langue française, même si elle demeure une clé sociale, doit donc cohabiter en bonne intelligence avec les langues locales.

La gouverneure générale estime que le recul du français dans les instances internationales est dû au recul du français dans les pays eux-mêmes ; ce problème doit par conséquent être traité à la base, c’est-à-dire dans le cadre d’un renforcement de l’enseignement du français dans les pays membres dont Sainte-Lucie est demandeuse. Elle apporte son plein appui à la résolution sur la langue française, en approuvant tout particulièrement le développement de campus numériques et de maisons des savoirs, qui faciliteront la formation en français des maîtres.

Sainte-Lucie participera activement aux travaux de l’OIF en vue du développement d’une méthode d’enseignement du français et du créole convergente et salue cette initiative qui favorisera à la fois l’apprentissage du français et l’utilisation plus formelle du créole dans le système scolaire saint-lucien.

Le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Burundi, en félicitant le Canada et le Québec pour la tenue du Sommet de la Francophonie en ce 400e anniversaire du fait français en Amérique du Nord, salue la détermination des co-hôtes à maintenir et à promouvoir le français sur ce continent où l’anglais prédomine. Comparant cette situation à celle du Burundi, également situé dans une région majoritairement anglophone, il forme le vœu que son pays fête lui aussi un jour un tel anniversaire et que la francophonie s’étende et se renforce encore

davantage. Il confirme l’engagement du Burundi en faveur de la langue française, qui s’inscrit non pas dans l’opposition à l’anglais mais dans un esprit de diversité des langues ; c’est fort de cette conviction que le Burundi vient de ratifier la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Il s’est par ailleurs attelé au renforcement du niveau de français et de son utilisation comme outil de travail, d’enseignement et de communication à tous les niveaux de l’administration. Il entend, par ailleurs, de par sa situation de carrefour entre l’Afrique orientale et australe, être un pôle de rayonnement de la langue française pour ses voisins anglophones et lusophones, mais aussi au sein des organisations régionales dont il est membre. Dans cet objectif, il sollicite l’appui de la Francophonie en vue, d’une part, de réhabiliter, renforcer en matériels multimédias et ouvrir aux étudiants anglophones de la sous-région le centre d’enseignement des langues créé il y a une dizaine d’années et, d’autre part, de poursuivre son projet de création d’une bibliothèque francophone régionale.

Le Burundi se propose de plus d’organiser, dans le suivi du Sommet de Québec, un colloque sur le français et les langues partenaires au sein de la communauté est-africaine, pour examiner à la fois le rôle du français comme langue d’enseignement, de partage, d’ouverture et d’éducation à la citoyenneté, et le lien entre multilinguisme et développement. Évoquant la question prioritaire de l’éducation, le ministre burundais se réjouit que son pays ait été choisi dans le cadre du projet pilote de formation à distance des maîtres, en soulignant par ailleurs le rôle significatif de l’Agence universitaire de la Francophonie dans la région des Grands lacs, qu’il recommande de renforcer également.

Le Premier ministre du Nouveau-Brunswick affirme que la langue française est l’essence même de l’existence des populations du Canada et du Nouveau-Brunswick dont elle explique le passé, marque le présent et contribue à l’avenir. Elle fait partie de l’identité et de la fierté du Nouveau-Brunswick, seule province canadienne officiellement bilingue, où elle représente un avantage économique, social et culturel important ; il se félicite de la coexistence harmonieuse des deux langues grâce aux politiques et aux mécanismes mis en place, qui tiennent compte de la relation du français avec les autres langues. Convaincu que le français n’a d’avenir que si la jeunesse lui trouve un intérêt et une utilité, il exhorte la Francophonie à contribuer davantage au renforcement de l’identité francophone chez les jeunes en favorisant la mobilité, le développement de contenus sur la Toile, l’accès à des programmes de formation et la création de réseaux d’échanges.

Dans le suivi du Sommet de Moncton, consacré à la jeunesse, il salue la tenue, en marge du Sommet de Québec, du Forum sur la participation citoyenne des jeunes francophones, qui contribue à renforcer leur sentiment d’appartenance et constitue une occasion pour la Francophonie de bénéficier de leur analyse très réfléchie sur les enjeux de ce sommet. Ayant lui-même rencontré ces jeunes, il affirme qu’ils sont non seulement l’avenir, mais aussi le présent de la Francophonie. Il souhaite vivement que le manifeste qu’ils présenteront à la gouverneure générale du Canada et au secrétaire général de la Francophonie permette de renforcer les liens de l’organisation avec sa jeunesse pour mieux œuvrer à la survie de la langue française.

La représentante personnelle du président de la République de Bulgarie indique que son pays, très actif dans la promotion de la langue française, compte plus de 55 lycées bilingues ainsi que des filières universitaires et des chaires de langue française dans les domaines scientifique, administratif, industriel ou encore

alimentaire, autant de filières qui font partie d’un processus facilitant aussi les échanges et la mobilité. La Bulgarie entend également devenir un nouveau donateur, avec la création, en 2009, de bourses d’études. Abritant déjà, depuis 2002, l’Institut francophone d’administration et de gestion, la Bulgarie se réjouit de l’installation prochaine à Sofia d’un centre régional pour la Francophonie, dans laquelle elle voit un signe de confiance à son égard. La représentante personnelle se félicite

alimentaire, autant de filières qui font partie d’un processus facilitant aussi les échanges et la mobilité. La Bulgarie entend également devenir un nouveau donateur, avec la création, en 2009, de bourses d’études. Abritant déjà, depuis 2002, l’Institut francophone d’administration et de gestion, la Bulgarie se réjouit de l’installation prochaine à Sofia d’un centre régional pour la Francophonie, dans laquelle elle voit un signe de confiance à son égard. La représentante personnelle se félicite