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RUCHSHEIM— RUSTENHART

Dans le document Rustenhart Bulletin Communal n (Page 28-36)

La grande plaine, qui s’étend, dans l’arrondissement de Guebwiller, entre le cours de l’Ill et la route du Rhin, et qui est désignée en général par le nom de «Hardt», était de tout temps, comme on le sait, pauvre en localités, et ceci est dû entre autres à des causes naturelles. Sur cette large étendue de graviers, la couche d’humus fertile est peu épaisse ; dans les journées de l’été, la plante assoiffée reçoit une maigre ration de pluie rafraîchissante et une maigre récolte seulement récompense le travail de l’homme qui a cultivé son champ à la sueur de son front. C’est là que se situe, solitaire, le village de Munchhouse (Munchose) fondé par les moines de Murbach, qu’une localité plus ancienne, Bernhausen (1040), acceuillit en son sein ; solitaire aussi, Roggenhouse (1303), avec ses tombes païennes silencieuses au milieu de la paix de la forêt ; solitaire aussi, Hirtzfelden (Hirzfeld, en 728) dans des territoires de chasse aux cervidés datant d’une époque très ancienne ; et non moins solitaire, Rustenhart, sur le vieux chemin Balgau - Rouffach déjà utilisé par les Celtes.

Les nombreuses tombes dispersées un peu partout (Tumulus) prouvent que la Hardt était peuplée depuis fort longtemps ; mais ces hommes parcouraient les bois et les taillis pour chasser et avaient leur foyer le long des cours de l’Ill et du Rhin. C’est seulement après les invasions des Alamans et des Francs, lorsque la situation fut devenue plus calme, et que les cours royales et les couvents fondés par les Ecossais commencèrent la mise en valeur du sol, que l’on découvrit dans les territoires de chasse des forêts de la Hardt des pâturages convenant aux troupeaux de moutons. Et c’est à ce fait que les localités actuelles doivent leurs créations.

A Hirtzfelden se réunissait annuellement, le jour de la St. Barthélémy, la confrérie des bergers haut-rhinois, dont les membres étaient dispersés à travers tout le Sundgau et tout le Brisgau. Dans la cour des Rappoltstein dans le Rheinfeld (aujourd’hui Rheinfelderhof) près de Rustenhart, se trouvait le Maître des bergers, qui, comme les rois des ménétriers, jouissait de la protection puissante des comtes ; dans la vieille église de Roggenhouse, on vénère encore aujourd’hui St. Wendelin, patron des bergers; Munchhouse envoyait pendant des siècles une offrande sous forme d’agneaux à la cour des Habsbourg à Ensisheim ;

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et Rustenhart, reconstruit en 1693, ne pouvait pas faire autrement que de consacrer sa nouvelle église à St. Barthélémy, le protecteur très vénéré de la confrérie des bergers.

Rustenhart est situé, comme nous venons de le dire, sur un très ancien chemin reliant le Rhin à la montagne, ainsi qu’à 1/2 km, à l’ouest d’une ancienne voie romaine allant de Massilia (Marseille) à Monte-Brisiaco (Vieux-Brisach). Celle-ci se dirige, à partir de Hirtzfelden, vers le Nord-Ouest en direction de Rustenhart, à proximité duquel, d’après Reusch (les antiquités romaines du musée d’Altkirch, 1883) furent trouvés un poignard, un éperon (non pas muni d’une roulette comme d’habitude, mais d’une pointe analogue à celle d’une flèche) et une monnaie de l’empereur Galba. À la distance indiquée plus haut, la voie romaine contourne Rustenhart et disparaît bientôt pour quelques centaines de mètres, probablement détruite par les travaux de culture ; elle reparaît cependant près de l’écluse N° 53 du canal du Rhône au Rhin, traverse le canal et se dirige en direction du Nord- Est vers Vieux-Brisach.

A l’endroit de l’actuel village de Rustenhart, au lieu-dit «Plan» surgit déjà du temps des Francs une colonie qui fut nommée d’après son fondateur ou seigneur, Rocher : Ruochesheim, ou Ruessen (Ruochersheim, en 1040). Plus tard, un noble s’établit dans cette maison solitaire au bord du chemin, la fortifia et s’en appropria le nom. Louis, un chevalier de Ruochsheim, était apparenté en 1265 avec les Knoeringer, une famille noble puissante ; Rodolphe était en 1312 bailli des Habsbourg d’Autriche à Ensisheim. Dans un traité de paix conclu entre l’évêque Jean, de Strasbourg, et les gens de Lobgassen, il est dit : «A partir du premier dimanche après la Saint Nicolas 1315, avec les clauses suivantes : la paix devra durer jusqu’à la prochaine chandeleur. Si un des trois arbitres devait renoncer à sa fonction, il sera remplacé par : le seigneur Jean de Pfaffenheim ou le seigneur Jean, prévôt de Colmar. Les garants se composent de : le seigneur Jean Houssen (le père), le seigneur Jean Ulrich, son fils, le seigneur Mathieu de Heringheim (une localité disparue, avec un château, situé près de Niederbergheim), le seigneur Guillaume de Jungholtz, le seigneur Henri de Masevaux, le seigneur Guillaume Stoere, le seigneur Nybelung le jeune de Lobegassen, le seigneur François de Hattstatt, le seigneur Henri de Loeben, le seigneur Walter de Feldkirch, le seigneur Rodolphe de Ruchesheim (probablement le bailli d’Ensisheim dont nous avons parlé), le seigneur Henri de Schoenenberg, le seigneur Jean Grat, le seigneur Berchtold, son frère, le seigneur Burkart Grisse le Sage, le seigneur Guillaume prévôt de Guebwiller, tous chevaliers. Jean de Lobegassen et Wernher de Ratelsdorf, prêtres. Heinz de Hungerstein, André de Hungerstein, Richard de Ungersheim, Walther Stammeheil, Hartmann d’Illzach et Wernher de Bach, le 7 décembre 1315.

L’original de cet acte se trouve aux archives municipales de Rouffach sous le N° J.j.7 (Walter, actes et registres de la Ville de Rouffach, tome I).

En l’année 1351, un damoiseau (1) Nicolas de Ruchsheim habitait à Soultz et un damoiseau Rodolphe de Ruchsheim habitait à Turckheim. Leurs armoiries comportaient toutes un faisan marchant au sol.

Curieusement, le village disparut complètement au fil des ans. On admettait en général que les guerres que les comtes de Ferrette, avec l’aide du puissant comte Egon de Fribourg, menaient contre Berthold, évêque de Strasbourg, qui s’était allié avec Albrecht de Habsbourg, dit le Sage, au sujet de l’héritage de la lignée des Eguisheim, guerres auxquelles mit fin la bataille décisive pas loin de Hirtzfelden le lundi de Pentecôte 1228 (Strobel indique Bladoltzheim dans la Hardt, Blodelsheim), dont l’évêque et ses alliés sortirent vainqueurs, avaient causé la ruine de Ruchsheim, mais ceci ne semble pas être le cas. Sinon, Comment Burckhard de Frick pourrait-il écrire dans son célèbre urbaire (2) de l’Autriche, en 1303 :

«le village de Ruchsheim doit comme impôt 100 quarteaux(3) de seigle et 100 quarteaux d’avoine et 14 livres bâloises; il doit aussi, pour des champs qui s’y trouvent, 2 quarteaux de seigle et 2 quarteaux d’orge, et pour chaque maison une poule à l’occasion du carnaval.

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Ruchsheim était donc, d’après cette description, un village fortement peuplé, dépendant de l’administration autrichienne, et ses champs produisaient abondamment de l’avoine, du seigle et de l’orge.

Dans son armorial de l’Alsace, Louis Schönhaupt indique que Ruchsheim a été fondé en 1303.

La virile lignée des Schedel, qui était établie à Colmar, Ensisheim et Rouffach, était en temps de guerre à la solde du château royal à Ensisheim et recevait en contrepartie de la part du bailliage 50 marks en argent, que celui-ci payait en nature sous forme de 25 quarteaux de seigle et de 25 quarteaux d’avoine provenant du ban de Ruchsheim. Mais dès la fin du 14° siècle le nom disparaît des actes, en même temps que la lignée des chevaliers.

Les registres des biens ne parlent plus que du “chemin de Ruchsheim»(1407) et du ‘»vieux chemin de Ruchsen». (Walter, dans «Discussions sur Ruchsheim).

Quand et de quelle façon a donc disparu le village ? L’histoire de l’Alsace parle de jours sombres et amers, où des hordes guerrières sauvages, à l’instigation du chevalier français Enguerrand de Coucy, étaient venues dans nos régions. Elles étaient venues, comme l’indique Glöckler dans son ouvrage «Alsace», par le col de Saverne pour attaquer le duc Léopold d’Autriche, qui était en parenté avec de Coucy, des disputes étant survenues pour des questions d’héritage.

Les dévastations qu’elles commirent étaient effroyables, mais avant la fin de l’année elles s’étaient enfuies devant les troupes impériales et retirées vers la France en passant par les vallées vosgiennes. Mais moins de 10 ans plus tard elles revinrent à l’époque des moissons et dévastèrent tout à nouveau.

Le duc Léopold d’Autriche, qui avait une résidence à Breisach, fortifia alors en toute hâte ses places fortes en Haute Alsace, contraignit les paysans à s’y réfugier avec corps et biens et fit incendier leurs maisons abandonnées. Ce faisant, ce prince causa plus de dommages à ses sujets que l’ennemi lui-même ne l’avait fait. L’ennemi ne devait plus trouver de points d’appui dans le pays. Ces hordes ne rencontrèrent effectivement, lors de leur arrivée en novembre 1375, qu’un vilain désert sans nourriture, sans population et sans gîtes, et se dirigèrent rapide- ment vers la Suisse. La querelle fut enfin réglée lorsque le duc Léopold céda en 1384 au seigneur de Coucy les seigneuries de Nidau et de Büren. Beaucoup de ces villages détruits ne furent jamais reconstruits. D’après Walter, ce furent, outre Ruochsheim, tout près de là Dingsheim; Blegenheim près de Gundolsheim; Gnadolsheim, Bowoltsheim et Machtolsheim aux environs d’Ensisheim; Sermersheim et Baswiller près de Reguisheim;

Muetersheim (qui était une localité importante) près de Hirtzfelden; Thierenheim près de Heiteren (à l’endroit ou se dresse maintenant le pèlerinage de Thierhurst), ainsi que la chapelle du pèlerinage de l’époque dédiée à la douloureuse mère de Dieu», au lieudit

«Eichhurst», dont témoigne encore un bosquet à l’Est de la route vicinale Rustenhart - Dessenheim.

Les habitants moururent les uns dans les villes surpeuplées, les autres restèrent sur place à l’abri de leurs murs protecteurs, ou se regroupèrent pour construire en commun un nouveau village. Le livre des impôts de Bâle de l’année 1444 mentionne encore un prêtre séculier à Ruchsheim, et même un chapelain, mais ceci n’est pas une preuve certaine de l’existence du village. De vieux biens, des échéances et des fondations (4) et surtout des dimes subsistèrent comme bénéfices pour l’Eglise, une petite chapelle fut à nouveau érigée sur l’ancien cimetière et un prêtre de la commune voisine de Hirtzfelden y célébrait la messe, sans être chargé d’âmes, prélevait les redevances et reversait ces impôts datant d’un autre temps à l’évêché de Bâle (5).

Au 16° siècle, qui était très pauvre en prêtres, la vieille chapelle de la Hardt fut abandonnée

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à son triste sort. Au cours de la guerre de Trente Ans (1618 - 1648) les Suédois dévastèrent tout ce qui n’avait pas été détruit par les guerres précédentes, entre autres aussi la petite chapelle solitaire et abandonnée de Ruchsheim. Les épines et les buissons envahirent les ruines, et une forêt de chênes surgit de ces taillis, Ruchsheim devint une légende. Au lieudit «Plan», sur l’emplacement de la première habitation de Ruchsheim, on met encore aujourd’hui à jour, à l’occasion de travaux d’excavations (creusement des fondations d’immeubles) des restes de vieilles maçonneries. Il y a quelque temps, on y découvrit la tombe d’un chevalier (cercueil en pierre) ; cependant, on ne pouvait plus y lire aucune inscription ni aucun signe, car le couvercle du cercueil se trouvait seulement à 25 - 30 cm sous la surface du sol et avait été complètement raboté par les fréquents labourages de ce terrain. Par ailleurs, jusqu’en 1864, on pouvait voir à l’intersection des routes Dessenheim - Hirtzfelden et Balgau - Niederentzen, au centre de Rustenhart, une grande fosse commune, qui était ornée d’une croix qui se trouve encore maintenant à cet endroit, et qui, selon la légende, remontait à l’époque de la destruction de Ruchsheim. Cette fosse fut enlevée et les ossements ensevelis dans le cimetière actuel.

(1) Damoiseau : jeune noble au service d’un autre noble pour y faire son apprentissage (2) Urbaire : livre énumérant toutes les localités et en donnait les limites

(3) Quarteau : mesure de volume pour les grains

(4) Fondation : somme versée à l’Eglise pour faire lire tous les ans une messe anniversaire (5) La plus grande partie du Haut Rhin actuel dépendait du point de vue religieux à l’évêché de Bâle

A la fin du 17° siècle vivait à Munviller un prévôt très puissant dans son village, et éleveur de moutons très connu, Jean Victor Zollinger. Il connaissait la légende du village endormi, Ruessen, dans les pâturages de la Hardt, et le lieu où s’élevait naguère le village, et ressusciter celui-ci de sa forêt enchantée devait devenir la fierté de sa vie.

L’administrateur des Ribeaupierre à Heiteren exigea qu’il y eût au moins 30 colons (car Heiteren ainsi que Munwiller faisaient partie de la seigneurie de Ribeaupierre), tous nés de parents croyants et honorables, et dégagés de tout lien de subordination envers une autorité quelconque. C’est à eux qu’on allait céder tous les droits du ban et du village du vieux Ruessen. Jean Victor Zollinger sut trouver ces colons.

Le 26 Février 1692, il se présenta en compagnie de Bernard Horn, Jean Ehrhard et Caspar Kueny devant le comte palatin Christian III de Birkenfeld, héritier des Ribeaupierre (il était né le 7 novembre 1674 et régna jusqu’en 1735, où il mourut et où son fils Christian IV lui succéda) et conclut le contrat au sujet des 30 familles; le 11 août 1693 il avait rassemblé son monde, tous avec des écrits et des certificats authentiques sur leurs origines. Et voici où Zollinger était allé les chercher tous : les Willig et les Schweitzer à Rouffach, les Schmitt et les Hollauer à Munwiller, les Vonau à Wattwiller, les Haselwanter à Herrlisheim; les Seiller à Wittelsheim; les Clementz et les Acherer à Pfaffenheim: les Haby à Kappelen, les Dory à Sigolsheim, les Bader à Ungersheim: les Amrein à Hartmannswiller, les Soehnlein, Ackermann et Deutzer à Berrwviller, etc.

Le notaire royal de Neuf-Brisach, greffier de la seigneurie de Heiteren, François Joseph Klein, arriva à l’aube à Ruessen. Il convoqua les nouveaux colons sur le chemin de croix, leur lut, en pesant ses mots, leurs nouveaux droits et devoirs, leur remit les pâturages communaux et leur fit prêter les serments d’usage envers les autorités, L’endroit où se fit la remise s’appelle encore aujourd’hui “Birkenplan» (plan des bouleaux) et se trouve au Nord-Ouest du village actuel, Ainsi, le village fut fondé le 11 août 1693, sur un champ de ruines vieux de 300 ans et on lui donna le nom de Ruessenhart (Rustenhart), ce qui veut dire forêt de Ruchsheim. Baquol, dans son dictionnaire de l’Alsace ancienne et moderne, donne

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comme année de Fondation 1692, ce qui, d’après ce qui précède, ne peut pas être juste.

Le document si important concernant la fondation aurait dû être signé en bonne et due forme; mais voici que les sujets mentionnés ci-dessus étaient totalement ignorants de l’art d’écrire, et même le si actif Fondateur Zollinger ne put y apposer qu’une griffe manuscrite maladroite.

Le village devait alors payer la dîme au comte de Birkenfeld. Trois ans plus tard déjà, le premier curé, Rodolphe Higelin, s’installa auprès des colons. Lui aussi se trouvait là par le hasard d’un destin singulier : dans sa jeunesse, il avait combattu, selon la légende, dans la lointaine Afrique comme officier et était tombé dans les mains de païens sauvages à l’issue d’une bataille malheureuse. Ceux-ci l’avaient destiné à être l’offrande à l’occasion de la fête en l’honneur d’une de leurs idoles. Alors il se tourna vers son Dieu, fit un voeu et dit :

«Seigneur, délivre-moi de cette situation pénible, et je déposerai pour toujours mon sabre au pied de ton autel, me consacrerai uniquement à ton service et serai pour le restant de ma vie le pasteur et le guide du village le plus insignifiant de mon Alsace natale.» Le ciel l’entendit, il put s’échapper de façon miraculeuse, fit selon on vœu et le nouveau village de la Hardt devint son champ d’action.

Higelin fit construire en 1696 l’église dédiée à St. Barthélémy et aussi le clocher, qui existe encore aujourd’hui. Pour la construction, on employa les pierres de grès jaune de la carrière de Rouffach. C’est par le moyen de corvées qu’on les fit amener sur place par les habitants de Rustenhart. Le prix des pierres se montait, selon un accord pris avec le Conseil de la ville de Rouffach, à deux schillings par chariot. Après l’achèvement de l’église, Higelin fit inscrire dans le chœur la devise :

«Rueschen ego jam fuere saecula quinta sepulta, sed tanquam Phoenix pulvere surge meo’»,

«Moi Rueschen, j’étais déjà ensevelie depuis cinq siècles mais comme Phénix je me suis relevée de mes cendres».

Cette devise pouvait se voir jusqu’à la démolition de l’église en 1859, Higelin s’était mis de côté un vieux bloc de pierre, ancienne pierre tombale d’un chevalier, qui avait été trouvée dans le champ de ruines: et lorsqu’il décéda en 1709, après 13 ans de services pleins de grâces pour le village, la communauté en deuil l’enterra en dessous de cette pierre, au milieu de la paix de son église. Elle se trouve maintenant sur le côté arrière gauche de la nef de l’église et porte une plaque avec ces simples mots : «Cette pierre est tout ce qui a survécu à la destruction du vieux Ruessen, et maintenant repose en dessous le vénéré Rodolphe Higelin, premier curé en ce lieu, endormi dans la paix du Seigneur le I.9.1709 R.I.P. «

A Higelin succéda, comme chargé dâmes, Christophe Ebelin, jusqu’en 1715, Pendant qu’il était en fonction se déroula la bataille de Rumersheim, le 26 août 1709, pas loin de Rustenhart, où le général allemand, le comte de Mercy, qui avait traversé le Rhin avec son armée à Neuenbourg, et qui voulait s’emparer de la Haute Alsace, fut battu par les Français de la division du comte du Bourg, perdant 2000 hommes et étant obligé de se retirer de l’autre côté du Rhin.

Suivit ensuite, comme curé, Florian Gugenberger, qui fut remplacé en 1726 par François Salzbruger, qui resta en fonction jusqu’en 1729. En 1729, ce fut François Sanner qui vint à Rustenhart, et qui, pendant 46 ans, tint le poste de chargé d’âmes à la satisfaction générale.

Il fut remplacé en 1775 par le curé François Minery. Pendant la Révolution Française, les remous de l’orage se firent sentir jusque dans le petit village hardtois de Rustenhart. Tous les curés des environs avaient ou bien abandonné leur communauté, ou bien y étaient resté après avoir prêté le serment de fidélité à la Constitution exigé par la loi; ainsi entre autres les curés de Niederentzen et de Dessenheim. Seul le curé Minéry resta comme pasteur fidèle auprès de son troupeau. Après que le presbytère eut été confisqué par l’état,

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Minéry séjourna, déguisé en valet de ferme, chez le paysan Jean Vonau à Rustenhart.

Quand le bruit se répandit de ce que le curé se cachait quelque part, celui-ci se réfugia dans la forêt qui s’étendait alors entre Niederentzen et Rustenhart. Pendant la journée, il se cachait donc dans la forêt, et pendant la nuit il revenait au village pour y célébrer le saint sacrifice de la messe, tout d’abord dans la grange de Jean Vonau, et ensuite, lorsque les soupçons grandirent, dans la cave. Les chrétiens des villages environnants dépourvus de curés (Balgau, Dessenheim, Heiteren etc) venaient pendant la nuit à Rustenhart, pour y honorer leur Dieu dans une cave. On y célébrait les mariages et d’autres cérémonies de l’Eglise. Il n’y a pas si longtemps, une vieille femme de Heiteren se vantait d’y avoir fait sa première sainte communion. Un jour cependant, le curé Minèry fut dénoncé; il se réfugia tout d’abord en Suisse, mais revint bientôt au pays et fut traduit devant le Tribunal

Quand le bruit se répandit de ce que le curé se cachait quelque part, celui-ci se réfugia dans la forêt qui s’étendait alors entre Niederentzen et Rustenhart. Pendant la journée, il se cachait donc dans la forêt, et pendant la nuit il revenait au village pour y célébrer le saint sacrifice de la messe, tout d’abord dans la grange de Jean Vonau, et ensuite, lorsque les soupçons grandirent, dans la cave. Les chrétiens des villages environnants dépourvus de curés (Balgau, Dessenheim, Heiteren etc) venaient pendant la nuit à Rustenhart, pour y honorer leur Dieu dans une cave. On y célébrait les mariages et d’autres cérémonies de l’Eglise. Il n’y a pas si longtemps, une vieille femme de Heiteren se vantait d’y avoir fait sa première sainte communion. Un jour cependant, le curé Minèry fut dénoncé; il se réfugia tout d’abord en Suisse, mais revint bientôt au pays et fut traduit devant le Tribunal

Dans le document Rustenhart Bulletin Communal n (Page 28-36)

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