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e tat de la question

A Madagascar comme dans la plupart des pays en de veloppement, d’aucun s’accorde pour affirmer que la crise de l’eau n’est pas moins un proble me de pe nurie15 qu’un proble me de gestion de l’eau avec des de faillances de « re gulation » et de « gouvernance »16 (Fre de ric, 2012; De Marsily, 2009). Ainsi, me me si l’eau est partout a Madagascar avec des maxima de pre cipitations supe rieures a 1 200 mm sur les Hautes Terres Centrales, la disponibilite de l’eau domestique est loin d’e tre concluante. L’eau domestique de signe ici tous les processus mis en œuvre par l’homme pour la rendre accessible et consommable (traitement et adduction). En effet, l’eau ne devient une « ressource » qu’a partir du moment ou elle est utilisable par l’homme. Or, l’eau des pays en de veloppement est souvent de tre s mauvaise qualite bacte riologique car pollue e ou sans traitement. Dans les villes la situation n’est pas non plus exemplaire. Le re seau d’eau potable, lorsqu’il existe, est re duit a une portion congrue du territoire urbain. On peut donc e mettre l’hypothe se selon laquelle il existe bien un lien entre le niveau d’e quipement, l’acce s a l’eau potable et les risques infectieux hydriques dans ces PED. L’objectif est ici de mettre en e vidence les liens entre la re partition de l’eau domestique et l’e tat de sante de la population. Il s’agit donc de de terminer les lacunes en matie re de gestion urbaine de la ressource.

Cependant, il serait relativement simpliste de poser la question de la re partition des risques infectieux hydriques uniquement en ces termes. Le danger de l’eau insalubre ne se limite pas a la seule eau re pute e « potable » a son lieu de distribution. Car dans les PED l’acce s peut ne pas e tre direct a l’eau du robinet (Ibrahima, Moussa, 2014). A Antananarivo, le paysage des bornes fontaines domine. De fait, cela devient une question

15 La pe nurie est entendue ici au sens de manque physique d’eau.

16 La gestion de l’eau fe de re deux champs d’intervention : d’une part, la re gulation c’est-a -dire « l’ensemble des me canismes juridiques, e conomiques et sociopolitiques auxquels recourent les pouvoirs publics pour stabiliser les antagonismes et assurer le reproduction du syste me social » ; d’autre part, la gouvernance recouvrant « les modalite s de coordination des acteurs et d’inte gration de l’action collective ».

de transport et de stockage. L’examen de l’ine galite de l’acce s a une eau de qualite selon les secteurs doit e tre couple a celle des manipulations de l’eau dans la sphe re domestique : transport, stockage, filtration qui peuvent contaminer les eaux et endommager la sante (Dos Santos, 2005). Aussi faut-il avoir conscience que l’assainissement et l’e ducation a l’hygie ne sont aussi importants pour la sante publique que la distribution d’eau potable. Distribution d’eau potable se curise e, assainissement de qualite et e ducation a l’hygie ne sont les conditions sine qua non d’un acce s a une eau salubre.

Pourtant, dans la recherche, ces diffe rents volets (gestion de la qualite de l’eau, assainissement et e ducation a l’hygie ne) sont souvent traite s se pare ment. Me me si la question de l’eau en Afrique a fait l’objet de nombreux rapports du Programme des Nations Unies pour le De veloppement (PNUD), l’angle choisi est celui de l’analyse du volet distribution notamment a travers la de nonciation de la faillite des services urbains d’approvisionnement en eau et d’assainissement (Blanchon, 2012; Jaglin, 2005). De me me, il est rare de disposer de donne es sur les qualite s physique, chimique et biologique de cette eau consomme e. Et lorsqu’elles existent l’analyse se cantonne souvent a un suivi physico-chimique ne tenant pas compte des pratiques sociales et de gestion. Par ailleurs, e tant donne ces conditions techniques et sociales, il est e tonnant que la litte rature sur les repre sentations et l’utilisation de l’eau domestique soit pluto t limite e (Garenne, 2002; Ibrahima, Moussa, 2014; Pebley et al., 1999; Dos Santos, 2005). Il y a donc la un vide a combler et cette pre sente recherche vise a inte grer cette dimension. En plaçant le territoire antananarivien au cœur de l’analyse, notre ambition est e galement de de passer les approches sectorielles (environnement, technique, socie tal, politique) et d’inte grer toutes ces variables : l’aspect qualitatif et quantitatif de l’eau, l’analyse des modalite s de gestion et de production de la ressource, ainsi que les perceptions et les pratiques en matie re d’usage de l’eau.

Services urbains de l’eau et l’assainissement : le cadre le gislatif, re glementaire, institutionnel de la gestion urbaine de la ressource en eau

Les diffe rents travaux consulte s sur l’eau domestique mettent en exergue d'une part les e carts observe s entre les textes de loi et les pratiques quotidiennes sur le terrain (Kouam Kenmogne, 2013) et d'autre part la difficulte pour l'Etat d'assurer un service cohe rent de gestion urbaine de l'eau. C’est avant tout un de ficit en matie re de gouvernance qui est de nonce . Diffe rents mode les de gouvernance se sont succe de s depuis la pe riode coloniale. Ils re sultent de transfert de compe tences entre pays de veloppe s et ceux en de veloppement. Avec la colonisation s’instaure ainsi l’e re des services publics urbains parmi lesquels on compte ceux de l’approvisionnement en eau et en assainissement. Durant cette pe riode, la notion de « service public » reposait sur le principe de mutualisation des cou ts pour la distribution d’un « produit », en l’occurrence l’eau conside re comme un « bien public » (Jaglin, 2005). Ce service se devait alors d’englober des objectifs a priori antagonistes : « l’efficacite du service et sa performance e conomique (qui pose la question de son financement), l’e quite sociale et territoriale de sa fourniture (qui pose des questions de solidarite et de redistribution) » (Jaglin, 2005). En raison de ce ro le central dans la question sociale urbaine, l'Etat de par sa fonction re galienne a pendant longtemps repre sente l'acteur majeur de la gestion urbaine de l'eau (Kouam Kenmogne, 2013). En ceci, aujourd’hui la crise de l’eau dans les pays en de veloppement est impute e a une crise des syste mes de gouvernement qui de terminent qui reçoit quelle quantite d’eau, quand et comment et qui de cident qui a le droit a l’eau et aux services annexes. Car, du fait de longues pe riodes de sous-investissement chronique, le de veloppement des re seaux est reste inacheve et s’est me me de grade dans de nombreuses villes du Sud. A l’e chelle internationale, la prise de conscience de ces proble mes de l’eau en particulier ceux des pays en de veloppement fut lente. Depuis plus de 30 ans, les rencontres internationales se succe dent mais sont gue re suivies de de cision et de mesures, les e tats e tant incapables de de finir une strate gie commune. Si de s 1977, lors de la premie re confe rence internationale sur l’eau a Mar del Plata ou l’eau est reconnue comme « bien commun » devant la pression toujours plus importante de la croissance de mographique et e conomique des socie te s cre ant de se quilibre entre offre et demande, il faut attendre les anne es 2000 pour que ces services d’approvisionnement en eau et assainissement constituent l’une des cibles des objectifs du mille naire pour le

de veloppement. Mais a cette conception ide ale et proprement publique de l’eau s’est progressivement substitue e, au fur et a mesure de sa rare faction, une vision beaucoup plus marchande. Ainsi, depuis la de claration de Dublin (confe rence de l’ONU sur l’eau d’octobre 2004), le statut de l’eau s’est commue a la cate gorie des biens marchands renonçant ainsi a la cate gorie des biens universels. Malgre les craintes exprime es par les experts, les autres forums mondiaux notamment sous la pression des firmes multinationales n’ont pas infle chi la tendance. Issue de la de claration de Dublin, la gestion inte gre e des ressources en eau (GIRE) s’est ainsi impose e comme l’outil pour la re forme de gouvernance de ces services via notamment la de centralisation. Ce discours s’est impose dans la communaute e piste mique de l’eau comme un nouveau paradigme he ge monique du monde occidental a travers lequel certaines re gles sont distille es presque comme des injonctions aux pays en de veloppement pour toujours plus de rentabilite , de privatisation, de de re glementation et de de marche « pseudo » participative (Fre de ric, 2012). En effet depuis les anne es 1980, dans une perspective libe rale propre aux pays de veloppe s, les de faillances de la gestion publique sont de nonce es au profit de l’efficacite des entreprises prive es. Le produit de ce « consensus » international a conduit a la multiplication des partenariats public-prive (PPP) impliquant de grandes firmes prive es internationales dans diffe rents types de contrats de de le gation (Goldman, 2007). Est-ce a dire que ces re formes inspire es par la GIRE et les principes de Dublin sont re plicables ? Ainsi, la re volte populaire qui a e clate en 2000 suite a la privatisation du service de l’eau a Cochabamba a fait de cette ville bolivienne le symbole mondial de la lutte contre les multinationales du secteur et contre la logique de marchandisation impulse e par les institutions financie res internationales. Les nombreuses recherches mene es jusqu’a pre sent n’identifient pas « une crise unique de l’eau » mais une « myriade de crises locales et re gionales ». Le cadre conceptuel et le gislatif occidental est-il pertinent a Antananarivo ou s’agit-il une fois de plus d’un acronyme, d’une coquille vide transfe re e du Nord au Sud ? Comment ces politiques s’inse rent dans le territoire antananarivien ?

Les aspects techniques de la gestion urbaine de l’eau

Cependant, la crise de l’eau n’est pas seulement une question de crise de la gouvernance, c’est aussi un proble me technique dans la plupart des pays en de veloppement (acce s a l’eau potable et assainissement/hydroge ochimie, pollution des ressources et impacts induits). Les transferts de compe tences pro ne s par les pays riches pour fournir l’eau potable n’ont eu que des effets contraste s et discutables.

Contexte international : La lutte contre le « sous-développement durable » de l’eau, la faillite des objectifs du millénaire (OMD)

En fait, parmi les OMD adopte s en septembre 2000 a New York, lors du Sommet du Mille naire des Nations Unies, ceux pour l’acce s a l’eau potable n’apparaissent que discre tement cite s parmi ceux du chapitre consacre a l’environnement (De Marsily, Bertrand, 2011). Ils visaient a « re duire de moitie , d’ici a 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas acce s de façon durable a de l’eau potable ».

L’extension de ces objectifs a ceux portant sur un « assainissement ame liore » n’a e te acte e que deux ans plus tard, lors de la confe rence de Johannesburg en septembre 2002. Et la quantification du nombre de personnes vise es n’a e te re ellement e tablie qu’en 2004 : 1,1 milliard pour l’eau potable et 2,6 milliards pour l’assainissement. Le Comite des droits e conomiques, sociaux et culturels des Nations Unies a intime aux E tats signataires de la convention de l’ONU de respecter, prote ger et mettre en œuvre le droit a l’eau et a l’assainissement. Ce droit consiste « en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et a un cou t abordable, d’une eau salubre et de qualite acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun. ». Le 28 juillet 2010, « l’acce s a l’eau propre et a l’assainissement » est reconnu par les Nations Unies comme « l’un des droits fondamentaux de la personne humaine ».

Ces conside rations montrent combien les prises de conscience sont re centes.
 De Marlisy (De Marsily, Bertrand, 2011) de noncent des chiffres trompeurs sur l’ampleur du proble me puisque sont comptabilise s comme acceptables des situations nettement insuffisantes. Au sens des OMD, les conditions satisfaisantes d’acce s sont tre s relatives. Pour l’eau, l’ambition est celle d’un acce s a « un point d’eau ame liore a proximite » du domicile. Et l’acce s a un assainissement « ame liore » se limite a l’existence de latrines. Ainsi, les OMD devraient e tre conside re s comme un minimum, pre alable ne cessaire avant l’atteinte ulte rieure d’un acce s universel. Or, me me si les OMD avaient e te atteints,

c’est-a -dire me me si l’on alimentait en eau « ame liore e » 550 millions d’habitants de plus qu’en 2000 et si l’on dotait d’un dispositif d’assainissement ame liore 1,3 milliard d’habitants de plus d’ici a 2015, il resterait encore 800 millions de personnes de pourvues d’eau potable et 1,8 milliard de pourvues d’assainissement en 2015, du fait de la croissance de mographique.

A l’heure du bilan, les OMD pour l’eau et pour l’assainissement sont en retard. Les objectifs affiche s n’ont pas e te tenus. La figure re alise e par Ghislain de Marsily montre les dates auxquelles ces objectifs pourraient e tre atteints, au rythme actuel d’e quipement. En Afrique, ce ne serait pas avant 2040 pour l’eau et pas avant 2076 pour l’assainissement me me avec la de finition minimaliste des objectifs (Figure 7).

Une nouvelle strate gie (2015-2020) a e te adopte e. Elle minimise les objectifs avance s en s’inte ressant a la lutte contre les maladies tropicales ne glige es (MNT).

Figure 7 - Dates évaluées de l'atteinte des OMD en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement (74 pays)

Contexte malgache

Au me me titre que tous les autres pays membres du Syste me des Nations Unies Madagascar s'e tait souscrit a la De claration du Mille naire et donc aux OMD. Concernant l'eau et l'assainissement et d'apre s les chiffres du Joint Monitoring Programme OMS-UNICEF, les Objectifs du Mille naire pour le De veloppement (OMD), cible 7c a atteindre en 2015 e taient respectivement 68 % pour l'eau potable et 54 % pour l'assainissement pour l'ensemble du pays (Figure 8).

Figure 8 - Accès à l'eau et l'assainissement dans la SADC

(Source : JMP, 2012)

Le taux d'acce s a l'eau potable a Madagascar est en e volution constante selon l'Enque te pe riodique aupre s des me nages (EPM) avec un rythme de croissance moyenne de 1,77 % de 1997 a 2010 (INSTAT, 2010). Eu e gard au taux d'acce s a l'eau qui e tait de 44,9 % en 2010 selon la me me enque te (EPM), Madagascar n'atteindra pas les OMD en eau si le rythme actuel est maintenu.

Les ine galite s persistent entre les re gions a Madagascar. Le taux d'acce s a l'eau potable varie de 11,9 % dans la re gion d'Atsimo Atsinanana (une des re gions les plus pauvre) a 83,4 % dans la re gion de DIANA (la re gion la plus riche).

Selon le rapport du Joint monitoring programme (JMP) (OMS, 2012) Madagascar compare a ses voisins d’Afrique australe re unit dans la Southern Africa Development

Community (SADC) accumule du retard en termes d'acce s a l'eau potable. Madagascar et

la Re publique De mocratique du Congo se trouvent en bas du tableau avec un taux d'acce s respectivement de 46 % et 45 % alors que l'î le Maurice caracole en te te avec un taux d'acce s de 99 %. En moyenne, le taux d'acce s en eau est de 66,26 % dans la re gion (Figure 7).

En ce qui concerne l'assainissement, les enque tes EPM re ve lent une de te rioration entre 2001 et 2010 de la situation de l'acce s aux toilettes a Madagascar. Le pourcentage de la population malgache qui de fe que a l'air libre e tait passe de 49 % en 2001 a 51 % en 2010. Ne anmoins, le nombre des personnes qui ont acce s aux latrines ame liore es, a sensiblement augmente de 2005 a 2010.

Selon le rapport de JMP 2012 qui e voque un taux d'acce s aux latrines ame liore es de 15 % a Madagascar, la situation de l'assainissement n'y est pas reluisant. Madagascar partage avec le Mozambique les deux derniers rangs en Afrique australe en termes d'acce s a l'assainissement.

Le constat du «sous-de veloppement» de l’eau se durcit en milieu urbain puisque le taux d’acce s a l’eau potable connaî t une forte baisse entre 2005 et 2008 passant de 63 % a 50 % via l’acce s aux bornes fontaines et aux branchements prive s. A Antananarivo, la taille de la ville et l’absence des financements internationaux dus au biais anti-urbain17

sont mises en question. La ville cumule les handicaps avec des ratios d’acce s aux infrastructures tre s faibles. On comptabilise une borne fontaine pour 1 663 habitants et un raccordement au re seau pour 17 habitants. Les longues queues de bidons devant les bornes fontaines sont un paysage re current devenu anodin dans la capitale (Figure 9).

Pour l’assainissement, la situation est encore plus critique: les taux d’utilisation des latrines modernes (avec chasse ou dalle moderne) atteint pe niblement les 28 % et 1 personne sur 5 de clare encore aujourd’hui de fe quer a l’air libre a Antananarivo.

Le service de ramassage des ordures atteint une proportion de 37 % mais ce service est ine gal dans l’ensemble de la capitale. En tout, on comptabilise un bac a ordure pour 5

17 Le « biais anti-urbain » est une notion de veloppe e par Carole Guilloux dans un me moire re alise a l’institut des me tiers de la ville a Antananarivo et qui sera repris par la banque mondiale dans son rapport de mars 2011. La plupart des fonds de caisse s par les bailleurs sont attribue s a des projets qui vont soutenir le de veloppement rural, sans faire le lien avec la ville.

000 habitants avec 17 camions desservant la ville quand ils ne sont pas en panne. Les ONG et/ou les socie te s prive es effectuent un service de pre -collecte dans certains quartiers. Toutefois, plus d’une quarantaine de fokontany soit 250 000 habitants n’ont pas acce s au service de ramassage des ordures.

Figure 9 - Photographie des bidons en attente devant une borne fontaine de Mandrangobato I

Les connaissances concernant l’e vacuation des eaux use es et de l’assainissement sont maigres. Ainsi, a l’e chelle d’Antananarivo, seuls 17 % des me nages sont raccorde s au re seau d’assainissement collectif. La pratique la plus re pandue est la fosse perdue, fosse se che qui lorsqu’elle est pleine est enterre e et remplace e par une nouvelle fosse.

Madagascar et Antananarivo apparaissent donc en marge de cette « civilisation de l’eau » de finie par Goubert (1986). Compte tenu des difficulte s techniques dues aux manques d’investissement et d’entretien, de l’absence de maî trise de l’urbanisation, la domestication de l’eau n’est que partielle a Madagascar et a Antananarivo et n’a pas permis d’ente riner dans la vie quotidienne les gestes et les usages d’hygie ne propre « aux civilisations nordiques de l’eau ».

Les aspects socio-culturels de la gestion urbaine de l’eau

En effet, les questions d’eau, d’hygie ne, d’assainissement sont e galement des questions fondamentalement culturelles avant d’e tre e conomiques et politiques. La pre vention autour des pratiques individuelles et comportementales joue comme pre ce demment cite un ro le essentiel. Les populations africaines ne partagent pas les me mes visions du monde, de la maladie, de l’eau que le monde occidental. En s’interrogeant sur la culture de chacun, on cherche a de crypter dans les repre sentations humaines ce qui rele vent de principes fondamentaux de ceux qui rele vent de repre sentations culturelles. Dans la socie te malgache, les attitudes pre ventives de proprete sont souvent motive es par des repre sentations non me dicales. Plusieurs publications ont de montre que les connaissances et les pratiques modernes se me lent aux explications et aux traitements traditionnels dans les pays africains (Garenne et al., 2002). D’autres auteurs sont alle s plus loin en pre cisant que les pratiques d’hygie ne ne s’accompagnent pas ne cessairement de l’acceptation de la the orie biome dicale (Pebley

et al., 1999). Les Malgaches mentionnent plus volontiers des pratiques de proprete

(culturelle) pluto t que des politiques d’hygie ne (biome dical). La notion me me d’hygie ne ne trouve pas d’e quivalent en malgache, le vocable « madio » propre e tant plus volontiers cite . Plusieurs tabous ou perceptions culturelles peuvent entraver les pratiques d’hygie ne. A Madagascar, il est par exemple d’usage que les hommes et les femmes n’utilisent pas les me mes infrastructures d’assainissement. Dans les habitats les

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