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Retrouver sa liberté

Nous l’avons vu à plusieurs reprises, le docteur Vittoz souhaitait avant tout apporter aux « malades » les moyens de se guérir.

Notre esprit est souvent encombré d’émotions qui nous perturbent et parfois même nous obsèdent. Nous pouvons en reconnaître les effets dans notre corps : mal au dos, maux de ventre, nœud à la gorge… Ces désagré-ments physiques récurrents nous interpellent : ils nous incitent à écouter les émotions qui se cachent derrière, à comprendre ce qu’elles tentent de nous dire. Nos « dysfonctionnements » au quotidien viennent le plus souvent de charges émotionnelles refoulées, liées à notre enfance, qui nous

« parlent » parfois à travers des événements apparemment anodins.

Selon Freud, il y a dans notre inconscient tous les souvenirs, sentiments, désirs auxquels nous n’avons pas accès par la conscience. Selon R. Vittoz, l’inconscient correspond aux actes et pensées non contrôlés, qui ne sont pas dans le champ de conscience, ici et maintenant.

© Groupe Eyrolles

Le conditionnement

Il nous arrive de réagir de manière conditionnée, inconsciente et d’avoir des comportements répétitifs.

Le cliché

Le point de départ de ces conditionnements est une image mentale incrustée dans l’inconscient et à laquelle est liée une charge affective négative. C’est ce vécu premier, associé à l’image, qui crée les difficultés.

Le docteur Vittoz a baptisé cette image mentale parasite un cliché, car elle est enregistrée dans l’inconscient et, à chaque fois que nous sommes confrontés à une situation rappelant le vécu d’origine, elle va nous conduire à adopter la même manière de réagir (nous reproduisons une réaction identique à partir d’un « négatif de photo »).

« Cette cause inexplicable n’est, au fond, qu’une impression ancienne, cristallisée pour ainsi dire dans le cerveau qui reproduit toujours le même symptôme par un mécanisme inconscient du malade ; elle est donc presque toujours ignorée du patient, ou s’il la connaît, il ne lui attribue pas les symptômes qu’elle produit1… »

Cette image parasite enkystée dans l’inconscient est extrêmement ancienne, archaïque. Non évacuée, elle secrète un véritable poison qui provoque des comportements, des manifestations psychosomatiques répétitives, alors que nous avons oublié l’objet primitif du cliché.

Reprenons l’exemple du chien de Pavlov : l’association d’une clochette et d’un plat de viande entraîne chez le chien une salivation (réponse du chien au stimulus). À un moment donné, lorsque le conditionnement est en place, on peut enlever l’objet intermédiaire (le plat de viande), la

1. VITTOZ R., Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, Pierre Téqui, 1992.

RE T R O U V E R S A L I B E R T É

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clochette seule déclenchera la salivation du chien. Le conditionnement s’établit en nous comme pour le chien de Pavlov, avec un stimulus d’origine et une réponse au stimulus.

Ses conséquences

Les défenses

L’image mentale parasite est aussi le point de départ de défenses qui nous aident à lutter contre l’angoisse et l’anxiété.

Il existe plusieurs mécanismes de défenses :

• le plus fréquent est le refoulement, qui nous protège de traumatismes trop destructeurs et évite la douleur morale. Ce mécanisme fondamen-tal consiste à repousser dans l’inconscient toutes les pensées, les images incompatibles avec les exigences morales, sociales, etc. ;

• la dénégation est le refus de reconnaître une émotion, un événement, un comportement… ;

• la sublimation correspond au report d’une souffrance. Une personne qui a perdu un enfant handicapé va par exemple sublimer son deuil en créant une association destinée aux enfants atteints de la même maladie.

Les symptômes psychiques

Le conditionnement se manifeste par des réactions émotionnelles dispro-portionnées par rapport aux situations : vulnérabilité, nervosité, impul-sivité…

Florence et les cris de son enfant

Florence a un petit garçon de trois ans. Les cris de son enfant la mettent dans un état de stress excessif : elle a des réactions émotionnelles intenses qu’elle ne peut s’expliquer.

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Florence souffre de ses réactions de rejet par rapport à son enfant qu’elle aime pourtant beaucoup. Elle cherche à comprendre ce qui lui arrive.

Nous faisons tout d’abord des exercices fonctionnels afin de l’aider à reprendre son contrôle cérébral lorsque son enfant pleure. Puis elle apprend à remettre les cris de son enfant à leur juste place et à ne plus être dépassée émotionnel-lement.

Enfin un travail de démarche de libération l’aidera à éliminer ce conditionne-ment. Il la conduira à revivre des souvenirs douloureux puis à réaliser que les cris de son enfant lui rappellent ses pleurs lors des disputes de ses parents lorsqu’elle avait le même âge.

Le vagabondage cérébral peut aussi être un symptôme de conditionne-ment. Cette manière de « décrocher » de la réalité pour s’évader dans l’imaginaire afin d’éviter une souffrance morale compense toujours un manque et révèle des conflits non gérés.

Les troubles psychosomatiques

Cette fois-ci, c’est le corps qui exprime un vécu négatif ou un conflit refoulé dans l’inconscient ; il reprend le non-dit à son compte : « j’ai mal au dos », « j’ai des crampes d’estomac », « je me sens oppressé »… Cela peut aller de troubles physiologiques passagers (rougissements, boule dans la gorge, transpiration, pleurs, rires nerveux, insomnies, vomisse-ments…) à des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires ou respiratoires, problèmes gynécologiques ou dermatologiques, ulcères à l’estomac, troubles de la vue…).

Le trouble psychosomatique ou la maladie sont bien souvent une réponse à une situation stressante, inacceptable.

L’irruption régulière de ces symptômes constitue un « signal d’alarme » qui peut mener à entreprendre une démarche de libération. Celle-ci va permettre de passer d’une attitude passive à une attitude active de restau-ration.

RE T R O U V E R S A L I B E R T É

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