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5 Conclusion

5.2 Retour sur l’analyse documentaire

Nous avons élaboré notre méthode d’analyse documentaire en nous inspirant largement de la méthode RASKE (Salminen, 2010) pour le choix du corpus et la collecte d’information sur le contexte d’utilisation, puis sur la méthode de Maler et El Andaloussi (1996) pour la collecte de données à partir du Règlement. Le Document Engineering utilise également cette combinaison d’approches ascendantes et descendantes (Glushko et McGrath, 2005a).

L’analyse documentaire sert, dans les trois méthodes étudiées, à la création de multiples DTD qui reflètent un environnement documentaire. Il est apparu que les données recueillies dans l’analyse englobaient plusieurs documents qui entretiennent des liens plus ou moins étroits avec le CI. Puisque nous ne modélisons que ce dernier, dans ce travail, nous avons ajouté une étape, au début de la modélisation, qui nous permet de délimiter notre objet étudié.

Notre méthode nous a permis de décrire le contexte d’utilisation de l’objet modélisé en détail et de considérer certains des futurs utilisateurs du CI. Cependant, il apparaît que la méthode RASKE bénéficierait mieux à un travail d’équipe interdisciplinaire, formé de plusieurs experts impliqués dans la refonte de la GID, en provenance de plusieurs domaines. Pour cette raison, nous n’avons pu l’utiliser de façon optimale, et avons dû laisser de côté plusieurs des modélisations de Salminen. Le fait que notre effort ait été effectué plutôt en retrait, une limite du présent travail, est d’ailleurs une des raisons principales pour laquelle nous avons préféré utiliser la méthode de M&A, à l’étape de l’élaboration du modèle.

5.2.1 Collecte de données initiale

Étant donné que les objectifs de recherche de l’équipe GID et les nôtres diffèrent, il est apparu que la collecte de données initiale était insuffisante pour réaliser l’approche de la SI à la modélisation des CI de la VDQ. De façon générale, ces documents nous renseignaient surtout sur le contexte d’utilisation, de notre point de vue. Par contre, ils faisaient également état des spécifications du point de vue légal du document, information qui nous a été très utile pour établir les spécifications du document modélisé. Comme notre objet d’étude est un document technologique, un CI originairement et possiblement exclusivement électronique, il est normal que ce dernier ne se retrouve pas dans la collecte de données initiale. En effet, ce type de réalisation du CI n’existe pas présentement à la VDQ, pour autant que nous sachions.

5.2.2 Collectes supplémentaires

Nous avons reçu des artéfacts supplémentaires du CI pour le juge et des dossiers d’infraction, de la greffière de la cour municipale de la VDQ, afin de délimiter notre objet, valider les liens entre les différents documents et étoffer notre analyse des composantes. Une approche uniquement descendante, à partir du Règlement, est insuffisante pour répondre aux besoins opérationnels locaux. Inversement, une approche uniquement ascendante à partir des spécimens pour le défendeur ne représente pas le type de document dans ces multiples réalisations adaptées pour les besoins de la VDQ. La méthode décrite dans le Document Engineering (Figure 5) nous a servi à cette étape.

De plus, nous avons cherché, et trouvé, des documents décrivant le contexte organisationnel et introduisant les différents acteurs en jeu dans l’activité de création. Nous avons également repéré des documents nous permettant de valider les transactions effectuées dans le cadre de l’activité de création du CI de la VDQ. Par contre, la courte durée de la présente étude fait en sorte que le prototype n’a pu être validé ou testé auprès des acteurs, utilisateurs et experts du domaine, étape qui aurait pu introduire de nouvelles données pour analyse.

5.2.3 Examen des documents

L’analyse des documents qui forment le corpus documentaire, et qui sont produits par des acteurs clés du contexte d’utilisation du CI, s’est avérée être une source d’expertise stable

tout au long des multiples itérations du processus de modélisation. Cependant, ces documents ont été créés pour des besoins divers et ne répondent pas directement à nos questions de recherche. Pour cette raison, notre analyse documentaire implique forcément une interprétation de la part de la modélisatrice, et un risque évident d’erreur ou de biais. La consignation des informations recueillies et la validation du modèle, par un expert, membre du jury, au moment de la remise du mémoire, visent à diminuer ce risque d’erreur.

Le fait que nous utilisons principalement des documents écrits pour l’analyse documentaire du CI relève des limites du présent travail. De façon générale, les documents découlant de la rencontre entre l’équipe GID et les acteurs concernés par la GID et la création du CI ont été des documents précieux sur les plans de la signification et la forme du CI et il est tout à fait possible que des entrevues avec des experts du domaine aient été plus efficaces sur ce plan.

C’est en examinant les documents écrits à la recherche de la signification des composantes du CI que nous nous sommes aperçue que le Règlement décrivait indirectement la signification des liens entre celles-ci. La nature itérative du processus de modélisation nous a permis de réévaluer notre approche et d’y intégrer la méthode d’adaptation d’une DTD existante de M&A (Tableau I). Cette décision a eu une influence directe sur la façon dont nous abordons l’approche de la SI à la modélisation. En effet, les péritextes ont été façonnés en même temps que nous avons élaboré la structure de la DTD.

Généralement, l’analyse documentaire de notre méthode s’est avérée efficace pour répondre à nos besoins. Il est cependant apparu, au moment des modélisations, qu’une partie des données colligées et examinées ne pouvaient pas être intégrées au modèle dans sa présente forme. C’est le cas des données sur les transactions effectuées entre les divers acteurs du cadre opérationnel, entre autres.