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sous-rapportés aux services de protection de l’enfance. Les médecins ont une position professionnelle qui leur permet de faire partie des premiers à pouvoir observer des cas de suspicion de maltraitance mais ne présenteraient qu’une faible proportion à l’origine des signalements et des informations préoccupantes (IP). Il nous a semblé important de déterminer les freins à ces écrits, en se concentrant particulièrement sur les psychiatres. Méthodes. Cette étude qualitative basée sur des entretiens semi-structurés, a inclus des psychiatres intervenus dans le suivi d’un mineur avant que celui-ci ne fasse l’objet d’un signalement ou d’une IP en 2013 ou 2014, lors de son hospitalisation en pédopsychiatrie, à Bordeaux. L’objectif était d'évaluer la place faite aux signalements et IP chez les psychiatres, en terme de connaissance, d'application mais surtout de difficultés de mise en œuvre.

Résultats. Nous avons inclus 15 psychiatres. L’étude a fait apparaître des difficultés freinant l’élaboration de signalements et d’IP en lien avec le soin, le mineur, sa famille, les services de protection de l’enfance, la procédure, les faits suspectés et le praticien. Elle a mis en avant une formation initiale jugée insuffisante et un intérêt notable de la part des praticiens pour une formation continue pluridisciplinaire. Le travail en équipe pluridisciplinaire ou en réseau, notamment pour les psychiatres libéraux, ainsi que les partenariats entre les services de protection de l’enfance et le milieu médical, ont semblé indispensables pour mener à bien les démarches.

Conclusion. Il s’agit, à ce jour et à notre connaissance, de la première étude en France portant sur les expériences, le vécu et le ressenti des psychiatres vis-à-vis de la pratique des signalements et des IP. Ce travail s’inscrit dans la droite ligne des préoccupations de la République Française, à travers la loi du 14 mars 2016, visant à « améliorer la

gouvernance nationale et locale de la protection de l’enfance ». Elle permet d’ouvrir des

perspectives de formations efficaces sur l’aide à l’évaluation des bénéfices et risques à s’engager dans de telles démarches.

ABSTRACT Introduction. Suspected child maltreatment are under-reported to child protective services. Clinicians have a professional position which allows them to be among the first to be able to observe suspected abuse but would present a small proportion behind the reports. It seemed important to us to determine the barriers to these reports, focusing particularly on psychiatrists.

Methods. This qualitative study based on semi-structured interviews, included psychiatrists intervened in the monitoring of a minor before it is subjected of reporting in 2013 or 2014, during his hospitalization in child psychiatry in Bordeaux. The objective was to assess the place given to reporting of child abuse among psychiatrists in terms of knowledge, application and especially implementation difficulties.

Results. We included 15 psychiatrists. The study shows the obstacles to reporting related to the care, the child, his family, child protection services, the procedure, the suspected facts and the practitioner. Psychiatrists consider their initial education insufficient and express their interest for a multidisciplinary training. Multidisciplinary teamwork and networking, especially for liberal psychiatrists, as well as partnerships between child protection services and the medical community, seemed also necessary.

Conclusion. This is, to date and to our knowledge, the first study in France on psychiatrists’ experiences and feelings towards child abuse reporting. This work is in line with the concerns of the French Republic, through the law of 14 March 2016, to "improve national and local governance for Child Protection's". It opens effective training opportunities on support to measuring benefits and risks to undertake such steps.

SERMENT D’HIPPOCRATE

« Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque. »

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