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RESULTATS ET DISCUSSIONS 1 Climat

Le bilan annuel moyen de l’eau i la station d’Odienné, calculé par la méthode de Thornthwaite foumit les informations suivantes :

Précipitations 153 1 min Ecoulement 389 min

ETP 1626 mn Infiltration 77 min

ETR 1065 mn Déficit 56 I mn

Excédent 466 mm Volume d’eau d’iitiltration : 785 400 000 in3

(77 mm x 10200 kd)

En moyenne annuelle, I’ETP dans le région est supérieure aux précipitations, ce qui ne permet pas aux plantes de disposer d’eau en quantité suffisalite pour leur croissance optimale.

La valeur de I’ETR imposée par les conditions naturelles d’humidité du sol n’est que de 1065 mm.

3.2 Estimation de la recharge des aquifères

Dans la méthode des bilans hydrologiques, on admet qu’il existe un équilibre entre les précipitations d’une part et le ruissellement, l’évapotranspiration et l’infiltration d’autre part, sous la forme de l’équation :

P=ETR+R+I

Avec P : précipitation; ETR : évapotranspiration réelle; R : ruissellement; 1 : infiltration.

Avec les chifies du tableau 1, la quantité disponible pour l’écoulement superficiel et l’infiltration représente en moyenne aunuelle 466 mn d’eau pour la période considérée. La lame d’eau écoulée étant de 389 mn, il ne reste plus que 77 mn pour l’infiltration. La superficie du bassin étaut de 10200 km2 cela représente un volume annuel d’eau d’infiltration, susceptible d’alimenter les nappes, de 785,4.10” n?.

Mais l’estimation de l’évapotranspiration est particulièrement délicate et, le plus souvent, elle est approchée par les fomules de Penman, Turc, Coutagne ou Thomthwaite. Ces formules présentent un inconvénient majeur : elles ne tiennent pas compte de la répartition des averses dans le temps, ni de la relation intensité-durée des averses. Différentes approches ont été tentées dans le cadre d’études antérieures pour connaître l’ordre de grandeur de la recharge des aquifères.

Une approche de l’évolution de la recharge a été effectuée a partir du l~rogranune de simulation de bilan hydrique mis au point par le CIEH de Ouagadougou sur une période végétative pour une culture (CIEH, 1985).

L’ETP adoptée a été celle de Penman (oy. cité) et les calculs ont été effectués à un pas de temps journalier. Les résultats de la simulation menée montrent que durant la période mars- avril, il n’y a presque pas d’évayotranspiration ni d’infiltration profonde à cause du manque d’eau de surface. Le début de drainage profond a lieu en juillet avec un maximum en septembre. L’infiltration profonde moyenne annuelle représente 5,8% des précipitations.

L’évaluation du coefficient de recharge des aquifères de socle varie du simple au triple selon les différentes méthodes, soit de 6% à 18%. Il conviendrait, dans la programmation des

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opérations hydrauliques et notamment des possibilités d’exploitation, de retenir la valeur la plus pessimiste soit une recharge d’environ 6% de l’apport annuel par les pluies.

3.3 variabilité de la pluviométrie

Le calcul du coefficient hydroclimatique moyen (défini au $ 2.1) de 1935 à 1992 permet d’évaluer les différentes fluctuations du climat et de déterminer les périodes normales, les périodes humides et les périodes sèches. Ll s’agit là d’une notion relative liée à la période d’ensemble : uu épisode normal (respectivement humide ou sec) correspond à une moyelme mobile des pluviométties annuelles égale (respectivement supérieure ou inférieure) à la moyenne de la pluviométrie sur l’ensemble de la période.

On ‘peut noter, en observant le diagralmne de la figure 3 représentant l’écart de la pluviométrie annuelle, que la période d’étude se divise en quatre sous-périodes : deux périodes normales 1935- 1944 et 1970- 1982, une période humide 1944- 1970 et enfin une période sèche de 1982 à ce jour.

Ce résultat appelle deux remarques : la première est que la région d’étude, bien que proche des régions sahéliennes, ne semble pas être affectée par la première grande sécheresse de 196% 1974. Pendant cette période la yluviométrie est restée excédentaire, permettant la recharge normale des nappes souterraines. La deuxième remarque est que, à partir de la sécheresse de 1983, la région est de plus en plus vulnérable à la sécheresse, ce qui explique le déficit prolongé de la yluviométrie depuis cette date jusqu’à ce jour.

Figure 3 : Ecarts pluviométriques de la région d’odienné de 1935 à 1992

Les changements suwenus depuis 1980 sont-ils suffisamment siguificatifs pour affirme1 que le climat change dans le Nord de la Cote d’hoire ? Le tableau 3 qui présente la pluviométrie moyenne annuelle de 1940 à 1990, aux mois de mai à octobre, apporte des élémepts d’explication.

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0

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3.4 - Fluctuation climatique par classe de 10 ans pour les 6 mois les plus pluvieux Tableau 3 : Fluctuations SUI-SO ans, par classes de 10 ans, pour les 6 mois les plus pluvieux

Une analyse de ce tableau et de la figure 3 permet de constater que :

Figure 3 : Fluctuation climatique par classes de 10 ans pour les 6 mois les plus pluvieux

- la prédominance de pluie au mois d’Aoüt, - la période 1980-90 est la période la plus sèche,

- le mois de Juillet habituellement connaît une diminution considérable de la 1hviomCtrie.

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Flwztuations climatiqr~es

3.5. - Comportement des réservoirs

Nous avons mené deux campagnes de prélèvement du niveau dynamique des points d’eau à travers tout le département d’Odieuné.

La première campagne s’est déroulée au mois de Mai 1992, en pleine saison sèche, et la deuxième campagne au mois de Novembre 1993, à la fin de saison pluvieuse. Une campagne antérieure a été menée au mois de Mars 1976 par l’entreprise de Forage sur la plupart de ces mêmes points d’eau juste après l’exécution, eu saison sèche. Nous avons comparé les résultats de nos mesures avec celles de l’entreprise de forage.

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Effets de tarissement

2O.OL

18.OC

16.OC

14.00

12.00

10.00

8.OC

6.00

-NePIS-MAI

m-.-e N-PIEZ-NOV -- -N PIEZ ORG -... -~~~ -.-. r-_z.-_--

L’objectif de ce travail est d’évaluer l’effet des prélèvements d’eau sur les résewoirs après 16 ans d’exploitation, et la capacité d’infiltration des eaux dc surface et des eaux météoritiques, c’est-à- dire la recharge.

Ainsi, pendant les saisons sèches, si le niveau dynamique de la plupart des points d’eau, est presque équivalent au niveau enregistré en 1976, alors on peut en déduire que le résewoir est assez stable, et que la recharge avive à compenser les prélèvements.

Si en saison sèche le niveau dynamique des points d’eau est très inférieur au niveau de 1976, ceci implique que le réservoir est en train de tarir, et que la recharge est insuffisante.

A la fin de la saison pluvieuse, on constate que le niveau dynamique des points d’eau, reste inférieur à celui de 1976, ceci confirme en effet la thèse du tarissement du réservoir qui n’amive plus à atteindre son niveau initial.

La figure 4 montre pour la plupart des cas, une tendance au tarissement.

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Ces résultats confirment en effet un assèchement du climat dans cette région depuis 10 ans.

La conséquence de cet assèchement est sans doute la perturbation du calendrier agricole des paysans.

L’une des conséquences de cet assèchement est certainement la perturbation du calendrier agricole. En effet, les paysans de la région avaient l’habitude, avant 1980. de faire les premiers labours à la fin du mois de mai. Les premières pluies de juin favorisaient la germination, les pluies de juillet la croissance et celles d’août la maturation. Ce calendrier est si ancré dans l’esprit des paysans qu’ils continuent aujourd’hui à le respecter. Or, la culture de riz de trois mois, qui est de fait l’activité agricole principale, commence à connaître des problèmes.

En effet, les pluies de juin ne dégagent plus l’excédent d’eau habituel; en conséquence les semences faites à la fin de mai se perdent. 11 faudrait donc commencer à semer au milieu de juin par mesure de sécurité. Il s’agit là d’urne proposition.

4. CONCLUSIONS

Les problèmes climatiques étant très complexes, il est difficile d’aborder tous leurs aspects physiques et sociaux. Les crises climatiques, les épisodes secs et les épisodes humides sont téléconnectés, c’est à dire interdépendants les uns les autres dans le temps et dans l’espace à l’échelle de la terre entière. Dans cette étude, nous avons essayé de mettre en relation les résultats de l’analyse des données pluviométries régionales et les réalités quotidiemles de la paysannerie africaine. En effet, lors des ateliers régionaux de préparation du Plan National d’Action pour l’Environnement (Collectif, I994), les populations conkultées ont été unanimes à signaler parmi leurs problèmes la sécheresse et les perturbations climatiques

cultural. Les données analysées semblent bien confirmer ces phénomènes. Il seulement de constater ou d’évaluer certains paramètres tels que les besoins recharge des eaux souterraines. 11 s’agit aussi d’informer et de proposer palliatives.

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