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b. Les ressources de la « forêt et des industries du bois »

Elle est majoritairement composée de feuillus (68 % de peuplements à base de feuillus, 22 % de peuplements à base de résineux, et 10 % de peuplements mixtes).

Les essences majoritaires sont le chêne (sessile et pédonculé) pour les feuillus et le pin maritime pour les résineux. Le chêne est, toutes essences confondues, majoritaire, puisqu’il constitue l’essence principale de 46 % des peuplements forestiers régionaux, les peuplements de pin maritime représentant, quant à eux, 54 % des peuplements résineux.

La biomasse d’origine forestière comprend : le bois d’œuvre, le bois de trituration destiné à l’industrie des panneaux et du papier et le bois énergie (plaquettes, granulés, bois bûche, ...). Suivant la nature des essences, la dimension et la qualité des tiges, la proportion entre ces 3 usages peut être très variable. La recherche de la valorisation la plus noble des produits est un facteur de durabilité économique pour le propriétaire, mais l’est aussi en matière de stockage de carbone ; elle doit donc se faire en respectant la hiérarchie des usages mentionnée précédemment (cf II.1 du rapport). Quoi qu’il en soit, et dans tous les cas, l’exploitation de bois d’œuvre génère du bois industrie et/ou du bois.

Les inventaires menés par l’IGN ont permis d’évaluer la production

biologique (bois sur pied – volumes IGN) de la forêt en Pays de La Loire, pour la période 2005-2013 à 2,7 millions de m³/an54.

53 Source : IGN, 2016

54 3,5 millions de m³/an en comptant les branches et menus bois inférieurs à 7 cm

© A. THIVOLLE-CAZAT/FCBA

Les comparaisons d’inventaires de terrain menés par l’IGN, toujours sur cette période 2005-2013, montrent que sur une production biologique moyenne de 7,5 m3/ha/an, 3,8 m3/ha/an n’étaient pas récoltés une fois la mortalité naturelle déduite. On observe ainsi que 46 % seulement de la production nette des peuplements forestiers des Pays de la Loire est récoltée. Les analyses par essences montrent que ces constats s’appliquent autant aux feuillus qu’aux résineux, et de manière encore plus nette pour le chêne pédonculé qui n’est récolté que pour légèrement plus du quart de sa production. On notera en outre, en considérant les inventaires sur des périodes différentes, que la part de la production biologique récoltée a diminué au cours des 3 dernières décennies successives.

Cet état de fait s’explique de plusieurs manières, qui se cumulent :

• des choix de gestion durable impliquant une capitalisation des peuplements en vue d’augmenter la part de bois d’œuvre dans ceux-ci,

• un pourcentage important de « jeunes forêts » (la surface forestière s’est accrue de près de 25 % depuis 30 ans, principalement aux dépens de délaissés agricoles), qui sont donc en phase de production sans récolte ou de manière très faible,

• un déficit de renouvellement des peuplements, un certain nombre d’entre eux ayant atteints ou dépassés leur maturité 55,

• une sylviculture en moyenne insuffisamment dynamique pour plusieurs catégories ou type de peuplements ou essences.

Ces conclusions sont confortées par d’autres approches.

Les enquêtes annuelles de branche et scierie (Agreste – DRAAF) indiquent que les volumes récoltés en Pays de la Loire (volumes commerciaux, bois abattus) sont voisins de 1 million de m³ de bois ronds/an ces dernières années (2014 à 2017). On notera que ces 4 dernières années ont vu cette récolte augmenter (comprise entre 800 000 et 900 000 m³ les années précédentes), en particulier sous l’effet d’une mobilisation accrue du bois énergie (développement de chaufferies collectives, mobilisation du fonds chaleur, dispositif AMI DynamicBois).

Cette récolte est constituée pour près de la moitié de bois d’œuvre, de manière assez stable bien que légèrement en baisse sur plusieurs années consécutives.

Le bois énergie (non auto-consommé) représentait sur ce total nettement moins de 150 000 m³ jusqu’en 2012 pour dépasser très nettement les 200 000 m³ depuis, ayant même atteint 320 000 m³ en 2015. Les 2 dernières années de cette enquête situent la récolte de bois énergie autour de 270 000 m³/an. Ces chiffres restent visiblement tributaires de la conjoncture annuelle : douceur de l’hiver influant sur les stocks, prix du gaz et du fioul, nombre de nouveaux projets de chaufferies…

Par ailleurs, la transformation des bois récoltés (1ère ou 2nde transformation) génère des connexes qui peuvent être mobilisés pour un usage énergétique (cf § industrie du bois ci-après).

Enfin, une étude réalisée par l’Ademe en 2012 (soit antérieurement à la hausse des volumes de bois énergie récoltés constatée par les chiffres Agreste) sur le bois de chauffage domestique a estimé un volume supplémentaire de bois de l’ordre de 470 000 m³ récolté pour de l’autoconsommation (hors circuits commerciaux). Il s’agit principalement de bois de feuillus consommé pour le chauffage domestique 56.

55 Sources : analyse du kit IGN – DRAAF, 2017 et observatoire du renouvellement de la forêt privée en Pays de la Loire – CRPF, 2016 56 Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par Solagro, Biomasse Normandie, BVA et Marketing freelance (étude publiée en juin 2013).

En conclusion, ces différents éléments permettent d’affirmer :

• que la récolte de bois en Pays de la Loire, tous usages confondus, est voisine de la moitié de la production biologique des peuplements forestiers,

• qu’il existe, dans le cadre d’une gestion sylvicole durable, des marges de manœuvre pour une mobilisation supplémentaire,

• que celle-ci pourra se faire au bénéfice des différents usages, dans le respect de la hiérarchie de ceux-ci, ce qui profitera notamment, de manière directe ou induite, au bois énergie.

Les volumes récoltés en Pays de La Loire

Les industries du bois en Pays de La Loire correspondent aux entreprises d’exploitation forestière et aux entreprises de transformation du bois.

Bien que la région soit peu forestière, la filière bois est un secteur industriel régional très important avec environ 30 000 emplois. C’est une des premières régions de France pour les activités de transformation du bois, notamment productrices de connexes mobilisables pour l’énergie.

L’exploitation forestière est la première étape de valorisation de la production forestière. Les Pays de La Loire comptent 67 entreprises ayant leur siège social dans la région en 2016. Elles ont récolté 60 % de la récolte ligérienne, les volumes restants étant récoltés par des entreprises des régions voisines.

Parallèlement, les entreprises d’exploitation forestière ligériennes exploitent du bois hors région Pays de

La Loire pour un volume de près de 415 000 m³ 57.

Les flux de bois forestiers en Pays de La Loire en 2016

57 Agreste – enquête exploitations forestières et scieries 2016

La production de sciages en Pays de La Loire est en progression sur les 5 dernières années. Elle s’élève à environ 220 000 m³ (hors déroulage de peupliers) en 2016. L’effectif des scieries est de 1100 employés en 2012 avec une concentration plus forte en Vendée (500 employés pour le département).

La production annuelle de connexes de scieries (1ère transformation) est évaluée entre 210 000 et 230 000 tonnes par an58.

La seconde transformation concerne la fabrication de charpente, de menui-series ou de meubles. Les connexes de la seconde transformation de bois sont cependant difficiles à apprécier, tant en qualité qu’en quantité, notamment en raison d’une valorisation de plus en plus forte par les entreprises de transformation du bois elles-mêmes.

Dans le cadre du SRB, le chiffre retenu pour la production de connexes issue des entreprises du bois (1ère et 2nde transformations) est celui proposé dans le cadre de « l’étude prospective bois-énergie en Pays de La Loire » réalisée par le CEDEN avec l’expertise d’Atlanbois en 2015, soit 400 000 tonnes de connexes dont 200 000 tonnes issus de la 1ère transformation. Plus de la moitié des produits connexes est aujourd’hui destinée à la production de bois énergie59.

58 Agreste – enquête exploitations forestières et scieries 2016

59 Issue de « l’étude prospective bois-énergie en Pays de La Loire » réalisée par le CEDEN avec l’expertise d’Atlanbois en 2015

Les points de vigilance

La forêt rend plusieurs services qu’il s’agit de préserver : rôle dans le changement climatique (puits de carbone), dans la préservation de la biodiversité et des paysages, dans la protection de la qualité de l’eau, de l’air et des sols. Elle fournit également une ressource dont l’exploitation doit se faire de manière durable, sans remettre en cause la durabilité de l’écosystème, et dont les usages doivent autant que possible respecter la hiérarchisation bois d’œuvre > bois industrie > bois énergie, sachant que l’objectif prioritaire de valorisation en bois d’œuvre génère de fait du bois énergie.

La gestion durable de la forêt et une sylviculture dynamique sont favorables au stockage de carbone. En effet, les arbres séquestrent d’autant mieux le carbone qu’ils sont jeunes et en croissance. De plus, le bois d’œuvre produit, notamment utilisé dans la construction, permet également le stockage de carbone.

Principaux enjeux identifiés

Articulation des usages Différents usages du bois : bois d’œuvre, bois industrie, bois énergie et respect de la hiérarchie des usages (cf. II.1 du rapport)

Qualité des sols Maintien du retour au sol des menus bois afin de préserver la fertilité des sols Qualité de l’eau Rôle d’épuration et de protection contre les pollutions diffuses

Qualité de l’air Réalisée dans de mauvaises conditions, la combustion du bois peut être émettrice de particules

Climat Puits de carbone

Biodiversité et services

écosystémiques Réservoir de biodiversité, habitat

Aménités et rôle social Paysage et loisirs (chasse, promenade…)

Evolution des pratiques Les pratiques forestières peuvent évoluer en lien avec le changement climatique et doivent se faire dans l’optique d’une gestion durable

Les objectifs de mobilisation

L’objectif de mobilisation pour la biomasse issue de la forêt et des industries du bois est de 400 000 tonnes supplémentaires d’ici 2030 valorisées en énergie. Cet objectif est en particulier issu de « l’étude prospective bois-énergie en Pays de La Loire » de 2015, réalisée par le CEDEN avec l’expertise d’Atlanbois.

En effet, l’atelier SRB « bois énergie » de 2017 (qui alimente également le PRFB pour sa partie bois énergie), a retenu une progression possible ne mettant pas en péril la ressource (existence de stocks sur pied conséquents en attente de valorisation) et répondant aux besoins du marché sans le déstabiliser : l’objectif ambitieux est de mobiliser progressivement des volumes supplémentaires de bois énergie jusqu’à atteindre un plafond de 400 000 tonnes supplémentaires. Cet objectif a fait consensus et a été validé par les différents acteurs de la filière et confortés par les données disponibles.

L’objectif de mobilisation supplémentaire vise les installations collectives et industrielles, la consommation pour le chauffage domestique étant supposée constante.

Gisement Estimation des volumes potentiels

produits/an Usages potentiels Volumes valorisés en énergie en 2016

Total d’environ 740 000 m³ soit 670 000 tonnes

Cet objectif concerté ne résultant cependant pas d’une étude « ressources » proprement dite et des connaissances nouvelles ayant en outre été acquises depuis (données du kit régional IGN), les actions du PRFB (« déterminer un objectif global de renouvellement pour les principales essences forestières en intégrant les conséquences du changement climatique » ; « déterminer le volume supplémentaire à mobiliser en maintenant le rôle multifonctionnel des forêts ») viendront conforter ou préciser l’objectif de mobilisation énergétique, en prenant comme base de raisonnement, cette fois, les évolutions attendues en matière de gestion durable sylvicole.

Ces 2 actions permettront, via une hausse sensible attendue des renouvellements et une dynamisation de la sylviculture, de déterminer les volumes de bois supplémentaires à mobiliser, tous usages confondus, qui seront donc issus à la fois des peuplements à renouveler et des éclaircies. Sur ceux-ci, le volume de bois énergie pourra être évalué, qu’il provienne des produits principaux d’exploitation (peuplements pauvres, éclaircies) ou des produits secondaires d’exploitation (tiges de moindres qualité, sur-billes, houppiers). La hiérarchie des usages sera ainsi respectée. Cela induira également une augmentation des connexes de scieries, en partie mobilisable pour l’énergie.

La cohérence entre les objectifs de mobilisation des ressources forestières à l’horizon 2030 est ainsi assurée entre le SRB et le PRFB.

Cette mobilisation supplémentaire dépend cependant du développement de tous les usages du bois et du contexte de coût du bois énergie par rapport aux énergies fossiles. Le développement des filières liées au bois d’œuvre est déterminant pour augmenter la récolte, valoriser économiquement le bois énergie et en mobiliser davantage, dans le respect de la hiérarchie des usages, et des enjeux environnementaux, tout en stockant du carbone par cette biomasse gérée durablement.

60 Source : FCBA – Chiffres clés 2018

II.2.c. Les ressources issues des « biodéchets »