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RESSOURCES programme Erasmus en 1987 jusqu’à l’actuel programme d’action communautaire, Erasmus +3,  lancé en 2014 pour une période de sept ans. cette priorité est en quelque sorte renforcée par la  fixation d’un objectif cible dans le cadre de la stratégie européenne 2020 : d’ici à 2020, 20 %  des diplômés de l’enseignement supérieur et 6 % des jeunes issus de la formation professionnelle  initiale devront avoir effectué une période d’au moins trois mois à l’étranger. fruit de la fusion des sept programmes précédents – éducation et formation tout au long de la  vie (Erasmus, Leonardo da Vinci, comenius et grundtvig), Jeunesse en action et les cinq pro- grammes de coopération internationale4 – et complété par une mesure spécifique « sport », ce  nouveau programme Erasmus + doit contribuer à l’acquisition de compétences et d’aptitudes  dont les citoyens ont besoin dans la société : de la connaissance, au renforcement de l’em- ployabilité, au développement de l’innovation au sein des systèmes éducatifs et de formation, à  l’appropriation de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage… Dans le cadre d’Erasmus +, les mobilités des personnes et des professionnels au sein de l’union  européenne – voire en dehors pour certaines actions – se trouvent renforcées à tous les âges de  la vie et pour tous les niveaux de formation, notamment dans le cadre formel de l’enseignement  (primaire, secondaire et supérieur) et de la formation professionnelle. Sur l’enveloppe financière  totale du programme, 77,5 % des fonds sont en effet alloués au secteur de l’éducation formelle  et  de  la  formation5.  Dès  lors,  les  jeunes  élèves,  étudiants,  apprentis  ou  en  formation  profes- sionnelle, sont largement concernés par ce nouveau programme d’action communautaire (voir  l’encadré 1).

Si l’état apporte également une aide financière aux séjours à l’étranger dans le cadre de l’éduca- tion formelle (voir l’encadré 2), les collectivités territoriales et, en première ligne, les régions sont  de plus en plus nombreuses à s’engager sur ce terrain et deviennent progressivement des acteurs  clés  de  la  mobilité  européenne  et  internationale  des  jeunes  en  formation6.  étroitement  liées  à  leurs compétences obligatoires, leurs mesures d’aide et de soutien ciblent en priorité les publics  de l’enseignement secondaire et supérieur (étudiants et lycéens), de la formation professionnelle  (apprentis et stagiaires de la formation professionnelle) et, plus récemment et à la périphérie, les  jeunes demandeurs d’emploi7. ces mesures prennent le plus souvent la forme de bourses ou de  coups de pouce financiers directement versés aux jeunes ou aux organismes chargés de les en  faire  bénéficier  (établissements  d’enseignement,  de  formation…)8.  « En  2007,  les  régions  ont  consacré 92,5 millions d’euros à la mobilité européenne et internationale des jeunes. 

3. Le Fonds social européen (FSE) et, plus particulièrement, le programme opérationnel national « Initiative pour l’em- ploi des jeunes » peuvent également être utilisés comme instrument financier au service de la mobilité européenne et internationale des moins de 26 ans.

4. Erasmus Mundus, Tempus, Alfa, Edulink et le programme de coopération avec les pays industrialisés.

5. 10 % des fonds sont attribués au secteur de la jeunesse, 3,5 % au mécanisme de garantie des prêts et 1,8 % au sport. 6. De manière moins fréquente, les villes et les conseils généraux peuvent également contribuer au développement de la mobilité internationale des jeunes. Le conseil général des Hauts-de-Seine, par exemple, a mis en place le pro- gramme « Initiatives jeunes solidaires » qui finance des projets de solidarité internationale dans les pays concernés par sa politique de coopération. De son côté, la ville de Tourcoing a mis en place en 2010 le plan « Move » qui se décline en deux sous-programmes : « Move to Work », pour la mobilité professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi, et « Move to Change » soutenant les projets humanitaires ou citoyens des jeunes à l’international.

7. Les régions Aquitaine et Île-de-France, par exemple, ont récemment élargi le spectre de leurs interventions en élaborant des programmes de mobilité spécifiques pour les demandeurs d’emploi. Ces programmes restent toutefois marginaux – en termes de budget et de nombre de bénéficiaires – par rapport à ceux dédiés à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle.

RESSOURCES 96 Plus de 95 000 jeunes ont bénéficié d’aides de la part des régions pour leur mobilité internationale.  2 659 jeunes étrangers ont été soutenus pour un séjour en france et 93 476 jeunes ont pu effec- tuer une mobilité à l’étranger, dont près de 42 500 lycéens, 7 260 apprentis, 38 900 étudiants et  1 400 demandeurs d’emploi9. » Les dispositifs régionaux d’aide à la mobilité internationale trouvent 

9. e. derriennis, y. leChevallier, Les régions françaises au cœur de la mobilité européenne et internationale des jeunes, étude préalable réalisée par l’Agence COOP DEC Conseil à la demande de l’Association des régions de France (ARF), 2008.

ENcADRé 1 – LE PROgRAmmE ERASmuS + éDucATION  

& fORmATION*

Erasmus + Education pour les adultes (ex-Grundtvig) permet aux personnels des orga- nisations actives dans le domaine de l’éducation des adultes (enseignants, formateurs, éducateurs, responsables de structures, conseillers…) de réaliser des périodes de for- mation, des missions d’enseignement ou de formation dans un pays étranger. Il se compose de trois actions clés :

Action clé 1. La mobilité à des fins d’apprentissage

Cette action clé finance les séjours à l’étranger pour les étudiants, les jeunes en forma- tion professionnelle, les membres des équipes éducatives et les personnels.

Erasmus + Enseignement supérieur (ex-Erasmus)offre la possibilité aux étudiants de réaliser un stage à l’étranger ou d’effectuer un ou plusieurs semestres d’études dans une université européenne et prochainement à l’international.

Erasmus + Enseignement et formation professionnelle (ex-Leonardo da Vinci)permet aux jeunes qui suivent une formation professionnelle initiale d’effectuer un stage à l’étranger.

Erasmus + Enseignement scolaire (ex-Comenius) favorise les actions de mobilité en Europe pour les enseignants et les personnels des établissements scolaires, mais éga- lement pour les élèves dans le cadre de partenariats stratégiques**.

Action clé 2. La coopération pour l’innovation et l’échange de bonnes pratiques

Sont financés dans le cadre de cette action clé les projets de coopération internatio- nale et le partage d’expériences entre institutions : partenariats stratégiques, alliances de la connaissance, alliances sectorielles et coopération internationale avec les pays hors Europe.

Action clé 3. Le soutien à la réforme politique

Cette action vise le renforcement des outils et des instruments mis en place pour fa- ciliter la mobilité en Europe ainsi que la coordination des États membres de l’Union européenne dans les domaines de l’éducation et de la formation.

* Pour plus d’informations, voir le site de l’Agence Erasmus + France Éducation & Formation, gestion- naire des programmes d’éducation formelle : www.agence-erasmus.fr

** Partenariats qui visent, dans le cadre du programme Erasmus +, la coopération au sein d’un même secteur ainsi que la coopération intersectorielle dans le but de développer des pratiques innovantes.

RESSOURCES une légitimité dans leur contribution à l’insertion professionnelle des jeunes et au développement  économique local10 ; les régions sont en effet généralement en attente d’un « retour sur investisse- ment » sur leur territoire. Les conseils régionaux élaborent leur action publique en faveur de la mobilité des jeunes appre- nants à l’articulation entre opportunités européennes et enjeux locaux. En effet, ils se positionnent  fréquemment en complément des politiques communautaires en proposant de manière volonta- riste des aides supplémentaires aux bourses de mobilité accordées par l’union européenne11,  notamment pour les étudiants et les jeunes en formation professionnelle. Parallèlement, les ré- gions créent également leurs propres dispositifs indépendamment des programmes européens, 

10. Sur ce point, voir Talleu C., L’européanisation des politiques de jeunesse. L’action publique en faveur de la mobilité des jeunes, rapport d’étude, INJEP, Paris, juin 2013.

11. Les régions se saisissent également des programmes d’action communautaire dans le domaine de l’éducation et de la formation en rejoignant des consortiums dans le cadre de projets européens multilatéraux (programme Erasmus + Éducation & Formation, notamment) pour développer des actions de plus grande ampleur dans le domaine de la mo- bilité et être visibles sur la scène européenne voire internationale.

ENcADRé 2 –

LES AIDES DE L’éTAT POuR LA mObILITé