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4 DE LA RESISTANCE AU COMPROMIS

Dans le document Le transfert, de Freud à Lacan (Page 43-63)

Transfert et résistance

4 DE LA RESISTANCE AU COMPROMIS

Le chapitre précédent nous a amenés à traiter de la question du transfert dans son rapport étroit avec la résistance. Il s’agit là de la première forme de transfert décrite par Freud : le transfert y était conçu comme une résistance au progrès de la cure, autrement dit au dévoilement de l’inconscient. Nous avons dit qu’il y a bel et bien deux axes de nature différente, comme on peut le montrer à partir du « Graphe L ».

Freud, en 1912, dans son texte « La dynamique du transfert », ne voyait plus le transfert comme une résistance, mais comme un compromis entre deux types de désirs de nature différente, corrélatifs aux deux axes du Graphe L. De cette manière, le transfert passe d’un axe à l’autre, il passe de l’axe a a’, résistance imaginaire, à l’axe a A, registre

symbolique à travers lequel se dévoile l’inconscient freudien.

En ce qui concerne la première version du transfert des « Etudes sur l’hystérie » (le transfert comme résistance), nous avons évoqué le cas de la patiente hystérique qui, tout en ne refusant pas de suivre la cure avec Freud, « n’avance » pas dans le processus analytique en raison d’un transfert qu’elle fait sur Freud. La patiente, au lieu de se remémorer un souvenir qui était à l’origine de ses symptômes, a une pensée analogue au souvenir, mais concernant Freud. Il s’agit d’un transfert amoureux, ce que Freud appellera par la suite « amour de transfert ». Mais revenons sur l’explication que nous donne Freud sur ce phénomène particulier qu’est la résistance : « le contenu du désir avait surgi dans le conscient de la malade, mais sans être accompagné du souvenir des circonstances accessoires capables de situer ce désir dans le passé (la chaîne associative). Le désir actuel se trouva rattaché, par une compulsion associative, à ma personne évidemment passée au premier plan des

préoccupations de la malade59 ». Nous suggérions que c’est dans ce décalage entre ces deux désirs différents, que devrait se situer la question qui permettrait de faire avancer la cure, ce que la phrase « pourquoi tant de colère contre un parfait inconnu ? » résume fort bien.

59 Etudes sur l’hystérie, op. cit., p. 245

Nous avions appliqué sur le « Graphe L » ces deux désirs décrits par Freud :

« contenu du désir inc » (O) --- a’ = Freud « à ma personne… » (« désir actuel »)

la patiente = a --- A [ O - A] : « enchaînement logique des faits ». De cette manière, l’enchaînement logique de la cure ((O) - A) est court-circuité par l’idée d’embrasser Freud. Ce décalage entre deux désirs de nature différente est présente chez Freud dès le début de son œuvre60. Mais c’est surtout dans « L’interprétation des rêves » que Freud introduit ce double désir comme deux pièces nécessaires à l’engrenage de son « appareil psychique ». En effet, selon Freud, pour qu’un rêve se produise il faut deux désirs : l’un actuel et l’autre inconscient. Le désir actuel, rattaché aux « restes diurnes », est le masque du désir inconscient. Freud écrira que le désir inconscient est comme le capitaliste, qui a de l’argent mais n’a pas d’idées, tandis que le désir actuel est comme l’entrepreneur, qui a beaucoup d’idées, mais n’a pas d’argent. Il faut donc les deux désirs pour que l’entreprise du rêve puisse fonctionner.

Si nous revenons à la question qui nous intéresse, le transfert conçu comme résistance, nous verrons que le masque est nécessaire pour que le désir inconscient puisse apparaître sous une forme déguisée. La thèse de Freud consiste à soutenir que n’importe quelle formation de l’inconscient (rêves, lapsus, actes manqués, symptômes) n’est rien d’autre que le masque d’un désir inconscient. Autant dire donc que le refoulement, ce que Lacan appelle la « castration symbolique », condamne toute représentation inconsciente au masque, au semblant. Dans le cas cité de la patiente qui a l’idée d’embrasser Freud, nous avançons l’hypothèse qu’il y a un rapport immédiat à Freud, a—a’, qui n’est qu’un court-circuit, une fermeture, par rapport à l’ouverture qui aurait dû opérer au niveau de $ -- A, par l’intermédiaire de l’association libre. Il y a donc ces deux plans qu’il faut savoir bien différencier : l’idée de Lacan est qu’on ne comprend rien à la psychanalyse si l’on ne tient pas compte de cette différence. Tout transfert apparaît ainsi comme un masque et, pour donner un exemple, le fait qu’on répète sur

l’analyste le même rapport qu’on a eu avec le père, montre bien que le premier venu peut très

bien faire l’affaire et porter le masque du père. Mais s’agit-il vraiment du « premier venu » ? Nous sommes là dans la caricature. Il est clair qu’il ne s’agit pas de prendre l’analyste pour le père comme si on l’avait devant soi. Toute la question est là : on ne répète pas n’importe quoi. Ce que l’on répète est quelque chose de raté, par définition, dans la relation avec le père – quelque chose d’obscur. Le cas de l’Homme aux rats, que nous allons étudier plus loin, montre comment le patient prend Freud pour son père : mais ce dont il est question n’est pas la personne du pauvre père sous-officier plus ou moins malheureux, par ailleurs déjà décédé à l’époque de l’analyse (même si l’identification du sujet à ce père est un élément essentiel du cas). Le patient répète avec Freud un « vécu » qui n’en est pas un – un vécu fantasmatique où un père le pousse dans le symptôme, le pousse à jouir de son symptôme. Il s’agit d’un père fantasmatique, incarné pour l’Homme aux rats par la figure d’un dénommé « capitaine cruel » - à tel point qu’à certains moments de la cure, le sujet appellera Freud « Mon capitaine »61.

Une objection pourrait nous être faite : « si le patient nous prend pour son père, on n’a qu’à lui dire qu’on n’est pas son père ! ». Mais quel serait l’inconvénient ? Il est clair qu’il s’agirait là d’une intervention « cognitivo - comportementale »… qui consisterait à renvoyer le patient à la réalité : évidemment, on n’est pas son père. L’inconvénient est que ce faisant on

méconnaît profondément le fait que la psychanalyse traite avec le discours du patient et non pas avec la réalité - réalité qui, pour la psychanalyse, est faite, construite, par ce même discours. Ceci est connu même des « cognitivistes », au point qu’une de ses principales figures, John Searle, a pu écrire un livre intitulé « La construction de la réalité sociale »62, où il explique que nous vivons dans un monde artificiel, construit par la fiction des liens sociaux et du langage. Donc, l’idée d’expliquer au patient qu’on n’est pas son père n’est pas

seulement naïve et non-psychanalytique - et plutôt « cognitiviste », mais de plus, ce serait d’une grande malhonnêteté. Un cognitiviste renvoie le patient « à la réalité », mais en attendant, il ne lui demande pas d’associer librement…

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61 Freud, S., Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle, Cinq Psychanalyses, Paris, P.U.F., 1954. 62 Searle, J., La cosntruction de la réalité sociale, Paris, Gallimard, 1998.

Depuis 1912, Freud écrit différents textes qui sont assemblés en français sous le titre « La technique psychanalytique ». C’est à cette époque que la réalité de la cure analytique s’impose à Freud.

En quoi consistent ces « écrits techniques » de Freud ? : « La dynamique du transfert » (1912), « Conseils aux médecins sur le traitement analytique » (1912), « Le début du traitement » (1913), « Remémoration, répétition et perlaboration » (1914) et encore « Observations sur l’amour de transfert » (1915). Dans le texte intitulé « Remémoration , répétition et perlaboration », Freud commence par rappeler les antécédents historiques immédiats de la technique analytique, à savoir l’hypnose : « Les buts que l’on cherchait alors à atteindre, à l’aide de l’hypnose, étaient le rappel du souvenir et l’abréaction »63. Il s’agit de récupérer des souvenirs « pathogènes » en ceci qu’ils seraient à l’origine du symptôme. De cette manière, la psychanalyse a pu être confondue avec la recherche d’un aveu. Ce qui fera dire à Foucault, dans le volume de son Histoire de la sexualité, consacré à « La volonté de

savoir », que c’est dans cette recherche de l’aveu que la psychanalyse se place très aisément

dans le contexte historique qui était le sien. Voilà ce à quoi se réduit la découverte freudienne pour Foucault : d’une part, Freud a découvert le rôle étiologique de la sexualité dans la névrose – et ceci n’était pas une découverte du tout car tout le monde en parlait à l’époque, même Charcot – en ce sens, Freud ne serait qu’un fils de son temps ; d’autre part, il y a ce que Foucault appelle « l’hypothèse répressive », à savoir qu’il y a toujours un « refoulement », et que ce refoulement est essentiellement sexuel, de telle sorte qu’il faut que le patient avoue le souvenir sexuel pour obtenir sa guérison. En ceci, toujours selon Foucault, la psychanalyse ne se différencierait pas de n’importe quelle autre « psychologie de l’aveu »64.

Foucault méconnaît la question du « dévoilement de l’inconscient », qui appartient au seul axe « $ -- A », et réduit ainsi, la psychanalyse au seul premier plan « a –a’ ». Appliqué à la question du transfert, cela voudrait dire que la patiente doit avouer qu’elle a eu l’idée

d’embrasser Freud. Voilà tout. Mais est-ce bien cela que la psychanalyse ? Les praticiens qui veulent nourrir la dimension du « ici et maintenant » dans la cure – c’est-à-dire ceux pour qui la cure se réduit à ce qui se passe entre l’analyste et son patient dans ce qu’on appelle le transfert le plus immédiat – restent, comme le dit Foucault, dans la « psychologie de l’aveu ». C’est pour cette raison que Serge Cottet écrit : « Il faut bien dire qu’à cette époque [« Etudes sur l’hystérie », 1895], la cure analytique est calquée sur l’interrogatoire ; mais celui-ci a finalement peu de rapport avec l’interrogatoire policier, puisque le patient (…) est invité à

63 La technique psychanalytique, Paris, P.U.F., p. 105

dire non seulement ce qu’il sait, mais aussi et surtout ce qu’il ne sait pas. C’est sans doute cette supposition de savoir faite à l’autre qui définit le mieux la relation de Freud à

l’hystérique »65.

Lacan a pu ainsi parler du « sujet supposé savoir »66. Il est clair que la supposition de savoir n’est pas seulement faite à l’autre (l’autre doit avouer, doit dire ce qu’il pense, etc.), la

supposition d’un savoir est faite à l’inconscient – c’est « l’hypothèse de l’inconscient ». On suppose que dans ce que le patient dit, il y a un savoir sur son symptôme (c’est la raison pour laquelle le « souvenir », comme l’association sont essentiels). Mais cette supposition de savoir ne tient qu’à partir du moment où nous avons un patient qui accepte la règle fondamentale. Car le patient, lui, ne sait rien – c’est son « inconscient » qui sait, pas lui : la supposition de savoir apparaît en rapport avec l’analyste, seulement dans la mesure où celui-ci permet de faire exister l’inconscient.

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A partir du moment où la « supposition » du savoir vise, non la personne (le patient), mais l’inconscient (le sujet), nous sommes dans une autre réalité que Freud appelle « réalité psychique ». Cette réalité implique pour Freud de ne plus chercher le souvenir réel, « ce qui s’est passé », mais de travailler à partir du matériel produit grâce aux associations libres. Freud laisse ainsi tomber la « vérité matérielle » pour donner place à une « vérité textuelle » - en d’autres termes ce que le patient produit comme texte, récit, matériel inconscient.

Freud, poursuit sa réflexion dans « Remémoration, répétition et perlaboration »: «La recherche des faits ayant provoqué la névrose (…) fut poursuivie, alors que l’abréaction se trouva délaissée. Elle parut être remplacée par l’effort qu’impose à l’analysé l’obligation de s’abstenir de toute critique à l’égard de ses associations, en obéissant à la loi

fondamentale »67. Ceci n’est tout de même pas rien, car on demande au patient de ne rien penser… de ne rien penser sur ce qui lui vient à l’esprit. Freud invite le patient à « associer librement », ce qui veut dire que le patient ne doit pas mettre les bâtons dans les roues. Il n’est pas là pour dire ce qu’il pense, mais pour associer, pour ajouter à une série de mots une autre série des mots. Rappelons à cet égard ce que suggère Freud à « Elisabeth von R… » lorsque celle-ci prétend que l’idée qui surgit dans son esprit n’est peut-être pas la bonne : selon Freud,

65 Cottet, S., Freud et le désir du psychanalyste, Paris, Seuil, 1996, p. 30 66 Lacan, J. « La proposition du 9 octobre », in Autres Ecrits, Paris, Seuil, 2001. 67 La technique psychanalytique, op. cit., p. 105

ce jugement n’est pas de son ressort, elle doit se limiter à associer68. C’est pour cela que, en psychanalyse, la pensée est une activité, contrairement à la psychologie pour qui elle est une faculté mentale. Par exemple, un patient « pense » lorsqu’il se demande quelle carrière suivre : psychologie ou médecine. Suivre des études en médecine, comme son père, reviendrait à faire les choses comme lui… alors que le patient s’intéresse plutôt à quelque chose de plus « humaniste » - justement pour ne pas suivre la voie paternelle, le métier du père… ce même métier du père grâce auquel il peut se payer ses études… pour ne pas être comme lui. Quelle voie choisir ? Ou alors cette patiente qui « pense » qu’il faut avoir un diplôme avant d’avoir un enfant, pour ne pas rester à la maison une fois que l’enfant sera là… en dépendant d’un autre. Mais, dans le même temps, elle « pense » que ce serait mieux

d’avoir un enfant d’abord, pour être sûre d’avoir au moins quelque chose, etc. Tout ceci est de la pensée : et nous voyons à quel point il s’agit d’une activité faite pour tourner en rond. Les névrosés ne pensent pas, ils tournent en rond : autrement ils seraient tous des « penseurs ». Revenons aux souvenirs. Freud découvre que les faits racontés, surtout par les hystériques, ne sont pas réels. « Je ne crois plus à ma nevrotica » écrira-t-il dans une lettre à Fliess. A partir de là, Freud va s’occuper non des faits dont le patient devrait se souvenir, mais plutôt du discours du patient, de la manière dont il reconstruit son histoire. Bref : les souvenirs vont dépendre du respect de la règle fondamentale. Le corollaire de ce revirement sera ce que Freud va appeler le « souvenir-écran ». C’est-à-dire des souvenirs qui ne sont apparemment pas réels, mais qui ont certainement une part de vérité. Ainsi, un souvenir pourrait être « inexact » - non, la patiente n’a pas été séduite par son oncle -, mais en même temps il pourrait être « vrai » - ce souvenir, même inexact, nous parle d’une vérité, à savoir le fait « d’entrer dans la sexualité » par une séduction à l’âge de 5 ans.

Ceci nous parle bien d’un type de structure : la structure hystérique, où le sujet croit n’y être pour rien dans sa sexualité. Le « négatif » du souvenir traumatique est un fantasme : cette patiente racontait qu’elle faisait l’amour en imaginant qu’elle était une autre femme, qu’une autre femme était à sa place ; c’est ainsi qu’elle arrivait à l’orgasme, pas autrement. Ainsi le névrosé est malade non à cause du traumatisme ou du viol (les traumas), mais à cause d’une fiction, de quelque chose qu’il s’est créé lui-même. Freud écrit à ce sujet : « Dans certains cas, j’ai eu l’impression que cette amnésie infantile si connue et dont l’importance théorique nous apparaît si grande se trouve totalement contrebalancée par ces souvenirs-écrans. Ces derniers contiennent non seulement quelques éléments essentiels de la vie infantile, mais encore tout

l’essentiel ». Bref : à partir du moment où la cure réactualise et modifie la position subjective du patient envers sa propre histoire, on peut dire que tout souvenir devient plus ou moins un souvenir-écran, c’est-à-dire modifié par le dispositif analytique lui-même. Tout souvenir est plus ou moins modifié, remanié, altéré par la relation thérapeutique et l’association libre, qui actualisent et mettent en jeu cette autre scène fantasmatique.

DE LA RESISTANCE AU COMPROMIS : de l’Imaginaire au Symbolique

Dans l’article « Remémoration, répétition et perlaboration », Freud nous parle d’un autre élément qui vient court-circuiter la chaîne associative : le patient répète dans la cure ce dont il ne se souvient pas. Là on peut dire que nous sommes vraiment proches de la question du transfert. Voyons ce qu’écrit Freud : « Prenons un exemple : l’analysé ne dit pas qu’il se rappelle avoir été insolent et insoumis à l’égard de l’autorité parentale, mais il se comporte de cette façon à l’égard de l’analyste »69. Ainsi, le transfert apparaît bel et bien comme un compromis entre ce qui est refoulé -et qui ne peut accéder en tant que tel à la cure-, et ce qui se manifeste de ce refoulement. C’est la raison pour laquelle le graphe L a une ligne pointillée et une autre continue : la ligne pointillée est la partie du discours qui reste non articulée, en réserve – ce qui ne peut être dit, le non-dit inhérent à tout discours.

Nous avions déjà cité ce paragraphe clé du texte « La dynamique du transfert » où Freud insiste sur le rapport évident qu’il y a entre transfert et résistance : « Etudions un complexe pathogène, parfois très apparent et parfois presque imperceptible, depuis sa manifestation dans le conscient jusque dans ses racines dans l’inconscient, nous parvenons bientôt dans une région où la résistance se fait si nettement sentir que l’association qui surgit alors en porte la marque et nous apparaît comme un compromis entre les exigences de cette résistance et celles du travail d’investigation. L’expérience montre que c’est ici que surgit le transfert »70. Nous voyons donc que la résistance provient de l’inconscient et que cette résistance se transforme en « transfert ». Cela ne vient pas du moi, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’une résistance consciente contre la manifestation d’un conflit contre le thérapeute, (ce qui est une version de la résistance assez répandue), il ne s’agit pas d’un aveu qu’on ne dit pas.

Dans son séminaire sur les « Ecrits techniques », Lacan rappelle que cette « résistance » qui apparaît lorsqu’on approche le noyau du refoulé est la conséquence directe de l’association

69 La technique psychanalytique, op. cit., p. 108 70 La technique psychanalytique, op. cit., p. 55

libre. C’est le dispositif analytique lui-même qui produit l’approche du noyau pathogène. La résistance vient du discours, de l’association libre, de son rapprochement du refoulé. Mais comment se manifeste ce compromis entre ce qui se dévoile de l’inconscient et ce qui

s’enchaîne à la personne de l’analyste sous la forme du masque que nous avons déjà évoquée, et qui pourrait se muer en résistance ? S’agit-il toujours de l’amour ou de la haine développée vis-à-vis du thérapeute ? Il y a différentes manières de « dévoiler l’inconscient » à travers le compromis entre ce qui est refoulé à jamais et ce qui se manifeste dans la relation analytique. Cela n’a rien à voir avec la communication directe entre deux personnes. Lacan reprend un exemple cité par Freud afin d’illustrer cela. Il s’agit d’une patiente qui vient voir Freud, et qui a lu son texte sur « Le mot d’esprit et son rapport avec l’inconscient ». Elle trouve tout cela intéressant, énigmatique, mais en même temps cela lui semble peut-être peu sérieux. Cette dame vient voir Freud et lui dit ce qu’elle pense de son œuvre, en termes plutôt admiratifs. Elle lui raconte aussi un rêve qu’elle a fait, un très long rêve où il se passe beaucoup des

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