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Représenter l’abject – La souffrance et mort dans les tranchées

Ce second chapitre s’intéresse principalement aux causes matérielles des souffrances et à la présence de la mort dans les journaux du front. Les nombreuses privations subies par les troupes au front, qu’elles soient alimentaires ou physiques (repos, sommeil), sont amplement représentées dans les journaux de tranchées. En ce qui concerne les conditions d’existence dans les tranchées, elles apparaissent comme épouvantables et marquées par l’abjection. Les feuilles de tranchées de notre corpus sont unanimes : l’abject est partout. La saleté, les diverses souillures, le compagnonnage des parasites (poux, rats, etc.) offrent une image des bas-fonds et d’une humanité déchue. Quant à la mort, elle est abordée, la plupart du temps avec pudeur et retenue. Certains textes laissent toutefois transparaître de l’horreur, mais bien vite l’usage de procédé littéraire permet de faire dévier l’angoisse qui en découlerait, comme nous allons le voir dans les pages qui suivent.

L’expérience collective des souffrances

Les journaux de tranchées témoignent, par l’entremise de nombreux textes de divers genres journalistiques, d’une expérience collective et partagée de la souffrance. Les représentations de ces difficultés sont faites à travers des récits plus ou moins longs, des poèmes qui expriment les souffrances, ou encore par des publicités. Ces textes, souvent non signés, font référence à une réalité partagée dans laquelle chacun peut se reconnaître, c’est cet « entre-soi » dont parlaient Collonge et Picaud qui rend possible la présence du rire dans ces textes. Chaque lecteur peut en toute bonne foi reconnaître ses propres souffrances qui sont aussi celles du groupe. Le poids partagé des épreuves semble permettre un allègement individuel des difficultés.

Cette réalité partagée de la souffrance, cet « entre soi » de la misère occupe une large place dans les textes des journaux du front. Un découpage thématique s’avère nécessaire afin de mieux saisir les différentes représentations des causes de la douleur physique, psychique ou morale vécue par le soldat, mais aussi de mieux comprendre les liens qui se dessinent entre ces éléments. Nous débuterons ce tour d’horizon par la mise en scène des privations avant de poursuivre avec les thématiques des parasites, du climat et de la mort.

Privations et conditions d’existence difficiles

Parmi les sujets les plus fréquemment cités au sujet des souffrances du soldat, il y a les peines et les fatigues de la marche, les problèmes d’approvisionnement ou encore la qualité de la nourriture. Ces problèmes sont en grande partie dus à l’approche militaire adoptée par l’état-major français durant la guerre. Les tranchées françaises, contrairement aux allemandes qui sont conçues pour résister et occuper le territoire, sont des installations « provisoires, souvent très précaires » puisque l’armée française compte reprendre le territoire perdu au plus vite. C’est ce qui, selon André Loez, explique les « lamentables conditions de vie et d’hygiène des combattants » français. Ceux-ci doivent alors affronter les « poux », les « rats », « la soupe froide », « la boue », etc., ce dont témoigne amplement la presse du front104. Dans le poème « Gloire anonyme », par exemple, une strophe résume clairement ces

souffrances : « Supporter sans faiblir, crânement, pour la France, / De longues privations, endurer la souffrance / Du froid et de la faim. / Des nuits sous les obus, des longs jours sous la pluie / Des balles projetant la boue que l’on essuie / D’un revers de la main.105 » Le

« Journal de marche du Régiment106 » dans Le Tuyau de la Roulante pose même la question

de la préséance d’une souffrance sur une autre : « Avions-nous plus sommeil ou plus faim? Nul ne le sait! », tant les besoins à combler sont vifs et nombreux. Une hiérarchisation des souffrances paraît tâche impossible, voire improductive; les problèmes existent, chacun en est conscient, mais il faut vivre avec et poursuivre sa mission.

De fait, les privations sont nombreuses, mais l’article « Des restrictions! Des réglementations! »107 dresse une liste comique de celles-ci, pure dérision au regard des

véritables manques au nécessaire. On y découvre que le Poilu ne doit pas « avoir plus de six marraines108 » et qu’il ne doit pas leur adresser d’« alexandrins de plus de 12 pieds », ce qui

ne ferait plus un alexandrin, de toute façon, rendant l’interdiction caduque. L’article propose aussi au cycliste affamé de « ronger [son] frein », détournant l’expression populaire. Il est précisé que malgré la faim, la sentinelle ne doit pas « manger le mot », ce qui serait fâcheux pour les patrouilles. Aux problèmes de nourriture manquant d’assaisonnement, l’Écho propose de l’agrémenter de « quelques propos salés ». Plongeant résolument dans l’absurde,

104 André LOEZ, « Tranchées », dans Les 100 mots de la Grande Guerre, Paris, PUF, 2013, p. 121. 105 L’Écho des Guitounes, no 34, 25 septembre 1917, p. 1.

106 Le Tuyau de la Roulante, no 2, 20 avril 1916, p. 2. 107 L’Écho des Guitounes, no 31, 25 mai 1917, p. 3.

108 Un article du Bochofage dénonce par ailleurs, dans ses « Échos à Poil », la même situation et propose

l’article se poursuit en rectifiant les insultes : « qualifier un Monsieur d’huître, de moule, de vache, de veau, de porc… n’est plus une injure : ces épithètes comestibles sont devenues des compliments flatteurs ». De même, « poser un lapin » est qualifié de « délicate attention » et jeter de la poudre aux yeux devient un gaspillage. L’article conclut, en guise d’encouragement et non sans humour, sur une note résolue : « Imposons-nous des privations, supportons gaiement les entraves nouvelles, acceptons sans amertumes les suppressions nécessaires » d’autant plus que certains en bénéficient, à l’instar des auteurs dramatiques qui profitent de la « fermeture des pâtisseries », interdisant par le fait même aux « Directeurs le moindre petit four ».

Malgré ce ton badin et ces plaisanteries, les privations sont bien réelles et ne sont pas nouvelles au sein de l’armée. La série de rappels du passé présentée dans la rubrique traitant de l’« Historique du 144e », qui aborde tout d’abord la Révolution de 1789 et les révoltes

vendéennes, est sans équivoque : à cette époque « le soldat manquait de tout »109.

L’identification au passé permet de mieux supporter les conditions actuelles, de les accepter comme conditions normales du soldat en campagne.

Les nombreux portraits collectifs des Poilus, qu’ils soient poétiques ou en prose viennent confirmer cet état de privation constant du soldat. Dans la « Ballade des Poilus de L’Argonne » par exemple, quelques vers affirment que « Ce sont les poilus de l’Argonne, / tous plus maigres que des coucous / Sous leurs haillons couverts de poux110 ». Le poème

« Les Poilus » va encore plus loin : « Un Poilu? C’est une âme avec un numéro… / Ça mange on ne sait quand, ça vit comme un termite, / […] C’est informe, innommable et c’est couvert de poux!111 ». La représentation collective que les Poilus ont d’eux-mêmes est empreinte de

déshumanisation; ils ne sont plus que des numéros. On le compare même à un insecte troglodyte. Quant à l’usage des pronoms démonstratifs, il participe à la réification du sujet. La vision qui se dégage de ces quelques vers est celle d’un être ayant perdu ses liens avec la grande famille humaine, jusqu’à la forme même de son corps, et qui est « innommable », inidentifiable comme humain, déchue, source de dégoût. Le lecteur peut y reconnaître sa condition d’humain ayant chu de son statut de civilisé, qui mange irrégulièrement et vit comme une bête. La guerre le fait apparaître comme privé de plus que d’un simple abri ou de repas réguliers, mais de son humanité même. Le contraste est grand avec sa vie d’avant la

109 L’Écho des Guitounes, no 17, 1er janvier 1916, p. 2. 110 L’Écho des Guitounes, no 14, 10 novembre 1915, p. 3. 111 L’Écho des Guitounes, no 10, 15 août 1915, p. 4.

guerre, comme on le décrit dans cette étude du « Poilu » : « En temps de paix, le Poilu habite une maison souvent confortable, toujours accueillante; en temps de guerre, il se terre, vit loin de tout, sauf de l’ennemi »112. Le poème « À mon Gourbi113 » d’Albert Armeilla décrit l’abri

comme étant fait d’une « mince étoffe », une simple chambre où l’« humidité suintait » et où « régnaient en maîtres, les rats ». Toutefois, il dit de ce lieu si peu commode : « Chez toi je reçus mes amis: / Ton indigence qui m’honore / Ne m’a pas banni de leurs bras », tirant de cet espace de souffrance une certaine gloire, qui semble même avoir attisé la sympathie de ses amis. La représentation qu’ont les Poilus d’eux-mêmes comme mis en marge de l’humanité à cause de la guerre, se trouve malgré tout à être auréolée de fierté; leur souffrance n’est pas vaine, s’ils souffrent ainsi, c’est pour leur patrie. Cette représentation de soi n’est pas éloignée de celle, par exemple, des martyrs chrétiens des premiers siècles qui se voyaient mourir pour une cause qu’ils jugeaient noble. Cette quasi-sanctification de soi dans la souffrance se reflète dans ces vers de « La Ballade des Poilus » : « Saluez avec déférence : / Nous sommes les maigres Poilus!114 »; une forme de respect pieux découle des tribulations

endurées.

Le manque de nourriture, tant en quantité qu’en qualité, est une des principales privations représentées. « Dans le boyau fangeux, il a l’intestin vide », nous apprend un vers du poème « Un Poilu115 ». Comme la boue, la faim fait partie de l’ordinaire du soldat. Si cette faim

passe par la simple signification de celle-ci, comme dans le ver que nous venons de citer, et qui traite du problème d’une manière très générale, la représentation des privations des Poilus passe aussi par des descriptions plus précises de celles-ci. Le Canard du Boyau aborde par exemple le manque d’aliments sains en ces termes : « L’armée française touchera de l’ordinaire des légumes verts, à la suite d’une souscription ouverte dans ce but par un littérateur du territoire.116 » L’ironie subtile de cette brève permet de voir que l’armée manque

de légumes frais et que pour en obtenir, mieux vaut ne pas compter sur les services de l’intendance, mais plutôt sur de généreuses donations. Les privations sont aussi mises en listes comme dans celle des « Petites Choses » qui « donnent le cafard » telles que

112 L’Écho des Guitounes, no 19, 10 février 1916, p. 2. 113 Le Bochofage, no 25, Noël 1918, p. 4.

114 L’Écho des Guitounes, no 7, 25 mai 1915, p. 3. 115 Le Canard du Boyau, no 4, janvier 1916, p. 2.

« [r]ecevoir un demi-quart de vin quand on en attendait deux » ou « [v]oir le fond de sa blague à tabac » ou encore « [a]ttendre le « jus » qui n’arrive pas.117 »

Lorsque ce n’est pas la nourriture qui manque, le soldat français doute de sa qualité. Ce texte ironique, par exemple, aborde la question du thé servit aux armées, et qui semble bien éloigné du thé que connaissaient les Poilus avant la guerre :

Plusieurs de nos lecteurs nous ont demandé ce que pouvait être le liquide de couleur variant du jaune clair au brun foncé, d’odeur indéfinissable et de saveur nulle, que l’on sert dans certaines compagnies après le repas du matin, et que quelques-uns pensent être du thé.

Au cours d’une enquête des plus sérieuses, on nous a affirmé que ce liquide était un rince- bouche tiède que le service sanitaire a jugé utile de faire distribuer aux soldats pour aider à la conservation de leurs dentitions. Il serait donc dangereux d’avaler de cette drogue dont l’absorption a occasionné de graves malaises à plusieurs poilus de notre connaissance.

N. B. – Cet article était écrit quand nous avons appris de source digne de foi que le liquide en

question est bien réellement du thé. Nous nous empressons de signaler ce renseignement à nos lecteurs.118

Ce court article montre à quel point la nourriture des armées semble méconnaissable. Le thé y est présenté comme sans odeur et sans goût et non pas chaud, mais tiède, si peu semblable au thé qu’a pu connaître le soldat que l’on peut douter de sa nature véritable. La mise en scène du doute au sein même de l’article permet un effet des plus comiques : on passe d’un liquide inconnu dont l’absorption est potentiellement dangereuse à une confirmation, en cours d’impression (comme si le journal était relié par câble avec son imprimeur), qu’il s’agit bel et bien de thé, malgré toutes les apparences qui laissaient croire le contraire. D’ailleurs, poursuivant sa réflexion sur la question du thé dans un autre numéro, Le Canard du Boyau livre la réponse d’un engagé dans sa « Petite Correspondance » : « Nous ne sommes pas du tout de votre avis. Certainement non, il ne faut pas supprimer le thé que fournissent les cuisines roulantes, car il permet après chaque repas le lavage de la gamelle à l’eau chaude.119 » D’un liquide méconnaissable, on passe à un détournement de sa fonction

première, puisqu’il semble incapable de la remplir. Le vin lui-même subit une transformation semblable, lors d’un détournement à saveur biblique dans « Le Miracle du Vin » : « Autrefois, nous dit-on, aux noces de Cana, / L’eau fut changée en vin, maintenant au contraire / Le bon vin du Midi qu’on envoie aux soldats, / Ô prodige nouveau! se transforme en eau claire.120 » Le choix du terme « prodige » permet de comprendre toute la déception

117 Le Canard du Boyau, no 1, août-septembre 1915, p. 3. 118 Le Canard du Boyau, no 3, décembre 1915, p. 2. 119 Le Canard du Boyau, no 7, juin-juillet 1916, p. 4.

inexprimée. Quant au Bochofage, il évite d’émettre une quelconque hypothèse sur la nature de la nourriture du régiment, se contentant d’écrire que « le cuisinier s’applique à tourner de sa grande louche noire le brouet réglementaire121 »; sans attentes il ne peut y avoir de

déceptions. Certains jugent la cuisine militaire tellement mauvaise qu’ils envisagent même l’utilisation de l’odeur de cuisson comme arme de combat : « Votre invention est excellente. Vous êtes un type absolument épatant. Emmagasiner, au cours de la journée, les vapeurs des cuisines roulantes pour la lancer le soir, avec les guêpes, sur les Boches : voilà une idée géniale.122 » Les vapeurs de la roulante deviennent ironiquement des gaz toxiques propres au

combat et pouvant faire autant de dégâts que les « guêpes », mot d’argot pour désigner les balles. On peut encore lire dans la « Petite Correspondance » du Canard du Boyau le commentaire d’un « gourmand » : « Évidemment, il est inutile de varier les légumes, les viandes ou les menus, car toutes les préparations sortant d’une cuisine roulante ont le même goût, ou, plus exactement, le même manque de goût.123 » Certaines solutions sont proposées

pour résoudre le problème de l’insipidité de la nourriture. Par exemple, un « Caporal d’ordinaire » suggère de faire comme dans sa compagnie : « Quand le cuisinier pour un jour de fête met du beurre dans les pommes de terre en purée, il en met très peu, mais pour qu’on le sente, il choisit du beurre bien rance.124 » Cette solution, si elle ne résout pas le problème

de la qualité de la nourriture, offre l’avantage de régler celle d’une nourriture trop fade, mais le résultat risque bien de ne pas être celui escompté, comme c’est le cas dans la plupart des solutions présentées dans les journaux de tranchées, qui confinent à l’absurde ou sont d’une ironie grinçante.

Les privations alimentaires sont finalement abordées avec le plus grand humour. On retrouve par exemple, au fil des pages de la presse du front, des détournements mythologiques, comme cette nouvelle qui confirme la découverte du « fameux tonneau des Danaïdes [qui] sera expédié sur le front pour être joint aux convois d’eau125 », ajout à

l’équipement de l’intendance qui risque fort de lui compliquer encore plus la tâche en y adjoignant un contenant impossible à remplir. Un certain erratum humoristique est aussi des plus significatifs : « Une erreur s’est glissée dans notre précédent feuilleton. Au lieu de « Le Poilu affamé dévora six pelles-bêches », lire « Le Poilu affamé dévora six belles

121 Le Bochofage, no 25, Noël 1918, p. 8.

122 Le Canard du Boyau, no 10, décembre 1916, p. 4. 123 Le Canard du Boyau, no 12, mars 1917, p. 4.

124 Le Canard du Boyau, no 15, septembre-octobre 1917, p. 4. 125 Le Canard du Boyau, no 2, octobre-novembre 1915, p. 4.

pêches. »126 » La mise en scène de ce lapsus illustre l’ampleur de la faim chez les soldats et

l’impossibilité dans laquelle ils sont de la satisfaire avec les aliments qu’ils désireraient. L’image qui se dégage de la phrase frôle le coup de folie avec un effet des plus comiques : comment imaginer un soldat si affamé qu’il dévore l’outil avec lequel il creuse les tranchées, mais aussi celui de cinq de ses camarades? Cette courte phrase est efficace, elle montre par l’absurde la faim qui tenaille les troupes.

L’absurde ne manque pas non plus dans les conflits au sujet du rationnement. À un soldat qui demande des haricots ou des pommes de terre à la « distribution des vivres » il est répondu : « Des haricots! Comment des haricots, mais vous en avez eu, il y a quinze jours! Non je n’ai pas de haricots. », et encore « Vous demandez des pommes de terre comme ça, là. Des pommes de…, mais croyez-vous que j’ai un entrepôt à ma disposition. Vraiment vous êtes extraordinaire! » Finalement, l’officier chargé de la distribution lui recommande : « [C]royez-moi, au lieu d’haricots, prenez donc de la moutarde!127 » La demande en

nourriture tourne au ridicule. Le soldat chargé de la distribution des vivres propose un simple condiment… en remplacement d’une nourriture qui, si elle n’est pas délicieuse, a au moins l’avantage de soutenir les dépenses énergétiques des soldats. Une logique aussi comique anime d’autres articles sur le rationnement et ses ratées. Ainsi, les soldats sont bien loin d’obtenir ce qu’ils désirent même quand cela tourne à leur avantage, comme dans cette « Fable-Express » du Canard du Boyau, où le protagoniste « tenaillé par la faim » et que la cuisine de la roulante n’a pas satisfait, demande à la coopérative des « petits pois fins ». On l’informe qu’il n’y en a plus, mais qu’il reste des « pois moyens ». « Il faut bien que je m’en contente » affirme le soldat, la fable se terminant sur cette morale à la tournure amusante : « La faim justifie les moyens », déviation du dicton populaire, mais qui s’inscrit totalement dans le contexte comique de la fable et lui donne son sens et son ton128.

L’humour est présent dans les jeux de langage qui mettent en scène les privations alimentaires. L’Écho des Guitounes dénonce par exemple un « confrère du secteur qui, en plein régime de restrictions » et malgré une ordonnance qui limite « d’une façon stricte la consommation du sucre, persiste à casser sur notre dos d’énormes quantités de ce précieux produit »129. Le court texte dénonce deux problèmes tout en s’en moquant à l’aide d’un jeu

126 L’Écho des Guitounes, no 23, 31 mai 1916, p. 3.

127 Le Canard du Boyau, no 9, octobre-novembre 1916, p. 3. 128 Le Canard du Boyau, no 14, juin-juillet-août 1917, p. 3.

129 L’Écho des Guitounes, no 29, 30 février 1917, p. 1. Il est à noter que la datation de ce numéro tient elle-

de mots. Il décrit les problèmes d’approvisionnements en sucre et les conflits de personnalités entre les soldats, tout en affirmant que ces conflits ne devraient pas se produire au vu des restrictions qui s’imposent. Les liens de causalité sont hors de la logique des actions et se trouvent transposés dans le domaine du langage par une sorte de distorsion. Enfin, certains usent d’un calembour mathématique lorsqu’il s’agit d’illustrer les privations, comme ce

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