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Renouveaux des campagnes françaises et diversité des migrations

Les campagnes françaises se repeuplent-elles vraiment ? L’analyse des dernières données de recensement de la population tend à le confirmer (Morel et al., 2006 ; Laganier et al., 2009). Nous débutons ce chapitre 2 par une étude fine des évolutions des volumes de population aux échelles nationale et locale, pour conforter cet état de fait et l’approfondir sur le plan spatial et temporel. Quelles trajectoires démographiques des bassins de vie à dominante rurale peuvent être identifiées depuis les années 1960 ? Quelles sont aujourd’hui les principales caractéristiques d’une géographie nationale du renouveau démographique rural ? Les croissances de population sont- elles notamment fonction de la taille des communes rurales ? L’éloignement avec des pôles urbains de tailles variées reste-il un frein aux reprises démographiques rurales ?

La deuxième partie de chapitre montre la place centrale occupée par les migrations résidentielles dans les croissances de population au sein des campagnes françaises. Par des analyses détaillées des soldes migratoires et des flux résidentiels, elle questionne ensuite la diversité des processus au cœur des reprises rurales récentes. Les extensions périurbaines constituent-elles le levier principal (Baccaïni et al., 2009 ; Floch et al., 2011) ? Des dynamiques moins dépendantes de la proximité urbaine se sont-elles accentuées, pour expliquer les reprises rurales élargies ?

La troisième partie est enfin consacrée aux profils des nouveaux résidents ruraux, et à leur évolution depuis les années 1970. Quels sont les groupes sociodémographiques, selon les âges, les types de ménages, les catégories socioprofessionnelles, qui ont été — encore aujourd’hui — les plus représentés dans les migrations résidentielles vers les campagnes françaises ?

Les résultats présentés dans ce chapitre 2 reposent avant tout sur des données issues des recensements INSEE de la population depuis celui de 1968. Les périodes intercensitaires sont utilisées pour faire des comparaisons temporelles des évolutions démographiques rurales. Les analyses nationales y sont dominantes et sont complétées par des études statistiques et locales à l’échelle des trois terrains d’étude. De plus, la variété et le volume des analyses réalisées ont pour vocation de dégager les tendances essentielles à l’œuvre, mais sans forcément entrer dans un commentaire très détaillé de chaque traitement. En définitive, ce chapitre présente les résultats les plus généraux de la thèse, d’une étude fine des dynamiques de population vers une analyse de la diversité des migrations résidentielles à destination des campagnes françaises.

1) Évolutions démographiques et reprises des campagnes françaises

Par rapport aux objectifs de recherche et aux interrogations ci-dessus mentionnés, le premier temps de ce chapitre se concentre sur les évolutions des volumes de population, et ce depuis les années 1960. Une étude des trajectoires communales et des bassins de vie à dominante

rurale vient tout d’abord confirmer une majorité de tendances locales à la hausse, et une relative

généralisation des reprises démographiques rurales. Des traitements complémentaires confortent ensuite cette constatation nationale, en démontrant un affranchissement progressif des croissances rurales par rapport aux tailles démographiques des communes et — de manière plus nuancée — de leur éloignement avec des pôles urbains hétérogènes. Ces premiers résultats de recherche méritent assurément de plus amples commentaires et des exemplifications locales.

Encadré 10. Essai de généalogie locale 1 : évolutions démographiques et familiales (terrain 2) Une des ambitions de ce travail de recherche était de confronter les croissances rurales récentes aux dynamiques démographiques plus anciennes. Pour des raisons d’accès à des données appropriées, de pertinence thématique et de faisabilité dans le temps d’une thèse, nous avons exclusivement utilisé à l’échelle nationale les recensements de population depuis celui de 1968. Néanmoins, en guise d’exemple introductif, nous proposons un focus intra-communal sur les évolutions démographiques depuis le 19e siècle d’un hameau visité lors de notre deuxième terrain d’étude (La Chautrandie dans la commune de Marval (87)). Plus qu’un choix délibéré, c’est une rencontre fortuite (entretien 13, T2) qui a permis d’accéder à un décompte précis du volume et de la composition de ses habitants depuis 1804. Que nous apprend ce cas d’étude sur les évolutions démographiques rurales en Limousin et dans bon nombre de campagnes françaises ?

Le 19e siècle fut ici marqué par une croissance continue de la population, pour atteindre un maximum historique en 1906 (83 habitants) (figure 5). Ce hameau connu ensuite un déclin démographique régulier jusqu’au début des années 2000 où la population tomba à une dizaine de résidents permanents. Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée autour d’une quinzaine d’habitants. Comment peut-on décrypter ces évolutions séculaires, notamment en termes de filiations familiales ? Le hameau de la Chautrandie a été jusqu’à la révolution de 1789 la propriété d’une seule famille. Il représentait alors un grand domaine terrien, acquis par une nouvelle famille entre 1813 et 1817. Cette dernière, par le jeu des naissances, des mariages et des héritages successifs, entraîna une division progressive de l’ensemble entre les trois enfants et les dix-sept petits-enfants de la fratrie. Au tournant des 19e et 20e siècles, quelques descendants propriétaires résidaient encore dans le hameau ainsi que plusieurs familles de fermiers cultivateurs. Les familles étaient nombreuses, régulièrement pluri-générationnelles, et il n’était pas rare de retrouver des individus isolés dans les ménages : des membres de la famille proche (neveu/nièce, petits-enfants, parents) et/ou des personnels au service des propriétaires (servantes, domestiques). De plus, l’évolution de la composition villageoise du début du 20e siècle révèle une rotation importante des familles. Cette observation est le signe d’arrivées et de départs fréquents parmi les populations majoritairement fermières de l’époque. Elle vient aussi conforter l’idée d’une « invention (a postériori) de la sédentarité » des populations rurales devenue une supposée norme ancestrale (Franques, 2004). Dans le cas de la Chautrandie, le début du déclin démographique intervient après la Grande Guerre, dans la première moitié du 20e siècle. Beaucoup de jeunes quittent alors le hameau pour rejoindre les principales villes voisines (Limoges, Périgueux), à la recherche de meilleures conditions de vie et d’opportunités professionnelles. Citons par exemple le cas d’un jeune scieur de bois parti en 1924 pour entrer dans la petite fonction publique à Châteauroux. Les décennies suivantes s’inscriront dans un même schéma : départs des plus jeunes, vieillissement sur place des parents et retours ponctuels des héritiers pour aider aux travaux de la ferme.

Jusqu’aux années 1970-1980, le hameau a connu un « passage à vide » (entretien 13, T2), avec peu de nouvelles installations, le maintien majoritaire d’anciennes familles et le délaissement du bâti. Il faut attendre les années 1990-2000 pour que se dessine une certaine revitalisation. La population de la Chautrandie se stabilise. Quelques extérieurs s’y installent. Des descendants n’ayant jamais vécu dans le hameau engagent la rénovation de maisons familiales, puis viennent y vivre à l’année, notamment à la retraite. Et parallèlement, des familles anglaises rachètent plusieurs biens immobiliers pour en faire des résidences secondaires (non comptabilisées dans la figure 5). Ainsi, cette exploration rapide de l’histoire démographique du hameau de la Chautrandie met en lumière des tendances qui ont été communes à beaucoup d’entités locales et rurales : un cycle croissant puis décroissant se stabilisant aujourd’hui (voire plus), un fort recul des occupations agricoles (« On est passé de 15 exploitations dans le hameau à une seule qui gère les terres de trois hameaux ! » (entretien 13, T2)), et la montée des résidences secondaires, appartenant notamment à des étrangers britanniques. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce cas d’étude dans le prochain chapitre (essai de généalogie locale 2, p. 128).

a) Trajectoires démographiques en France rurale depuis les années 1960

Notre analyse des renouveaux démographiques des campagnes françaises débute par une étude des évolutions des volumes de population dans les communes françaises (cartes 6). Quelles parties du territoire national ont connu les croissances les plus fortes et les plus anciennes ? La comparaison des tendances démographiques depuis les années 1960 confirme-t-elle la généralisation récente des évolutions positives dans les communes rurales ?

Une rapide comparaison chiffrée permet de répondre par l’affirmative à cette dernière interrogation. En effet, le nombre des communes métropolitaines en évolution positive n’a eu de cesse de croître depuis les années 1960, pour atteindre plus de 75 % au RP 2007. Sur la planche des cartes 6, la diffusion spatiale des croissances démographiques est également frappante, tant ces dernières paraissent s’être généralisées aux quatre coins du pays38.

En premier lieu, les communes urbaines ont majoritairement (re)gagné des populations sur la période 1999-2007, après de moindres croissances des villes-centres des décennies 1970 à 1990, à l’inverse de leurs proches périphéries. Plusieurs agglomérations ont tout de même dévié de cette tendance générale. Paris et Lyon ont, par exemple, connu des décroissances plus anciennes, dès le début de la période d’étude. De nombreuses villes du nord, de l’est et du centre (Brest, Le Havre, Dunkerque, Roubaix, Charleville-Mézières, Chalon-sur-Saône ou Saint- Etienne) sont restées sur une pente négative, et inversement, plusieurs centres urbains des côtes atlantiques et méditerranéennes ont connu des croissances régulières depuis les années 1970.

Du côté des communes rurales, les évolutions ont été inégales mais les croissances tendent à se généraliser. Les reprises démographiques des années 1970-1980, concentrées en périphérie des principales agglomérations, se sont poursuivies, élargies, et ont gagné les périphéries de pôles plus modestes. Des entités supposées isolées ont récemment retrouvé des dynamiques positives, à l’ouest, au sud et au centre du pays. Une interprétation cyclique laisserait ainsi présager d’une poursuite des reprises vers des territoires ruraux encore en décroissance. Cependant, un tassement ou une inversion de tendances ne peuvent être complètement exclus.

Ces évolutions démographiques présentent également des différences selon les régions françaises. L’ouest et le sud du pays ont été des plus dynamiques depuis les années 1980-1990. Ils ont été marqués par avec une poursuite des extensions périurbaines et la diffusion des croissances vers des communes sous faible influence urbaine. L’arrière-pays méditerranéen affiche une revitalisation ancienne et généralisée (Rouzier, 1990), alors que le « renouveau (plus récent) des campagnes bretonnes » est surtout côtier (Rieu, 2011). Une majorité des littoraux, des zones frontalières de l’est et le Bassin parisien élargi — vers la Picardie, le Centre et la Bourgogne — présentent aussi des croissances démographiques régulières. Enfin, les reprises ont été plus éparses dans le centre et le nord-est du pays, comme en Lorraine où les croissances rurales semblent se limiter « à quelques espaces résidentiels et récréatifs » (Debard, 2010).

Cet aperçu cartographique des évolutions des volumes de population depuis les années 1960 atteste du développement des croissances dans les entités urbaines et surtout rurales. En outre, une mosaïque régionale se dessine qui correspond à d’inégales reprises démographiques, parmi les communes rurales et urbaines, leurs périphéries, et les campagnes plus ou moins isolées.

38 La comparaison des résultats des recensements de 1999 et de 2007 met en évidence une croissance significative du

nombre de communes en évolution positive, mais un bémol doit être apporté : en effet, il est aujourd’hui admis que le RP 1999 a sous-estimé la population nationale d’environ 500 000 individus. De fait, ce manque démographique pourrait en partie expliquer la ressemblance des intervalles 1982-1990 et 1990-1999 dans l’analyse cartographique. Par ailleurs, il entraînerait une relative surestimation de l’intensité des croissances observées dans les années 2000.

Encadré 11. Trajectoires démographiques rurales et locales depuis les années 1960 (terrains 1, 2 et 3)

Afin d’enrichir l’étude des évolutions des volumes de population dans les campagnes françaises, une analyse des trajectoires des terrains d’étude à l’échelle communale est ici proposée (cartes 7). Notons qu’il ne s’agit pas de les considérer comme des exemples typiques mais de les prendre simplement pour ce qu’ils sont : des situations originales, avec leurs spécificités temporelles, régionales, et présentant des signes positifs plus ou moins marqués pour les années 2000.

- Au cœur de la Haute-Provence (terrain 1) :

Dans sa thèse de 3e cycle, Pierre Merlin (1962, 1965) analysait la « dépopulation des plateaux de la Moyenne-Durance (Valensole, Forcalquier, Saint-Christol) ». Il soulignait le déclin de la région avec pour exception l’essor de la vallée de la Durance. Mais, dès les années 1970, des reprises démographiques gagnèrent les plateaux. Au sud de la zone, les villages du Lubéron connurent aussi un engouement rapide et ancien (Marié et al., 1977). Ce dynamisme se poursuivit ensuite à des niveaux élevés jusqu’aux périodes récentes, en atteignant au RP 2006, dans nombre de communes rurales, des populations équivalentes à celles du 19ième siècle (Legrand, 2009). Au cœur de la Haute-Provence et de l’arrière-pays méditerranéen, ce premier terrain donne ainsi à voir des reprises rurales anciennes, qui ont touché les petites communes comme les plus grandes, en s’inscrivant dans un contexte de forte attractivité régionale. Le pôle voisin de Manosque a connu une expansion régulière, qui explique en partie les croissances du sud de ce terrain d’étude. Forcalquier a également suivi une pente ascendante depuis les années 1970, s’affirmant comme un petit pôle local. L’étude des trajectoires démographiques souligne ainsi l’attractivité continue de la zone et laisse présager d’une ambivalence accrue, entre ruralité ancestrale et urbanité naissante. - Au nord du Périgord-Limousin (terrain 2) :

Dans son étude de l’« évolution de la vie rurale en Limousin », Guy Bouet (1979) soulignait l’importance du déclin démographique des campagnes de la région depuis le 19ième siècle. En effet, leur histoire récente a été marquée par des décroissances continues, et il faudra attendre les années 1990-2000, pour que des apports migratoires diversifiés (Richard et al., 2009), viennent stabiliser les volumes de population au sein de l’« espace rural limousin » (Chatel, 2009).

La situation au nord du Périgord-Limousin s’inscrit pleinement dans ce contexte rural et régional. Il a connu des pertes régulières jusqu’aux années 2000, dans les petits pôles locaux comme dans les communes les moins peuplées. Un relatif éloignement l’avait notamment écarté de croissances potentielles impulsées par l’agglomération limougeaude – à la différence ici de certaines communes du nord-est de la zone cartographiée (cartes 7) –. Cependant, les résultats du RP 2007 présentent un nouveau visage. Les croissances restent éparses mais se sont largement diffusées, le long des principaux axes de la région et dans des communes plus isolées. Par ailleurs, la situation la plus récente laisse entrevoir une pluralité d’explications et de populations (primo-accédants, retraités, étrangers) actrices des reprises locales émergeantes.

- Au sommet du Haut-Languedoc (terrain 3) :

Situé entre Tarn et Hérault, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, le terrain 3 fait partie d’un ensemble régional dynamique (Bouesse et al., 2007 ; Tailhades, 2012), où beaucoup des territoires ruraux sont devenus attractifs et parfois de longue date (Audric, 2009 ; Poisson et al., 2009). Bien que, rien n’y est comparable avec les campagnes du proche arrière-pays languedocien ou de la lointaine périphérie toulousaine. Le caractère montagnard et l’isolement relatif de la zone auraient pu entraîner des trajectoires démographiques différentes et de moindres reprises contemporaines, mais on retrouve ici certaines conformités avec les tendances déjà observées. Malgré quelques apports extérieurs, les années 1970 et 1980 ont été marquées au sommet du Haut-Languedoc par des décroissances régulières et majoritaires. Une inversion de tendance s’en est suivie dans les années 1990 – en tout cas pour les communes héraultaises –, qui s’est globalement confirmée au cours de la dernière période intercensitaire. De fait, au-delà des caractéristiques naturelles de la région, les dynamiques de ce terrain d’étude sont assez conformes aux dynamiques départementales de la zone, entre des croissances en voie de généralisation dans l’Hérault et des difficultés manifestes à l’est du Tarn. Enfin, il est ici difficile de prédire les trajectoires futures, plusieurs communes se caractérisant par de très faibles effectifs.

Le document ci-dessous complète l’analyse nationale débutée avec la planche de cartes 6. Il propose une synthèse des évolutions démographiques des bassins de vie à dominante rurale observées depuis le RP 1968, à partir des variations successives des volumes de population. L’objectif est de replacer les dynamiques récentes dans une étude sur le long terme et de valoriser une lecture en trajectoires continues des reprises rurales (Talandier, 2007 ; Dedeire et al., 2011).

Cette analyse souligne principalement la régularité des évolutions rurales depuis les années 1960 : toujours positives ou négatives, du négatif au positif et inversement, mais peu oscillantes. Des cycles démographiques se dessinent ainsi, qui inscrivent les décroissances et les croissances rurales dans des temps plus ou moins anciens. Une large majorité des trajectoires ont abouti à une croissance démographique, à commencer par plus de 800 bassins de vie qui ont enregistré des évolutions favorables depuis les années 1960-1970. On retrouve ici les périphéries des principales agglomérations, associées à certains littoraux et arrière-pays. L’analyse distingue ensuite 202 bassins de vie en reprise sur la seule période 1999-2007. Il s’agit de territoires du sud-ouest, du centre, de l’ouest ou du nord-est du pays. Enfin, cette étude typologique des trajectoires démographiques rurales met en évidence un nombre non négligeable de bassins de vie (environ 200) en déclin régulier depuis les années 1970-1980. Ceux-ci renvoient à une diagonale intérieure du Massif central aux Ardennes, assortie de bassins de vie bretons, normands et pyrénéens.

b) Les croissances rurales sont-elles dépendantes de la taille des communes ?

Les analyses nationales présentées ont confirmé l’ampleur et la généralisation relative des reprises démographiques dans les campagnes françaises. Elles ont aussi mis en évidence des assises régionales préférentielles ; l’ouest et le sud du territoire sont apparus particulièrement dynamiques, comme le Bassin parisien élargi, la région lyonnaise et nombre de littoraux. Quels autres critères que la localisation géographique peuvent permettre d’approfondir l’étude des croissances rurales depuis les années 1970-1980 ? La taille démographique des communes est-elle par exemple un indicateur pertinent ? Est-ce que les petits pôles ruraux, mieux équipés en services, ont connu les reprises les plus significatives ou au contraire les plus petites communes ?

La figure 6 propose une étude statistique bivariée des évolutions moyennes annuelles de la population — pour les périodes intercensitaires depuis le RP 1968 — selon les niveaux de peuplement des communes rurales françaises39. La comparaison des différentes courbes amène à une constatation : si les croissances de population des années 1970 concernaient surtout des communes de plus de 500 habitants — et qu’elles allaient ensuite crescendo —, la tendance récente est à l’harmonisation des reprises rurales, quels que soient les effectifs des communes. Ce critère a perdu un bonne part de son pouvoir discriminant dans l’étude des évolutions rurales.

Par ailleurs, cette analyse confirme la généralisation des croissances dans les campagnes françaises : les plus petites communes (moins de 100 habitants) ont en particulier retrouvé des évolutions moyennes positives (à hauteur de + 0,6 % annuel pour 1999-2007), et les maximums de croissance sont progressivement descendus dans la hiérarchie communale (de la tranche 1 700-1 800 habitants en 1975-1982 à celle de 1 100-1 200 habitants en 1999-2007). Enfin, à condition que les dynamiques démographiques restent dans un même cycle de reprises rurales, la figure 6 laisse présager de croissances futures supérieures dans les petites et moyennes communes rurales par rapport aux autres entités rurales et aux petites communes urbaines.

Figure 6. Des croissances démographiques de moins en moins liées à la taille des communes rurales

39 Pour cette analyse statistique nationale, les suivantes de la partie 1c) (figures 7, 8, 9 et 10) et celles de l’annexe 3a (p.

Encadré 12. Évolutions démographiques locales et taille des communes (terrains 1, 2 et 3)

Après une analyse cartographique des évolutions des volumes de population dans les trois terrains d’étude (cartes 7), cet encadré repose sur une confrontation statistique depuis les années 1960, entre variations moyennes annuelles de la population et tailles communales (figures 7). L’enjeu est à la fois d’approfondir l’étude des dynamiques démographiques locales, de commencer à les contextualiser et d’interroger leur conformité avec les tendances nationales observées (figure 6). L’étude confirme tout d’abord les constatations faites à partir des cartes 7. Les terrains 1 (n°1) et (n°2) ont connu les croissances les plus anciennes, quasi-généralisées depuis les années 1970.

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