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Renforcement de la capacité des puits et réservoirs

Dans le document TABLE DES MATIÈRES (Page 71-74)

Le renforcement des puits et réservoirs de gaz à effet de serre, en particulier le CO2est la clé de la stratégie du Canada face au changement climatique. En accroissant la taille du réservoir de carbone naturel du Canada dans les secteurs forestier et agricole, nous pouvons réduire les émissions de CO2 dans d’autres secteurs. Le captage et l’utilisation ou l’élimination du CO2 peuvent permettre d’obtenir des réductions analogues.

Forêts

Les vastes forêts canadiennes jouent un rôle important en ce qui concerne les changements climatiques. Les forêts et les sols sur lesquels elles croissent constituent un important réservoir de carbone. Pendant leur croissance, les arbres contribuent à réduire les émissions anthropiques en piégeant le carbone dans la biomasse et le sol. Les forêts peuvent aussi produire des émissions anthropiques de CO2si, par suite de nouvelles utilisations du sol, davantage de carbone est libéré dans l’atmosphère qu’il n’en est libéré. Parmi les utilisations des terres qui sont liées au rejet net de carbone vers l’atmosphère, on peut citer la conversion des terres forestières à d’autres usages, comme l’agriculture, et la coupe de vieilles forêts. Les pro-grammes de plantation d’arbres jouent un rôle important à long terme parmi les initiatives prises par le Canada pour renforcer la capacité de ses forêts à emprisonner le carbone.

• Le Programme canadien de planta-tion d’arbres, annoncé dans le Plan vert et instauré par Ressources naturelles Canada, a pour objectif de planter en six ans 325 millions d’arbres en zones rurales et urbaines, aux quatre coins du pays. Des projets de plantation ont été entrepris dans toutes les provinces et tous les terri-toires, mettant à contribution de nombreux organismes communau-taires et écologiques. Plus de 3,9 mil-lions de plants ont été distribués et plantés dès la première année.

• L’Association forestière canadienne a mis sur pied un programme de plantation d’arbres à l’intention de ses partenaires. En association avec des industries non forestières, elle s’emploie actuellement à planter de 40 000 à 100 000 arbres par an en milieu rural et urbain dans le but de prévenir l’érosion des sols, de préserver les habitats fauniques et de renforcer la capacité des réservoirs de carbone du Canada.

• Dans le cadre de l’accord de coopération Canada-Manitoba sur la forêt, le programme

Chapitre 5

Agro-Woodlot du Manitoba a été instauré dans le but de densifier les boisés du sud-ouest du Manitoba et d’encourager la formation de nouveaux boisés dans la région sur une période de quatre ans.

• SaskPower, la compagnie d’électricité de la Saskatchewan, a construit une serre qui utilise la chaleur perdue de sa centrale thermique de Shand pour aider à produire 2 millions de semis d’arbres qui serviront à créer de nouveaux habitats fauniques, à repeupler les terres gagnées sur les zones minières et en bout de ligne à servir de réservoir de carbone. On estime qu’à long terme ces arbres pourront emprisonner l’équivalent de 3 % des émissions de CO2 produites par la centrale.

• Union Gas de l’Ontario a instauré un programme visant à planter 30 000 arbres sur le terrain d’une de ses unités de compression.

Les arbres en milieu urbain emprison-nent le carbone et réduisent en plus la demande en chauffage ou en climatisa-tion dans les bâtiments. Bien situés, les arbres apportent une ombre bienfaisante en été et coupent le vent en hiver.

Agriculture

Certaines pratiques agricoles peuvent contribuer à produire des émissions de gaz à effet de serre: mauvaise gestion des sols, ruminants responsables d’émis-sions de CH4en raison de la fermentation intestinale, pratiques de stockage du fumier, utilisation d’engrais et de pesticides azotés, et brûlage des champs pour éliminer les mauvaises herbes et les résidus de cultures. Les cultures et les sols peuvent également jouer le rôle de puits de carbone. Parmi les moyens de ren-forcer la capacité des puits en agriculture au Canada, notons :

• la réduction des superficies laissées en jachère et le reverdissement des terres agricoles abandonnées, afin de limiter l’érosion des sols;

• l’amélioration des méthodes culturales pour préserver et ren-forcer la matière organique du sol;

• l’intensification de l’utilisation des résidus de cultures pour le compostage, l’alimentation des animaux et la litière;

• la mise en place de méthodes de drainage améliorées pour freiner l’action du milieu anaérobie; et

• l’introduction de nouvelles espèces de plantes disposant d’un meilleur potentiel pour fixer l’azote et faire un usage plus rationnel du CO2. Plusieurs initiatives canadiennes incitent les agriculteurs à réduire leurs superficies de terres en jachère. Des projets de recherche calculent la proportion d’azote dans les sols afin de mieux pouvoir évaluer la quantité, le lien et le moment de l’utilisation des engrais azotés.

• Le Programme d’établissement d’une couverture végétale permanente d’Agriculture Canada et d’autres programmes de conservation des sols mis en œuvre dans les provinces de l’Ouest aident à emprisonner le carbone en augmentant la matière organique du sol.

• La société TransAlta Utilities a entrepris un programme destiné à maximiser les puits de carbone en choisissant des herbes, des légu-mineuses et des cultures annuelles à racines profondes, et elle minimise les pertes de carbone dans le sol en cultivant 1 000 hectares de terres autrefois exploitées pour leur charbon.

Emprisonnement du CO

2

Les producteurs de pétrole et de gaz naturel de l’ouest du Canada examinent actuellement les techniques de captage et d’extraction pour pouvoir produire du CO2font l’objet de recherches pour l’exportation du CO2capté; dans des projets de récupération du pétrole amélioré. D’autres débouchés commer-ciaux, c’est le cas de la photosynthèse forcée dans des atmosphères riches en CO2(p.ex. les serres) et de la production de carbonates et bicarbonates de calcium.

• Le gouvernement de l’Alberta appuie des recherches sur les

Limiter les émissions nettes de gaz à effet de serre

technologies qui permettent de réduire et d’utiliser le CO2. En collaboration avec l’Agence

internationale de l’énergie, l’Alberta Research Council, des consultants locaux et d’autres intervenants, la province procède à des évaluations préliminaires de divers scénarios de captage, de purification, de trans-port et d’élimination du CO2.

• Le Bureau de recherche et de tech-nologie des sables bitumineux de l’Alberta, en collaboration avec un consortium comportant 20 membres provenant des secteurs gouverne-mental et industriel, a effectué une étude de première importance sur la possibilité d’extraire le CO2de diverses sources existantes (p. ex.

les centrales électriques) et de l’introduire dans un réseau commun de stockage et de pipelines

pour d’éventuelles applications commerciales hors de la province.

L’Alberta, ainsi que plusieurs autres provinces, territoires et intervenants canadiens font également des recherches sur la possibilité d’éliminer tout à fait le C O2des puits de gaz naturel vides, de la saumure souterraine, des nappes aquifères et des sites d’eau profonde dans les océans.

Résumé

L’aperçu des mesures donné dans ce chapitre illustre les nombreuses activités en cours au Canada pour limiter le volume net des émissions de gaz à effet de serre liées ou non à l’énergie. Ces mesures émanent de gouvernements et d’intervenants d’un peu partout au Canada. Elles traduisent l’engagement auquel nous avons souscrit pour faire face au changement climatique; nombre d’entre elles sont non seulement justifiées du point de vue économique, mais elles répondent également à d’autres impératifs sociaux, économiques et écologiques tout aussi importants.

Chapitre 5

La Convention sur les changements climatiques impose aux pays signataires la mise en place de politiques et de mesures visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais elle reconnaît aussi que ces mesures ne suffiront peut-être pas à faire totalement échec au changement climatique. Comme il en a été question au chapitre 2 du présent rapport, l’incidence éventuelle du changement climatique sur le Canada est un motif de préoccupation grave.

La Convention exige donc de toutes les parties qu’elles «établissent, mettent en œuvre, publient et mettent régulièrement à jour des programmes nationaux et, le cas échéant, régionaux contenant des mesures visant à [...] faciliter l’adaptation voulue au changement climatique».

La prochaine section passe en revue les activités qu’a entreprises le Canada pour respecter cet engagement.

L’importance de l’adaptation

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