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(© ADMCivitates Orbis Terrarum, 1575, t. II, plan n° 15)

Pour débuter cette étude, il est nécessaire, à travers cette première partie, de faire une présentation de l’enceinte urbaine messine, de son évolution et de replacer les travaux de construction, d’entretien et d’adaptation au progrès de l’artillerie dans un contexte géographique et politique.

Localisée à l’est du Bassin parisien, à la frontière avec le royaume de France, la ville

de Metz s’était installée à la confluence de la Seille et de la Moselle74. Ces deux rivières

offraient de nombreuses ressources à la cité, qu’il s’agisse de la pêche, des moulins, ou encore du commerce qui prospérait grâce au transport fluvial. Le site est dominé par le mont Saint-Quentin à l’ouest, distant de la ville de 4 km et qui culmine à 358 m. La ville est encadrée au nord par la colline Sainte-Croix, où se trouvait le premier foyer de peuplement et au sud par celle de la Citadelle dont le relief a presque aujourd’hui entièrement disparu. Si le sol fertile de ce territoire a permis le développement de l’agriculture, la proximité du mont Saint-Quentin a entraîné l’exploitation de pierres calcaires pour la construction de l’enceinte. Pareillement, du calcaire à gryphées, qui affleurait des collines de Saint-Julien et

du Vantoux, a été employé pour œuvrer sur l’extension de l’enceinte dès la fin du XIIe siècle.

Les ressources locales ont longtemps été privilégiées avec l’exploitation des carrières et des forêts aux alentours, mais progressivement, avec les liens commerciaux, des sapins des

massifs vosgiens et des pierres dites « de Ranconval » extraites à une trentaine de kilomètres

au nord-ouest de la ville sont employés pour la construction de l’enceinte. La prospérité de la cité reposait en partie sur cette implantation idéale.

Politiquement, au Moyen Âge, Metz était une cité d’Empire, mais par bien des aspects, y compris la langue parlée et la tenue en français des archives, elle se rapprochait davantage des villes du royaume de France. Placée à la frontière de ces deux territoires, entre les duchés du Luxembourg, de Bar et de Lorraine, Metz occupait une place importante et stratégique, ce qui contribue à expliquer sa position à de nombreuses reprises au centre de conflits. Cette proximité avec le royaume de France et sa position dans le Saint-Empire-romain germanique permettront de faire quelques comparaisons sur l’édification des murailles médiévales.

74 TRAPP, Julien, et WAGNER, Sébastien, 2013, p. 14.

En effet, les premiers grands travaux sur l’enceinte messine sont contemporains des chantiers de fortifications de l’enceinte de Philippe Auguste à Paris, ou de ceux de Dinan

dans le duché de Bretagne75, car cette vague touche des territoires et les exemples sont

nombreux. Non loin de Metz, la cité de Luxembourg se dota d’une enceinte au début du

XIIIe siècle76 et les villes de Lorraine se fortifièrent également comme Nancy dès le

XIIe siècle77, Vic-sur-Seille78, Mousson79, ou encore Verdun au cours du XIIIe siècle80.

L’édification de fortifications urbaines dans les cités du Saint-Empire romain germanique

connaissait le même essor avec la construction de l’enceinte de Mulhouse dès 122281,

de Strasbourg à partir de 120082, ou encore d’Obernai83. Dans le royaume de France,

l’édification de nouvelles enceintes urbaines s’accentua encore davantage au XIVe siècle

avec la guerre de Cent Ans84.

À Metz, la ville était déjà fortifiée depuis le IIIe siècle, mais l’augmentation de sa

population et la naissance de foyers de peuplement en dehors de la cité, avaient conduit à

l’agrandissement progressif des fortifications. Une première étape eut lieu au Xe siècle avec

la mise à l’abri du faubourg Saint-Étienne au pied de la cathédrale, mais c’est à la fin du

XIIe siècle qu’une réelle campagne d’agrandissement allait se dérouler. C’est ainsi que tous

les faubourgs furent enclos avant la fin du XIVe siècle, mettant à l’abri une population de

plus de 20 000 habitants85. La nouvelle enceinte protégeait 160 ha, contre 90 ha pour celle

du Haut Moyen Âge et 60 ha pour l’enceinte romaine. Elle était percée par sept portes principales et ponctuée par soixante-seize tours, soit quasiment autant que l’enceinte de

Philippe Auguste à Paris, qui comptait alors douze portes et soixante-dix-sept tours86.

La forme des portes messines rappelait également celle de la fortification parisienne.

75 CORVISIER, Christian, « Les ouvrages de la première époque ducale et les renforcements du XVe siècle à l’enceinte de Dinan en Bretagne », in : BLIECK,Gilles (dir.), etalii, 1999, p. 35-36.

76 MEULEMEESTER, Johnny de et MIGNOT, Philippe, « Archéologie des enceintes urbaines luxembourgeoises », in : BLIECK,Gilles (dir.), et alii, 1999, p. 84.

77 ELTER, René et SAUTAI-DOSSIN, Anne-Véronique, « Nancy, enceintes et topographie urbaine : recherches archéologiques et sources écrites », in : BLIECK,Gilles (dir.) etalii, 1999, p. 262.

78 Refuge de l’évêque de Metz.

79 GIULIATO, Gérard, « Le château : le reflet de l’art défensif en Lorraine du Xe au début du XIIIe siècle », A.E., n° 2, 2003, p. 59.

80 GIRARDOT, Alain, Histoire de Verdun, Metz : Éditions Serpenoise, 1997, p. 46.

81 MOEDER, Marcel, Les institutions de Mulhouse au Moyen Âge, Strasbourg : F.-X Le Roux, 1951, p. 128.

82 SCHWIEN, Jean-Jacques, HENIGFELD, Yves, KELLER, Martine, WATON Marie-Dominique et ZUMSTEIN, Hans, « Histoire et archéologie des enceintes de Strasbourg », in : BLIECK,Gilles (dir.) etalii, 1999, p. 135.

83 SALAMAGNE, Alain, 2002, p. 17

84 CHEVALIER, Bernard, 1982, p. 49-56.

85 SCHNEIDER, Jean, 1950, p. 60

Il s’agissait de passages voûtés percés dans le mur et encadrés par deux tours. Le premier chapitre de cette partie permettra de présenter l’intégralité du tracé de l’enceinte.

Toutefois, réduire l’enceinte urbaine messine à ses murs, ses portes et ses tours serait une erreur que les hommes du Moyen Âge n’avaient pas commise. La ville avait toujours été naturellement protégée par ses deux rivières, la Seille et la Moselle. L’aménagement de leurs cours pour contribuer à la défense de la cité s’imposait. Le système de digues et de vannes jouait un rôle à part entière dans la fortification de la ville en contribuant à la mise en place d’un « véritable rempart d’eau » dont il sera question dans le deuxième chapitre. Quant aux ponts fortifiés édifiés en pierre sur la Seille et la Moselle au point de passage de la muraille, ils témoignaient de la volonté des pouvoirs urbains de prolonger la fortification sur la rivière pour que ces points stratégiques soient le mieux défendus. Ce qui devait être une faiblesse était devenue une force avec d’imposants ponts fortifiés, pourvus de grilles pour barrer le cours de la rivière, et équipés de chambres de tir pour l’artillerie.

En effet, l’innovation du Moyen Âge en matière d’armement est l’emploi de

l’artillerie. L’enceinte du XIIIe siècle n’avait pas été bâtie pour supporter l’usage de

bombardes ou de canons. L'emploi de la première arme à feu en Europe a d’ailleurs longtemps été daté, à tort, de la guerre des Quatre Seigneurs à Metz. Les premières armes à feu arrivèrent plusieurs décennies plus tard. Pour le gouvernement urbain, les Sept de la Guerre et les Sept des Murs, ce fut un véritable enjeu de doter la muraille, mais aussi les ponts, de structures pour supporter le tir, se protéger, mais surtout pour riposter. Le troisième

chapitre de cette partie reviendra sur les aménagements réalisés depuis le XIVe siècle, du

creusement des fossés jusqu’à la mise en place de tours d’artilleries, de fausses-braies et de

plateformes de tirs au cours de la première moitié du XVIe siècle. Ce sont deux siècles

d’évolution des fortifications messines qui seront présentés dans cette première partie jusqu’au siège de 1552.

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HAPITRE

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UNE VILLE FORTIFIÉE

Depuis l’Antiquité, Metz a toujours été une ville fortifiée. Si son emplacement primitif sur la colline Sainte-Croix, à la confluence de la Moselle et de la Seille, lui permettait de disposer d’une bonne visibilité et des deux bras protecteurs des rivières, la construction d’une enceinte maçonnée fut rapidement nécessaire pour abriter une population grandissante. Pendant le Moyen Âge, la pression démographique et la création des faubourgs devant la muraille antique conduisirent les pouvoirs urbains à agrandir les fortifications. Cette situation n’était pas propre à la ville de Metz et dans de nombreuses cités du royaume de France ou du Saint-Empire romaine germanique, un véritable mouvement de

reconstruction des enceintes urbaines apparaît dès la fin du XIIe et s’intensifie au XIIIe siècle.

Il est en effet nécessaire de lier l’essor démographique des villes de cette période et la nécessité d’agrandir, ou de reconstruire, les fortifications urbaines. La naissance de nouveaux faubourgs au pied des enceintes et le déplacement des foyers économiques à l’extérieur des villes ont dû pousser les gouvernements urbains à agir et mettre à l’abri ces nouveaux quartiers. Pour comprendre cette évolution, il faut s’intéresser à l’enceinte romaine de Metz et à l’incorporation des faubourgs pour observer les différentes phases d’agrandissement qui ont amené la ville à se doter d’une enceinte plus vaste à la fin du

XIIe siècle qui devait couvrir 160 ha avec un tracé de 5 575 m au début du XVIe siècle.

Il faut aussi s’intéresser aux ouvrages remarquables qui ponctuent l’enceinte, telles que les portes et les tours. Sept portes principales et plus d’une douzaine de poternes permettaient d’entrer et de sortir de la ville. Quant aux tours, leur nombre a évolué en fonction des périodes, mais environ soixante-seize tours étaient appuyées sur la muraille. L’entretien de celles-ci était particulier et reposait en partie sur les corporations, qui devaient financer les travaux et armer un peu moins de la moitié des tours. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le rôle des beffrois dans la mise en défense de la ville. Placés à intervalles réguliers, ils permettaient de surveiller et d’alerter la population.

1. U

NE ENCEINTE TROP EXIGUË POUR UNE VILLE EN EXPANSION

(III

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-XIV

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)

Pour comprendre les différentes phases d’agrandissement et l’état de l’enceinte messine au Moyen Âge, il faut évoquer les fortifications romaines, car la ville y resta à l’abri

sans en modifier le tracé jusqu’aux IXe et Xe siècles. L’enceinte romaine, qui protégeait alors

la cité depuis le IIIe siècle, était progressivement devenue exiguë. Après une première phase

d’agrandissement limitée pendant le Haut Moyen Âge, qui avait vu la mise à l’abri du

faubourg de Saint-Étienne qui longeait la rive droite du bras navigable de la Moselle87,

plusieurs vagues d’extension des fortifications furent nécessaires pour protéger les nouveaux quartiers implantés contre l’ancienne muraille.

Comme dans de nombreuses villes à la même époque, la pression démographique messine était forte et l’enceinte ne contenait plus la majorité de la population. La cité se développait rapidement et les foyers économiques les plus attractifs se retrouvaient alors à l’extérieur des fortifications. De nouvelles paroisses furent fondées. Il y avait un véritable manque à gagner pour le gouvernement qui ne percevait plus l’intégralité des taxes prélevées

à l’entrée de la ville. De plus, ces zones extra muros étaient vulnérables. L’agrandissement

de l’enceinte était donc une nécessité pour préserver l’économie et la sécurité de la cité et

faire évoluer l’enceinte du IIIe siècle, qui ne couvrait que 60 ha, vers les fortifications

médiévales protégeant 160 ha.

1.1. LES PREMIÈRES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DES FORTIFICATIONS

À l’époque celtique, la ville avait déjà des fortifications : un murus gallicus,

c’est-à-dire un rempart de terre et de bois surmontait la colline Sainte-Croix et permettait aux

habitants de s’y réfugier. Cet oppidum a été attesté par des fouilles préventives effectuées en

198788. Il englobait potentiellement une étendue représentant une douzaine d’hectares89.

À l’intérieur de cette enceinte, les murs étaient doublés par de l’argile et de la terre, ce qui

donnait à la structure davantage de solidité. Aux IIe et Ier siècles avant J.-C., les peuples

87 SCHNEIDER, Jean, 1950, p. 34.

88 THION, Pierre et alli, « Les fortifications gauloises de Metz », A.E., n° 2, 2003, p. 7-34.

germaniques menaçaient la région et les Médiomatriques. Ce peuple était installé sur

l’oppidum de la colline Sainte-Croix et il devait fournir 5 000 hommes à l’armée gauloise

pour venir en aide à Vercingétorix, qui était alors assiégé à Alésia90. Après la défaite

gauloise, la ville fut incorporée à la Gaule Belgique (58-51 av. J.-C.) dont la capitale était

Reims. Metz devint alors une cité typiquement romaine baptisée Divodurum. Elle se

développa autour de son ancien oppidum. AuxIIe et IIIe siècles, sa population pouvait être

estimée à environ 10 000 habitants.

1.1.1. L’enceinte antique

Durant les Ier et IIe siècles, Divodurum était une ville ouverte. Face aux menaces des

peuples germaniques, la cité s’entoura au IIIe siècle de murs. Cette enceinte était alors longue

d’un peu moins de 3 500 m91, mais elle ne protégeait que 60 ha alors que la ville s’étendait

déjà sur près de 160 ha. Ce castrum mettait à l’abri ce qui correspond au centre historique

actuel de Metz, toutefois il ne permettait pas la protection de certains quartiers, qui étaient

pourtant alors déjà bien urbanisés92. Épais de 3,60 m environ, le mur antique était élevé en

petit appareil de moellons calcaires, avec par endroits, des pierres de remploi, telles que des

stèles93 ou des éléments architecturaux (fût de colonne, etc.). Il ne fait nul doute que certaines

pierres utilisées pour la construction de cette enceinte provenaient de l’amphithéâtre, qui était probablement devenu une carrière de pierres jusqu’à ce qu’il n’en reste que des ruines.

Trop éloigné des fortifications, car distant d’environ 500 m des murs les plus proches,

l’amphithéâtre romain avait donc été délaissé et il était devenu un lieu d’habitation pour la

plèbe qui n’avait pas pu se loger dans la ville nouvelle94.

L’enceinte antique messine apparaît dans certains textes médiévaux. Elle est

notamment citée au VIe siècle, par Venance Fortunat95, le poète chrétien, puis par Sigebert

de Gembloux au XIe siècle. Directeur de l’école monastique (écolâtre) de l’abbaye

Saint-Vincent de Metz, Sigebert de Gembloux a eu l’occasion d’observer les fortifications antiques, ainsi que les ajouts du Haut Moyen Âge, qu’il décrit en des termes élogieux :

90 BOUR, René, Histoire de Metz, Metz : Éditions Serpenoise, 2007, p. 28.

91 ALIX, Stéphane, GÉBUS, Laurent, GAMA, Franck, GEORGES-LEROY, Murielle, et THION, Pierre, « Quartiers périphériques de Metz antique. L’apport des recherches récentes », Archéopages, n° 24, janvier 2009, p. 6-13.

92 C’était le cas des quartiers et des faubourgs du Pontiffroy, d’Outre-Seille ou encore du Sablon.

93 Lors de la destruction de l’îlot Saint-Jacques en 1974 en vue de construire le centre commercial, des stèles funéraires ont été retrouvées dans le mur romain.

94 LALANCE, Jean « Les origines de Metz », P.L., 1922, p. 266.

95 VENANCE Fortunat, Poésies mêlées, traduites par NISARD, Charles, Paris : Firmin-Didot, 1887, livre III, partie XIII, p. 97 : « Doublement fortifiée et par tes murs et par ton fleuve, ô Metz, tu tires cependant ta principale force du mérite de ton évêque ».

« J’admire ces murs menaçants, construits en pierre de taille, difficiles à rompre, inexpugnables à l’ennemi ; car le mur est défendu par un glacis escarpé, et celui-ci l’est par deux fleuves. À ces défenses du dehors s’ajoute celle d’un rempart intérieur. Où la nature fait défaut, la main et l’art de l’homme ont suppléé à son insuffisance. Je mesure la largeur des fossés, et je m’étonne de leur développement en longueur. Je contemple les tours et il

me semble être en face des remparts de Babylone »96. Il y avait donc, en plus de la muraille,

un système de fossés alimentés par les eaux de la Seille et de la Moselle qui venait doubler l’enceinte.

Le tracé de l’enceinte romaine est assez bien connu, car de nombreuses constructions médiévales sont venues s’appuyer contre la muraille antique, marquant ainsi durablement

son emplacement dans le cadastre. Devenues inutiles après l’extension du XIIIe siècle,

plusieurs portions ont été vendues par la ville. Les actes de ces ventes permettent également

de localiser certaines sections97. Les multiples campagnes de fouilles réalisées au début du

XXe siècle ont également permis d’en connaître le tracé, toutefois la partie occidentale reste

incertaine. L’enceinte antique était percée de sept portes, mais seules deux d’entre elles ont été localisées avec précision. La première de ces portes a donné son nom au faubourg qui s’était développé à proximité. Il s’agissait de la porte du Port-Sailly, qui se situait à l’est des fortifications, en bas de la Fournirue. Devenue inutile après l’agrandissement de l’enceinte

au XIIIe siècle, elle fut finalement détruite98. Il en fut de même pour la porte Moselle abattue

en 122799. Celle-ci se trouvait au nord de la muraille, en bas de la rue des Trinitaires. En ce

qui concerne les autres portes de l’enceinte, elles sont connues à travers les écrits des

chroniqueurs100, mais aussi grâce aux bans de tréfonds. Il y avait une porte du

Champ-à-Seille, à l’est de la muraille, qui se situait au débouché de la rue du Grand Cerf. C’est sous la dénomination de poterne qu’elle semble être encore mentionnée dans plusieurs bans de

tréfonds entre 1244 et 1333101. Il existait aussi une porte en Curtis, probablement à

l’emplacement de l’église de Saint-Martin-en-Curtis, qui permettait de se rendre dans le faubourg du Neufbourg. Le long du bras navigable de la Moselle, il y avait deux autres

96 GEMBLOUX, Sigebert de, Éloge de Metz suivi de quelques pièces sur le même sujet, traduit par BOUTEILLER, Ernest et présenté par CHAZAN, Mirelle, Metz : Paraiges, 2012, p. 35.

97 MENDEL, Pierre, Les Atours de la ville de Metz, étude sur la législation municipale de Metz au Moyen Âge,

Metz : Les Arts Graphiques, 1932, p. 428, n° 46 (juillet 1234 et mars 1235), n° 47 (décembre 1280), etc.

98 WICHMANN, Karl, 1916, t. IV, p. 110, n° 48 : « Burtemins, li filz Hanrion d’Ars, p. bans sus une maison vers la porte des Alemans ».

99 VIGNEULLES, Philippe de, 1927, t. I, p. 334.

100 LE CHÂTELAIN, Jean, 1855, p. 16-17.

portes102 : la porte Lavandière, que l’on peut localiser au niveau du futur Moyen-Pont, et la porte aux Chevaux que l’on peut replacer en avant de l’actuel pont de la Préfecture. Celle-ci

apparaît encore en 1333 dans les bans de tréfonds103 et elle était toujours en usage au XVIe

siècle. Elle fut même pavée en 1519104. La dernière porte connue, la porte Serpenoise, est la

plus importante, car il s’agit de l’unique emplacement conservé pour y refaire une porte

magistrale après l’agrandissement de l’enceinte aux XIIe et XIIIe siècles.

L’antique porte Serpenoise se situait au sud de l’enceinte, sur une voie romaine très importante, qui reliait Lyon à Trèves en passant par Metz. À l’intérieur de la ville, cet axe

était le cardo, c’est-à-dire la voie principale de la cité, qui correspond aujourd’hui en partie

à la rue Serpenoise. Pendant l’Antiquité, la porte n’était pas encore appelée Serpenoise.

Si elle était dite « Porta Serpentina » au XIIe siècle105, il s’agissait probablement de la

déformation du terme « scarponinse », rappelant ainsi le nom de la voie antique entre Lyon

et Trèves qui, sur cette partie du tracé, était appelée via scraponensis, car elle venait alors

de la ville de Scarpone, une station à côté de Dieulouard106. Le terme de porta Serpentina

permet d’établir que cette porte existait avant le Ve siècle, car à cette époque, la station de

Scarpone fut certainement détruite par les Huns. Or, si au XIIe siècle, cette appellation

désuète existait encore, c’est qu’elle avait probablement été donnée dès l’édification de la

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