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7. INFORMATION SUR LES RÈGLES DE VIE EN HLM

8.3 Relations avec les partenaires du projet

En plus de mobiliser les individus et d’organiser des activités au sein des HLM, l’animatrice du projet Habiter la mixité entre en contact avec des organismes du milieu afin de développer des activités conjointes. Ces organismes deviennent en quelque sorte des « partenaires du moment » pour l’organisation et l’animation d’activités diverses. Dans le cas d’événements spéciaux, l’animatrice agit souvent comme intermédiaire ou relais entre les organismes communautaires et les locataires immigrants vivant en HLM qu’ils cherchent à rejoindre. Par ailleurs, elle invite occasionnellement des représentants d’organismes communautaires ou d’institutions publiques à venir informer les participants sur différents sujets et, réciproquement, des intervenants (du CLSC, entre autres) vont lui demander de rassembler des personnes pour tenir une réunion d’information.

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La position centrale de l’animatrice lui permet aussi de diffuser de l’information et de mettre les individus en contact avec des ressources du milieu susceptibles de les aider. Dans chaque quartier, un certain nombre de références à des organismes locaux sont faites par l’animatrice; elle peut aussi diriger des personnes vers des organismes montréalais qui pourront, par exemple, les aider à trouver un emploi grâce à un programme de formation. Les activités menées en collaboration avec des organismes communautaires ont contribué à les faire connaître auprès des immigrants résidant en HLM, mais il reste encore un pas à franchir avant que ces personnes aillent d’elles- mêmes vers ces organismes ou que ces derniers prennent l’habitude de les contacter directement. Malgré tout, cette habitude se crée peu à peu.

Selon ce qui était prévu dans l’entente cadre entre le MRCI et la Ville de Montréal, les services municipaux concernés par le Plan d’action visant l’accueil et l’intégration en français des immigrants dans les quartiers de Montréal devaient jouer le rôle d’intermédiaires entre la Ville et les organismes communautaires incités à devenir partenaires des différents projets. C’est aussi le rôle dévolu à l’OMHM, en tant qu’agent de la Ville. Le plus souvent, c’est l’animatrice du projet Habiter la mixité qui a pris l’initiative d’établir des contacts avec les organismes locaux, soit parce qu’on l’a dirigée vers l’un d’entre eux ou qu’elle en a entendu parler dans l’organisation d’un type particulier d’activité. Plus rarement, l’initiative vient d’intervenants communautaires désireux de rejoindre spécifiquement une clientèle immigrante vivant en HLM. Il peut aussi s’agir de personnes à la recherche de responsables de projet pour organiser conjointement certains types d’activités (sorties, corvées de nettoyage, etc.). Dans plusieurs cas, le projet Habiter la mixité sert en quelque sorte de « facilitateur » pour mener à bien les objectifs de l’organisme. Il arrive même qu’à la dernière minute, les capacités de persuasion de l’animatrice soient mises à contribution pour augmenter le nombre de participants d’origine immigrée lors d’un événement organisé à l’échelle locale.

L’intérêt de plusieurs organismes ou institutions à collaborer avec le projet Habiter la mixité réside donc souvent dans la possibilité de rejoindre une clientèle qu’ils connaissent plutôt mal, soit les immigrants relativement récents vivant en HLM. Pour certains, il s’agit d’étendre leurs activités à d’autres groupes de personnes ou d’amener de nouveaux membres d’origine immigrée; d’autres visent à développer des activités de rapprochement interethnique. Les réseaux informels jouent un rôle important dans la circulation de l’information et le recrutement des membres des organismes locaux. Or, les personnes immigrées en font moins souvent partie que les autres, d’autant plus si elles sont nouvellement arrivées dans un quartier ou encore ne parlent pas la langue de la majorité des résidants. Grâce au démarchage qu’elle a effectué régulièrement depuis

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le début, l’animatrice des projets pilotes de l’OMHM a donc pu rejoindre des personnes souvent laissées de côté par des organismes trop pris par les activités de leur programmation régulière ou n’ayant pas les ressources humaines suffisantes pour approcher directement cette clientèle potentielle.

Certains organismes communautaires de quartier ne gardent que des relations formelles avec le projet Habiter la mixité, même si l’intervenante est allée au devant d’eux et les a mis au courant du projet. Tout en étant réceptifs à l'égard du projet, ces organismes montrent plus ou moins d'empressement à y participer activement : leur adhésion semble devoir passer par un long processus de planification avant d'être effective. Il est arrivé qu’un organisme modifie sa position et s’engage davantage à l’égard du projet, mais ces changements restent aléatoires et dépendent souvent de l’intérêt particulier d’un ou d’une intervenante qui risque de travailler pour un autre organisme à plus ou moins long terme (le taux de roulement étant assez fort dans le milieu communautaire), ce qui signifie que toute l’approche sera à recommencer.

Après deux ans d'effort, des organismes du milieu ont commencé à solliciter la collaboration de l’animatrice du projet Habiter la mixité, ce qui représente un acquis important. Ainsi, en 2001, la TCRIC et deux autres organismes communautaires de Sainte-Marie ont pris l'initiative de l’approcher dans le but d’organiser ensemble des activités (Comité accueil) et de former ainsi un groupe plus large de participants, afin de permettre à un plus grand nombre de résidants du quartier de se connaître. Cette collaboration représente un bon moyen d'assurer la mixité ethnique dans les activités et son développement devrait favoriser les contacts entre les locataires immigrants vivant en HLM et les autres résidants du quartier.